Porté par l’excellent Hades en 2020, le genre rogue-lite revient sur le devant de la scène ce mois-ci avec Curse of the Dead Gods. Lancé en accès anticipé il y a environ un an, le nouveau projet de Passtech Games (Masters of Anima, Space Run) débarque aujourd’hui en version 1.0 sur PC, PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch. Alors, le jeu du studio lyonnais tient-il toutes ses promesses ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé à la manette sur un PC possédant une mémoire vive de 8 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDIA GeForce RTX 2060. La phase d’essai a duré environ 33 heures, temps nécessaire pour effectuer une cinquantaine de runs. En raison du challenge particulièrement relevé proposé par le jeu, nous n’avons été en mesure de terminer que huit niveaux sur les dix qu’il inclut.
Sommaire
ToggleDu skill
Dépourvu de toute dimension narrative, Curse of the Dead Gods vous invite à prendre le contrôle d’un homme à la barbe hirsute qui se retrouve piégé dans un temple maudit à l’architecture précolombienne. Pour espérer en sortir, il n’a d’autre choix que d’affronter les nombreux dangers du lieu à travers dix niveaux générés aléatoirement. Neuf d’entre eux, pouvant durer de 15 à 45 minutes environ, sont répartis en trois voies (trois pour celle du Jaguar, trois pour l’Aigle et trois pour le Serpent) et le dernier, baptisé le Panthéon, le conduira jusqu’au Dieu de la Mort en personne.
Proposant un gameplay parfaitement huilé et équilibré, votre personnage peut attaquer avec trois armes différentes, une principale, une secondaire et une dernière qui se manie à deux mains, ainsi que parer et faire une roulade pour esquiver. Toutefois, n’espérez pas user à outrance de vos capacités comme dans Hades.
Les combats imaginés par les développeurs sont à la fois dynamiques et stratégiques. Le timing pour lancer l’offensive ou se défendre est très précis et la plupart de vos actions et combos coûtent des points d’endurance. Ils se régénéreront au bout de quelques instants mais, pendant ce laps de temps, vous êtes plus vulnérable aux assauts adverses. Agir un peu trop tôt ou trop tard vous vaudra une sanction immédiate.
La moindre erreur peut avoir de terribles conséquences à court ou à long terme sur votre run. Que ce soit contre des ennemis standards, des élites, des champions ou des boss, dans ce jeu, c’est le skill qui prime et, vu ce qui vous attend, vous en aurez grandement besoin.
Du sel
Réservé aux passionnés des die and retry, Curse of the Dead Gods est, comme bon nombre de titres appartenant au genre rogue-lite, une expérience frustrante où l’échec est indispensable pour progresser et espérer arriver au bout de son périple.
En plus d’être liés à un élément spécifique (le Feu, la Foudre ou le Poison), les temples du Jaguar, de l’Aigle et du Serpent sont constitués de salles qui ne sont pas forcément de simples arènes. Elles peuvent dissimuler des zones labyrinthiques plus ouvertes qu’il faudra minutieusement explorer tout en faisant attention aux pièges qui s’y trouvent. Chaque voie a aussi un bestiaire unique composé de diverses créatures à combattre. Pour avancer, vous devez apprendre à connaître par cœur le comportement de l’IA et l’environnement dans lequel vous évoluez afin de vous assurer d’être toujours maître de la situation.
Quel est cet ennemi ? Comment va-t-il réagir ? Vaut-il mieux combattre en pleine lumière ou dans l’obscurité quitte à prendre le risque de subir 50 % de dégâts supplémentaires ? Puis-je utiliser les pièges présents dans la pièce à mon avantage ? Où en est ma jauge de corruption qui se remplit à chaque fois que j’entre dans une nouvelle salle ? Suis-je sous le coup d’une ou de plusieurs malédictions ? Si c’est le cas, quelles sont leurs effets ? Comment puis-je en tirer parti ? Une capacité de concentration maximale est requise pour sortir victorieux de votre aventure.
Rassurez-vous, le studio français a quand même mis en place plusieurs outils afin de vous aider un minimum dans votre quête.
Du contenu
Durant votre parcours, vous aurez la possibilité de trouver et d’acheter dans des autels des reliques et des armes diverses et variées en faisant des offrandes d’or ou de sang. Celles-ci octroient des bonus et bénéficient de leurs propres statistiques et niveau de rareté qui auront une réelle influence sur vos performances.
Si les objets récupérés sont inutiles, vous pouvez les échanger pour faire baisser la jauge de corruption ou pour acquérir des pièces, de la vie et des points de constitution, de dextérité ou de perception. Ces derniers boosteront vos PV, les dégâts de base de votre équipement ainsi que la quantité et la valeur des trésors obtenus. Des atouts que vous serez contraint d’abandonner une fois la run terminée, qu’elle soit gagnante ou pas.
C’est pourquoi, lorsque vous ne vous baladerez pas dans les différents niveaux, l’Outre-Monde vous servira de mini-hub central dans lequel des améliorations permanentes seront disponibles en vous délestant de certaines ressources.
Les crânes de cristal servent à débloquer une vingtaine de bénédictions, des pouvoirs passifs plus ou moins puissants, à accéder à des autels d’armes, très pratiques pour aborder vos futures explorations un peu plus sereinement, et à obtenir des faveurs divines utilisables dans le cas où les articles proposés dans les autels ne vous satisfassent pas. Quant aux anneaux de jade, il faut les utiliser pour restaurer les armes réprouvées du temple. Avec de la chance, cela vous permettra d’en avoir dans votre équipement de départ avant même de lancer une run.
Notez par ailleurs que les armes les plus rares du jeu sont celles considérées comme maudites. Elles sont puissantes mais exigeront une contrepartie à chaque utilisation comme une perte d’or ou une plus grande vulnérabilité face aux ennemis. Prenez bien cela en compte avant de vous en équiper.
Il est également important de préciser que, si chaque niveau est généré aléatoirement, le rogue-lite ne vous plonge pas complètement dans l’inconnu puisque vous pouvez consulter une carte en cours de partie. Celle-ci indique la plupart du temps les récompenses qui vous attendent dans les différentes salles présentes sur votre route. Ne choisissez jamais votre chemin sur un coup tête car ouvrir certaines portes en fermera d’autres.
Par exemple, si vous avez envie de changer d’armes, il se pourrait bien que, parce que vous avez pris cette décision, vous ne puissiez pas les améliorer avant un bon moment voire jamais. Le challenge imposé étant déjà très relevé, il serait vraiment dommage de se compliquer la tâche par manque de patience et de réflexion.
Autre information, si jamais vous êtes un expert du genre et que les parcours proposés vous semblent trop faciles, le studio français a mis au point un système de niveaux quotidiens. Une fois par jour, vous pourrez vous frotter à un défi encore plus difficile. Si vous en sortez victorieux, les récompenses seront plus importantes mais, attention, vous n’avez le droit qu’à un seul et unique essai. En cas d’échec, l’événement disparaît et il faudra patienter jusqu’au lendemain pour en essayer un nouveau. Bon courage !
Du fun ?
Même si l’expérience de jeu est exigeante et ne finira pas entre toutes les mains, on prend tout de même du plaisir à arpenter encore et encore les nombreux couloirs du temple maudit dans lequel Passtech Games nous a piégé. Au-delà du sentiment de fierté éprouvé lorsqu’on parvient enfin à repousser ses limites, Curse of the Dead Gods est porté par des graphismes satisfaisants. Ce n’est évidemment pas une claque mais ça reste très joli.
Les animations sont d’une fluidité irréprochable et les différents effets visuels offrent un léger côté spectaculaire aux combats les plus épiques, ce qui est fort appréciable. L’ambiance sonore est convaincante et la direction artistique sombre en cel-shading façon comics adulte est soignée et joue habilement entre l’ombre et la lumière. Une vraie réussite que les deux ou trois bugs observés durant notre longue session ne sont jamais venus ternir.
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