Après avoir participé aux développements de Star Wars Jedi : Fallen Order, Apex Legends et Need for Speed Payback, ainsi que conçu de A à Z le titre free-to-play Switchblade, Lucid Games réitère son envie de proposer une expérience multijoueur fun à jouer avec Destruction AllStars. Initialement prévue pour sortir en même temps que la console nouvelle génération de Sony avant d’être repoussée et intégrée temporairement au PS Plus depuis le 2 février, cette exclusivité PS5 vaut-elle le détour ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 5 pendant environ 11h, temps nécessaire pour profiter de tout ce que le jeu a à proposer au lancement (version 1.00). Rappelons que le titre est disponible gratuitement par l’intermédiaire du PS Plus jusqu’au 5 avril 2021.
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ToggleC’est l’heure du carnage !
Plongeant les joueurs et les joueuses dans un univers à l’ambiance complètement loufoque et spectaculaire, Destruction AllStars est un jeu d’action, orienté arcade, intégrant des combats de voitures dans des arènes qui peuvent se transformer au cours d’une partie. Celle-ci dure, en règle générale, six minutes maximum et réunit jusqu’à seize participantes et participants qui s’affrontent pour être le meilleur AllStar sur la piste.
Bénéficiant d’une réalisation soignée grâce à de jolis graphismes, une direction artistique cartoonesque inspirée et des animations fluides, le petit nouveau du studio britannique dispose d’un gameplay accessible bien huilé particulièrement amusant à jouer. Accélération, freinage, dérapage, combos d’impacts frontaux et latéraux, dégâts pouvant avoir une incidence sur la conduite, démolition des véhicules, les sensations sont très agréables manette en mains, d’autant plus que le titre exploite avec justesse les fonctionnalités de la DualSense. Le retour haptique et les gâchettes adaptatives offrent un ressenti différent en fonction de la voiture que l’on pilote et de l’état dans lequel elle se trouve. Une vraie réussite.
Si tout détruire sur son passage derrière le volant est très plaisant, il vous arrivera de tomber sur plus fort que vous au point de devoir poursuivre la partie à pied, ce qui vous rendra plus vulnérable mais aussi plus mobile. En plus des vingt-huit bolides répartis dans trois catégories qui privilégieront la force brute, la vitesse ou la maniabilité, le jeu possède un casting haut en couleur de seize personnages variés et correctement équilibrés.
En se baladant dans l’arène, ces derniers ont la possibilité d’esquiver un adversaire, avant de tenter de faire exploser ou de capturer son véhicule par l’intermédiaire d’une série de QTE. Ils peuvent aussi sauter sur des plateformes situées en hauteur et courir sur les murs pour récupérer des fragments qui sont très utiles pour déclencher une compétence ou faire appel à une caisse héroïque, un atout de poids capable de renverser l’issue d’un match.
Que vous incarniez Ultimo Barricado, Lupita ou encore Ratu, chaque AllStar a des capacités uniques (s’équiper d’un bouclier frontal indestructible, laisser une traînée de feu dans son sillage, se rendre invisible…) et il ne revient qu’à vous de les exploiter le plus efficacement possible afin de sortir vainqueur de la mêlée.
Un contenu pauvre au lancement
Même si les premières heures sont un régal, il ne faut pas attendre longtemps avant d’avoir fait le tour de ce que le titre a à proposer. Très vite, le plaisir laisse place à la lassitude. Malgré la présence d’un grand nombre de pilotes, de voitures et d’éléments cosmétiques à débloquer, Destruction AllStars souffre d’un cruel manque de contenu au lancement.
Au total, comptez seulement quatre arènes plutôt sympathiques à parcourir (Londres Thunderyard, Las Vegas Crash Bowl, Barcelone Wrecktangle et Tokyo Gearbox) et quatre modes de jeu multijoueur différents, deux se jouant seul et les deux autres en équipe de 8v8 :
- Carnage/Mayhem : Un « match à mort » classique où celui ou celle qui inscrit le plus de points en fonçant, démolissant et renversant ses adversaires l’emporte.
- Rescapé/Gridfall : Un Battle Royale similaire à tant d’autres et sans grand intérêt à cause de maps trop petites.
- Autornade/Carnado : Il faut infliger des dégâts aux bolides ennemis afin de récupérer des pièces détachées. Plus on en possède, plus on marque de points pour son équipe en fonçant dans une tornade située au centre de la zone de combat. Mais attention car effectuer cette action détruit le véhicule !
- Épargne/Stockpile : Trois points de contrôle servant de banques sont situés dans l’arène. Vous devez tous les posséder intégralement pour gagner. Pour cela, détruisez vos concurrents pour obtenir des pièces détachées qu’il faudra ramasser à pied avant de les déposer aux points A, B et C.
Concernant les fonctionnalités solo, les développeurs ont intégré un mode « Arcade », permettant de peaufiner son skill contre l’IA dans plusieurs niveaux de difficulté, une section Entraînement, souffrant de pas mal de ratés dans sa conception, ainsi que des séries de défis pour acquérir des éléments cosmétiques exclusifs.
Au nombre de trois, ce qui est là encore très peu, celles-ci vous proposent de vivre l’histoire d’une rivalité entre deux AllStars prédéfinis à travers une mise en scène minimaliste et une succession de sept événements assez variés sans être révolutionnaires (transporter des passagers le plus rapidement possible, franchir des points de contrôle, détruire un maximum de caisses disséminées dans l’arène…). Un mode loin d’être inintéressant, pour peu qu’on puisse pleinement en profiter, ce qui n’est pas le cas.
Des choix (très ?) discutables
En plus d’être desservi par la pauvreté de son contenu, les développeurs ont trouvé le moyen d’intégrer des microtransactions permettant d’obtenir de la monnaie premium impossible à avoir en jouant et dont les prix varient de 4,99€ pour 500 « Destruction Points » à 19,99€ pour 2000 misérables DP. Cet « argent » pourra vous servir à acheter quelques éléments de personnalisation… et à accéder à deux des trois séries de défis évoquées un peu plus haut, à savoir les campagnes de Lupita et de Genesis. Non, vous ne rêvez pas, une partie des fonctionnalités solo nécessite de passer à la caisse. Mais attendez, ce n’est pas fini.
Comme indiqué en début d’article, Destruction AllStars est disponible gratuitement de manière temporaire sur le PS Plus. Autrement dit, d’ici deux petits mois, ceux et celles qui n’auront pas encore franchi le pas, sans doute pour voir si le jeu aura réussi à combler ses lacunes entre-temps – et on ne pourra que comprendre cette décision, devront débourser 80€, tarif conseillé du titre, en plus de l’abonnement, pour jouer en ligne, et de la monnaie premium pour profiter de l’expérience complète. Qu’on se le dise, même si d’ici là le studio britannique parvient à rattraper son retard sur le contenu, imposer un tel modèle économique est inacceptable.
Malheureusement, ce n’est pas le seul choix discutable dont Lucid Games est responsable. Hormis quelques bugs, de rares soucis de matchmaking ainsi que l’absence des défis en ligne, d’une dimension compétitive, d’un mode photo et d’un récapitulatif vidéo après chaque partie afin d’en immortaliser les moments forts, l’exclusivité active automatiquement le chat vocal de la manette à chaque fois qu’on entre dans un lobby en ligne. Si cela a une utilité lorsqu’on joue avec des ami(e)s, dans toutes les autres configurations, cela devient vite insupportable, peu importe l’épreuve lancée.
Sachez également que le système de récompenses est loin d’être généreux puisque vous gagnez 1000 « AllStars Coins » à chaque palier atteint (1000 AC bonus en atteignant le 21ème). En 11h de jeu, nous sommes arrivés au niveau 23 et, vu la somme à débourser pour s’offrir les éléments cosmétiques proposés au lancement, vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’on a dépensé beaucoup pour pas grand-chose.
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