En ce début d’année 2020, la tendance va au Survival Horror, et plus spécialement à une série signée Capcom chère dans le cœur des joueurs. Le 3 avril prochain sortira en effet Resident Evil 3, remake du titre anxiogène du même nom qui paraissait il y a vingt ans. Surfant probablement sur la vague de hype autour du jeu, Daymare 1998 prendra quant à lui la température sur consoles à la fin du même mois. Avant cela, un certain Dawn of Fear, disponible sur PlayStation 4 depuis le 3 février, entend rendre un bel hommage au premier volet de la licence susnommée de Capcom. Mais le pari est-il réussi ?
Resident Evil-Like
Sur le papier, Dawn of Fear a tout pour faire baver le fan des épisodes originaux de Resident Evil : un gameplay old school, des morts vivants, un manoir, des angles de caméra fixes… Tout dans les trailers disponibles avant sa sortie rappelle le premier volet de la saga de Capcom. Ainsi, je ne vous cache pas que j’ai succombé bien rapidement à l’appel du porte monnaie, déboursant tout de même 20 euros sur un désir compulsif nostalgique. Et vous ne tarderez pas à le comprendre, j’en regrette sincèrement chaque centime.
Tout débute par un dialogue téléphonique sans image et sans son, non traduit depuis l’anglais et mal écrit par ailleurs, dans lequel nous apprenons que la belle mère du héros est morte récemment. Celui-ci se décide à retourner dans la maison familiale pour y récupérer quelques affaires et mettre les papiers en ordre. Seulement, Survival Horror oblige, rien ne va se passer comme prévu. À notre arrivée dans la grande bâtisse, on est vite assailli par un mort vivant, et l’ami qui nous accompagnait est retrouvé crucifié à la porte d’entrée. Bonjour l’ambiance !
Dans sa grande bonté d’âme, le bougre est visiblement mort en laissant tomber son revolver. Et en toute logique, plutôt que de fuir cette maison de fous où tout le monde semble mort, ou pas loin, le héros décide d’y rester et de faire le ménage… Du moins c’est ce que l’on devine de l’impossibilité de se carapater, et d’une expression de terreur complètement à coté de la plaque de la part de ce personnage au design sans âme. C’est d’ailleurs une description qui convient parfaitement à tous les modèles 3D, amis ou ennemis, même si l’une des créatures fleure bon le Silent Hill.
Décevant de bout en bout
Dawn of Fear est la preuve ultime, si tant est qu’il en fallait une, que s’inspirer de grands noms ne fait pas tout. En effet, le titre de Brok3nsite et Lanzadera est une véritable purge sur bien des aspects. Graphiquement pour commencer, avec ses animations complètement raides et ses effets visuels désuets ou inexistants. Et n’allez pas me dire qu’il s’agit là d’un hommage aux productions de la PlayStation, ce serait de bien mauvaise foi, puisque la première console de Sony faisait bien mieux, en son temps, avec ses moyens pourtant moindres. Pourquoi ne pas évoquer, par exemple, l’effet visuel représentant la tête des morts vivants qui explose ? Un vrai désastre de pixels !
Quant au manoir hanté, unique lieu dans lequel se déroule cette histoire, il propose certes une poignée de décors pas trop dégueulasses, mais il offre surtout des maux tête avec sa caméra à la ramasse et son cruel manque de détails. On se demande bien où sont passés les meubles, pourquoi cette bâtisse manque complètement de sens dans sa construction, et surtout on peine incroyablement à se déplacer dans ces environnements à cause d’angles fixes complètement illisibles et illogiques. De quoi se laisser attaquer par un mort vivant sans s’en rendre compte.
Et se déplacer, c’est justement le premier problème de ce jeu, qui compte sur sa relecture du gameplay de Resident Evil premier du nom. Et on tient probablement là l’unique détail pas trop bancal de cette histoire, un véritable hommage pas trop mal pensé, utilisant la croix directionnelle comme à l’époque, et les gâchettes L2 et R2 pour viser et tirer. Cela dit, notre personnage est bien trop lent pour que le résultat soit vu sous un angle positif, et on préférera bien vite l’utilisation du joystick analogique qui, lui, ne contraint pas notre personnage à tourner sur lui même comme un simple d’esprit.
Tentative de copie de RE oblige, le titre embarque quelques énigmes, tout à fait basiques, que l’on résoudra en un ou deux allers retours et une dizaine de secondes de réflexion, grand maximum. Il reprend aussi ce bon vieux système de narration textuelle, déposant çà et là des documents une fois encore mal rédigés, dont le sens est parfois difficile à comprendre. Quant aux très rares cinématiques, l’absence de musique, de voix et de mise en scène parvient à peine à effleurer le niveau de déception induit par leur absurdité totale.
Le pire reste peut-être le nombre incroyable de bugs présents au cours de cette aventure pourtant diablement courte. C’est dingue de constater que, en moins de deux minuscules heures de jeu, Dawn of Fear a le temps de nous infliger des textures qui s’affichent à retardement, des problèmes de lumière, ou encore des soucis techniques qui empêchent purement et simplement d’avancer. Au cours de ce test, le titre nous a notamment contraint à recommencer une partie, après avoir planté sur l’écran d’un digicode… et ce à deux reprises… Affligeant !
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