Pour ceux qui auraient loupé un épisode, Defiance était sorti en jeu vidéo en même temps que la série éponyme en 2013 sur PC, PS3 et Xbox 360. Malheureusement, le titre, malgré quelques qualités flagrantes, était très en retard et buggé techniquement, tout en disposant d’une map trop petite et d’un gameplay monotone à la longue… En plus de ça, la série TV éponyme a été annulée par le chaîne Syfy après la troisième saison. D’ailleurs, la particularité de cette dernière est qu’elle évoluait en même temps que le jeu vidéo, ce qui était du moins une bonne idée sur le papier.
Aujourd’hui, et afin de relancer l’intérêt de la franchise qui a été enterrée il y a donc 5 ans désormais, Trion Worlds a décidé de remettre le couvert en sortant un reboot du nom de Defiance 2050. Un titre aguicheur qui peut laisser penser que tout a été retravaillé de A à Z me direz-vous. Mais que nenni, car il s’agit hélas du même contenu, et le soft arrive à faire deux fois moins bien que le jeu original…
Sommaire
ToggleUne arche mère pour sauver la planète !
Même si ce n’est pas quelque chose de véritablement transcendant au niveau du scénario, Defiance 2050 en a bien un. Bien évidemment, il s’agit forcément de la même narration que le jeu de base, sinon ce n’est pas drôle. Vous êtes un pillarche engagé par un certain Karl Von Bach. Ce génie scientifique est en réalité à la recherche de toutes les pièces de l’arche mère, notamment afin sauver la planète, après la fameuse bataille de Défiance qui a fait des ravages sur cette dernière.
En dépit de ce background science-fiction qui, il faut le dire, est loin d’être ridicule, la campagne solo jouable également en coopération, n’est pas des plus trépidantes. La narration est littéralement à l’ouest et inintéressante tout le long. D’ailleurs, on se retrouve en face de protagonistes complètement plats du début à la fin, et c’est dommage car il y avait un gros potentiel à exploiter.
Un background science-fiction séduisant, mais avec une map assez vide, et une narration à jeter aux oubliettes… dommage.
De plus, la mise en scène sur les cinématiques sont bien trop datées, et absolument pas retravaillées par rapport au titre original. Très honnêtement, il n’y a rien du tout à sauver sur Defiance 2050 hormis son background, et encore… La fin de la campagne est au passage ouverte, et on espère toutefois que Trion Worlds prendra la peine de continuer la campagne, bien que la série TV Defiance n’existe plus désormais et ce, depuis trois ans. En outre, on se demande finalement quel est le véritable intérêt de poursuivre la quête principale, quand on sait que Defiance premier du nom évoluait en même temps que la série TV… A voir de quoi il en retournera dans le futur mais à l’heure actuelle, c’est mauvais.
Même si nous avons mentionné le fait que le background science-fiction de Defiance 2050 pouvait s’avérer intéressant, il n’en est rien de sa direction artistique, également d’une platitude sans nom. En parcourant la map, déjà pas vraiment bien grande pour un titre qui se veut MMO, les décors se suivent et se ressemblent un peu trop, en adoptant un peu toujours les mêmes teintes ternes… En somme, on retrouve exactement les mêmes défauts que le Defiance original, à savoir des décors relativement vides, des apparitions d’ennemis beaucoup trop fréquentes, et une taille de map vraiment petite si on le compare à d’autres titres free-to-play qui adoptent l’aspect purement MMO.
De la création de personnage et des classes dispensables
Bien avant de passer aux choses sérieuses (et on l’aurait presque oublié), un système de création de personnage est de la partie. Au risque de se répéter une nouvelle fois, il s’agit exactement du même système que Defiance. En gros, vous ne pourrez changer que très peu de choses sur votre personnage à savoir ses yeux, son tatouage, son apparence, et j’en passe. Le tout est vachement beaucoup trop limité, quand d’autres titres free-to-play font bien mieux. En clair, vous ne passerez certainement pas des heures à personnaliser votre protagoniste mais juste quelques minutes, pas plus.
Egalement, et on s’en doute, les mêmes classes sont de la partie sur Defiance. Vous avez le choix entre gardien, assaut, médecin de combat, assassin et démolisseur. On ne va bien évidemment pas vous faire un dessin, étant donné que le gardien se spécialisera en premier lieu sur une vitalité élevé et le contrôle de foule. Le classe assaut aura ensuite pour spécialité tout ce qui est arme à courte et moyenne portée. Le médecin de combat pourra soutenir et soigner ses coéquipiers entre autres. L’assassin quant à lui, jouera sur la furtivité pour faire un maximum de dégâts. Et le démolisseur, que l’on obtient plus tard dans le jeu, sera une classe tout simplement bourrine.
Les classes sont en soi complémentaires, et cela se voit surtout en coopération avec d’autres joueurs. Chaque classe aura son propre arbre de talents, et ses propres pouvoirs d’Ego. Le plupart des pouvoirs à utiliser sont sympathiques qu’on se le dise, mais on se rend vite compte que peu importe la classe choisie, on jouera au final exactement de la même manière. Il est toutefois possible de changer de classe en cours de partie, mais vous devrez les débloquer petit à petit, et les récupérer par la suite sur la boutique Defiance.
Defiance VS. Defiance 2050, du changement ou non ?
On l’a vu jusqu’à maintenant, peu de changements sont significatifs sur Defiance 2050, et cela semble continuer de plus belle, même en termes d’interface. Certes, l’inventaire de notre personnage a changé un peu de place, et on peut notamment lui mettre une arme primaire et secondaire, un bouclier, un type de grenade, et un type de véhicule, dont la conduite est horrible et ne change pas grand-chose. Par la suite, vous pourrez également zieuter votre inventaire global, avec tous ce qui est pièces d’arme, pétoires, boucliers, grenades et j’en passe. En somme, si vous avez déjà joué au Defiance original, vous ne serez que très peu dépaysé et qu’on se le dise, l’interface est plutôt claire. Même celle pour améliorer nos armes moyennant quelques mods ou pièces d’arme nous a semblé également propre de ce côté là. Malgré tout, on peu parfois passer un temps fou à chercher ce que l’on veut.
Ensuite, il y a le gameplay en lui-même. Rien n’a absolument changé en terme de jouabilité. Que ce soit en termes de roulades, déplacements, ou encore de la conduite des véhicules, c’est exactement la même chose, et c’est tout bonnement archaïque sur tous les points. Le titre traînait les mêmes défauts à l’époque, et cela semble repartir de plus belle. Le tout est beaucoup trop rigide pour un TPS, la caméra est trop rapprochée du personnage, et les sensations de tirs, bien qu’un peu améliorées, restent très franchement trop moyennes pour y prendre du plaisir. D’ailleurs, les gunfights ne sont absolument pas sublimés par les pouvoir EGO de notre personnage et son surtout anecdotiques. Le tout est également affreusement mou, et il est assez rageant de voir que la hitbox de nos adversaires est limite. En effet, il nous arrivera de tirer sur des ennemis sans forcément les toucher, alors que techniquement on est justement censé les ajuster. On rajoute à cela une I.A. complètement débile et affreusement buggée, et on obtient là un gameplay tout simplement vieillot, et qui a pris facilement 10 ans de retard. On se demande aussi pourquoi les développeurs n’ont pas pris la peine de coder au moins un système de couverture, chose qui faisait aussi défaut au Defiance original.
Pour continuer avec les défauts, Defiance 2050 s’offre maintenant une boutique. Ici, pas question de troquer quelques objets contre de la monnaie que l’on gagne en jouant. En effet, cette boutique là vous obligera à dépenser des crédits qui représentent de l’argent réel. Et dans cette boutique, on retrouve notamment des cœurs céruléens qui vous permettent de débloquer des emplacements de mods à fixer à nos armes, des emplacements d’inventaires, des mods d’armes, des boost d’expériences et d’EGO, et j’en passe. Alors certes, il y a aussi des éléments cosmétiques, mais le soft montre clairement qu’il est pay-to-win. Effectivement, si vous voulez tout avoir en une fois, vous devrez mettre la main au portefeuille pour obtenir ce que vous désirez. Bon ceci dit, vous pouvez néanmoins obtenir quelques mods et pièces d’armes, ou encore des cœurs céruléens en effectuant des quêtes principales ou secondaires, mais cet aspect pay-to-win est malgré tout trop présent et les joueurs qui veulent dépenser de l’argent pourraient bien être déjà surpuissants, contrairement à un néophyte qui y jouera juste gratuitement. A noter au passage qu’il existera néanmoins d’autres boutiques en jeu qui vous permettront d’y acheter vos pièces d’armes, mods d’armes ou tout simplement quelques pétoires, moyennant des Scrips, qui se gagnent en jouant et en réalisant des quêtes.
Les changements sont peu nombreux, et Defiance 2050 se débrouille pour être encore moins bien, et surtout plus buggé que le Defiance original.
Que valent les quêtes principales et secondaire au-delà de ça ? Dans l’ensemble qu’on se le dise, il y a clairement masses de choses à faire sur Defiance 2050. On ne va pas se leurrer, les joueurs de Defiance ne verront que trop peu d’intérêt de revenir sur Defiance 2050 car ce sera la même chose, mais on sent que le jeu tente de varier les plaisirs, en vain. Les différentes missions principales se répéteront encore et encore avec de l’escorte, désactiver des générateurs, protéger des PNJ etc… Cela devient vite répétitif, et ce sera clairement le même tarif pour les missions annexes, avec un contexte différent mais maquillé pour que cela soit différent justement. Ce n’est pas bien palpitant vous en conviendrez, et le sentiment de lassitude arrivera bien vite. De plus, on pourra que rager en voyant que le titre arrive à se taper des bugs de scripts avec des PNJ qui restent bloqués, et n’avancent pas du tout jusqu’au prochain script, afin de continuer la mission en cours… Quand on vous dit que Defiance 2050 est buggé jusqu’à la moelle, ce ne sont pas des sornettes. Enfin, côté durée de vie, si vous ne faites par exemple que la campagne solo dans un premier temps, comptez un peu plus d’une vingtaine heures de jeu. Ensuite, vous aurez encore pas mal d’heures pour terminer toutes les nombreuses quêtes annexes avant de plonger, pourquoi pas, sur le PvP ou sur les cartes en coopération.
La seule chose qui sera satisfaisante, ce seront les retombées d’arche, ou bien encore tout l’aspect coopération et PvP. En gros, et assez souvent, des retombées d’arche apparaissent sur la carte. Cela peut-être des grosses, comme des petites retombées, avec systématiquement des vagues d’ennemis, ainsi que des gros boss à affronter à chaque fois. Une fois le boss final terrassé, vous gagnez du loot comme de nouveaux boucliers, armes, expériences, ou encore des mods et pièces d’armes. Il est même possible de chopper des coffres, que vous pourrez ensuite ouvrir moyennant des clés d’arches, que vous obtenez en jouant, ou en passant par la fameuse case pay-to-win, soit la boutique Defiance. Il est possible de récupérer les coffres également sur les cartes en coopération. Au passage, bien qu’il soit plaisant de jouer en coopération, il faut savoir qu’il est assez difficile de trouver des parties actuellement. Le nombre de joueur demandé est parfois assez important, et il se peut bien que vous passiez de très longues minutes à ne rien trouver en terme de partie, jusqu’à abandonner, et continuer votre bonhomme de chemin en solo… C’est vraiment regrettable, car c’est l’une des spécificités les plus séduisantes en sus des retombées d’arche. Par contre pour le PvP, oubliez si vous y jouez sans dépenser quelques deniers, car il y a des chances pour qu’il soit déséquilibré à cause de cette maudite boutique défiance, que certains joueurs ont dû clairement user et abuser.
Une amélioration graphique totalement invisible
La première chose qui nous avait sautée aux yeux sur notre preview, c’était bien sa refonte graphique, qui n’avait absolument pas bougée d’un iota. En fait, seul un lissage est véritablement proposé sur ce Defiance 2050, avec des couleurs néanmoins un peu plus ternes. Pour un jeu free-to-play, le jeu est hélas très en retard techniquement parlant. On ne va pas se mentir, pour un titre free-to-play sorti en 2018, le soft est à des années de lumière de ce qui ce fait actuellement au niveau des jeux free-to-play. Le jeu original était déjà tout juste correct à l’époque, mais là, en 2018, on trouve des textures très limitées, des bugs visuels assez prononcés, une physique totalement à rue, et un paquet de bug de collisions, rien que ça. Les animations sont elles aussi archaïques et saccadées notamment au niveau des ennemis, et autant le dire tout de suite : le titre est d’une mocheté sans nom. Que ce soit en ingame ou les cinématique, la modélisation globale est digne d’un jeu PS2/PS3 ni plus, ni moins. On pourra au moins saluer que le jeu soit au moins fluide, et propose des temps de chargements assez courts, du moins sur PC.
Dernière chose à voir, la bande-son comme toujours. Les musiques hors combats sont calmes, beaucoup trop calmes. Cela accentue malheureusement une fois de plus tout le côté plat de Defiance 2050. En revanche, les musiques lors des gunfights sont un mélange d’électro et de dubstep. Nous allons dire que ça passe à ce niveau là, on a vu pire en terme de sound design. On a donc à boire et à manger en terme de musiques, mais les doublages français sont d’une nullité sans nom. L’intonation est complètement à côté de la plaque, et on sent les doubleurs pas forcément très concernés, et c’est regrettable. Vraiment, il n’y a quasiment rien à retenir de la bande-sonore, aussi aux fraises.
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