Plutôt discret, Cyber Shadow s’est dévoilé il y a maintenant environ cinq ans par le biais de photos sur les réseaux sociaux. Développé par Mechanical Head Studios composé de seulement un membre en la personne de Aarne Hunziker, un développeur finlandais, le titre a été quasi exclusivement réalisé par ce dernier.
Seule la bande-son a été laissée à un compositeur, Enrique Martin, grand fan de la licence Ninja Gaiden. Quant au portage console, il est géré par le studio Yacht Club Games, à qui l’on doit le très bon Shovel Knight, et qui officie ici comme éditeur mais également comme conseiller, notamment sur le level design.
Cyber Shadow est donc un petit projet indé dont les influences sont à chercher du côté de titres réputés de la NES comme Ninja Gaiden, Shadow of the Ninja ou encore Batman. Des jeux qui ont inspiré le travail effectué sur les décors en pixel-art. En outre, dans une interview Aarne Hunziker mentionne aussi l’importance des comics, en particulier ceux des Tortues Ninja.
Condition de test : Test réalisé sur PlayStation 4 sur une session complète finalisée en à peine 10h. Il nous a fallu quelques petites heures supplémentaires afin de découvrir les zones secrètes à travers les différents niveaux du jeu et ainsi débloquer l’ensemble des aptitudes et bonus pour notre personnage.
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ToggleBienvenue à Mekacity
Dans Cyber Shadow, vous incarnez Shadow, un cyborg-ninja qui cherche à sauver son clan dans un monde envahit par des formes de vies synthétiques qui s’approprient les pouvoirs des ninjas, surtout dans les ruines de Mekacity. Si le scénario reste relativement convenu comme il est coutume dans ce genre de titre, on saluera les petites cinématiques très old-school pouvant rappeler une certaine esthétique BD et qui nous plongent directement dans l’ambiance cyberpunk du jeu. Bien qu’un petit effort d’écriture aurait pu être fait, notamment sur certaines thématiques dont le manque de profondeur est un poil regrettable, l’histoire reste, dans l’ensemble, agréable à suivre.
De toute évidence, le scénario ne sert qu’à justifier le défouloir à venir, néanmoins il offre un bon aperçu de l’univers du jeu et de ce qui attend le joueur au cours de l’aventure. Déjà par les premiers morceaux musicaux qui se font entendre et qui sont en adéquation avec le parti pris esthétique de l’oeuvre. Les jeux rétro sont souvent l’occasion d’amener une bande-son de qualité. Cyber Shadow perpétue cette tradition en se rapprochant des sonorités propre à la NES malgré un léger manque d’inspiration par moments. Peu de morceaux sont vraiment marquants en fin de compte.
Ensuite vient la direction artistique, convaincante tout autant que pertinente avec son sujet, à base de décors en pixel-art oscillant entre le bon et le moins bon mais restant cohérent. On ne peut que ressentir le manque de ce petit quelque chose en plus pour véritablement marquer le coup. Fort heureusement, cela est rattrapé par le level design réussi dont on sent le savoir-faire de Yacht Club Games derrière, quand bien même certains niveaux rappellent peut être un peu trop ceux d’autres licences, Megaman et Tortues Ninja pour ne citer qu’eux.
Ninja Gaiden-like
Nous l’avons dit en introduction, le titre de Mechanical Head Studios rend hommage à des titres comme Ninja Gaiden dont on retrouve absolument toutes les mécaniques du gameplay d’origine mais réadaptées aux standards actuels. Ainsi, il vous est possible de sauter, trancher, jeter des shurikens ou encore s’accrocher au mur, etc. Des aptitudes que vous devrez évidemment débloquer au fil de l’aventure, que ce soit en découvrant des zones secrètes ou en éliminant certains boss de fin de niveaux. A côté de ça, la prise en main du ninja est simple et rapide, il ne vous faudra qu’une poignée de minutes pour vous familiariser avec ce dernier.
Qui plus est, les ennemis étant relativement faibles, dans le sens où seulement un ou deux coups de sabre suffiront à les tuer, la progression se veut vraiment fluide et dynamique, même si l’on déplorera un certain manque de spontanéité, du moins dans les premiers chapitres, le tout contrebalancé par ce sentiment que Cyber Shadow est un jeu qui se calque sur le rythme du joueur. Nous entendons par là que le jeu incite en quelque sorte à la prudence au vu des niveaux qui peuvent présenter un nombre de pièges et d’ennemis pouvant vite devenir problématique, peu importe vos réflexes.
Cependant, une fois que vous aurez accès au dash, au double-saut et à la parade, dans la seconde partie du jeu, vous pourrez potentiellement rusher les niveaux et découper habilement vos adversaires. Dés lors, on se rend compte du rythme hallucinant du titre. D’ailleurs, les niveaux disposent de plusieurs points de sauvegarde, le plus souvent bien placés, qui permettent de reprendre une zone en cas de mort, mais aussi de régénérer sa santé et parfois avoir accès à des bonus très utiles, allant du boomerang au bouclier. Et ne vous y trompez pas, vous allez mourrir, car Cyber Shadow, comme ses références de la NES, ne fera aucun cadeau aux joueurs les moins acharnés.
Souffrance cybernétique
Le jeu est assez difficile donc, cependant la difficulté est rarement frustrante ou injuste. Le jeu réussit à trouver un très bon équilibre sur ce terrain. A force d’acharnement, vous finirez par passer la dite zone qui vous pose problème avec une aisance insoupçonnée aux premières tentatives. Par ailleurs, c’est bien dans ses phases de plateformes que Cyber Shadow est exigeant, les ennemis posant rarement problème au contraire de certains passages où l’on peut ressentir de légers retards sur les inputs.
En découlent des petits moments d’imprécisions pouvant se montrer rageants dans un jeu qui demande par moments des réflexes millimétrés. Les boss eux, seront très présents tout au long de l’aventure, et s’ils disposent d’un character-design convaincant, les combats en sont que plus décevants. Les coups de ces derniers sont généralement limités et leurs patterns relativement simples à analyser, ce qui permet de s’en défaire assez facilement. Notons également que les combats de boss ne mettent que rarement en avant les habilités du joueur et ne le force pas à déployer toutes ses aptitudes.
Ces aptitudes justement sont un des bémols du titre tant leur nombre est trop limité et leur intérêt assez moindre pour certaines. Une fois la parade et le dash maîtrisés, ces deux atouts couplés aux coups de sabres basiques viendront à bout de la totalité des opposants. De surcroît, le joueur ne sera que rarement incité à utiliser d’autres techniques.
Un aspect metroidvania est aussi au rendez-vous, avec la possibilité d’utiliser un téléporteur et refaire le chapitre de son choix afin d’y découvrir de nouvelles zones, secrètes ou non, maintenant accessibles grâce aux nouvelles aptitudes du personnages. Vous serez systématiquement récompensé en trouvant une zone cachée. C’est assez grisant de rusher à tout-va des passages qui en début de jeu ont pu jouer avec nos nerfs. Enfin, Cyber Shadow ne fait montre d’aucune latence peu importe le nombre d’éléments présents à l’écran, et il faudra compter pas moins de 10h de jeu si l’on veut le terminer à 100%, ce qui est plutôt généreux pour le genre.
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