Après nous avoir émerveillé avec Northgard, changement de cap pour Shiro Games qui nous emmène sur un univers plus zombiesque et médiéval avec Darksburg. Longtemps en accès anticipé, le titre est finalement sorti récemment en version définitive le 23 septembre dernier sur PC uniquement. Le soft est globalement efficace, mais avec énormément de contraintes qui ne donnent pas que des avantages au soft.
Conditions de test : Nous avons pu jouer longuement à Darksburg pendant un peu plus de 7 heures sur les modes survie en coop, versus ainsi que son mode à la sauce rogue-like. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Sommaire
ToggleDu rogue-like court et d’autres modes déjà désertés en multijoueur
A défaut d’avoir un scénario, Darksburg s’offre dans un premier temps un mode solo. Ici, pas de mode campagne à proprement parler, mais une succession de niveaux en plus d’un boss en mode rogue-like. Il s’agira là de finir les quatre niveaux ainsi que le boss final d’une traite sous peine de devoir tout recommencer du début. Cela dit, rogue-like oblige, vous pourrez cumuler divers objets moyennant des lingots de dreadium que vous récupérez dans divers coffres ou paniers, et qui vous donneront ainsi des avantages non négligeables pour mieux progresser.
En globalité, ce mode rogue-like de Darksburg est véritablement haletant et particulièrement fun et addictif. Toutefois, il faudra sans cesse farmer, et faire attention à ne pas trop mourir souvent si vous voulez conserver le nombre de pièces d’or et de lingots de dreadium, servant à acheter respectivement trousses de soins ou grenades via le marchand, ou déverrouiller les fameux objets du cabinet des curiosités. On ne comptera pas aussi le fait que l’on tourne hélas vite en rond sur ce mode de jeu, dont l’aspect purement procédural n’est finalement que limité à la longue, et avec des objectifs parfaitement redondants et qui ne se renouvellent pas assez.
Outre ce mode de jeu purement solo, viennent les modes survie en coopération et en versus. Pour le premier, pas grand-chose de bien folichon étant donné qu’il s’agit purement et simplement d’un mode où vous pouvez juste choisir parmi les 5 maps, et finir la mission pour faire monter vos personnages de niveaux. Ensuite, vous pourrez attribuer les talents en question que vous aurez débloqués et qui vous confèreront des compétences passives, plus ou moins comme sur le mode rogue-like finalement.
Vous en ferez vite le tour en somme, tout comme le mode versus. Ce dernier permet à quatre joueurs d’incarner les survivants, et quatre autres les infectés spéciaux. Là encore, l’expérience est relativement jouissive en l’état car ce mode fait directement penser à un Left 4 Dead. L’équilibrage est lui aussi relativement correct dans son ensemble mais vu le nombre assez famélique de maps – seulement 3 sur ce mode-ci contre 5 sur la survie en coopération -, vous ferez là aussi le tour rapide du proprio.
Qui plus est, les serveurs sont d’ores et déjà vides, ce qui peut malheureusement laisser penser que le jeu a vite été abandonné par les joueurs, sûrement en attente d’un contenu plus touffu. Contenu qui est beaucoup trop léger et qui aurait peut être demandé un temps de développement supplémentaire pour y développer à la limite un mode campagne, ce qui aurait pu sauver largement les meubles et étoffer le contenu de Darksburg, se limitant à trois modes de jeu, cinq maps ainsi que cinq personnages jouables.
Un hack’n’slash vraiment nerveux à la Left 4 Dead mais trop répétitif ?
Pour le gameplay maintenant, Darksburg se calque sur les codes d’un hack’n’slash avec un côté MOBA et Left 4 Dead dans l’esprit. En effet, chaque personnage que vous contrôlez s’oriente soit tank – Varag et Abigail -, distance – Rose -, soutien ou soin – Dr Dolorosa et Runolf -, et ont des compétences spéciales. Qui plus est, dans chaque niveau sur le mode en rogue-like, vous pouvez engranger des points d’expérience de l’équipe qui vous fait monter en niveau, et vous laisse le choix entre trois compétences passives à choisir pour améliorer votre personnage sur la longueur.
Cette jouabilité pot-pourri fonctionne clairement du feu de dieu dans le feeling des attaques de chaque personnages, et nous prenons un malin plaisir à dézinguer les zombies comme les infectés spéciaux sympas certes, mais un peu trop empruntés à la licence de Valve par moments. Qu’à cela ne tienne, la progression est assez fluide et le côté coopération est évidemment bien huilé dont sur l’I.A., loin d’être mauvaise pour le coup. Les seuls points négatifs seront la précision des coups parfois discutables mais outre cela, le gameplay est diablement efficace.
Pour le reste, les protagonistes sont complémentaires, ont des compétences sympas à utiliser, et on notera aussi la présence de quelques objets à ramasser pour améliorer notre défense voire étourdir des ennemis temporairement. Et si vous ramassez plusieurs fois l’objet en question, vous débloquez un palier suivant qui accroit considérablement son efficacité. Voilà une autre petite mécanique qui enrichit le gameplay de Darksburg qui est clairement frénétique, assez lisible dans le feu de l’action malgré quelques légères coquilles, et très addictif sur la longueur.
Le seul point que l’on pourra lui reprocher et que nous avions déjà évoqué plus haut, ce sera sa redondance dans la progression des niveaux. L’aspect aléatoire des maps reste un chouia limité car on en fait vite le tour, que ce soit dans les objectifs comme les vagues d’ennemis qui apparaissent sans prévenir.
En fait, le game design de chaque map se résumera en général à tuer des vagues de zombies, fouiller quelques caisses ou panier vous donnant or, lingot de dreadium, ou soins pour vous rétablir la vie complètement ou temporairement comme dans Left 4 Dead, et enfin faire quelques objectifs de mission rébarbatifs comme transporter des objets à insérer aux endroits indiqués ou aller simplement d’un point A à un point B. Un peu plus de folie n’aurait pas été négligeable.
Un style graphique satisfaisant pour un sound design oubliable
En dépit des divers accrocs dans le gameplay, Darksburg puise quand même sa force dans son style graphique, qui attire l’œil instantanément. Sous le même moteur graphique de Northgard, le bébé de Shiro Games jouit d’un aspect graphique cartoonesque qui passe vraiment bien, saupoudré d’environnements assez colorés et relativement soignés dans les textures et les personnages, bien dessinés pour le coup.
Le titre tourne également bien sans le moindre ralentissement, prouvant que Shiro Games est plutôt bon dans l’optimisation. Concernant enfin le level-design global, il est bien taillé et les niveaux s’enchaînent bien, même si le chemin à emprunter sur certains niveaux peut devenir parfois confus. Cela dit rien de bien méchant mais comme nous l’avons souvent répété dans cette critique, l’aspect procédural aurait dû être un peu plus poussé.
Par contre pour terminer, l’aspect sonore ne sera pas le plus marquant. Les musiques se font assez discrètes, et manquent finalement de peps pour nous en mettre plein la vue finalement. Dommage, et même les doublages en anglais, même s’ils sont bons, semblent parfois étouffés sur le mixage sonore. En clair, Darksburg méritait mieux sur cet aspect-là même si tout n’est pas à jeter.
Cet article peut contenir des liens affiliés