Après un Demon’s Souls de niche paru en 2010, mais qui parvint tout de même à trouver son public, le studio From Software remit le couvert quelques temps plus tard pour sortir une nouvelle itération « dark/fantasy » : Dark Souls ! Gameplay exigent, level-design de grande qualité et un background inspirant : les bons points étaient trop évidents pour passer à côté de la mode du remaster ! Si la version Switch est attendue pour cet été, c’est sur la mouture PlayStation 4 de Dark Souls Remastered que nous avons pu poser nos petites mimines pour vous livrer ce test.
Welcome to Lordran !
Tenter de vous narrer, même brièvement, l’histoire de Dark Souls est une chose délicate. D’une part car le moindre petit manquement, même futile, peut effectivement nuire à la compréhension globale de l’univers. Pour résumer, et vous m’excuserez par avance de ne pas faire dans la précision : vous dirigez un mort-vivant emprisonné dans un asile pour les gens de son espèce.
Très vite, vous allez vous échapper et allez rejoindre le royaume de Lordran afin de… vous verrez bien ! Si nous pourrions penser aux premiers abords que ce postulat de départ est simpliste : il n’en est rien ! En effet, pour découvrir votre but et comprendre un peu plus le monde qui vous entoure, il vous faudra passer par les descriptifs des objets que vous possédez. Ce monstre droppe une arme ? Cette dernière (l’arme) a probablement une histoire propre et peut être liée à un personnage important.
Il faut bien comprendre que rien n’est dit dans Dark Souls. Tout est sous-entendu, tout est énigme et supposition. On ne vous prend jamais par la main et c’est à vous de voir jusqu’où vous désirerez aller dans l’aventure et sa compréhension. De plus, les PNJ parlent peu, ne vous livrent des détails qu’au compte-goutte et se gardent bien souvent de révéler leurs véritables intentions. Si vous n’avez jamais fait le titre, vous verrez que ce dernier surprend à plusieurs niveaux sur ce point.
Vous serez donc largué dans le jeu après avoir créé sommairement votre personnage (avec un éditeur de héros absolument infect, soit dit en passant). Une fois ceci fait, ce sera encore à vous de déterminer votre manière de jouer sur le long terme. Allez-vous faire un guerrier ? Un clerc ? Un assassin ? Je peux vous assurer que ces choix sont d’une importance cruciale, car chaque classe possède sa manière de jouer et son gameplay propre.
Vous devrez donc vous frayer un chemin entre la pléthore d’ennemis et de boss qui se dresseront sur votre chemin, et c’est précisément ce qui fait le sel du titre. En effet, vous n’êtes jamais serein. Constamment sur la défensive, on avance petit pas par petit pas, car l’on sait que la moindre petite inattention peut coûter la vie, ce qui arrive fréquemment. C’est un titre qui punit l’arrogance et félicite la persévérance : inutile donc de se prendre pour plus fort que vous n’êtes, car le jeu se fera un malin plaisir de vous faire redescendre sur terre. Cette sensation était valable à l’époque, et l’est toujours dans Dark Souls Remastered !
Une remasterisation qui vaut le coup ?
Comme la plupart des initiatives du genre, vous vous doutez bien que cette remasterisation s’adresse à deux publics distincts. Le premier connaissant le titre d’origine, et qui va se demander si cela vaut le coup de replonger dans Lordran, et le second le découvrant pour la toute première fois. Ne faisons pas durer le suspense plus que de raison : c’est un grand oui pour les deux !
Les baroudeurs ayant plié le titre à sa sortie sur PlayStation 3 ou Xbox 360 savent bien que cette mouture était bien loin d’être optimisée. Manquant de réglages et subissant des chutes de framerate plus que conséquentes par endroits, ce sont donc de grosses taches qui sont venues ternir la superbe du jeu. Dans Dark Souls Remastered, soyez rassuré : tout est réglé.
Il est donc désormais possible de profiter du titre sans ne s’inquiéter de rien, (en même temps, heureusement, sur une console current-gen et près de 8 ans après la sortie initiale). Les textures restent pourtant toujours aussi baveuses, même si le lissage opéré par le travail fait le job. Le jeu gagne en lumière, en précision et en finesse, avec toujours ce petit « grain » un peu sale qui donne cette ambiance particulière à l’univers. La retranscription est fidèle et satisfera les fans de l’épisode original. La bande-son reste, elle aussi, d’origine, et donc de toute beauté.
Le jeu en ligne, toujours aussi « particulier » mais magnifiquement intégré au solo, est aussi de la partie avec une petite amélioration : il est désormais possible de jouer jusqu’à 6 joueurs. De quoi relancer la hype du PvP chez les fanas de duels. Nous aurions préféré de meilleures améliorations, ceci-dit, car cela n’est pas vraiment suffisant à nos yeux. Toujours est-il que cette remarque constitue la grande remise en question du remaster : son manque de nouveautés. Sans aller jusqu’à intégrer des pans entiers de nouveaux lieux, cette mouture aurait pu se doter de quelques ajouts supplémentaires sympathiques afin de donner une réelle raison aux joueurs ayant déjà fait le titre orignal de s’y remettre. En l’état, c’est juste la nostalgie qui sera de mise.
Pour autant, Dark Souls Remastered préserve l’aura particulière de l’opus de base et permettra à celles et ceux ayant connu la licence avec le troisième opus de se replonger dans l’univers torturé de Miyazaki. Dans l’un comme dans l’autre, c’est une excellente version que nous avons ici, et qui mérite, si vous êtes fans de challenges corsés, de trôner fièrement dans votre ludothèque.
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