Dans une époque où les jeux vidéo se montrent beaucoup moins exigeants qu’auparavant et font preuve d’une plus grande accessibilité, la série des Souls a su se trouver un public assez conséquent pour connaitre une popularité grandissante. Surfant sur la période de sortie d’un certain Bloodborne sur PS4, From Software profite de l’engouement pour offrir Dark Souls II à la génération actuelle.
Sorti en avril 2015, soit environ un an avant sa version d’origine, Dark Souls II : Scholar of the First Sin est la compilation de Dark Souls II comprenant l’intégralité des DLC parus au cours de l’année 2014. Cette édition spéciale du second épisode a comme vocation principale d’offrir une version améliorée, optimisée pour nos consoles les plus récentes, la PS4 et la Xbox One. Mais qu’apporte-t-elle concrètement ? Est-ce une simple compilation ? Présente-t-elle un intérêt pour ceux ayant déjà expérimenté la version de base ? Voyons ça tout de suite.
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Puisque nous n’avons pas eu la chance de réaliser le test de la version de base de Dark Souls II, débutons avec un petit point sur le scénario – étant donné la complexité, ce sera rapide – puis sur les nouveautés et différences qu’apporte le titre par rapport au premier opus. L’histoire prend place à Drangleic, un royaume autrefois prospère et tenu par le roi Vendrick. Une malédiction s’est abattue sur le royaume et change tous ses habitants ou presque en mort-vivants puis en carcasse. Le héros est également touché par cette malédiction et entame une quête afin de venir à bout de ce maléfice. Au fur et à mesure, on en apprend plus sur l’histoire du royaume, notamment en parlant aux différents PNJ du jeu, mais n’espérez rien de clair. Comme d’habitude avec From Software, l’histoire est cryptique au possible voire incompréhensible pour certains. Si vous voulez de la précision, n’y comptez pas, tout dans le scénario est sujet à être interprété par les joueurs.
Le level-design est assez différent de Dark Souls premier du nom, lui qui donnait une impression de cohérence entre les différentes zones. Par exemple, les passages que l’on débloquait au fur et à mesure permettaient de raccourcir nos traversées sans que cela ne paraisse artificiel. Désormais, ça n’est plus le cas dans le sens où les zones sont beaucoup moins interconnectées. Le fait d’avoir pensé les niveaux de cette façon rapproche donc plus le titre de ce qu’était Demon’s Souls, avec un genre zone centrale permettant de se téléporter d’un niveau à l’autre sans que celles-ci ne soient connectées entre elles.
En contrepartie, les feux de camps permettant de se reposer ont été placés un peu plus judicieusement et sont moins éloignés des zones de boss sans toutefois être trop proches. Il est également possible de se téléporter entre les différents feux dès le début du jeu, ce qui constitue un énorme avantage et vient de fait équilibrer les changements apportés au level-design.
Le changement, c’est maintenant
Et cette nouveauté en amène une autre puisque désormais, il n’est plus possible de rester dans une zone et de tuer en boucle les ennemis afin de gagner un maximum d’âmes, et donc d’expérience. Si vous tuez trop souvent les mêmes ennemis (une quinzaine de fois), ces derniers disparaitront définitivement. Si l’on peut considérer que le fait de ne plus pouvoir farmer en boucle devient un inconvénient, il s’agit aussi d’un avantage, dans la mesure où cela permet de rallier plus simplement les zones de boss quand vous éprouvez trop de difficultés à rester en vie jusque-là. D’ailleurs, le fait de monter plus simplement les niveaux dans cet opus rendent quasiment inutile et moins redondant le fait de recommencer indéfiniment une zone, sauf à très haut niveau. Cette décision est donc des plus logiques, compte tenu des emplacements des feux, beaucoup moins espacés et facilitant l’expérience de jeu à ce niveau.
Un autre changement à ne pas négliger dans Dark Souls II est la possibilité de disposer d’une torche, amenant de nouvelles mécaniques dans le gameplay. Il est désormais possible d’allumer une torche, soit à l’aide du feu de camp, soit à l’aide de consommables récupérables au cours de l’aventure. La torche a surtout pour utilité d’éclairer certaines zones, rendant la visibilité bien meilleure dans les lieux les plus obscurs. Elle peut également servir agin d’actionner certains mécanismes parfois indispensables ou facilitant grandement la progression du joueur, l’incitant à bien observer les environnements. Et si cette torche permet d’effrayer quelques ennemis, elle en attire aussi d’autres. Le joueur doit alors se méfier et l’utiliser avec parcimonie.
De nombreuses autres modifications sont à constater, comme par exemple une plus grande profondeur de l’utilisation de la forge, l’ajout de la statistique « vigueur » permettant de porter plus d’équipement, ce qui était autrefois attribué à la statistique « endurance ». Mais nous allons nous arrêter-là et nous attaquer directement au vif du sujet, à savoir ce qu’apporte cette édition Scholar of the First Sin.
Un rajeunissement esthétique bienvenu
Pour commencer, il est évident que cette version profite des bienfaits de nos dernières consoles de salon, permettant de jouir d’une résolution en 1080p ainsi qu’un taux de 60 images par secondes quasiment constant… un plus non négligeable dans un jeu requérant une rigueur de tous les instants.
Mais ce n’est pas tout puisque le titre profite aussi d’effets appréciables comme un anti-aliasing plus que bienvenu, ainsi que des effets de lumière et d’ombres beaucoup plus travaillés. On le constate rien qu’en se rendant à Majula, notre havre de paix faisant office de base d’opérations tout au long de l’aventure. Les rayons lumineux du soleil couchant contribuent encore davantage à l’aspect rassurant des lieux. De plus, la meilleure gestion de la lumière permet également un meilleur compromis entre les endroits sombres et lumineux des différents lieux. C’est dans ce cas précis que la torche vient réellement prouver son utilité !
Malheureusement, le bilan graphique est loin d’être parfait puisque, si certaines textures offrent un meilleur rendu qu’auparavant, d’autres ont carrément été laissées à l’abandon, en particulier les textures lointaines. Il est même arrivé que ces dernières d’un même bâtiment ne bénéficient pas d’un traitement similaire, avec par exemple la partie la plus visible disposant d’un rendu correct, et une façade un peu moins exposée – mais bien visible quand même – avec une texture extrêmement floue et fadasse.
Mais ne boudons pas notre plaisir, si ce Dark Souls II souffrent de quelques lacunes techniques et restent dans la lignée de ce qu’offre From Software en général, à savoir des titres beaux dans leur ensemble mais qui ne bénéficient pas d’un soin esthétique complet – surtout quand on se focalise sur un élément en particulier – , ce coup de polish reste relativement propre et les quelques défauts n’empêcheront pas d’apprécier les améliorations graphiques à leur juste valeur.
Des nouveautés sympathiques mais parfois discutables
Pour les autres ajouts, il y a à boire et à manger. Les niveaux disposent maintenant de davantage d’ennemis et cela aura soit pour effet de satisfaire les plus aguerris en mal de challenge, soit de décourager de nombreux débutants. Ces ajouts paraissent souvent gratuits et sans intérêt, augmentant parfois inutilement la difficulté. Certaines zones peuvent s’avérer assez compliquées à aborder et l’on pourra éprouver, surtout en début de jeu, un sentiment d’injustice qui n’était pas vraiment présent auparavant. Néanmoins il faut se rassurer, ces situations restent bien évidemment surmontables avec un peu de volonté et de préparation.
Notons également que l’on pouvait trouver des personnages pétrifiés qu’il était possible de libérer de leur état dans les différents niveaux, afin notamment de découvrir de nouveaux passages ou accéder à des récompenses. Quelques-uns ont été ajoutés à certains endroits mais on ne ressent pas une réelle utilité à ces ajouts, si ce n’est à forcer le joueur à chercher encore plus de remèdes, ce qui n’est pas le plus passionnant. Une fois de plus, on a l’impression d’un rallongement de la durée de vie assez artificiel. Un autre changement donnant cette impression concerne les DLC puisque dans la version de base, pour rejoindre de nouvelles zones, il fallait disposer d’une clé que l’on trouvait directement dans notre inventaire après avoir installé le contenu. Désormais, les clés sont éparpillées un peu partout et il faudra donc les retrouver afin de pouvoir profiter du contenu offert par les différentes extensions.
Un autre problème assez gênant survient dans cette version de Dark Souls II et qui peut parfois être un véritable problème : l’usure des armes. Effectivement, certaines armes – surtout celles reposant sur la dextérité – s’abiment extrêmement vite. Si quelques armes ont une résistance raisonnable, d’autres sont complètement incohérentes, ne vous permettant même pas de dézinguer suffisamment d’ennemis entre deux feux de camp. Car oui, dans ce Dark Souls, se reposer auprès d’un feu a désormais la fonction de réparer armes et armures, sauf si celles-ci sont brisées. Si les objets permettant de réparer les armes n’étaient pas rares et chers, ce ne serait pas un problème, mais dans ce cas-ci, c’est souvent à se taper la tête contre les murs. Il est donc quasiment obligatoire d’utiliser plusieurs armes différentes. Heureusement, l’usure est moins rapide sur les armes lourdes, ce qui permet de ne pas à en porter plus d’une à la fois, sauf dans quelques cas particuliers.
Mais ne boudons pas notre plaisir, les sensations restent toujours les mêmes : On découvre une zone, on meurt – beaucoup –, on apprend, on progresse, on triomphe… c’est là qu’est l’intérêt de cette série ! Le gameplay demeure toujours aussi profond et riche en possibilités. Si l’on met plusieurs dizaines d’heures à boucler l’aventure une première fois, il est fortement recommander d’expérimenter le new game + qui permet de découvrir des éléments que vous auriez manqué ou obtenir des objets récupérables uniquement lors d’une seconde partie.
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