Trois ans après nous avoir proposé leur première production majeure Deliver us The Moon, le studio KeokeN Interactive basé aux Pays-Bas nous propose depuis le 2 février dernier la suite quasi-directe des aventures de notre planète désolée avec l’arrivée de Deliver us Mars sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One et Xbox Series X|S. Cette fois, pas de Kickstarter puisque le jeu est soutenu et édité par l’éditeur Frontier Foundry (qui a également édité Lemnis Gate entre autres), une filiale du studio britannique Frontier, parent de Jurassic World Evolution et de Planet Coaster notamment.
Des années après les événements du premier volet, nous voici donc aux commandes d’un nouveau personnage, qui sera forcément connu des joueurs et joueuses du premier volet, à la recherche d’un mystérieux signal sur la planète Mars, la nouvelle destination pour tenter de sauver la Terre d’une destruction annoncée. Alors, le voyage sera t’il de tout repos ?
Conditions de test : nous avons terminé l’intégralité de l’aventure proposée par Deliver Us Mars sur PlayStation 5 avant de relancer plusieurs chapitres pour récolter quasiment tous les collectibles (pas tous, à cause d’un bug notamment) pour un total de 8h de jeu. Afin de préserver l’intérêt narratif du titre, ce test vous est garanti sans spoiler narratif majeur. De plus, les captures d’écran illustrant nos propos sont issues des premières heures du titre pour ne pas vous spoiler des lieux ou événements encourus.
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ToggleSeule sur Mars
2069. Dix ans ont passé depuis l’expédition ayant mené à l’utilisation des ressources de la Lune afin d’aider la Terre en grand danger à prospérer à nouveau. Malheureusement, après une décennie sans trop de problèmes, l’humanité courre à nouveau un grand danger quand les ressources viennent à manquer. Un seul espoir subsiste : suivre un message mystérieux semblant provenir de Mars, et plus précisément des ARCHES volées par l’organisation Outward composée d’anciens membres de la colonie Lunaire, et qui pourraient provoquer le salut de l’humanité grâce à leur technologie embarquée.
Une équipe de 4 astronautes, dont vous, Kathy Johanson, embarquez direction Mars, en quête de réponses pour votre planète mais aussi pour vous-même, votre père, Isaac Johanson, ayant participé à la fuite de la colonie il y a 10 ans. À travers ces quelques éléments, vous comprenez donc que l’on va incarner la petite Kathy brièvement aperçue et énoncée dans le premier volet, tandis que l’histoire autour d’Outward et de son chef, William McArthur sera à nouveau pleinement racontée.
Nous tairons le reste de l’intrigue développée dans Deliver Us Mars pour ne rien gâcher des éléments scénaristiques, le soft étant relativement court (une introduction, 9 chapitres et un épilogue) pour un total d’environ 7h de jeu. Rajoutez 2h supplémentaires pour tout fouiller et ramasser tous les éléments sur le terrain afin de compléter le 100% et vous aurez une idée précise de ce que vous propose Délivrer us Mars en terme de contenu.
À la question « faut-il avoir joué à Deliver us The Moon avant de toucher à Deliver Us Mars ?« , nous vous répondrons que c’est fortement recommandé. En effet, bien que les mécaniques de jeu et l’histoire de cet opus sont clairement définies ou réexpliquées via des dialogues ou des hologrammes, d’autres nombreuses références, ou personnages, événements ou conséquences du premier opus sont réemployés ici, sans faire preuve d’éloquence à l’égard de nouveaux arrivants dans la franchise. Un choix assumé par les développeurs mais qui pourrait diviser la base de joueurs découvrant l’univers grâce à cette suite qui parvient à renouveler son expérience tout en recyclant bon nombre d’éléments.
La plus orange des missions extraterrestres
Si vous avez joué au premier volet, vous ne serez clairement pas dépaysés. La base que constitue le gameplay de la licence est de retour avec à savoir quelques séquences en apesanteur, des énigmes à base de logique (bien que moins dures que le premier volet à notre avis), l’utilisation de votre laser découpeur, mais aussi l’aide précieuse de votre ASE prénommée AYLA, un petit robot qui vous aidera dans bon nombre de situations, des énigmes à base de rayonnements lumineux, etc.
Il nous faut néanmoins préciser que le gameplay a été dans une grande proportion retravaillé, étoffé et amélioré sur de nombreux points : plus aucune séquence avec gestion de l’oxygène, des phases redondantes dans le premier volet bien qu’apportant une connotation dramatique, là où désormais, refaire une séquence tiendra plus de l’erreur d’inattention que d’une réelle mise en danger. Il nous faut ajouter à cela une sorte de mini-jeu à chacun des hologrammes à déchiffrer avec des mouvements à effectuer dans les trois dimensions pour aligner l’ASE avec des marqueurs bougeant en temps réel, mais aussi et surtout l’ajout de l’escalade.
Nous aurions des tonnes de choses à dire sur cette nouveauté, tant celle-ci a suscité d’ambivalence durant nos phases de jeu : d’un côté cet ajout semblait primordial et capital pour permettre à la licence et au level design de s’épanouir, c’est le cas ici avec de nombreuses séquences de varappe sur pierres ou sur des protections thermiques oranges, mais cela propose d’autant plus de situations où les imprécisions des commandes ou de la caméra nous ont conduits maintes fois à finir en crêpe martienne.
Sans compter sur le temps nécessaire à une véritable maitrise des piolets servant à progresser : ils sont tous les deux assignés à une touche, et vous devrez décrocher, bouger puis raccrocher chacun d’entre eux pour avancer un piolet à la fois, ce qui rend l’ensemble un peu robotique et pas très fluide, du moins par rapport à d’autres jeux utilisant cette même fonctionnalité.
Ajoutez à cela des errances au niveau des sauts ou de la pénétration des piolets et vous risquez de souffler quelques fois. Heureusement, le dynamisme de certaines séquences façon Uncharted (toutes proportions gardées), notamment en fin d’aventure, viendra relever le niveau de ces passages pesants.
Dans un tout autre registre, exit les journaux audios, pourtant très bien exécutés dans l’opus initial et remplacés ici par des objets à scanner, des hologrammes en nombre, et des BD déjà présentes précédemment. À noter également que lors des quelques passages en apesanteur, nous avons désormais la possibilité de switcher entre la vue à la première personne ou celle à la troisième personne comme dans les phases de plateforme, un ajout accessoire mais toujours bienvenue.
Enfin, les déplacements en véhicules ROVER sont de la partie à nouveau, bien que ceux-ci se contentent de vous faire vous déplacer d’un point A à un point B, sans réel but annexe sur le chemin. Chemin par ailleurs extrêmement balisé et vide et qu’il ne vous faut pas quitter pour ne pas virer à un écran brouillé vous remettant sur la bonne trajectoire, ce qui est plutôt dommage tant le potentiel aurait été là aussi exploitable. Néanmoins, ceux-ci sont toujours très agréables et offrent de vraies sensations sur le terrain, du moins quand on y est.
C’est quand qu’on arrive ?
En effet, vous démarrez votre aventure sur Terre, à Cap Canaveral, tandis que notre jeune Kathy, devenue ingénieure pour la WSA sur place, tente de faire ses preuves et convaincre tout le monde d’intégrer l’équipe ayant le privilège d’embarquer. Et il faut le dire, le jeu met tout de même quelques heures avant de nous plonger entièrement sur la planète Mars, dans des séquences pouvant s’éterniser un peu entre flashbacks de Kathy et sa famille, ou encore des séquences totalement en intérieur, sans aucune plus value concernant la planète rouge.
Et l’on touche ici un point primordial qui fait clairement défaut à Deliver us Mars à certains moments : le manque de maitrise dans sa réalisation. Bien que certaines séquences nous ont semblé suffisamment spectaculaires, les chutes de framerate, les animations de déplacement ou pire les animations faciales parfois datées, non synchronisées verbalement (malgré une VF complète et de qualité), la très (trop) grande propositions de cinématiques et les multiples bugs ont entaché à plusieurs reprises notre aventure.
L’un des bugs majeurs que nous avons rencontré, et encore non résolu à la date de publication de ce test en décalé (en partie à cause de certains de ces bugs) se trouve au cœur du Chapitre 8, soit près de la fin de l’aventure et de séquences clairement très intéressantes. En effet, après avoir grimpé deux murs orangés grâce à nos piolets, notre héroïne n’a pu se hisser automatiquement comme à l’accoutumée et restait bloquée ici-même, sans aucune possibilité de poursuivre l’aventure, ou du moins terminer la récolte des derniers secrets laissés en chemin.
Car heureusement pour nous, ce bug nous est apparu lors d’une run complémentaire afin de ramasser les secrets manquants, mais nous pensons que bon nombre de joueurs et joueuses n’ont pour l’heure, pas encore été en mesure de terminer l’aventure à la conclusion intéressante et ouverte, notamment pour la suite de la franchise.
Ces quelques exemples montrent pourtant le manque de polish apporté à certaines séquences ou détails dans Deliver us Mars. Quand bien même Kathy est bien modélisée et correctement animée la plupart du temps, les personnages secondaires vous accompagnant ou certains décors laissaient clairement à désirer, notamment en 2023, avec le soutien d’un éditeur, Frontier Foundry, et surtout sur supports next-gen. Les mouvements demeurent lourds et rigides, tandis que les phases de plateforme vous demanderont parfois de la patience tant votre personnage ne répondra pas forcément
Terminons sur une note positive, puisque la spatialisation des sons, le sound design ainsi que les musiques utilisées sont parfaitement dans le thème et permettent de s’immerger dans l’expérience, à défaut de se sentir pleinement sur une autre planète, tandis que les menus ont été drastiquement réduits, pour ne proposer que le tableau de recueil des souvenirs afin de compléter votre collection.
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