Kenichiro Tsukuda (Armored Core) et le mech designer Shoji Kawamori (les différents Macross, Vision D’escaflown, Sosei no Aquarion et même Ulysse 31), deux noms qui inspirent le respect, et qui de surcroît en dit déjà long sur Daemon X Machina. L’exclusivité Nintendo Switch peut donc sans aucun doute être considérée comme un successeur spirituel à la série des Armored Core. Au-delà de ça, il s’agit surtout d’une exclusivité ambitieuse pour la Switch qui se base sur un univers qu’apprécient surtout les Japonais. Voyons donc s’il saura convaincre une plus large audience.
Conditions de test : Nous avons joué à plus d’une trentaine d’heures, principalement en mode dock mais aussi en mode portable (dans l’ordre de 70 %/30 %). Nous avons pu également profiter de quelques matchs en ligne.
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ToggleMes Gundam et messieurs
Si vous êtes un habitué des anime japonais abordant le thème des mechas, au combien apprécié au pays du soleil levant, Daemon X Machina vous place en terrain connu. A l’image d’un Evangelion ou d’un Gundam, nous sommes plongés dans un contexte futuriste plus ou moins trouble où des organisations industrielles très militarisées s’opposent. Au centre de tout ça, nous avons une ribambelle de pilotes équipés de leurs armures mobiles et qui brillent par leurs prouesses au combat.
C’est exactement le genre d’ambiance que l’on a ici. Pour faire court, et sans bien évidemment vous spoil le scénario, nous sommes parachutés dans un monde post-apocalyptique après que la lune s’est écrasée sur la Terre. Peu de temps après cette catastrophe, l’humanité a chargé les IA de tout reconstruire, malheureusement ces dernières se sont retournés contre leurs maîtres et menacent désormais la paix.
Dans ce chaos, qui est loin d’être anarchique, plusieurs consortiums se battent pour le contrôle des ressources et des territoires. Pour arriver à leurs fins, ils font appel à des « Reclaimers », des mercenaires qui offrent leurs services contre rémunération. Nous démarrons en tant que jeune « Rookie » qui rejoint le centre Orbital, une structure qui fait office de gestionnaire et de médiateur dont le but est de préserver l’humanité tout en maintenant un certain équilibre entre les consortiums.
Malheureusement, malgré des débuts très intéressants, on se rend vite compte que la narration est mal gérée. On se retrouve à croiser rapidement des tas d’autres pilotes qui sont regroupés en plusieurs factions (difficile de retenir qui est qui pour le coup), on enchaîne les missions pour les consortiums sans réellement en comprendre les enjeux, et on met un temps fou à atteindre ce qu’il y a de croustillant au niveau de l’intrigue principal.
En outre, les situations où l’on se retrouve face à d’autres pilotes (deux équipes avec des missions contradictoires) sont systématiquement présentes, on perd ainsi ce côté épique puisque ça se termine le plus souvent sans bobo. L’ambiance est plaisante et le scénario n’est pas inintéressant mais la narration reste très brouillonne, dommage.
Le marché aux pièces
Daemon X Machina est lent, répétitif et très poussif. Il y a un réel effort pour varier les missions (course poursuite avec un train, recherche d’informations…) mais rien n’y fait, on subit pour acquérir le plus de pièces possible et de crédits pour enfin commencer à s’amuser en personnalisant son mecha. Par contre, on ne comprend pas vraiment l’optique d’améliorer les capacités physiques de son pilote. Certes des quêtes vous feront progresser à pied ou alors, si votre armure est HS, vous continuerez le combat avec votre petit corps frêle contre des machines de guerre hostiles, mais on se pose surtout la question de la pertinence.
Même en améliorant les arbres de compétences de votre avatar au maximum (j’ai essayé), il est impossible de survivre plus de deux minutes sur un champ de bataille (pensez à la réplique culte de Kenshiro dans ces moments-là). On en vient à regretter que le game over ne se déclenche pas lorsque le robot devient inutilisable. Jusqu’à présent, vous vous dites peut-être que tout cela n’est pas très reluisant. Détrompez-vous car malgré ces défauts, le soft reste un très bon jeu de mecha. Il a heureusement su miser sur de gros points forts.
Comme on, le disait, une fois passé les débuts difficiles, on commence à avoir un bel arsenal dans son hangar et le premier gros plaisir passe la personnalisation de son mecha. Bras, jambe, tête, corps, puces…, tout y passe. Des performances jusqu’à la forme et la couleur, il est aisé de créer le robot de ses rêves voire même de singer les designs de nos modèles fétiches.
Les différents styles de jeu que l’on peut adopter sont immenses avec des tonnes de statistiques pour les plus perfectionnistes. Cela peut paraître rébarbatif pour les néophytes et rien ne vous oblige à prendre tout ça en compte, d’autant que le jeu n’est pas trop difficile, mais on apprécie ce souci du détail.
El combats de la Machina
L’autre point fort, ce sont les sensations lors des combats, en particulier en ce qui concerne les déplacements. Au sol ou dans les airs, il faut bien avouer que ça bouge très bien. C’est dynamique et la palette d’armes est impressionnante, on peut aussi en stocker pour changer de style à tout moment pour adapter son équipement selon les situations. Les flingues quand il y a un paquet d’ennemis, et les épées lasers pour les duels contre d’autres méchas.
Bien que nous soyons limités au début, l’objectif des missions, ainsi que les briefings, nous donnent des indications sur la manière d’adopter telle ou telle mission afin de se préparer en conséquence. Ça peut être un détail pour vous, mais cela rajoute une bonne dose d’immersion. Nous avons des bazookas, des missiles, des canons laser, des armes à feu, des snipers…
Les boss sont aussi plaisant à affronter, cependant on lorgnera plus du côté du multijoueur pour ces joutes particulières. Pour cette partie, on a vraiment l’impression d’être face à un Monster Hunter version mecha avec une équipe de quatre personnes, au maximum, qui affrontent un robot géant pour acquérir une tonne de récompenses à la fin.
Malheureusement, le titre de Marvelous ne fait pas aussi bien en ce qui concerne l’exploration. Les faibles interactions avec le décor sentent vraiment le cache misère. Les combats à haute vitesse nous font d’ailleurs souvent oublier ce qui nous entoure, ce qui est assez dommage. On se précipitera juste sur des carcasses de mechas pour choper les pièces tant convoitées.
En portable c’est Mehchina
Daemon X Machina tourne bien mieux que la première démo présentée et c’est une bonne nouvelle, sans cela les qualités énoncés précédemment perdraient toutes leurs saveurs. Il faut tout de même nuancer car tout cela est au prix d’un aliasing et d’un clipping constant.
Le mode dock de la console limite bien les dégâts, mais en portable c’est vraiment la dégringolade visuelle. On ne jouera pas essentiellement de cette façon pour préserver un certain confort mais ça fait l’affaire pour quelques missions vite expédiées (pour farmer de l’argent et des pièces d’armure aussi).
Heureusement, la direction artistique très colorée, avec cette touche de cel-shading, limite la casse, et nous permet de ne pas tomber dans le jeu de mecha bas de gamme comme on a pu en voir sur d’anciennes générations de consoles. Par contre, on ne peut rien faire contre les environnements pauvres en détails même si ces derniers ont le mérite d’être assez hétéroclites dans leur construction.
Concernant la bande-son, rien de spécial à dire, les musiques sont même assez sympathique avec du bon gros rock pour rajouter du peps quand on dézingue de la ferraille. On aurait juste aimé un sound design plus percutant au niveau des armes. Pour voix anglaises ou japonaises, les deux font le travail, le problème vient juste des dialogues qu’il est impossible de lire en plein action un peu à la manière d’un GTA.
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