Nippon Ichi a voulu célébrer les 15 ans de la série avec ce Disgaea 1 Complete. Il s’agit d’un portage de Disgaea PC mais heureusement avec des efforts sur la partie graphique cette fois-ci. Cette version de 2016 se contentait simplement d’étirer en 1080p Afternoon of Darkness, l’équivalent PSP. Il n’y a plus qu’à ajouter Disgaea DS pour terminer la liste des ressorties de Disgaea: Hour of Darkness. Le premier épisode débarque désormais sur PlayStation 4 et Switch dans ce qui se veut être un best-of des ajouts de chaque adaptation. C’est donc le jeu d’origine avec les ajouts de contenu de la PSP, une traduction française comme sur DS et en HD+dual audio comme sur PC. La question est désormais de savoir si tout cela justifie de se (re)plonger dans les premières aventures de Laharl, Etna et des Prinnies.
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ToggleC’est l’enfer, mec !
Laharl, le démon Prince du Sous-Monde a bien envie d’une petite sieste de 10 jours dans son cercueil. Il doit avoir le sommeil très lourd puisque sa vassale Etna ne parvient à le réveiller que des années plus tard. Il apprend ainsi que son père le Roi Krichevskoy est mort ce qui a plongé cet équivalent des enfers dans le chaos. Nombreux sont les démons qui veulent récupérer le trône. Laharl va donc devoir se constituer une armée pour affronter ses rivaux mais aussi les anges qui se mêlent un peu trop de ce qui ne les regarde pas. Dit comme ça cela peut faire redouter un côté émo/dark très premier degré (qui a dit Darksiders ?). Heureusement, ceci n’est qu’un prétexte pour aller le plus loin possible dans l’absurde.
L’humour est en effet, l’un des gros points forts de la série. Il parvient rapidement et étrangement à faire oublier que nos personnages ont l’apparence d’enfants de 10 ans avec trop peu de tissu sur eux. Ils en deviennent mignons avec leurs caprices et même attachants au final. Attachant, c’est aussi le mot qui convient aux Prinnies, ces pingouins qui finissent chaque phrase par « mec ! » (« dood ! » en anglais). Là aussi, on oublierait presque que ces pauvres victimes sont des âmes de criminels humains justement condamnés à être tourmentés. C’est fou ce qu’une équipe peut arriver à faire en travaillant bien le character design et les dialogues. Encore plus avec l’Etna Mode de retour dans ce Disgaea 1 Complete pour vivre l’aventure comme si Laharl ne s’était pas réveillé.
It’s about that grind
Il faut bien rendre ce monde sympathique pour ne pas faire fuir tout le monde devant ce gameplay. De loin, on se dit qu’un Tactical-RPG aussi coloré avec des enfants comme héros doit être assez simple. C’est justement un piège, la force de Disgaea c’est que les sous-systèmes ont des sous-systèmes. On se déplace bien sur une grille mais elle n’est absolument pas plate. Il faut donc prendre en compte les différences de hauteur avant d’agir. Certaines parties de la carte sont même séparées par du vide ou trop hautes. Il faut alors se servir de la fonction soulever-lancer. Chaque personnage humanoïde peut se saisir de ses alliés, ses ennemis ou d’objets pour les lancer plus loin. Concept assez simple avant qu’on y ajoute le fait de pouvoir empiler ses personnages pour les faire voyager plus rapidement, ou que lancer un ennemi sur un autre les fait fusionner.
Pas de miracle : dans un Disgaea, la clé c’est le farm. Il faut farmer l’xp de son équipe pour que chacun atteigne le niveau 9999. Il faut farmer pour améliorer leur compatibilité avec les différentes armes. Chaque compétence spéciale s’améliore en fonction du nombre d’utilisation. Bref, on ne termine pas un Disgaea quand on a vu une de ses fins, on le termine après des centaines d’heures de jeu. En plus de la quête principale, il est possible d’entrer dans les items pour faire une suite de combats aléatoires et améliorer leurs statistiques. Il est également possible de se rendre devant l’Assemblée Infernale pour faire voter des mesures qui auront un impact sur les parties. Et si cela ne tourne pas en votre faveur, autant fermement expliquer aux députés pourquoi ils doivent changer d’avis. C’est aussi l’endroit où l’on peut créer des personnages parmi une quarantaine de classes disponibles.
Géoeffectivement, c’est compliqué
Le contenu de Disgaea 1 Complete ne manque donc pas mais cela ne fait toujours pas très envie présenté comme cela. C’est normal, il reste une importante partie du gameplay à évoquer : les Géoeffets. Les cases peuvent avoir une couleur spéciale. La carte contient des Géoblocs, des pierres qui activent des effets tels que l’augmentation de l’attaque, l’invincibilité ou la multiplication de l’xp. Placer un Géobloc sur une case colorée permet d’activer l’effet sur toutes les autres cases de cette couleur. Et briser cette pierre permet de changer la teinte des cases liées. Cela apporte un côté puzzle à Disgaea puisqu’il faut bien gérer ces effets mais aussi faire le combo le plus long possible de changements de couleurs pour améliorer les récompenses finales. Chaque action remplit plus ou moins une jauge qui a 10 niveaux.
Mieux vous jouez, plus la jauge se remplit facilement pour débloquer de meilleures récompenses à la fin. Il faut donc non seulement remporter les combats, bien utiliser les Géoeffets et tout faire en sorte pour être classe. Disgaea est un jeu de farm, mais ce n’est pas du farm idiot. Se contenter de jouer en boucle ne sert strictement à rien, il faut toujours être à la recherche de l’optimisation. On pourrait expliquer également le système de combo, de mentor, celui de rang, de résurrection ou encore expliquer un peu mieux les Sous-Mondes des objets. Mais ce serait beaucoup trop long à faire et vous avez désormais une idée globale du gameplay : un millefeuille de règles à étudier pour parvenir à les utiliser à votre profit.
Retournez à la case départ
L’idée d’un retour aux bases est d’ailleurs une excellente idée pour servir de point d’entrée à la série. Si les histoires de chaque épisode sont plutôt indépendantes, démarrer par l’épisode le plus simple au niveau des systèmes permettra de mieux comprendre le gameplay des suites. Cependant, la complexification de la série a aussi eu le bon goût d’apporter plus de confort et de variété. Ceux qui ont essayé d’autres épisodes risquent donc de trouver Disgaea 1 Complete un peu sec. Chose que l’on pourrait reprocher à chaque portage des origines d’une saga. Au niveau technique, rien à redire, surtout après le mauvais Disgaea PC.
Au niveau graphique, le style reste sympathique mais on reste dans le cliché de la série bloquée à l’ère PS2. L’équipe a profité des assets de Disgaea 5 et de ses DLC pour abandonner les sprites. La version Switch s’en sort donc très bien en mode portable ou docké. Elle est d’autant plus à prioriser si le choix est possible vu le farm à prévoir. Autant pouvoir faire ça tranquillement en suivant quelque chose à côté. Comme d’habitude, les musiques sont excellentes mais c’est peut-être le syndrome de Stockholm qui s’exprime à ce niveau-là. Pour finir, si vous avez déjà retourné une version du premier épisode avant, on ne pourra pas vous recommander Disgaea 1 Complete vu l’absence de nouveautés.
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