Avec près de 2 millions de dollars récoltés sur les 500 000 attendus, Larian fait partie de ses studios jouissant d’une très bonne réputation auprès des joueurs et pour cause, quand ces derniers demandent encore plus, Larian répond « oui mais en mieux ». Autant prévenir tout de suite que ce test sera une avalanche d’éloges. Les quelques défauts qui n’ont pas été balayés par l’accès anticipé et les nombreuses mises à jour post-sortie risquent d’être très anecdotiques.
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ToggleLe plaisir de ne pas savoir où aller
Avec un RPG de ce calibre, on pourrait se dire qu’il est difficilement accessible, si cela est un peu vrai concernant le gameplay, il est plus surprenant de constater que même ceux n’ayant pas joué au premier épisode peuvent aisément profiter de ce Divinity Original Sin 2. Bien évidemment, histoire de ne pas manquer quelques références, il est conseillé d’avoir fait le premier du nom mais ce n’est en rien handicapant pour s’immerger dans le lore. Toujours aussi prenant, vous serez encore une fois amené à incarner des utilisateurs de la Source, un pouvoir aussi puissant que dangereux puisqu’il serait responsable de l’apparition de dangereuses créatures du néant. Même s’il est possible de créer son propre avatar avec tout un tas de paramètres, il est vivement conseillé de choisir parmi l’un des personnages de scénario ne serait-ce que pour profiter du riche background de chacun. En plus de votre personnage principal, vous êtes rapidement amené à constituer une équipe pouvant accueillir jusqu’à 4 membres. Malheureusement, cela veut dire que vous devez en délaisser certains pour en garder d’autres. Suivant la composition de votre groupe, vous n’aurez donc pas les mêmes possibilités.
Une elfe cannibale pouvant voir le passé des cadavres qu’elle mange, un Prince Lézard écarlate avec un ego surdimensionné ou encore un mort-vivant ultra sarcastique sont quelques exemples du genre d’individus que vous pouvez côtoyer. Votre groupe n’est pas vraiment une bande de joyeux scouts puisque cette coopération n’a lieu que pour servir les intérêts de chacun sous couvert d’une compétition bien plus importante pour savoir qui sera la prochaine Divinité du royaume de Rivellon. Libre à vous de tisser des liens avec eux ou non. Plus globalement, la liberté est le maitre mot de ce RPG. Que ce soit par les nombreux choix de dialogues, de consciences et de progression, vous pouvez faire pratiquement tout ce que vous voulez. Quel bonheur de se balader librement dans ses immenses zones ouvertes, en cherchant la moindre chose pouvant donner accès à une quête. De même que les échanges avec les PNJ qui, contrairement à de nombreux RPG où ces derniers ne balancent que des platitudes, sont souvent des déclencheurs d’objectifs secondaires. Bref, il y a toujours quelque chose à faire, et il n’est pas rare de passer à côté de quelques quêtes même en cherchant à la loupe. Pour profiter pleinement de ce que nous offre le jeu, il faut tout simplement se perdre.
Le travail d’écriture est également à saluer (d’autant que les mises à jour au niveau de la traduction française ont amélioré la qualité des textes). Les personnages et surtout la narration sont de hautes volées. Les quêtes sont toutes intéressantes et même des PNJ ou animaux que l’on croise une seule fois peuvent être mémorables. A la manière d’un The Witcher, l’aspect annexe est tout aussi prédominant que l’aventure principale de par les nombreuses péripéties scénarisées qu’elles soient primordiales ou totalement fugaces. Autant dire que la rejouabilité est déjà de mise pour profiter à 100% de l’univers que ce soit au niveau des personnages principaux ou de la manière de résoudre un problème qui est rarement unique.
Un gameplay qui coule de Source
Au niveau du système de combat, on retrouve le tour par tour très stratégique où l’environnement qui nous entoure est un paramètre primordial si l’on ne veut pas se faire écraser par le challenge qu’offre le titre. La difficulté pourra d’ailleurs être un risque de dégoût pour certains néophytes n’étant pas habitués à la licence. L’IA ne sera pas tendre avec vous et certains affrontements sont d’ailleurs de véritables défis, on pense notamment à une phase en bateau où l’on doit gagner du temps pour que notre allié prépare un sort. En tout cas, par rapport au premier opus, les combats sont moins brouillons. La stratégie est le maître mot de ces joutes pouvant se dérouler n’importe où. Il est ainsi nécessaire de penser un minimum à la synergie de votre équipe. Un archer peut par exemple lancer une flèche d’eau sur un ennemi pour qu’ensuite votre mage puisse jeter un sort de foudre pour le choquer. Encore une fois, la topographie est importante, il faut donc bien réfléchir à chaque coup. Parfois il est plus efficace d’éparpiller ses troupes, et dans d’autres cas, il est plus sage de se regrouper. L’action peut sembler molle au premier abord mais on rentre très vite dans le bain.
Le gameplay est tellement plaisant que cet aspect seul peut suffire à vous faire recommencer le soft pour tester de nouvelles compositions d’équipe, essayer de nouvelles classes… D’autant qu’il faut au minimum apprendre à bien gérer les points offerts par la montée de niveau. (Même s’il est possible de redistribuer ces points plus tard dans le jeu grâce à un miroir). N’oublions pas non plus qu’il est possible de parcourir le jeu en coopération, ce qui peut donner lieu à de nombreuses situations cocasses (le tir ami étant bien évidemment de mise). Enfin, les rôlistes purs et durs pourront s’en donner à cœur joie avec un mode Game Master qui leur permettra de laisser exprimer leur imagination.
Divinity Original Sin 2 a également quelques défauts oui, mais ce seront surtout les fans les plus chevronnés qui donneront plus d’importance à ces facteurs qui ne dérangeront pas plus que ça le joueur lambda. Commençons par l’armure des combattants divisée en deux catégories : physique et magique. Ce choix des développeurs qui tranche radicalement avec le premier opus divisera ironiquement de surcroît les joueurs puisque généralement, un personnage se spécialisera dans une des deux défenses. Vient ensuite le système de craft qui est beaucoup trop en retrait, autant dire qu’il n’est pas du tout indispensable, voire inutile. On peut également chipoter au niveau de l’ergonomie avec des menus pas toujours très clairs. Prenons pour exemple la vente chez un marchand. On sélectionne naturellement le personnage ayant la meilleure affinité avec ce dernier pour profiter des réductions ou augmentations du prix de vente des objets, toutefois impossible de sélectionner les items de vos compagnons. Il faut donc sans cesse réorganiser son inventaire. On dirait que le RPG de Larian est tellement bon que l’on prête beaucoup plus attention aux petits défauts.
Tout simplement divin
Avec une durée de vie colossale, une rejouabilité presque obligatoire, le titre de Larian ne se fiche pas de nous. Il y a tellement de possibilités pour résoudre une quête, tellement de potentiel dans le gameplay que l’on est loin d’être satisfait avec une seule partie. Il a vraiment tous les atouts pour plaire. Graphiquement, nous ne sommes pas non plus déçu, c’est beau, coloré et les environnements sont à couper le souffle. En combat, les différents effets sont impeccables. Il n ‘y a clairement rien à lui reprocher dans son aspect visuel. On apprécie aussi le fait qu’absolument tous les textes et dialogues soient doublés, en anglais pour être précis. Pour rythmer le tout, nous avons une bande son d’une grande qualité. Quelques morceaux restent en mémoire comme « The Queens High Seas » ou encore « Rivellon ». Le compositeur n’est pas le même que pour le premier Divinity mais le résultat est largement à la hauteur de nos attentes. L’accumulation du soin apporté à tous les aspects place véritablement Divinity Original Sin 2 en haut du panier.
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