Sorti il y a plus de quinze ans sur PS2, le premier volet de Destroy All Humans! s’offre une seconde jeunesse grâce à THQ Nordic. Le titre a été une véritable surprise lors de son annonce l’année dernière, et a hypé la plupart des fans qui attendaient désespéramment un retour de Crypto.
C’est maintenant chose faite, puisque le remake de Destroy All Humans! sera disponible dès le 28 juillet sur PC, PS4 et Xbox One. Développé par Black Forest Games à qui l’on doit les moyens Rogue Stormers, Fade to Silence mais aussi les sympathiques platformers Giana Sisters, le soft est en définitive un remake plutôt réussi avec un moteur graphique et des mécaniques totalement dépoussiérés.
Conditions de test : Nous avons terminé Destroy All Humans! en 7h de jeu en allant en ligne droite, et en ne faisant que deux ou trois défis sur la palanquée disponible. Le titre a été testé sur PC avec 16 GO de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleCrypto-137 pour l’invasion de la planète Terre !
Pour un remake, Destroy All Humans! n’a pas véritablement changé son histoire de base, Black Forest Games voulant garder une certaine authenticité vis-à-vis du jeu original. Du coup comme le titre d’origine, nous incarnerons le petit extraterrestre grisâtre, Crypto-137.
Le bougre apprenant de son mentor Pox que son espèce se meurt et que Crypto-136 est porté disparu, notre anti-héros va devoir se diriger vers la planète Terre pour le retrouver mort ou vif. Qui plus est, ce dernier devra aussi y récupérer de l’ADN furon contenu dans les humains et pouvant ainsi sauver son espèce, dont sa technologie de clonage faiblit.
Pas de doute, nous avons là une narration science-fiction du point de vue de nos petits hommes gris agréable à suivre. On retrouve également avec grand plaisir Crypto-137 toujours aussi attachant, sadique, arrogant et terriblement méprisant auprès des humains, qu’il considère comme une espèce inférieure. L’aspect Amérique caricaturale du jeu original est également conservé, comme les divers clins d’œil sympas aux années 60, avec un aspect bougrement déjanté et franchement efficace jusqu’au bout.
Concernant la partie artistique pure, Black Forest Games a adopté un style graphique un peu plus cartoon que le titre original, afin d’accentuer l’aspect caricatural. Et cela fonctionne bien, car c’est justement ce qu’il manquait sur le jeu PS2 d’origine, adoptant quant à lui une modélisation plus réaliste. En clair, très bon choix de la part des développeurs, qui ont pour le coup tout retravaillé jusque dans les cinématiques, bien ficelées et avec une fin respectée à la lettre.
Un gameplay dépoussiéré avec les mêmes défauts
Sur la jouabilité on s’attendait à des améliorations, et Black Forest Games n’a pas fait les choses à moitié. D’ores et déjà dans les déplacements de Crypto il n’y a pas une seule place au doute : c’est bien plus souple et véloce que le jeu d’origine. C’est déjà un bon point, comme le fait qu’il soit désormais possible d’utiliser les pouvoirs psychiques de Crypto et une arme en même temps, pour plus de praticité dans les gunfights.
Au rayon des améliorations significatives et positives, il y aura le jetpack comme le système de dash. Pour le premier, la sensation de vitesse en utilisant de jetpack se ressent beaucoup plus, et permet en général d’éviter les divers tirs ennemis et d’échapper à des situations très chaudes. Concernant le dash, cela permet d’esquiver beaucoup plus facilement les tirs, mais aussi de donner un aspect fortement plus vif que sur le jeu d’origine, à qui il manquait justement cette feature pour aborder les combats d’une meilleure manière.
Vient ensuite l’interface et les gunfights. Contrairement au jeu PS2, le remake de Destroy All Humans! affiche les diverses compétences tout en bas de l’écran comme le scan cortical pour faire oublier les ennemis ou la possibilité d’utiliser l’holobob pour prendre la forme d’un humain sélectionné, et ainsi passer incognito. Globalement, l’interface est plus épurée, plus claire et pas forcément surchargée. D’ailleurs, à la manette comme au combo clavier/souris, les deux se jouent bien même si à la manette ce sera beaucoup plus intuitif, vue TPS oblige.
Voilà donc un autre bon point, comme les gunfights qui ont été revisités. Ces derniers sont en globalité de bonne facture, jouissifs, et procurent même un véritable sentiment de puissance sur les premiers ennemis du jeu. L’arsenal délirant de notre héros est aussi de retour entre le rayon désintégrateur ou le rayon électrique en passant par le pistolet sonde anale.
En sus, le système de verrouillage automatique est cette fois-ci de la partie – à la manette du moins. Il se révèle curieusement efficace pour passer d’une cible à l’autre. Très franchement, on prend un plaisir fou à trucider des humains de-ci de-là aux commande de notre Crypto, mais tout n’est pas rose dans les gunfights. A la longue, ils se révèlent assez répétitifs, brouillons avec quelques baisses de framerate, et avec ce système de lock imprécis ne visant pas tout le temps la cible que l’on veut du premier coup.
Qui plus est, les phases en soucoupe volante bien qu’assez bien amenées par le plaisir de tout détruire avec notre arsenal, s’offrent une caméra relativement limitée et donnant un champ de vision réduit. Cela aurait dû être corrigé comme la maniabilité, qui manque un peu de précision. Toutefois, on se consolera avec toute l’artillerie mythique de la soucoupe de Crypto avec du rayon laser en passant par le déflagrateur sonique pour terrasser tous les bâtiments sur notre chemin.
On termine sur les missions. Comme le jeu original, les différents niveaux offriront des zones très ouvertes pour une liberté pratiquement totale. Ceci a donc été conservé religieusement sur ce remake, comme les objectifs de missions.
De manière générale, il s’agira de missions d’escorte, de protection d’objets, de tuer tel nombre de cibles ou faire un certain nombre de dégâts, voire de scanner un certain nombre d’humains, se mettre en mode filature via l’holobob et j’en passe. Concrètement, la progression dans l’aventure est répétitive, monotone, et dotée de quêtes parfois trop courtes. Il manque en clair de la variété, même si le plaisir de jeu est instantané rien qu’avec la modernisation du gameplay, et les combats de boss qui ont été retravaillés.
Des compétences et des défis pour les éliminer tous
Outre l’interface ingame qui vous permet de voir quels pouvoirs utiliser ou bien le niveau d’alerte quand vous vous faites repérer par les humains ou l’agence Majestic semblable aux Men in Black, il y a le QG qui est le vaisseau-mère. C’est ici que vous retournerez après chaque mission, et vous pouvez acheter des compétences grâce à l’ADN glané à chaque fin de mission via l’onglet Labo de Pox.
Il est possible d’améliorer soit Crypto ou votre soucoupe, et ainsi donner un peu plus de puissance de feu à vos armes, voire d’upgrader le bouclier de crypto ou la soucoupe. Vous aurez aussi la possibilité de donner un petit coup de pouce à votre scan cortical, qui se révélera plus efficace pour conserver votre forme humaine en scannant divers humains supplémentaires. Dans le fond, c’est assez efficace, et on retrouve là une refonte de l’interface pour le coup bien plus jolie et concise que la version PS2.
Au-delà du Labo de Pox vous permettant d’améliorer les armes ou la soucoupe de Crypto, il y aura ensuite les onglets archives et missions. Le premier permet d’aller recommencer des missions principales voire de changer le skin de Crypto, tandis que le second permettra tout simplement d’aller sélectionner la mission ou le défi que vous voulez faire. Qu’on se le dise, la refonte est une réussite, et il n’y aura aucun mal à s’y retrouver.
Du côté de la durée de vie, Destroy All Humans! est honnête. Pour finir le titre une première fois en ligne droite, comptez au moins sept heures de jeu. La durée de vie pourra être évidemment allongée en finissant les divers défis (carnage, course, Armageddon et enlèvement), vous apportant de l’ADN supplémentaire. Grosso modo, la durée de vie reste relativement correcte pour ce remake, disposant d’ailleurs d’une difficulté bien dosée montant logiquement crescendo au fil du jeu.
Le coup de jeune qui fait plaisir
Remake oblige, Destroy All Humans! a fait peau neuve au niveau de son moteur graphique. Clairement, Black Forest Games semble maîtriser de fond en comble l’Unreal Engine 4 car nous avons là un titre relativement beau pour un remake concernant déjà les décors. Tout est très propre, agréable à regarder, et avec des effets lumières et pyrotechniques flatteurs pour notre rétine.
Concrètement, c’est graphiquement abouti, l’aspect cartoon marche bien, même si nous lui reprochons un manque de finesse sur les modélisations des personnages, plutôt grossières et assez loin des standards actuels. Cependant, le titre reste la plupart du temps assez joli, et fluide. Il peut parfois y avoir quelques méchantes baisses de FPS à certains endroits, mais rien de bien alarmant cela dit car l’aspect coloré et vivant de son style graphique nous accroche directement.
Sur le sound design enfin, c’est mi-figue mi-raisin. Tout d’abord, les thèmes musicaux se font discrets mais restent très efficaces pour accentuer l’ambiance science-fiction des années 60. Par contre, les doublages en VO, bien que convaincants, n’en resteront pas moins un peu saturés au niveau des voix, ce qui sera regrettable pour le coup. Néanmoins, les bruitages du jeu semblent avoir été bien refaits, et réussissent à convaincre. A noter qu’aucune VF n’est proposée.
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