Même si la série des Souls a déjà su se construire une solide réputation depuis son tout premier épisode, il est évident que l’arrivée de Bloodborne sur PS4, un poil plus accessible que les autres créations de From Software, a su enthousiasmer pas mal de nouveaux joueurs. Après un Dark Souls II légèrement en deçà de son prédécesseur, il ne fait aucun doute que ce troisième épisode a cristallisé pas mal d’attentes, notamment avec une campagne marketing qui n’a pas hésité à mettre le paquet. Alors, Dark Souls III est-il à la hauteur de toutes ces espérances ? On va voir ça tout de suite !
Note : Tout ce qui concerne l’aspect Online n’a pas été abordé, dans la mesure où les serveurs européens n’étaient toujours pas ouverts au moment de la rédaction du test.
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Le titre débute sur une cinématique qui pose directement les bases du scénario qui n’est, volontairement, pas plus exposé que d’habitude. En somme, l’on vous explique surtout que votre rôle est d’affronter les seigneurs des cendres afin de raviver la Flamme, élément central dans la série Dark Souls. Et on ne va pas se mentir, la structure de l’histoire est globalement la même qu’à l’accoutumée : Explorer, affronter des boss afin de pouvoir accéder au grand manitou. On a vu plus original mais l’essentiel n’est pas là.
Bien entendu, en début de jeu on retrouve également l’habituelle création de personnages qui a nettement repris le système rencontré dans Bloodborne. L’éditeur est en effet un peu plus détaillé, même s’il est encore assez difficile de ne pas créer un personnage qui ne donne pas l’impression de s’être fait marcher dessus. De nombreuses options sont à notre disposition, au niveau physique comme au niveau du choix des classes. Notons d’ailleurs l’ajout de la maitrise des armes doubles dans le jeu, qui apporte une réelle plus-value au titre et offrant une nouvelle perspective aux amateurs de personnages orientés dextérité.
Le début de l’aventure reste aussi assez similaire par rapport à ce que l’on connait déjà de la série, puisque celui-ci vous propulse au milieu de nulle part, où il vous faut avancer afin de découvrir peu à peu les bases du gameplay grâce à des messages marqués sur le sol. Ce passage est par ailleurs très bien dosé puisqu’il n’est ni long ni ennuyeux, en plus d’être plutôt clair. En effet, nous arrivons extrêmement rapidement au premier boss qui fait office de premier test d’entrée – pour ne pas dire bizutage – pour le joueur.
Passée cette épreuve, nous avons enfin accès au hub central du jeu qui fait office de base centrale. C’est ici que le joueur peut dépenser les âmes durement gagnées en affrontant les nombreux ennemis qui lui barrent la route tout au long de cette épopée. C’est ici aussi qu’il est possible d’acheter des objets auprès d’une marchande, de forger ou améliorer équipements et fioles d’Estus auprès du forgeron. Au fil de l’aventure, nous tombons également nez à nez avec des PNJ que nous avons souvent sauvé d’un sort qui ne s’annonçait pas forcément très joyeux. Ceux-ci vous proposeront leur aide et vous permettront d’apprendre de nouveaux sorts selon la classe que vous avez choisie. Attention néanmoins, certains de vos choix peuvent influer sur la présence ou non de certains personnages, il faut donc se montrer assez prudent.
Par ailleurs, chacun de ces PNJ n’offre bien entendu pas tous ses services dès le départ. Pour découvrir de nouveaux objets à acheter, de nouvelles capacités à acquérir, de nouvelles améliorations pour les armes, il faudra explorer le monde afin de découvrir différents objets à apporter à chaque personnage. Par exemple, il faudra apporter les habituelles anthracites au forgeron, différents types de cendres à la marchande, des tomes de magie au pyromancien, à la sorcière, etc.
Un royaume en ruines
Si l’on a pu reprocher aux jeux de From Software d’être extrêmement cryptiques concernant leur histoire (c’est particulièrement vrai sur Bloodborne), puisque le joueur est lâché dans la nature sans rien connaitre du monde qui l’attend. L’une des forces de cette série, c’est qu’au fil de l’aventure, de sa rencontre avec différents personnages non joueurs, de la découverte d’objets et de la traversée des niveaux, nous allons en apprendre davantage sur certains aspects scénaristiques.
C’est particulièrement grâce à la mise en scène des niveaux et de la description des objets que le joueur pourra établir ses propres déductions sur ce qui a pu arriver. Notons que ce Dark Souls III est très étroitement lié au premier volet puisqu’il sera possible de retrouver des lieux déjà visités mais sous une autre forme, et sans pour autant abuser et donner l’impression d’un recyclage éhonté. Le gros point fort, c’est justement que ces reprises, outre l’aspect fan service, donnent aussi un véritable fond à l’intrigue car l’on peut voir à quel point certains lieux ont changé, et souvent dans le mauvais sens du terme.
Dark Souls III est une excellente entrée en matière dans la série pour les néophytes.
Bien entendu, le jeu regorge de références, de lieux, de monstres ou de personnages des précédents volets, ce qui parlera surtout aux connaisseurs de la série. Mais cela n’est absolument pas gênant pour le néophyte venant à peine de prendre le train en marche avec ce Dark Souls III. Effectivement, From Software a fait en sorte de rester ouvert aux nouveaux joueurs, notamment parce que le scénario n’est aucunement le point essentiel de la série. Car même si celui-ci nous offre un univers vraiment à part, ce qui nous intéresse tout particulièrement, c’est son gameplay.
Là encore, on garde une recette déjà relativement connue. Le principe du gameplay reste fondamentalement le même. Entendez par là que l’on retrouve toujours les mêmes esquives, parades, attaques normales et puissantes. Mais fort heureusement, nous avons quand même droit à des nouveautés plus que bienvenues. Tout d’abord, l’on peut directement se rendre compte d’un net dépoussiérage dans les commandes, ce qui devrait faire plaisir à ceux qui auraient pu trouver les précédents opus trop rigides. Dark Souls III a en effet eu la bonne idée d’opérer un savant mélange entre Dark Souls et Bloodborne.
Un dépoussiérage pour plus de dynamisme
Car ce qui a sans aucun doute fait le succès de Bloodborne, c’est sa plus grande accessibilité via un gameplay beaucoup moins rigide est nettement plus fluide. Sans pour autant dénaturer ce qui faisait le sel de Dark Souls, From Software a su trouver le juste milieu afin de dynamiser sa série qui, on peut le dire, en avait tout de même bien besoin. Désormais, les combats sont bien plus dynamiques et rendent notre personnage bien plus agile qu’avant. Évidemment, cette amélioration dans les mouvements ne touche pas que le joueur. Les ennemis ont également eu droit à un petit coup de fouet. Désormais, ils sont beaucoup plus rapides, agiles et laissent encore moins de place à l’erreur, sans pour autant rendre le tout inaccessible, loin de là. Bien souvent, les erreurs viendront uniquement du joueur ayant manqué de vigilance ou de sang-froid.
L’autre grosse nouveauté de l’opus, c’est l’ajout de capacités propres à votre arsenal. En effet, chaque arme est maintenant dotée d’une capacité propre à son type (lance, épée, arc, etc.) ou carrément unique si l’arme l’est elle aussi. Cette capacité, même si les plus aguerris sauront sans doute s’en passer, est un atout appréciable. Celles-ci peuvent parfois vous tirer du pétrin ! Augmentation de l’attaque, neutralisation du bouclier de l’ennemi, attaques surpuissantes… autant de possibilités de prendre l’ascendant sur ses opposants. Notons tout de même que ces capacités ont un coût, puisque chaque utilisation consommera un certain nombre de PC.
Le titre de From Software propose des nouveautés appréciables.
Et c’est maintenant que nous abordons le retour d’un élément de Demon’s Souls, attendu depuis longtemps par certains joueurs : le retour de la barre de magie. Effectivement, depuis le premier Dark Souls, toutes les capacités (Sorts, miracles, etc.) étaient limitées en nombre d’utilisations jusqu’au repos au prochain feu de camp. Désormais, l’utilisation de la capacité d’une arme, de la magie ou autre consommera vos PC. Ces PC se régénèrent notamment grâce à un autre ajout de choix à la série : la fiole d’Estus cendreux. En plus de la fiole jaune-orange habituelle permettant de récupérer de la vie, nous disposons maintenant d’une fiole bleue permettant de récupérer des PC. L’autre avantage, c’est que la récupération des fragments d’Estus afin d’augmenter le nombre de fioles à disposition, augmente aussi bien celles pour la vie que celles pour les PC. Entendez par là que vous pouvez changer une fiole de vie en fiole de PC et vice-versa en allant voir le forgeron. Cet aspect pourrait paraître assez basique, mais il s’agit là d’une très bonne nouveauté qui donne le choix au joueur de répartir ses fioles comme il l’entend… pratique !
Et par rapport à l’ajout de cette barre de PC, il faut également savoir qu’en conséquence, les différentes capacités auxquelles le joueur attribut des points en dépensant ses âmes, afin d’augmenter le niveau de son personnage, sont elles aussi plus nombreuses. La capacité « Mémoire » gère désormais le nombre de PC à disposition en plus du nombre d’emplacements de sorts disponibles. D’autres capacités font également leur apparition ou leur retour depuis le second volet, qui avait déjà augmenté leur nombre. Une nouvelle difficulté s’offre donc au joueur. Car qui dit nouveaux attributs dit aussi plus de répartition. Cela rend donc la gestion de son personnage encore plus complexe. Et il est possible que les moins habitués fassent des erreurs dans la répartition, du moins au début. Là encore, il faut lire attentivement ce qu’apporte chaque capacité, faire des tests, etc.
L’univers de Dark Souls toujours aussi… Dark !
Dans sa réalisation, Dark Souls III a clairement mis le paquet. On retrouve enfin le level design qui avait tant plu dans le premier opus et que l’on avait un peu perdu dans le deuxième épisode. Le système est donc le même que dans Dark Souls premier du nom : on débute à un feu de camp, on traverse le niveau en récupérant des objets, en affrontant les ennemis, puis on progresse jusqu’au boss de fin de zone. Avant d’arriver à lui, on débloque un raccourci permettant d’accéder facilement au feu de camp du début du niveau permettant, si l’on meurt (Ce n’est pas votre genre, si ?), de pouvoir y retourner directement afin de prendre sa revanche et lui botter les fesses comme il le mérite.
Les combats de boss s’avèrent être toujours aussi exigeants (à l’exception d’un en particulier), et plus travaillés dans leur mise en scène. L’affrontement est tendu du début à la fin et les musiques – toujours aussi magistrales – collent parfaitement à chaque situation. Encore une fois, on retrouve le stress de la difficulté dans la confrontation avec chaque boss, la montée d’adrénaline et enfin, l’ultime libération : la satisfaction d’avoir terrassé un Goliath implacable. Clairement, les boss de Dark Souls III sont peut-être ceux qui offrent les meilleures sensations de toute la série. Bien entendu cette impression est subjective, mais nous vous garantissons qu’ils ne vous laisseront pas de marbre !
Du côté de la direction artistique, nous sommes en face d’un poids lourd dans sa catégorie. Certains débuts de niveau sont l’occasion de prendre de la hauteur et d’avoir la chance d’observer des panoramas absolument sublimes. Il nous est arrivé assez fréquemment de rester immobiles quelques minutes et de nous retrouver bouche-bée devant un univers terriblement sombre mais en même temps magnifique et cohérent. Lorsque l’on a le plaisir d’une telle vue, nous n’avons qu’une envie : avancer afin de découvrir ce que Dark Souls III a à nous offrir. L’exploration est l’un des plaisirs que propose la série et, une fois de plus, nous ne sommes pas déçus du voyage !
La direction artistique, preuve incontestable du savoir-faire de From Software.
Mais tempérons nos ardeurs, le dernier bébé de From Software ne nous offre pas une peinture sans défaut. Effectivement, si le titre est très beau dans son ensemble, qu’il bénéficie de différents effets très réussis, comme d’habitude, il ne faut pas regarder de trop près. C’est dans le détails des textures que le niveau est assez inégal. Tantôt réalistes, tantôt baveuses, celles-ci auraient mérité un meilleur sort. Mais ça n’est pas du tout le plus gros problème du titre.
Effectivement, le plus gros reproche que l’on pourrait faire à ce Dark Souls III est son manque de stabilité. Sur la version PS4 que nous avons pu tester, le taux d’images par seconde affichait des chutes assez inquiétantes, particulièrement lorsque l’on vient d’apparaitre dans un niveau. Ainsi, progresser impose de charger les décors, ce qui met un sacré coup à la fluidité du titre. Heureusement, il est assez rare que ces problèmes surviennent dans des moments cruciaux, mais il est dommage que From Software n’ait semble-t-il pas encore appris de ses erreurs à ce niveau. Quelques jours avant la publication de ce test, un patch est tout de même venu corriger cet aspect. Il y a du mieux mais ce n’est pas encore ça, alors espérons que le problème soit réglé dans l’avenir.
Autre reproche, cette fois un peu moins gênant mais qui mérite d’être souligné : il s’agit du recyclage de certaines créatures de Bloodborne. En effet, s’il l’on comprend que pour des raisons de cohérences des créatures de Dark Souls soient reprises (et encore, certaines d’entre elles ont été améliorées), c’est aussi le cas pour quelques-unes de Bloodborne. On ne peut ainsi s’empêcher de penser que, soit des créatures prévues initialement pour Dark Souls III ont été ajoutées à Bloodborne, soit l’inverse. Mais dans un cas comme dans l’autre, on ne peut s’empêcher de penser que From Software a joué la facilité dans la mesure où ces ennemis ont exactement les mêmes mouvements. Ceci dit, ces reprises sont assez peu nombreuses, il n’y a donc rien de très alarmant non plus, mais il est dommage qu’une telle impression vienne légèrement ternir le tableau.
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