Si je vous dis Lovecraft, vous me direz très certainement Cthulhu ou le Necronomicon. Mais Lovecraft, c’est également toute une ambiance. Cette ambiance poisseuse, où le mystère et le mystique se rejoignent, où l’innommable est présent à chaque recoin de rue ou dans la cave de votre maison. Cultist Simulator, du studio Weather Factory, vous propose de retrouver cette ambiance… avec un jeu de cartes. Que l’on vous prévienne avant le début de ce test, si vous ne maîtrisez pas l’anglais, il est impossible pour nous de vous conseiller Cultist Simulator. Le jeu existe uniquement dans cette langue, et le vocabulaire utilisé est pour le coup assez complexe, vous demandant de connaître la langue de Doctor Who parfaitement.
Cultist Simulator, un jeu à choix qui se conte
Prendre le joueur par la main, c’est quelque chose que le jeu vidéo aime faire. Nous avons toujours été abreuvé de tutoriels et de phases d’apprentissage en tout genre. Dans Cultist Simulator, ces phases n’existent pas. Tout simplement car Cultist Simulator, tel un personnage de nouvelle fantastique vous met dans la peau du protagoniste principal. Il ne sait pas ce qu’il fait, il ne comprend pas les événements qu’il vit, mais il essaie d’agir en conséquence. C’est exactement ce que vous vivrez durant les premières parties de Cultist Simulator.
Face à vous, plusieurs cartes de jeux sont disposées sur la table. Deux types sont disponibles : une première, carrée, signifie l’action que vous pouvez réaliser, tandis que le second sert de consommable. Elle pourront voire devront être combinées avec d’autres cartes afin de pouvoir remplir et valider une action. Lorsque l’action est mise en route, un compte à rebours est lancé et il faudra attendre la fin de celui-ci pour débloquer de nouvelles cartes, mais pas que… Car oui, aussi expérimental que peut sembler être le jeu, Cultist Simulator a du sens, et chaque action est décrite avec précision et sens narratif. Très rapidement, vous vous retrouverez avec plusieurs cartes qui ponctionneront automatiquement vos ressources et vous devrez cette fois vous battre avec le temps. Votre personnage mourra dans tous les cas.
De la continuité par l’expérience
Suite à la mort de votre premier personnage, vous aurez l’occasion de jouer votre descendance. A vous de découvrir les différents embranchements disponibles. Chaque carrière proposera une histoire et des choix originaux. Cultist Simulator se construisant uniquement sur ce principe-là, ce sera à vous d’apprendre donc le plus rapidement possible comment fonctionnera chaque ressource, chaque indice que vous trouverez. Il est intéressant d’ailleurs de voir comment le jeu a été capable de créer une vraie variété de parties et d’expériences. A vous de décider d’étudier tel ou tel ouvrage, d’aller parler à une personne dans le club. L’histoire du jeu sera votre histoire.
Le jeu vous demandera ainsi de perdre et de recommencer. C’est le meilleur moyen de comprendre le fonctionnement du jeu, par l’expérimentation. Et là où dans la plupart des productions, d’autant plus narratives, on vous guide en vous tenant par la main, nous n’avons jamais été aussi circonspects et en même temps libres qu’avec Cultist Simulator. A vous de créer ou non un culte, de le faire prospérer, ou d’enquêter dans les bas fonds de la ville. Le jeu devient ainsi au fil des parties à la fois un jeu de cartes, un jeu de gestion et un jeu narratif. Cela montre parfaitement la force d’un game design réussi, proposer plusieurs couches de lectures au fur et à mesure que l’on avance et que l’on progresse dans le titre.
Cet article peut contenir des liens affiliés