Pour poursuivre sur la lancée du Triple Pack consacré aux trois premiers épisodes de Dead Rising, voici venir celui de Dead Rising 2 sorti en 2011, édité par Capcom et développé par Blue Castle Games. Celui-ci propose d’incarner un tout nouveau personnage dans un tout nouveau lieu. L’infection zombie se poursuit, il faut donc continuer à survivre ! Voyons si le deuxième épisode tient aussi bien la route que son grand frère et s’il corrige certains de ses défauts.
Sommaire
ToggleChuck Greene se met au turbin
Dead Rising 2 nous place cinq ans après les débuts de l’infection, dont le point de départ était le centre commercial de Willamete, que nous avons pu découvrir dans le premier volet. On se trouve cette fois dans la peau de Chuck Greene, un champion de motocross prêt à tout pour garder sa fille qui a été infectée en vie. L’homme est alors contraint de participer à des spectacles de moto visant à exterminer un maximum de zombies dans une arène. L’entrée en matière de ce deuxième épisode est particulièrement intéressante puisqu’elle nous amène à nous rendre compte que la société humaine s’est plutôt bien adaptée à l’infection zombie et les utilise même pour son propre profit, en produisant du divertissement. Et où tout cela prend place ? A Fortune City, une ville construite afin de prendre la place de Las Vegas. Quel meilleur endroit donc pour parler de divertissement et d’argent ? Dès lors, on devine que ce Dead Rising 2 reste dans la même veine caricaturale que le premier opus.
Sur les autres aspects, le titre garde également le même principe que son aîné. Nous sommes toujours en face d’un beat them all consistant à survivre dans un univers de zombies et où la gestion du temps est primordiale. Cette fois-ci, une attaque terroriste provoque la fuite des zombies qui étaient enfermés dans des cages, ce qui place la ville en quarantaine et oblige ses occupants à attendre trois jours que l’armée arrive afin de faire le ménage. Malheureusement, une vidéo accuse Chuck Greene d’avoir provoqué cette attaque. L’homme devra donc, durant ces trois jours, prouver son innocence et faire la lumière sur toute cette affaire. En attendant, notre héros s’est réfugié avec sa fille dans un refuge destiné à accueillir différents survivants. Vous l’avez sans doute déjà deviné, mais votre rôle sera, en plus de devoir éclaircir cette mystérieuse affaire, de ramener le plus de survivants possibles.
Dead Rising 2 reprend bien le chemin de son aîné tout en corrigeant certaines de ses errances.
Il faut donc toujours surveiller sa montre afin de savoir lorsqu’il est temps de s’occuper de la trame principale et quand il faudra tenter d’aller sauver de nouvelles personnes. Une autre difficulté et non des moindres vient tout de même s’ajouter à cette équation déjà bien complexe : votre fille ayant été mordue, celle-ci se trouve être infectée et il est donc obligatoire de lui trouver, toutes les 24 heures, une dose de Zombrex, un médicament qui ne guérit pas mais qui permet de repousser la transformation en zombie d’une journée. Bien entendu, les doses sont assez compliquées à trouver et il sera soit nécessaire d’en acheter auprès des Monts-de-piété, sortes de boutiques créées par des survivants peu scrupuleux (revendant également d’autres objets), soit en sauvant des survivants spécifiques, susceptibles d’en posséder. Et pour ne rien arranger, d’autres survivants sont susceptibles d’avoir besoin de Zombrex. C’est pourquoi, si vous n’en avez pas suffisamment, il faudra prendre quelques décisions difficiles afin de sauver votre fille en priorité.
Si l’on tient compte de tous ces objectifs à accomplir, nous sommes en droit de nous demander si les timings entre les différentes missions sont aussi tendus que dans le premier épisode. Bien heureusement, il se trouve que ces derniers ont été mieux pensés et sont donc plus équilibrés. On remarquera également que les survivants sont nettement plus intelligents que dans le premier épisode, ce qui constituait l’un des plus gros reproches à faire au titre. Ils sont maintenant nettement plus aptes à se faufiler entre les zombies sans se faire attraper toutes les cinq secondes, et c’est tant mieux ! Le jeu, dans sa difficulté générale, se trouve donc être relativement facilité ou tout du moins mieux équilibré.
Des nouveautés et des améliorations bienvenues
Le système de progression reste quant à lui assez similaire : sauver des survivants et éliminer les psychopathes présents dans Fortune City permet de gagner des PP, les points d’expérience du jeu. Ceci permet donc d’améliorer son personnage qui débute au niveau un et gagne progressivement en statistiques et en nouvelles attaques. On note également une nouveauté dans la progression, qui est d’ailleurs inhérente à une autre nouveauté de gameplay, fort appréciable. Comme dans le précédent opus toutes sortes d’objets peuvent être ramassés afin de s’en servir comme d’une arme. Mais cette fois-ci, il est possible de fusionner des objets entre eux afin de fabriquer des armes inédites et parfois dévastatrices. Par exemple, l’on peut tout à fait choisir de bricoler une batte de baseball cloutée avec une batte et des clous (sans déconner ?!), ou même une arme d’hast avec un balai et une machette. Il existe de très nombreuses combinaisons dont certaines qui sont complètement loufoques et impossible à deviner.
Heureusement, ces combinaisons peuvent se découvrir grâces à des cartes de combinaisons que l’on gagne soit auprès d’un personnage que l’on aurait aidé, soit en montant d’un niveau supplémentaire. Ces armes doivent se fabriquer dans un des nouveaux lieux récurrents dans Fortune City : les salles de maintenances. C’est uniquement dans ces lieux qu’il est possible de bricoler de nouvelles armes. La fabrication peut parfois paraître rébarbative dans la mesure où il faut trouver les bons objets, les stocker dans l’inventaire et ensuite aller dans le lieu adéquat. Et étant donné que la gestion d’inventaire reste encore une fois assez complexe dans cet épisode, on n’a pas toujours envie de s’embêter à trimbaler de nouveaux objets.
Le système de combinaison d’objets reste l’un des plus gros atouts de ce Dead Rising 2.
Mais l’avantage de ces combinaisons, c’est que chaque fois que vous tuez des zombies avec, vous gagnez plus de PP, ce qui permet logiquement de monter plus rapidement les niveaux de Chuck. Il s’agit donc d’un élément essentiel à la progression du personnage ! L’idée des salles de maintenance et des objets à fusionner est donc très bonne, du fait qu’elle ajoute de la substance et de la variété au gameplay, poussant le joueur à tester toutes les combinaisons possibles ! Cela dit, une fois les combinaisons testées, le joueur aura plutôt tendance à ne retenir que les plus efficaces, sans jamais revenir aux autres, ce qui est plutôt dommage.
La maniabilité de ce Dead Rising 2 reste quasiment similaire en tous points à son aîné et on ne note pas grand-chose de neuf, hormis l’un des points importants : le système de visée a été corrigé ! Avec une arme à feu, il est désormais possible de viser avec le stick droit tout en se déplaçant avec le stick gauche. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup (oui bon ok, elle était facile…). Les armes à feu deviennent de ce fait nettement plus utiles et donc susceptibles d’être utilisées. En revanche, si dans la quasi-totalité du jeu la maniabilité reste tout à fait correcte, il faut tout de même noter que certains passages relèvent du cauchemar pur et simple. Sans trop en dire, on peut par exemple citer un moment où l’on se retrouve à poursuivre un train avec une moto. Ce passage est particulièrement frustrant dans la mesure où il faut prendre des tremplins qui font que la moto change complètement de direction en atterrissant… et c’est très agaçant. Heureusement, ces passages sont assez rares. L’on peut également reprocher des problèmes de collisions avec certaines armes blanches, qui font que l’on manque parfois un zombie alors que l’on est persuadé de le toucher, tandis que lui n’a aucun mal à vous attraper et à vous croquer… frustrant à souhait.
Quand on se contente du minimum syndical
Du côté de la réalisation graphique, étant donné qu’il s’agit également d’un portage, le titre se voit être adapté aux résolutions actuelles et passe donc en 1080p, ce qui est une bonne chose. Cela dit, même si les textures du titre restent de l’ordre du correct, l’on retrouve le même problème qu’à l’époque au niveau des ombres. En effet, celles-ci sont toujours aussi imprécises et coupées au couteau, donnant des ombres dentelées absolument ignobles à certains moments, particulièrement lors des cinématiques, sur les visages. Ce qui est étrange, c’est que ce phénomène n’était pas visible dans le premier épisode, parce que les ombres étaient moins prononcées. Il aurait donc été préférable de faire la même chose sur le deuxième épisode, ou de corriger ce défaut sur le portage. On regrettera donc particulièrement la fainéantise de Capcom de ce point de vu là.
Autrement, on apprécie fortement les améliorations effectuées dans la modélisation des personnages entre le premier et le deuxième opus. Il faut également saluer le travail apporté à l’interface qui est désormais plus claire et pratique qu’auparavant. Par exemple, s’il faut toujours consulter sa montre pour savoir quelles missions sont disponibles, il n’y a maintenant plus uniquement le titre de celle-ci d’indiqué, mais aussi une description plus précise pour chacune d’entre elles, facilitant grandement l’organisation générale.
Le portage est correct mais traduit une certaine fainéantise de la part de Capcom.
Côté scénario, on est toujours dans la même veine que le premier épisode : peu de subtilité, un côté série Z mais un aspect caricatural toujours présent. Comme nous l’avons déjà dit, le lieu choisi pour l’action de cet opus est plutôt bien choisi et se prête particulièrement bien à la critique du monde du divertissement télévisuel, de l’argent, etc. Bien que les thèmes semblent moins bien abordés que dans le premier épisode, on apprécie que Dead Rising 2 cherche à en traiter d’autres. Par exemple, l’on retrouve de nombreux personnages persuadés de la culpabilité de Chuck Greene « parce qu’ils l’ont vu à la télévision », un thème qui est plus que jamais d’actualité. Malgré tout, le titre garde bien entendu ses aspects loufoques et ses clins d’œil appuyés à certains films célèbres ou à certains jeux de Capcom, donnant toujours ce petit côté léger à l’ensemble.
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