Black Forest Games, après avoir transformé l’essai avec succès via le remake du premier Destroy All Humans!, a décidé de remettre le couvert. Cette fois-ci, c’est le second épisode que le studio va tenter de ressusciter. Sorti il y a 17 ans, le titre revient sous de nouvelles couleurs, et se nomme cette fois-ci Destroy All Humans! 2 Reprobed,. Et la formule marche aussi bien qu’avec le remake du premier volet, avec hélas les mêmes défauts…
Conditions de test : Nous avons terminé l’histoire principale de Destroy All Humans! 2 Reprobed en 10h de jeu. Nous avons traîné quelques heures supplémentaires pour trouver quelques collectables, et réaliser une poignée de missions secondaires sur chaque zone. Le titre a été testé sur PS5.
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ToggleCrypto, le super alien contre le KGB
Plus de dix ans se sont écoulés depuis les évènements de Destroy All Humans!. Après avoir pris la place du président des USA, et par conséquent envahi le pays de l’oncle Sam, c’est maintenant le KGB qui va venir chercher des noises à Cryptosperidium 138. Les services secrets russes ont en effet découvert le pot-aux-roses, et décident de détruire le vaisseau mère avec l’empereur de Crypto à l’intérieur, Orthopox. Forcément, notre petit homme gris compte bien se venger de cet affront, et il n’est pas au bout de ses surprises.
Concrètement, la narration n’est pas palpitante tout du long. Mais la trame arrive à nous accrocher un minimum, et se dote de rebondissements intéressants concernant le KGB. De plus, cette satire de la fin des années 60, avec tous les clichés possibles et imaginables sur les Hippies, les Russes, le premier homme à marcher sur la lune et même l’ambiance british de l’Angleterre des sixties est terriblement efficace, jusqu’à sublimer littéralement le titre original. On apprécie aussi les dialogues de Crypto entre arrogance et blagues vaseuses auprès de la plantureuse Natalya, qui aidera notre extraterrestre tout au long de l’aventure.
En somme, l’atmosphère dégagée dans ce remake est plus que positive avec une fin convaincante qui nous amènera on l’espère, à un Destroy All Humans! 3 digne de ce nom. Par ailleurs, la seule ombre au tableau à noter sur la narration résidera dans les choix de dialogues. Il n’est en effet par rare de devoir, avant une mission ou devant une situation précise, orienter les conversations.
Malheureusement, tout ce système n’est qu’anecdotique, dans la mesure où cela ne sert qu’à ajouter un plus au background des protagonistes, voire juste assister aux blagues désobligeantes de Crypto faisant parfois référence à la pop culture. Un aspect qui n’est pas vraiment mauvais, même si nous aurions grandement aimé avoir des choix de dialogue ayant de vraies conséquences…
Entre modernité et archaïsme
Si vous avez déjà joué au remake du premier Destroy All Humans!, alors vous ne serez certainement pas perdu par le gameplay. Cette suite signée Black Forest Games reprend les bases du précédent volet, avec un Crytpo toujours plaisant à manier retrouvant un dash pour l’esquive, ou un jetpack vous permettant de voler un peu partout. Concrètement, la souplesse de la jouabilité est fort plaisante, tout comme les combats, très funs et faciles à appréhender avec le mélange pouvoirs psychokinétiques/armes extraterrestres. Le titre s’étoffe d’ailleurs au niveau de l’arsenal, avec des pétoires tout aussi loufoques. Outre celles du précédent opus, attendez vous à retrouver des joujoux faisant danser vos adversaires, ainsi que le dislocateur et la pluie de météorites, terriblement jouissifs à utiliser.
Le soft ne manque pas de nouveaux outils à utiliser, comme les pouvoirs psychokinétiques de Crypto, venant approfondir un peu le gameplay. Les bases sont assez solides pour ce système de combats, bien qu’il soit encore trop confus. Il arrive assez souvent de s’emmêler les pinceaux avec le verrouillage des ennemis mal ficelé, et l’action est parfois illisible lorsque vous vous battez contre beaucoup d’ennemis simultanément. Ces affrontements ne sont donc pas toujours très digestes, bien qu’il y ait des idées assez fantastiques sur certains combats de boss, dont un à la manière d’une parodie de Godzilla, rien que ça.
Tout n’est donc pas parfait sur le gameplay, qui se dote au passage de phases en soucoupe volante. Comme le remake du premier volet, Crypto pourra se rendre dans sa soucoupe via des points d’intérêt spécifiques à activer sur les diverses zones découpées en cinq pays différents. Bien que le sentiment de puissance soit aussi décuplé que le gameplay avec Crypto à pied, force est de constater que la caméra de la soucoupe volante est toujours aussi peu concluante. Il y aura quelquefois de quoi pester sur sa précision quand il s’agit de détruire des bâtiments ou aspirer divers protagonistes. Le tout est vraiment rageant car, le reste du temps, la maniabilité est bonne et les nombreuses armes de la soucoupe sont aussi dévastatrices que satisfaisantes.
Vient ensuite la progression globale du soft, qui n’est pas de la première fraicheur. Comme expliqué plus haut, vous progressez à chaque fois sur cinq petites maps ouvertes, représentant chacune un pays – à l’exception de la dernière, qui n’est autre que la Lune. Bien évidemment sur celles-ci, vous devrez activer des points d’intérêts pour faire venir votre soucoupe, réaliser des quêtes annexes ainsi que les missions principales. Concernant lesdites missions, elles sont toujours répétitives, et beaucoup trop dans la lignée du premier jeu. De l’escorte, en passant par de la localisation de personnages spécifiques via le scan cortical, voire de la protection de PNJ ou encore de la survie aux vagues d’ennemis ainsi que de la bête destruction de bâtiments en vaisseau, autant dire que l’expérience a quelque chose de barbant.
Vous l’aurez compris, en voulant se calquer sur le jeu original, Black Forest Games en a peut-être oublié d’enlever le fort goût de PS2 qui prédomine dans Destroy All Humans! 2 Reprobed. D’un côté ce n’est pas un mal car les nostalgiques devraient apprécier ce détail. Mais de l’autre, il y a fort à parier que certains joueurs râlent sur la taille ridiculement petite des cinq maps différentes, et surtout le peu de choses qu’il y aura à y faire, hormis quelques missions annexes qui sortent parfois du lot, avec des clins d’œil sympathiques. Mais qu’on se le dise ça s’arrêtera là, d’autant que l’IA est terriblement rudimentaire. Il sera en effet très facile de contourner les ennemis en possédant à foison divers humains afin de passer incognito.
L’ADN, une vraie mine d’or pour Crypto
Une partie amélioration est aussi présente, comme sur le remake du premier opus. Néanmoins, l’interface a complètement changé, et tout se passe lorsque vous allez dans votre soucoupe. Sur cet objet métallique volant, via de la furotech glanée à la fin de chaque mission, vous avez la possibilité d’améliorer les équipements de votre soucoupe, de Crypto ainsi que ses nombreuses pétoires. Cela lui permettra d’être un peu plus résistant, ou simplement d’apporter des modifications à ses divers armes et gadgets, afin d’être beaucoup plus puissant face aux blisks ou êtres humains.
Indéniablement, le soft s’offre là un système d’upgrade fort plaisant et bien ficelé, comme le mixeur génétique. En moissonnant via votre soucoupe des types d’êtres humains précis, vous aurez la possibilité de faire monter en puissance vos différents pouvoirs, à savoir la psychokinésie, l’extraction du tronc cérébral de vos victimes et l’éclair psychique, censé faire oublier votre présence si vous vous faites repérer par les humains. Malheureusement, il est à souligner que le fonctionnement du mixeur génétique est assez mal expliqué au premier abord, même s’il est au final fort agréable dans son utilisation, puisqu’il permet de faire monter en puissance Crypto de manière significative.
Pour le reste, et hormis un aspect personnalisation qui permet d’obtenir différents skins en jouant, le titre s’offre également un mode multijoueur. Ce dernier ne sera que local en écran partagé, et vous donnera la possibilité de jouer au mode histoire en coopération, de vous mettre sur le nez avec le mode duel, voire de vous confronter dans une partie de tennis psychokinésiste. Tout ceci reste assez décent, et permettra par ailleurs de rallonger la durée de vie, qui est d’environ 10h en allant en ligne droite, et 20h pour tout faire à 100 % sur les cinq maps différentes du jeu. Soit un temps de jeu honnête.
Aussi beau que bourré de défauts techniques
Là où Destroy All Humans! 2 Reprobed s’est considérablement amélioré c’est dans son moteur graphique. Déjà assez joli sur le remake du premier jeu, le second volet fait ici quelques prouesses techniques sympathiques au niveau des effets de flammes et de lumière, mais aussi des textures. Mention spéciale à la Lune, très agréable à l’œil ! Il n’y a pas à dire, Black Forest Games a accompli un travail fabuleux à ce niveau là.
À contrario, le studio a quand même oublié se supprimer des problèmes techniques gênants. Des soucis d’affichage sur les cinématiques lorsque l’on saute trop vite les dialogues, en passant par des bugs de collisions voire des chutes de framerate à certains endroits, Black Forest Games n’a pas suffisamment revu sa copie pour faire de Destroy All Humans! 2 Reprobed un titre fini. C’est la petite ombre au tableau d’un jeu pourtant extrêmement joli sur la plupart des panoramas qui sont, on le rappelle, plus variés que son ainé. La direction artistique n’est pas en reste avec un côté un peu plus cartoon et caricatural surpassant sans problème le jeu original.
Sur le côté purement sonore enfin, la production de Black Forest Games est inégale. En dehors des doublages en VO somptueux qui arrivent à nous immerger sans problème, la bande sonore ne nous a pas marqué plus que ça. Hormis quelques musiques de ci de là qui arrivent à accentuer le côté fun du soft tout en transpirant les 60s, force est d’admettre qu’il manque un petit quelque chose.
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