Deathsprint 66, que nous avons déjà aperçu il y a quelques mois, à tout du jeu de courses atypique. Développé par Sumo Newcastle, le soft nous entraine dans un univers cyberpunk dystopique où un divertissement brutal, à base de clones jockey, participent à des courses mortelles pour le compte du réseau média Bachman. Avec un concept qui ferait presque penser à des courses à la A-Train dans The Boys, vous allez vite voir à quel point Deathsprint 66 est indéniablement un jeu de courses aussi sympathique que fun, bien qu’il ne soit hélas pas exempt de défauts.
Conditions de test : Nous avons joué à Deathsprint 66 durant 7 heures que ce soit dans son mode épisodes, entrainement ou showtime, le mode online du soft. Le titre a été testé principalement à la manette sur PC avec 32Go de Ram, une RTX 3070 et un i5 12-400 (2.50 Ghz).
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ToggleWelcome to Deathsprint 66
Arrivé sur le menu de Deathsprint 66, force est de constater que ce qu’il manque dans un premier temps, c’est une profondeur poussée sur le lore. Car s’il suffit de lire la description Steam du soft pour en savoir plus sur l’univers, sachez que le titre de Sumo Newcastle nous plonge directement dans le grand bain, sans la moindre explication ou cinématique. Il y aura bien un didacticiel super bien expliqué pour nous familiariser avec les bases du jeu, mais dans le fond, ce sera à peu près tout. Nous saurons juste que le clonage est habituel dans ce monde, et que les clones jockeys participent ainsi à des courses mortelles sous le joug du réseau Bachman, un média puissant qui veut dominer le monde du divertissement brutal avec son émission phare, Deathsprint 66.
Tout ceci est au final bien trop léger, un peu comme le contenu. En plus d’un mode entrainement vous donnant la possibilité de faire vos courses de manière personnalisée, ce sera le mode épisodes sur lequel nous allons nous attarder dans un premier temps. Il s’agit d’un mode de jeu où vous enchainez de la course contre la montre classique ou avec des anneaux gonflant votre temps imparti, ainsi que de la course mortelle où vous devrez survivre (5 à 3 vies maximum), ou obligatoirement finir premier selon celui sélectionné et avec également un nombre de vies limité. Le mode showtime viendra ensuite, avec seulement du PvP jusqu’à 8 joueurs, ou avec des bots s’il n’y a pas assez de concurrents humains.
C’est tout ce qu’il y a à se mettre sous la dent. Si le mode épisodes est littéralement un gros entrainement pour le mode showtime, force est d’admettre que l’on fait très vite le tour du contenu proposé. Bien que l’on puisse compter un total de 15 maps sans compter celles du holonet dans le mode épisodes, il faut dire que cela est relativement famélique. Le fait qu’il manque une certaine variété dans le mode showtime n’aide pas non plus. Il se peut que Sumo Newcastle propose plus de contenu dans un futur proche, mais il va falloir faire vite. En effet, le nombre de joueurs quotidiens sur Steam a un mal fou à dépasser les 30 connectés en simultané… Entre ça et son lore inexploité, il y aura de quoi souffler très fort sur ce Deathsprint 66, qui a pourtant la capacité et le potentiel pour proposer un jeu de course compétitif fort.
Même pour le côté purement progression, Deathsprint 66 tourne trop vite en rond. Si le mode épisodes vous donne une médaille à chaque niveau terminé, ce sera le mode showtime qui fera tout le sel du jeu. En terminant des courses, vous pourrez gagner de la hype transformée en fame, qui fera monter votre rang. De plus, vous aurez le loisir d’augmenter votre niveau dans trois autres catégories avec mort, gloire et style. Ces derniers progresseront en fonction de vos actions dans le jeu (tuer pas mal de concurrents avec certains bonus, passer beaucoup de temps sur les tyroliennes ou rails etc…), et vous octroieront des récompenses cosmétiques comme de nouveaux skins, réactions ou bannières. Il en va de même quand vous finissez certains niveaux du mode épisodes mais cela est encore une fois purement cosmétique. Une personnalisation du personnage qui, par ailleurs, est très rudimentaire, et n’apporte rien au gameplay.
Courses sous haute tension
Si pas mal d’éléments ont de quoi nous faire lever les yeux au ciel, force est de constater que le gameplay de Deathsprint 66 dégage un fort potentiel jouissif. D’ores et déjà, il faut savoir que les sensations sont réellement grisantes dans la prise en main. Notre personnage peut sauter, déraper à la manière d’un Mario Kart, mais aussi courir sur les murs, prendre des rails ou tyroliennes, et ramasser au passage quelques bonus pour se protéger ou tenter d’éliminer ses concurrents. Les courses sont littéralement frénétiques, parfois tendues à souhait, et offrent un dynamisme qui fait vraiment plaisir. Bien que l’on puisse reprocher au soft de se doter parfois de courses relativement courtes, nous ne pourrons pas enlever l’intensité de ces dernières qui n’en restent pas moins épuisantes, en fonction de la longueur des tours et des circuits.
Parmi les aspects très intéressants du gameplay il y a la gestion du surge, mais aussi des bonus que l’on récolte. Le surge est une jauge qui se remplit en utilisant le dérapage dans les virages, ou bien en récoltant tout simplement du surge sur le terrain. De fait, vous pourrez, une fois la jauge remplie, l’utiliser en guise de boost pour aller plus vite. A noter que le surge a trois niveaux de jauge, permettant de vous booster trois fois si besoin, et rattraper votre retard. Cette gestion du surge est excitante, et nous force à l’utiliser au moment propice pour dépasser les clones jockeys adverses.
Concernant ensuite les bonus, ils sont variés mais également équilibrés dans la répartition procédurales, en fonction de notre place à l’instant t. Au choix, vous pourrez bénéficier d’un bouclier pour vous protéger sur une courte durée, ou bien avoir une charge furieuse vous permettant d’aller plus vite et tout dévaster sur votre passage sur un temps limité. De plus, vous pourrez balancer un dispositif IMP ralentissant tous les concurrents alentours, voire poser quelques mines ou lancer des scies sauteuses ou drones explosifs téléguidés pour éliminer vos adversaires. Concrètement, en plus d’une parfaite symbiose dans les bonus, il y a un côté jouissif à éliminer son concurrent pour grappiller une place. Le côté aléatoire n’est d’ailleurs pas délirant, et permet justement à tous les joueurs d’avoir les cartes en mains afin d’essayer de terminer premier ou à minima sur le podium.
Parmi les choses qui fâchent cependant, il y a ces imprécisions et cette lisibilité de l’action très frustrante. Si le gameplay se contrôle bien (jouez d’ailleurs au jeu à la manette uniquement car au clavier/souris, c’est un cauchemar sans nom), il n’est pas rare que l’on perdre totalement le contrôle de notre personnage que ce soit sur un virage, ou une collision mal ficelée. La hitbox des boost sur le circuit ou des rails, tyroliennes voire tremplins a le don d’agacer, car il est fréquent de se louper alors que techniquement, nous sommes dessus pour pouvoir nous envoler vers le prochain bout de circuit. Qui plus est, la lisibilité de l’action est trop confuse, ce qui fait que nous avons du mal à pouvoir anticiper certains pièges, par exemple à cause d’un concurrent qui nous envoie voltiger avec son Surge.
Tout ceci amène une certaine frustration, comme le festival de bonus que l’on peut se prendre en pleine poire sur certaines courses, nous faisant ressentir un certain sentiment d’injustice. Cela est notamment le cas lorsque l’on mène la course, pour ensuite se prendre un déluge de bonus inévitables qui peut nous faire perdre beaucoup de terrain… De plus, et il faut le concéder, le titre devient vite lassant et répétitif. On préférera y jouer à petite dose, ou le temps d’une soirée entre amis.
Mais qu’à cela ne tienne, il faut bien admettre toutefois que la construction des circuits est réellement bien fichue dans l’ensemble. Sur toutes les maps, Deathsprint 66 ne manque pas d’inventivité. Avec moult pièges implémentés dans chaque recoin des circuits, le danger rôde à chaque instant et il sera même parfois difficile de finir la course avec moins de cinq morts, au risque d’avoir le fameux costume de la honte sur les parties en ligne. La verticalité et la folie proposées dans le level-design sont franchement agréables, et les quelques raccourcis présents pour passer ses concurrents nous rappelle fortement Mario Kart. Il n’y a pas à dire, Sumo Newcastle a fait du très bon travail sur les différentes cartes, qui donneront du fil à retordre aux joueurs. On pourra peut-être reprocher un certain manque de diversité sur les environnements proposés mais dans l’ensemble, c’est une réussite bien que l’on espère d’avoir encore plus de routes sur la durée.
Le plaisir de l’ambiance Cyberpunk
Deathsprint 66 a opté pour l’Unreal Engine 5 sur l’aspect graphique, qui donne un résultat pour le moins clinquant. S’il manque un certain travail au niveau de la modélisation de certaines textures en dehors des circuits par exemple, force est de constater que le reste est visuellement au poil. Que ce soit dans les animations comme la modélisation globale et les effets de lumières sur les circuits, le titre de Sumo Newcastle s’impose comme une réussite technique, avec une belle fluidité. S’il y a encore quelques chargements un peu longuets et quelques collisions parfois très étranges et fantaisistes, le titre est finalement bien optimisé, beau et avec un démembrement réussi quand on se prend quelques pièges. Quelques ajustements seront encore à faire sur la poignée d’effets visuels qui sont trop exacerbés, et le soft sera impeccable comme sa direction artistique cyberpunk qui fait son petit effet.
Sur l’aspect sonore même si nous sommes sur un univers totalement cyberpunk et dystopique, Deathsprint 66 peine véritablement à marquer. En dehors de quelques notes de synthé qui font plaisir, les autres musiques composées par Ross Tregenza (qui a œuvré notamment quelques musiques sur The Texas Chainsaw Massacre ou encore Helldivers 2) se font trop discrètes lors des courses. C’est vraiment dommage, car certaines arrivent à parfois bien se marier et à nous faire ressentir un peu de tension. Mais au delà de ça, c’est finalement décevant, même si le peu de doublages présents arrivent un minimum à nous immerger sur cet univers si particulier.
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