Nombreux ont été les jeux à vouloir copier Pokémon. Rien d’étonnant quand on sait à quel point la licence phare de Nintendo rapporte gros. Cependant, l’appât du gain n’est synonyme ni de qualité, ni de passion. Fort heureusement, l’argent ne semble pas être la préoccupation première de SATTO, unique créateur de Disc Creatures. D’après ses dires, l’objectif était de réaliser un jeu ayant sa propre identité tout en respectant l’ADN de Pokémon. Pari réussi ?
Conditions de test : Test réalisé sur PC sur une partie d’une grosse dizaine d’heures. Disc Creatures peut tourner sur n’importe quelle machine au vu de son moteur graphique, et seul l’anglais et le japonais sont disponibles au niveau des textes.
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ToggleEntre hommage et plagiat il n’y a qu’un pas
C’est très bien d’avoir de belles intentions, mais réussir à les appliquer n’est pas chose aisée. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on s’attaque à un mastodonte comme Pokémon. Le réel défi lorsqu’on veut rendre un hommage, c’est finalement de ne pas franchir la limite qui mène à une pâle copie sans saveur.
Et il faut être honnête, les premiers pas au sein de Disc Creatures, s’ils ne sont pas mauvais, ont tendance à nous faire penser qu’on est ici face à un plagiat éhonté de Pokémon. Copie du Pokédex, copie du système de rival, copie du système de créatures à collectionner, copie des Centres Pokémon etc., tout rappelle Pokémon. Un peu trop à vrai dire. A tel point qu’on finit par se demander pourquoi on ne va pas jouer à Pokémon.
Et pourtant, si l’on se donne la peine de creuser un peu, on se rend compte que ce Disc Creatures a peut-être autre chose à proposer, ou au moins qu’il essaie. En effet, si toutes les bases du titre sont plus qu’inspirées de la saga de Game Freak, force est de constater que plus on avance, plus la réelle identité de Disc Creatures se dévoile. Cela se voit notamment dans la structure choisie.
Passé la première heure, on se rend compte qu’on ne va finalement pas parcourir le monde de la même façon que dans Pokémon. Ici, la carte du jeu s’articule autour d’une ville principale et s’ouvre au fur et à mesure qu’on termine les épisodes qui ne sont autres que des arcs narratifs dédiés chacun à une nouvelle mission à accomplir. Car oui, il n’est pas question ici de devenir le meilleur dress… ranger et de venir à bout de la Ligue, mais simplement d’accomplir son rôle de DiscR (Disc Ranger) en aidant les gens dans leur quotidien tout en découvrant de nouvelles espèces qu’on s’empressera de collectionner.
Ainsi, grâce à sa structure, Disc Creatures réussit à éviter de plagier son idole, même si il n’est pas loin de franchir la ligne de temps à autres. Il y a néanmoins un petit bémol quant à ce choix : les voyages deviennent de plus en plus longs et pendant une bonne partie du jeu, on devra refaire certains trajets plusieurs fois sans possibilité de déplacement rapide.
Disc Creatures : quand Dragon Quest rencontre Pokémon…
En termes de gameplay, le jeu est une sorte d’hybride entre Pokémon et Dragon Quest. Les combats se déroulent au tour par tour, en 3v3 au maximum. Au début de notre tour, on planifie les actions de nos 3 créatures, puis celles-ci agissent consécutivement. Petite subtilité : en plus de la jauge de PV, nos bestioles ont une jauge de capacité.
Celle-ci est consommée pour chaque attaque lancée et se videra plus ou moins selon la compétence choisie. Lorsque cette jauge n’est plus assez remplie, il va falloir réaliser une e-Charge. La créature qui entre en état d’e-Charge ne peut rien faire d’autre pour le tour en cours. Non seulement on perd une opportunité d’attaque, mais en plus, chaque coup reçu pendant la recharge sera obligatoirement un coup critique pouvant se révéler mortel. Fort heureusement, cela s’applique également aux ennemis, et il sera même parfois nécessaire de tirer parti de cette mécanique afin de conclure les affrontements promptement.
Lors des combats, il faudra tout faire pour garder nos adorables bouillies de pixels en vie, car, contrairement à Pokémon, vous n’en avez pas d’autres sur vous pour les remplacer une fois K.O. On notera que le développeur a eu la bonne idée d’éviter le syndrome d’aller-retour au Centre Pokémon en plaçant quelques machines de soin par-ci par-là, ce qui compense la petite taille de l’équipe.
Autre similitude avec les Dragon Quest récents : le fait que les ennemis soient présents directement sur le terrain de jeu. Exit les rencontres aléatoires donc, ce qui évite une certaine frustration. Attention tout de même à ne pas trop sauter les affrontements au risque de vous retrouver en sous-level face à certains pics de difficulté.
… et Digimon
Concernant son aspect collection de petits monstres, le titre de SATTO va piocher vers une nouvelle source d’inspiration : Digimon. Ici, l’obtention de nouvelles créatures se fait en digitalisant les données de monstres acquises en les combattant. Ainsi, vous avez un certain pourcentage de chance, à la fin des combats, de looter les données des monstres vaincus afin de littéralement les copier sur un PC pour les ajouter à votre équipe. Attention toutefois, même si il ne s’agit que de sortes de clones, nos chères petites bêtes ressentent des émotions, comme le scénario du jeu vous le rappellera à maintes reprises.
Toutes les créatures ne peuvent pas être obtenues de cette façon, certaines nécessiteront par exemple de fusionner plusieurs données de monstres différents afin d’en créer un tout nouveau. Pour se faire, vous devrez trouver les bonnes recettes de fusion au préalable. Avec 200 créatures au total, les collectionneurs en herbe pourront s’en donner à cœur joie.
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