Après les jeux Mon Amie Peppa Pig (2021) et Peppa Pig : Aventures autour du Monde disponible depuis le 17 mars, les équipes de Petoons Studio s’allient à l’éditeur Pqube pour mettre sur pied Curse of the Sea Rats, un nouveau challenger dans l’arène déjà bien fournie en Metroidvania. Pour ne pas se perdre dans la floppée de softs se revendiquant du genre, les développeurs n’hésitent pas à parler de Ratoidvania pour leur production. Un petit coup marketing pertinent puisque nous contrôlons ici des protagonistes transformés en rats.
Inspiré par diverses œuvres, que ce soit Castlevania, Monkey Island ou les dessins animés Disney, Curse of the Sea Rats propose un mariage entre décors en 3D et personnages dessinés à la main et animés en 2D. Petit projet lancé par financement participatif en 2020, le soft est parvenu à récolter plus de 200 000 euros. Sachez qu’une version physique devrait débarquer dès le 6 avril et que des pistes pour des DLC, voire une suite potentielle, sont en cours de réflexions.
Condition de test : Nous avons joué sur PS4 pendant une dizaine d’heures, ce qui est suffisant pour atteindre une première fois la fin du jeu. Il faut compter quelques heures supplémentaires pour dénicher les secrets et autres fins disponibles. Notez que nous avons rencontré divers problèmes techniques plus ou moins dommageables dans notre partie, mais un gros patch est déjà venu corriger certaines imprécisions, pas toutes. Les équipes vont sans doute rapidement corriger le tir.
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Des prisonniers d’un bateau se retrouvent victimes d’une sorcière pirate, Flora Burn, qui les transforme en rat après avoir kidnappé l’enfant de l’amiral. Une fois sur la terre ferme, ce dernier somme nos quatre protagonistes jouables de partir à la recherche de son fils et lui ramener. L’occasion pour eux de régler leur compte avec la sorcière, de lever la malédiction et de retrouver leur corps d’origine. La quête de Curse of the Sea Rats est lancée, il faut maintenant choisir votre héros.
Nous avons le choix entre quatre combattants. Guerrier à l’épée, costaud boxeur à mains nues et deux femmes, une pseudo pirate ninja ainsi qu’une onna-bugeisha (femme combattante de la haute société japonaise). Il se dessine très vite des spécificités pour chacun des personnages, notamment sur leur attrait pour le corps-à-corps où les affrontements à distance. Sachez que si vous êtes en solo vous pourrez changer de combattant à votre guise aux points de sauvegarde.
En outre, chacun des héros de Curse of the Sea Rats possède son propre arbre de compétences dans lequel se trouve des attaques plus ou moins signatures. Pour le reste, l’arbre ne sera là que pour nous épauler durant l’aventure, à grand renfort de boost de statistiques pour la majeure partie des branches. C’est une volonté des développeurs afin que la prise de niveaux, car il y a bien de l’expérience à glaner, n’enlève pas la possibilité aux joueurs et joueuses les plus habiles d’atteindre la fin du jeu avec leur skills et sans perdre de temps sur la montée de niveaux.
Les arbres de compétences sont dispensables, même si, via le peu d’attaques déblocables, ils restent un bon moyen d’apporter de la variation dans les combats qui, nous allons y revenir, sont assez ennuyants. Cela répond également à l’absence de mode de difficulté, la coopération va également dans ce sens de soutien en cas de galère. De là à dire que The Curse of Sea Rats est plus simple à plusieurs ? Un peu quand même en fait. D’autant que certains personnages seront un peu plus avantagés sur certains boss.
Rat Scratch Fever
Loin d’être difficile, Curse of the Sea Rats vous fera malgré tout mourir assez facilement. Plus que par les ennemis en eux-mêmes, ce sont de véritables punching-ball ambulants et sans répondant, c’est dans toutes ces imprécisions et frustrations engendrées que le soft nous fait le plus souvent mordre la poussière. Le système de contre manque de précision à notre sens, comme pour les hitbox pas toujours très clairs. Ce qui est assez déroutant après avoir tâté le gameplay d’un titre comme Helvetii, dont le gameplay était très bien maîtrisé.
Or, dans Curse of the Sea Rats, ces imprécisions se mêlent à des feedback trop timides pour véhiculer les sensations attendues dans les affrontements. Le sound design consolide ce mal-être avec des bruitages parfois irritants, quand ils ne sont pas désuets, tout simplement. Les oppositions souffrent aussi du manque de richesse du gameplay. Le peu de combos et de compétences offensives, en plus de l’absence d’équipement pouvant renouveler l’action, ne peuvent pas rendre la chose vraiment engageante. On se consolera en changeant de protagoniste pour varier les plaisirs.
Avec la pléthore de jeu du genre aujourd’hui, c’est dommage de ne pas être plus percutant sur les feedback. Fort heureusement, malgré ces errances, le jeu de Petoons dispose d’atouts plus sérieux l’empêchant de manquer l’essai et de gagner des points en tant que Metroidvania. La map déjà. Plutôt lisible et mettant en avant certaines informations utiles, cette dernière nous fait traverser une variété de zones toutes significativement différentes. Grotte, falaise, campagne, forêt et bien d’autres, vous trouverez forcément un lieu qui vous plaira plus qu’un autre.
On trouve bien entendu des passages secrets, des PNJ pouvant donner une quête, sans compter un bestiaire cohérent avec son lieu « d’habitat » dans le jeu. À défaut d’une grande diversité dans les groupes d’ennemis. Le backtracking est d’ailleurs plutôt plaisant à subir, d’autant que les endroits traversés sont facilement reconnaissables et peu enclin à mettre des bâtons dans les roues avec des pièges. Par contre, c’est le strict minimum. La panoplie de mouvements va s’étoffer sans vraiment marquer le coup. Curse of the Sea Rats tente de varier les situations de jeu mais c’est du déjà-vu, pour un résultat juste correct.
Ratboy & Ratgirl
C’est après quelques craintes lors de nos premiers pas dans Curse of the Sea Rats que nous avons fini par prendre un peu goût à l’exploration, portée par une OST convaincante. Les ambiances sonores fonctionnent, sont cohérentes et les morceaux font le job. Cela contribue à donner du charme à l’œuvre, laquelle en profite déjà bien par sa richesse environnementale et sa direction artistique. Si nous ne sommes pas forcément fans du résultat final, particulièrement sur les décors en arrière-plan plutôt fades, le travail sur le chara design et les animations est assez remarquable.
Les ennemis n’en jouissent pas forcément, mais héros comme boss en profitent pleinement. Le réalisme et la lisibilité des mouvements parviennent à revitaliser un peu le tout. Dommage que les combats de boss manquent de challenge, la faute à des patterns faciles à appréhender et qui n’imposent ni variation ni rigueur. Néanmoins, on salue le soin apporté aux animations et aux visuels. Tous possèdent un attrait évident, faisant ressortir les influences Disney, entre autres. Les couleurs très chatoyantes ne sont pas innocentes, ni le ton du soft.
Curse of the Sea Rats est plutôt généreux dans son contenu, quand bien même des récompenses pas toujours gratifiantes lors de l’exploration. Ceci étant, le level design plutôt convenable souffre d’endroits où la lisibilité n’est pas optimale. Nous pensons à certains passages qui rendent complexe l’appréciation d’un saut. De surcroît, nous sommes constamment assaillis de mini-temps de chargement, à chaque changement de lieux. Cela peut devenir un poil pesant à la longue, surtout après une mort et réapparition à un point de sauvegarde demandant de retraverser plusieurs zones.
Heureusement, mourir ne pénalise pas plus que ça la progression. Curse of the Sea Rats propose aussi quelques quêtes à réaliser ainsi que plusieurs fins différentes. L’accomplissement de certaines quêtes sera nécessaire pour espérer obtenir une récompense susceptible de vous faire avancer plus loin dans le jeu. De cette manière ou par un passage dérobé, le soft parvient à laisser de la liberté de mouvements aux joueurs et joueuses et fait honneur aux ténors du genre sur ce point. Tout est là, si ce n’est qu’au global, manette en mains, on sent qu’il manque tout de même des choses pour pleinement s’embarquer dans l’univers du Ratoidvania.
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