Relativement discret depuis son annonce dans les contrées occidentales, Death Come True est un titre qui était pas mal attendu sur l’archipel nippon. Il faut dire qu’il est chapeauté par le créateur de l’excellente série Danganronpa, Kazutaka Kodaka, et son studio Izanagi Games. Le titre nous propose une expérience proche d’un film interactif où l’on sera plongé dans une enquête policière malgré nous. Vaut-il le coup ?
Conditions de test : Nous avons joué et terminé Death Come True sur une Nintendo Switch. L’aventure a été intégralement faite en mode nomade.
Quand la mort devient réalité
Dans Death Come True, on y suit l’histoire de Makoto Karaki, un jeune homme qui se retrouve dans une chambre d’hôtel sans aucun souvenir. Très rapidement, il sera accusé d’être un tueur en série sans savoir ce qu’il a fait. Il devra faire toute la lumière sur l’affaire en cours mais également découvrir pourquoi il est accusé et quel est son lien avec les différents personnages croisés. Une intrigue qui se découvre au fil de l’aventure et qui ajoute quelques éléments futuristes – ou tout du moins, inexplicables au premier abord.
Difficile d’en dire plus sans vous spoiler. Death Come True étant un FMV, son scénario fait office d’élément central et vous révéler des détails supplémentaires pourrait divulgâcher votre découverte. Sachez cependant que le studio Izanagi Games a réalisé un excellent travail sur l’écriture avec un ton très juste et une narration qui se tient globalement bien. Bien sûr, il faut apprécier les réalisations nippones mais l’ensemble nous accroche et nous donne envie d’en savoir plus.
Un sentiment soutenu par l’excellent casting : Makoto Karaki est joué par l’acteur Kanta Hongō (Envy dans le live action Fullmetal Alchemist de 2017, Seikyou dans le film japonais Kingdom de 2019) tandis que l’on rencontrera rapidement d’autres acteurs réputés sur l’archipel : Chiaki Kuriyama et Win Morisaki (qui joueront respectivement Akane Sachimura et Nozomu Kuji) ou encore Chihiro Yamamoto et Jirô Satô.
Cerise sur le gâteau et pas des moindres : Death Come True est intégralement traduit en français. L’entièreté des sous-titres est proposée dans notre langue, un véritable luxe quand on sait que les jeux de niche n’y ont pas forcément droit dans nos contrées. En couplant cela au très bon acting des personnages et la bande-son finement menée avec Masafumi Takada à la baguette (Danganronpa , The Evil Within, killer7), on est sur un très bon niveau de réalisation.
Des choix qui laissent pantois
Comme vous l’avez remarqué, Death Come True est présenté comme un film d’action en direct avec différents choix à prendre et aux conséquences variées. Il nous rappelle principalement les FMV classiques des années 90 avec leur qualité et parfois leur défaut. Makoto devra faire la lumière sur ce qu’il s’est passé et découvrir pourquoi il est accusé de meurtrier en série. La particularité réside dans le fait que notre protagoniste peut revivre les événements.
C’est-à-dire qu’à chaque fois qu’il meurt, le héros recommencera au point de départ tout en gardant ses (nouveaux) souvenirs acquis. Les événements vont alors se répéter dans une boucle temporelle intéressante qui apporte une certaine saveur au récit. La mort prématurée de Makoto et cette boucle permettent d’établir une certaine rythmique, de réaliser de nouveaux choix et de découvrir de nouvelles choses. De plus, le héros pourra tout de même réaliser les mêmes choix que lors de sa précédente mésaventure mais comme il dispose d’éléments supplémentaires, il pourra les utiliser à son avantage et échapper (parfois) à la mort promise.
Dans un FMV, l’objectif est de capter suffisamment le joueur pour ne pas qu’il se lasse. Il faut donc l’accrocher avec son intrigue, son rythme et ses choix. Sur ces aspects, Death Come True joue très bien son rôle et ce, malgré le budget limité du studio de développement. L’ambiance est réussie, les décors très jolis et l’immersion est totale. Néanmoins, le titre atteint très rapidement ses limites : un comble pour une aventure qui se termine en deux bonnes heures seulement.
Bien qu’il ne soit pas à vocation de durer éternellement, Death Come True est relativement court mais nous laisse surtout sur notre faim. On a envie d’en voir plus. Il aborde des sous-intrigues très intéressantes mais ne fait que les survoler sans jamais aller en profondeur. Les choix, bien que souvent synonymes de conséquences directes, ne font qu’effleurer les possibilités d’un univers qui aurait pu être bien plus riche. Et c’est bien là le défaut majeur du soft : lorsque l’on arrive à la fin, on a envie de continuer, mais il n’a plus grand-chose à nous offrir, si ce n’est découvrir les quelques variantes du scénario en fonction du choix.
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