Annoncé en février 2021 à l’occasion de la BlizzCon, Diablo II: Resurrected est le remaster de Diablo II, ce monument du hack ‘n’ slash sorti il y a plus de 20 ans. Il s’agit du troisième classique de Blizzard (après StarCraft et Warcraft III) à bénéficier d’un tel traitement. Pour quel résultat ? Notre réponse dans ce test.
Conditions du test : Nous avons rédigé cette review après une douzaine d’heures de jeu sur PC. Nous avons principalement joué au clavier mais nous avons fait quelques sessions à la manette. L’ordinateur utilisé possède une GTX 950, 12GB de RAM et un processeur i5-6200U.
À mi-chemin entre le remake et le simple remaster graphique, Diablo II: Resurrected vous propose de (re)vivre l’expérience du jeu original avec de nombreuses améliorations techniques. Le titre est disponible depuis ce 23 septembre au prix de 39,99€ sur PC et consoles (PS5, Xbox Series X/S, PS4, Xbox One et Nintendo Switch). L’édition Prime Evil (qui inclut Diablo III et ses extensions) quant à elle est commercialisée au prix de 59,99€.
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Pour rappel, l’histoire de Diablo II fait directement suite à celle de Diablo premier du nom. Après avoir vaincu Diablo, le héros s’empare de la pierre d’âme et s’unit avec celle-ci dans le but de contenir dans son propre corps le Seigneur de la Terreur. Corrompu par ce dernier, il devient le Rôdeur noir et finit par perdre totalement le contrôle de Diablo, relâchant ainsi les démons des Enfers. Dans Diablo II, vous incarnez un nouveau héros qui se lance à la poursuite du Seigneur de la Terreur et des démons majeurs dans le but de les emprisonner à nouveau.
Par son gameplay solide et exigeant, Diablo II a posé les bases du hack ‘n’ slash. Inspiré des jeux de rôle sur table, ce genre met l’accent sur les combats contre des hordes d’ennemis qui permettent aux héros d’engranger de l’expérience, d’acquérir de nouvelles compétences et d’utiliser un équipement plus puissant. Plus les combats sont difficiles, plus la chance de dégoter un butin rare (et a priori puissant) augmente.
Au total, sept classes de personnages sont jouables : les cinq classes du jeu original (amazone, nécromancien, sorcière, paladin, barbare) ainsi que les deux classes ajoutées par l’extension Lord of Destruction (druide et assassin). Chacune possède son propre équipement et ses propres capacités.
Faisons le point sur ce qu’apporte cette version remastérisée de Diablo II. Blizzard a confié ce travail délicat au studio américain Vicarious Vision qui a notamment développé Tony Hawk Pro Skater 1+2, Destiny 2 ou encore la série des Guitar Hero.
Les développeurs sont presque repartis de zéro pour la partie graphique (monstres, héros, objets, sorts ainsi que le monde en lui-même). Cette refonte graphique est réussie et respecte l’identité esthétique de l’œuvre originale. Certains éléments du décor sont très jolis (comme les feux par exemple) mais les animations apparaîtront datées aux joueurs habitués aux normes actuelles.
Quelles améliorations ?
En un seul clic, il est possible de basculer vers les graphismes d’époque, ce qui est très sympathique. Les 27 minutes de cinématique ont elles aussi bénéficié d’un gros travail de lifting. Le résultat est propre et convaincant. Le son a été entièrement remastérisé et la bande originale fait toujours mouche. Elle parvient à recréer l’ambiance sombre et pesante qui a fait le succès du titre original.
Parmi les améliorations apportées par ce remaster, nous pouvons citer la révision de l’interface joueur (les fiches de personnages sont plus claires) ou l’agrandissement du coffre personnel. Ce dernier est passé d’une taille de 6×8 à 10×10. Un onglet spécifique a été ajouté afin de permettre à tous les personnages d’un même compte de partager le butin. Il est donc plus facile de transférer des objets d’un héros à l’autre. Le classement saisonnier a également subi une refonte avec des réinitialisations plus fréquentes.
Le gameplay qui a fait le succès de Diablo II a été préservé. La difficulté est toujours bien présente. Contrairement à Diablo III (où la mort d’un personnage n’avait que peu de conséquences), lorsque votre personnage meurt, il réapparaît, en sécurité, dans un campement visité précédemment mais sans son équipement et l’or qu’il portait. Vous pourrez retrouver votre attirail sur votre cadavre mais encore faut-il parvenir à accéder au lieu de votre trépas…
Blizzard présente Diablo II : Resurrected comme une véritable renaissance du titre. Il est vrai qu’un gros effort a été fait pour rendre le jeu plus accessible et plus agréable à prendre en main : la taille des polices est plus grande, le jeu embarque un mode daltonien, l’or est récupéré de manière automatique, le titre est parfaitement jouable à la manette, etc. Toutefois, malgré ces améliorations, nous doutons du fait que Diablo II : Resurrected parvienne à toucher les jeunes générations.
Un prix qui divise
Diablo II : Resurrected a la bonne idée de proposer un mode coopération pouvant accueillir jusqu’à 8 joueurs. Les démons sont alors plus nombreux mais le butin est également plus abondant. Encore faut-il trouver sept amis prêts à payer le prix de vente…
Le prix de lancement, près de 40€, est le seul reproche que l’on peut véritablement faire à Diablo II : Resurrected. Certes, nous ne pouvons que saluer le travail effectué par Vicarious Vision sur cette version remastérisée qui honore le titre original mais le rapport qualité-prix n’est pas bon. Diablo II : Resurrected reste un remaster qui n’apporte pas de nouveau contenu et qui a le mauvais goût de ne pas permettre le multijoueur cross-plateformes.
En effet, le titre n’admet qu’en partie le cross-play : vous pouvez transporter votre progression (les personnages et le butin) d’une plateforme à l’autre mais vous ne pourrez pas rejoindre des joueurs utilisant une autre plateforme que la vôtre, ce qui est vraiment décevant.
Nous avons le sentiment que Blizzard tire un peu trop sur la corde de la nostalgie pour vendre à prix d’or un titre qui leur a déjà beaucoup rapporté. Que dire d’ailleurs de cette édition Prime Evil, qui embarque Diablo III (sorti il y a près de 10 ans !), commercialisée au prix de 59,99€ ? Nous regrettons l’absence d’une version physique du jeu qui aurait peut-être aidé à faire oublier ce prix de lancement et qui aurait sans aucun doute trouvé son public.
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