L’annonce de Diablo IV lors de la BlizzCon 2019 avait suscité beaucoup d’enthousiasme mais aussi un certain nombre d’interrogations. Diablo III a connu un indéniable succès commercial mais n’est pas parvenu à convaincre certains fans de la franchise. Avec ce nouvel opus, l’équipe de développement s’est engagée à renouer avec les origines de la série, tout en prenant en compte les retours des joueurs sur Diablo III.
L’objectif de l’équipe était de proposer de nouvelles mécaniques de jeu tout en préservant l’essence même de ce qui a fait le succès des précédents jeux Diablo. Dix ans après la sortie du précédent volet, Diablo IV est enfin là. Sera-t-il à la hauteur ?
S’inscrivant pleinement dans le genre dark fantasy, Diablo IV est un hack’n’slash qui plonge les joueurs dans un monde corrompu et sombre, où les forces démoniaques cherchent à étendre leur emprise sur Sanctuaire. L’histoire se déroule des années après les événements de Diablo III.
Conditions du test : Nous avons eu accès au jeu pendant dix jours et nous avons rédigé cette review après une trentaine d’heures de jeu, ce qui nous a permis de venir à bout de l’histoire principale en ayant complété quelques quêtes secondaires et nettoyé un certain nombre de donjons. Nous avons eu l’occasion de monter un personnage nécromancien au niveau 50 et d’essayer brièvement d’autres classes. Nous n’avons pas pu véritablement explorer le multi car les serveurs étaient fermés au public. Le PC que nous avons utilisé possède une RTX 3060, 16GB de RAM et un processeur i5-10500H.
Sommaire
ToggleL’essence sombre de la franchise Diablo perdure
Les joueurs incarnent des héros qui se lèvent pour combattre les démons et restaurer l’équilibre de Sanctuaire. Leur quête les mènera à travers des terres dévastées, des donjons infestés et des cités en ruines, alors qu’ils cherchent à découvrir les secrets de la corruption démoniaque. Au cœur de l’intrigue se trouve Lilith, fille de la Haine, qui est revenue pour semer le chaos. Les joueurs devront affronter ses légions démoniaques et découvrir comment la vaincre avant que le monde ne sombre définitivement dans les ténèbres.
Diablo IV parvient à maintenir la qualité et l’essence qui ont fait le succès des précédents opus de la franchise. L’histoire prend véritablement son envol après la conclusion du premier acte, offrant aux joueurs une immersion progressive dans une trame narrative captivante. La narration se déroule de manière fluide, bien qu’elle puisse sembler un peu fainéante par moments. Le scénario réserve quelques rebondissements bien placés qui viennent redynamiser l’intrigue. Dans l’ensemble, l’intrigue de Diablo IV parvient à maintenir l’atmosphère sombre et immersive propre à la franchise, tout en lâchant quelques révélations qui devraient tenir les joueurs en haleine tout au long de leur aventure.
Les quêtes secondaires, nombreuses et variées, offrent aux joueurs l’opportunité d’explorer davantage les différentes régions de Sanctuaire. Elles enrichissent l’expérience de jeu et favorisent l’immersion dans l’univers. Que ce soit pour résoudre les problèmes des villageois en détresse, pour retrouver des artefacts puissants ou pour affronter des boss uniques, les quêtes secondaires de Diablo IV proposent une belle variété d’objectifs et de défis.
Des classes iconiques, une progression sans fin
Le joueur peut choisir parmi cinq classes différentes qui correspondent aux grands archétypes du genre : barbare, sorcier, druide, nécromancien ou voleur. Chaque classe possède son propre ensemble de compétences et d’aptitudes, ce qui permet aux joueurs de personnaliser leur expérience de jeu en fonction de leurs préférences. Les arbres de compétences sont riches mais restent plutôt accessibles et lisibles.
Le barbare utilise la force brute et pourra se spécialiser dans la maîtrise d’un type d’arme. Le sorcier manipule la magie élémentaire telle que le feu, la foudre et la glace. Le druide est un gardien de la nature qui peut se transformer en différentes formes animales, possédant chacune des compétences uniques. Il peut ainsi se changer en loup et en ours. La voleuse est experte des techniques furtives et excelle dans le combat à distance. Enfin, le nécromancien a la capacité de réveiller les morts et d’aspirer l’essence vitale de ses ennemis.
Au début de l’aventure, les classes évoluent différemment, ce qui crée une dynamique intéressante. Certaines classes peuvent se concentrer sur les dégâts bruts, tandis que d’autres sont spécialisées dans la magie, la défense ou le soutien. Cependant, malgré ces différences initiales, les classes sont équilibrées dans l’ensemble, offrant des possibilités de progression et de puissance assez similaires à long terme. Il est possible à tout moment de racheter les points de compétences dépensés dans l’arbre. Cette fonctionnalité permet aux joueurs d’expérimenter différentes combinaisons et de changer de build, sans avoir à recréer un personnage.
Après avoir atteint le niveau 50, les joueurs débloquent l’accès au système de Parangon (plus poussé que ce qu’on a connu dans Diablo III), qui apporte une dimension supplémentaire à la progression du personnage. À chaque niveau au-delà du niveau 50, vous obtiendrez 4 points de Parangon, ce qui représente un total de 200 points, auxquels s’ajoutent 20 points bonus via le système de renommée. Ces points sont à dépenser dans des tableaux constitués de différentes sortes de cases : des cases « normales » qui offrent de petits bonus de statistiques, aux cases légendaires qui accordent des bonus conséquents au personnage (bonus qui peuvent être liés à des objets par ailleurs).
Le système de glyphes est une autre innovation de Diablo IV. Il s’agit d’éléments spéciaux que les joueurs peuvent acquérir et utiliser pour modifier les compétences de leur personnage de manière significative. Chaque compétence est associée à un ensemble de glyphes uniques. Ces derniers permettent de modifier les compétences des personnages en leur conférant des effets supplémentaires, en modifiant leurs mécanismes ou en augmentant leur puissance. Par exemple, un glyphe pourrait transformer une compétence de zone en une attaque plus ciblée et puissante.
Le gameplay de Diablo IV est robuste, offrant une satisfaction indéniable. Les combats sont intenses et dynamiques, avec des effets visuels impressionnants. Cependant, l’IA pourrait bénéficier d’améliorations. Les invocations des personnages joueurs ainsi que les ennemis manquent souvent de réactivité ou d’intelligence stratégique, ce qui peut être source de frustration. Malgré ce léger bémol, l’expérience de combat globale reste captivante et divertissante.
La progression fluide et bien équilibrée est certainement l’un des points forts de Diablo IV. Le premier mode de difficulté est tout à fait accessible aux joueurs étrangers de la saga. Par ailleurs, le niveau des quêtes s’ajuste automatique au niveau du personnage. Que vous soyez un nouveau joueur découvrant la saga ou un vétéran de la franchise, vous trouverez la courbe de progression accessible et gratifiante. C’est après une bonne douzaine d’heures de jeu que le gameplay se révèle véritablement à travers les différentes classes du jeu. Les combinaisons de compétences, les loots variés et les possibilités tactiques offrent une profondeur stratégique très appréciable. Les batailles contre les boss sont intenses et intéressantes.
Un monde ouvert fascinant
Le monde ouvert de Diablo IV est vaste et regorge de mystères à découvrir. Les paysages des cinq régions sont variés, allant des forêts lugubres aux sommets enneigés. Nous avons été particulièrement impressionnés par les immenses dunes de sable du Kehjistan. L’exploration est fortement encouragée, car chaque coin de la carte réserve des récompenses et des rencontres. Elle est rendue encore plus agréable lorsque les déplacements à chevaux sont débloqués. Cette nouveauté est la bienvenue, même si le comportement des montures n’est pas toujours optimal, surtout dans les petits espaces.
Les bastions, qui sont l’une des nouveautés du titre, sont des places fortes occupées par des ennemis particulièrement coriaces. Comparé à son prédécesseur, Diablo IV adopte une approche moins généreuse en ce qui concerne le loot, mais cela contribue à un meilleur équilibre. Les objets légendaires se font plus rares, ce qui augmente leur valeur.
Les villes sont des lieux vivants où il est possible de faire du commerce. Comme dans Diablo III, on retrouve des vendeurs d’armes et d’armures. Le forgeron propose aux joueurs de réparer et d’améliorer leur équipement. La joaillerie, quant à elle, permet aux joueurs de créer et d’améliorer des gemmes précieuses qui peuvent être enchâssées dans leur équipement. Pour créer et améliorer les potions, il faudra apporter quelques ressources à l’alchimiste locale.
Un système de renommée, obtenue en accomplissant des exploits, des quêtes spéciales ou en participant à des événements, permet aux joueurs de gagner en notoriété auprès des habitants de chaque région. Plus le personnage gagne en renommée, plus il déverrouille des récompenses. Par ailleurs, la renommée peut également influencer la perception qu’ont les PNJ des personnages.
Un contenu imposant
Les quêtes secondaires, les événements aléatoires et les donjons cachés ajoutent une couche de profondeur et de diversité à l’expérience de jeu. Malheureusement, les caves et certains donjons d’une même région ont tendance à tous se ressembler, avec peu de variations dans leur conception et leur atmosphère. Cela peut donner une impression de répétitivité et d’uniformité, ce qui est un peu dommage mais qui n’est en aucun cas rédhibitoire.
Les hauts-faits, qui sont des objectifs spécifiques et parfois difficiles à atteindre qui couvrent différents aspects du jeu, viennent encore gonfler la durée de vie du titre. Ce système encourage le joueur à explorer et à s’engager davantage dans tous les aspects du jeu. En accomplissant des hauts-faits, les joueurs déverrouillent des récompenses exclusives, telles que des titres, des cosmétiques, des emblèmes ou des bonus spéciaux.
Finalement, le contenu de Diablo IV ne déçoit pas. La quête principale se termine en 35 heures environ. Il faut compter le double pour venir à bout des nombreuses quêtes secondaires. Monter un personnage jusqu’au niveau 100 demanderait un investissement conséquent, avec environ 150 heures nécessaires. Blizzard a annoncé qu’il faudrait également 80 heures pour boucler les Battle Pass (qui se renouvelleront tous les trois mois). A tout cela s’ajoute bien sûr le mode multijoueur qui permet de créer et de rejoindre des clans pour combattre les forces démoniaques aux côtés de vos amis. Diablo IV proposera également des activités multijoueurs PvP compétitives.
Les joueurs acharnés seront heureux d’apprendre que le endgame de Diablo IV sera lui aussi conséquent. Que ce soit en solo ou en multi, il y a un paquet d’activités (en plus de celles citées ci-dessus) pour vous occuper pendant de longues heures. Les joueurs ayant terminé l’aventure pourront accéder au donjon de pierre. C’est en le finissant que l’on débloque de nouveaux paramètres de difficulté : le troisième niveau de difficulté est alors accessible et en terminant une nouvelle fois la quête principale, on peut enfin accéder au dernier niveau de difficulté, le niveau quatre.
Par ailleurs, grâce aux emblèmes de Cauchemar, les joueurs peuvent revenir dans des donjons qu’ils ont déjà nettoyé mais s’y frotter à nouveau, mais ces donjons seront changés en donjons du Cauchemar, bien plus difficiles, notamment parce qu’ils sont parsemés de portes des Enfers qui déversent des multitudes d’ennemis. Au total, le nombre de donjons s’élève à 120.
Une direction artistique digne des premiers opus
En termes de performances techniques, Diablo IV présente un bon équilibre entre qualité visuelle et fluidité. Certains éléments de décor situés à l’arrière-plan manquent parfois de finesse mais cela ne nuit pas à l’ensemble. La plupart du temps, le jeu se déroule sans accroc, offrant une expérience de jeu immersive. Cependant, il convient de noter qu’il peut y avoir quelques mini-freezes occasionnels.
La direction artistique offre une esthétique sombre qui rappelle les deux premiers opus de la saga. Les détails des environnements, des personnages et des monstres sont remarquablement conçus. Les effets visuels tels que les flammes crépitantes ou les faisceaux lumineux renforcent l’ambiance apocalyptique du jeu. Les gros plans sur les visages, en particulier celui de Lilith lors des cinématiques, sont tout simplement impressionnants, révélant une expressivité et un niveau de détails remarquables. Les moments clés sont mis en valeur par une mise en scène soignée que nous avons particulièrement appréciée.
La bande originale est impeccable et contribue à renforcer l’atmosphère, tantôt sinistre, tantôt épique, du jeu. Les thèmes musicaux sont variés et s’adaptent aux différentes situations. Malheureusement, le doublage français est de qualité inégale, ce qui peut parfois être dérangeant. Certains personnages bénéficient d’une interprétation convaincante, tandis que d’autres semblent manquer de conviction ou de cohérence dans leur jeu d’acteur.
Le choix de la caméra a suscité de vives réactions sur la toile. En effet, entre les deux dernières bêtas ouvertes, les développeurs ont effectué un changement important en rapprochant la caméra de l’avatar (nous sommes plus proche d’un Wolcen que de Diablo III). Les boss, par exemple, peuvent dépasser de l’écran, rendant difficile la lisibilité de l’action. Cette proximité excessive peut parfois créer une confusion et une sensation d’encombrement visuel. L’équipe de développement a expliqué qu’ils avaient fait ce choix après avoir effectué plusieurs tests auprès de joueurs mais nous ne sommes pas totalement convaincus par ce dernier.
Un Battle Pass et des saisons
Après son lancement, Diablo IV proposera un système de saisons. Chaque saison sera accompagnée de nouvelles quêtes et de nouveaux défis. Parallèlement à ces saisons principales, des « Season Journey » seront organisés, durant lesquels les joueurs seront invités à explorer à nouveau Sanctuaire pour gagner des récompenses exclusives. Comme pour Diablo III, le Season Journey sera gratuit pour tous les joueurs. Terminer l’aventure principale sera plus exigeant que dans le jeu d’origine. Accomplir les objectifs du Season Journey permettra également de progresser dans le Battle Pass.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’avons pas toutes les informations concernant le Battle Pass. Blizzard a néanmoins expliqué que ce Battle Pass récompenserait l’implication des joueurs. Il n’y aura qu’une seule piste de récompenses avec des paliers gratuits qui se débloqueront tout simplement en jouant au jeu et en montant en niveau. Concrètement, le Battle Pass permettra d’obtenir des cosmétiques, de la monnaie premium, et des boosters de saison gratuits. Il sera également possible d’acheter des paliers, mais cela ne devrait pas accélérer l’obtention des boost de saison.
Pour finir, une boutique en ligne ouvrira également ses portes. Il sera possible d’y acheter des cosmétiques en utilisant la monnaie Premium. Ces derniers comprennent notamment des armures complètes, dont chaque pièce pourra être équipée indépendamment des autres. Des cosmétiques pour le cheval seront aussi disponibles. L’objectif de cette boutique est avant tout d’offrir aux joueurs plus d’options pour personnaliser son expérience de jeu.
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