Le 11 mars 2011, le monde tremblait pour le Japon qui était victime successive de tremblements de terre et tsunamis très violent sur la côte de Tohoku. C’est dans cette situation des plus dramatiques qu’un jeu traitant d’une catastrophe naturelle était censé sortir. Oui, nous parlons bien de Disaster Report 4. Compte-tenu de la situation, le jeu avait été rapidement annulé pour ensuite disparaître de la circulation. Après tout, cet opus aurait été mal vu s’il avait été publié dans une pareille situation.
Quelques années plus tard, Kazuma Kujo parvient à récupérer les droits de la licence avec son nouveau studio de développement et décide de relancer le projet Disaster Report 4. S’il devait à l’origine arriver sur PS3, le jeu est désormais arrivé sur PS4, avec juste un peu plus de neuf années de retard. Mais est-ce que toutes ces années dans l’oubli ont fait du bien à cette nouvelle sortie ? Et, pourquoi l’avoir finalement appelé Disaster Report 4: Summer Memories ? A-t-il suffisamment changé pour justifier ce léger changement de nom ?
Après tout, le jeu était très bien avancé, presque terminé pour ainsi dire. Il ne restait plus qu’à peaufiner certains détails et le tout pouvait être lancé dans les rayons des magasins nippons. Aujourd’hui, il est logique que le titre qui arrive chez nous ne reprenne pas les travaux d’origine, même si l’inspiration est d’office présente. Mais du coup, qu’est-ce que ça vaut vraiment ?
Condition du test : Nous avons joué à Disaster Report 4 : Summer Memories sur PlayStation 4 Pro.
Et dire que je voulais visiter des musées
La première chose à savoir, c’est que Disaster Report 4: Summer Memories n’a rien à avoir avec le titre qui devait sortir en 2011. Tout a été repensé, refait de zéro après la décision de sortir le titre sur PlayStation 4, Switch et PC. Cependant, on sent bien que de nombreux éléments du titre imaginé à l’origine ont été repris et simplement retravaillés sur la base de ce qui était déjà prêt à l’époque. Car oui, le premier contact avec le jeu est sans appel : c’est techniquement daté, tout en restant dans une optique du « correct » visuellement. On a vu du bien mieux, mais on a déjà vu bien pire aussi.
Ensuite viennent les premiers pas dans le titre. Pour commencer, rien qui puisse perdre le joueur puisqu’il s’agit d’une chose bien connue. En effet, les petits gars de chez Granzella ont décidé d’insérer un éditeur de personnage afin que les joueurs puissent personnaliser leur avatar pour l’aventure. L’éditeur est moyennement complet, proposant suffisamment d’options pour obtenir un personnage qui convienne au joueur, sans pour autant lui offrir la possibilité de se recréer à l’identique. Bref, ça fait le taff sans être extraordinaire.
Après cela, vous êtes lâché dans une ville que vous êtes venu visiter comme le bon touriste que vous êtes quand, soudain, cette dernière est touchée par un énorme tremblement de terre. Les premières minutes sont excessivement prenantes puisque vous êtes lâché dans un environnement qui s’effondre de partout, où aucun lieu ne paraît réellement sûr. C’est très immersif et autant dire que vous y réfléchirez à deux fois avant de lancer un cataclysme sur votre population dans SimCity ou Cities Skylines après ça !
Mais puisque le jeu ne peut pas seulement se contenter de vous demander de vous enfuir, sans semer votre chemin d’embûches, les choses ne vont pas s’arrêter là. En effet, plusieurs secousses continueront d’apparaître alors que vous progresserez dans le jeu. Puisque l’intrigue se déroule sur plusieurs jours, ces secousses se feront de plus en plus rares afin de laisser la place à une seconde sous-intrigue : comment les gens réagissent-ils suite à une telle catastrophe ? En somme, vous avez le pendant et l’après direct, ce qui permet une vue d’ensemble intéressante des événements.
Une ambiance intéressante entachée par le retard
Bien évidemment, vous n’êtes pas l’unique survivant(e) de ce désastre. C’est pourquoi vous allez rencontrer d’autres personnages tout au long du jeu. Et attention, votre réaction face à ces derniers pourrait bien vous mettre dans une situation encore plus dangereuse que le tremblement de terre lui-même. Entre mains généreuses et mains voleuses, vous aurez de quoi faire. Dès lors, quelques combats pourraient bien venir pimenter votre aventure, sans pour autant prendre le pas sur l’exploration et l’entre-aide.
Ainsi, les mécaniques de combat sont simplistes et ces derniers peu motivants. Par contre, le titre est plein de bonnes idées pour ce qui est du reste. Puisque pris au piège suite à une catastrophe, il va bien vous falloir survivre. De ce fait, vous devrez restaurer votre vie en buvant, mangeant et en faisant votre toilette. De quoi varier les activités et briser un peu la répétitivité potentielle de l’exploration pure et dure. Et puis, il faut bien respecter ses besoins vitaux si l’on veut parvenir à s’échapper d’une ville détruite.
Pour en revenir aux autres personnages, il faudra souvent en aider, notamment à avancer avec vous vers un lieu plus sûr. Ces derniers vont, évidemment, évoluer tout au long de l’aventure en fonction de vos choix les concernant mais aussi des épreuves qu’ils vont rencontrer tout au long des jours qui vont s’enchaîner. Seulement, ces derniers semblent rapidement oublier la détresse dans laquelle se trouve la ville et vont presque se prendre pour une bande d’Indiana Jones à la recherche d’un trésor enfuit. Ce revirement catégorique de comportement des personnages secondaires laisse perplexe, surtout quand on voit à quel point le joueur peut s’immerger dans l’aventure et presque s’y croire.
Cependant, rappelons qu’il faut faire preuve d’un peu de bonne volonté afin que l’immersion soit totale. Après tout, on sent que le jeu était à l’origine (et malgré tout le travail effectué) prévu pour PS3. Dès lors, le titre souffre d’un retard indéniable sur la concurrence et les problème des framerates et les ralentissements qui en découlent ne vont pas aider à améliorer le bilan final. Et, pour ne rien arranger, les temps de chargement à rallonge sont également une véritable plaie dans un jeu où les allers-retours sont ultra fréquents.
Heureusement, le jeu peut compter sur un environnement sonore intéressant pour redresser la barre, surtout que les musiques de ce dernier sont très jolies et parviennent à immerger un peu plus le joueur. Et, compte-tenu de la situation sanitaire dans laquelle se trouve le monde actuelle, plonger dans une catastrophe naturelle comme proposé dans Disaster Report 4 nous rappelle à quel point notre société est fragile. Quoi qu’il en soit, cette trame qui nous est proposée reste intéressante aujourd’hui, tout comme elle l’était hier et comme elle le sera demain. Reste à voir comment chacun se comporterait dans une telle situation !
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