Nouvel entrant dans l’arène du versus fighting, DNF Duel est co-développé par Arc System Works et 8ing (Eighting Co.), des studios connus pour leur travail sur Marvel vs Capcom 3 ainsi que sur la franchise Bloody Roar, qui a par ailleurs fait l’objet d’une chronique sur le site. Deux noms qui ont une expérience significative dans le jeu de combat et qui, sur le papier, ont de quoi permettre au soft de se trouver une place. Il fallait au moins ça pour soutenir une nouvelle licence qui s’invite dans un genre encore difficilement accessible.
Notamment sur la 2D où la concurrence est rude. Néanmoins, DNF Duel ne vient pas de nulle part, puisqu’il s’agit à l’origine d’un MMO très populaire en Asie, Dungeon Fighter Online, sorti en 2015. De quoi rameuter des joueurs et joueuses déjà familiers avec l’univers du jeu. En outre, il s’agit ici avant tout d’un AA, de fait il n’y a pour le moment aucune traduction française, seulement de l’anglais. Le vrai enjeu pour une licence de ce genre, c’est d’être capable de tenir sur la durée en se construisant une communauté fidèle et active, et aussi en ayant une place lors des tournois. Et au vu des succès que sont Dragon Ball FighterZ et Guilty Gear Strive, les deux derniers venus d’ASW, il y a de quoi être confiant pour ce DNF.
Condition de tes : Test effectué sur PS4. Nous avons fait un bon tour du contenu solo proposé et pris le temps de faire des combats en ligne, le tout sur une bonne douzaine d’heures de jeu.
Sommaire
ToggleFury road
On ne va pas se mentir, sur les dernières années rares sont les jeux de combat qui n’ont pas été de qualité. Il y a un savoir faire évident maintenant, sans compter le fait que l’on retrouve souvent les mêmes studios à la confection. Otons tout suspense, oui DNF Duel est lui aussi de qualité, c’est indéniable. Cela commence dès les premiers aperçus visuels, puisque le jeu profite de la maîtrise d’Arc System Works. Coloré comme il faut, soigné sur ses décors d’arènes, le titre brille également sur la qualité de ses animations parfaitement calibrées. Si nous ne sommes pas devant le sens du détail et la claque esthétique d’un Guilty Gear Strive, force est de constater qu’il y a de sacrés arguments.
D’ailleurs, tapons tout de suite, à titre personnel le chara design est pour nous assez mitigé. Il en va de même pour les arènes. Si tout est très beaux, nous trouvons que les stages proposés manquent finalement d’une vraie identité, d’un impact fort sur la rétine. Vis-à-vis du character design, sans parler de goûts et couleurs, même si c’est au fond sans doute un peu le cas, des personnages peinent à vraiment sortir du lot esthétiquement. Peut-être un peu trop lambda d’apparence. Heureusement, certains sont vraiment réussis. Constat que l’on peut retrouver sur la mise en scène en général.
Que ce soit sur les poses d’introduction et de victoire, ou lors de la réalisation d’une attaque ultime, la mise en scène ne parvient pas à transcender visuellement le tout. Cela enlève un quelque chose à DNF. Une certaine créativité pourrait-on dire. Après, ça n’enlève en rien que c’est une réussite graphique et technique. En combat, si la lisibilité peut se perdre, nous y reviendrons, dans l’ensemble les effets pyrotechniques, etc, sont soignés. DNF Duel c’est de l’anime fighter en 2,5D qui donne tout sur le dynamisme. C’est pourquoi, l’importance de la lisibilité est cruciale. Or, ce n’est malheureusement pas toujours le cas en combat.
Incassable
Pour autant, il n’y a rien de vraiment dommageable, ce n’est que l’affaire de brefs instants, mais cela nous a un peu gêné sur les hitbox et la lecture des mouvements, surtout quand les effets visuels pullulent. Parce que oui, avec son roster de 16 combattants, le soft ne lésine pas sur les personnages armés de projectiles diverses et variés, ou les gros effets de styles sur les coups. En fonction des combats, cela peut vite devenir infernal, notamment avec la forte présence de combattants aux coups à longues distances et le bourrage récurrent. Autant le dire, s’il y a des persos axés combat rapproché, la majorité du casting est parfait pour du zonage. Pourtant, DNF Duel arrive bien à varier les plaisirs.
Les styles de jeu et les mouvements sont généralement diversifiés, malgré un petit manque de créativité sur quelques personnages, l’équilibrage tient lui aussi la route. C’est en partie dû au fait que les combattants semblent relativement forts de base. C’est difficile d’expliquer ce ressenti, mais ca rend les affrontements assez fous. Parce que le jeu se veut très accessible et généreux sur les possibilités de combos. Il ne faudra que quelques secondes pour être capable de sortir des folies. Mais revenons sur les bases du gameplay de la licence qui apporte ses mécaniques personnelles. Nous jouons ici avec 4 boutons : coup faible, moyen, compétence et magie. Pour la défense, la garde est bien avec arrière, mais aussi avec une gâchette.
De même que le jeu mélange coups techniques, à base d’arcs de cercle, et coups simples d’exécution pour pallier à ces manipulations. C’est assez déroutant d’avoir les deux en jeu, à la différence de Street Fighter 6 qui proposera deux modes distincts. Petite subtilité de la licence, la barre de MP liée à la magie. Vous l’aurez deviné, dans DNF Duel vous pouvez utiliser des attaques spéciales qui consomment de la barre d’MP afin d’infliger des dégâts et des combos dévastateurs. De plus, cette barre sera aussi là pour vous sortir de situations tendues, précisément quand vous vous faites violenter sans interruption. De surcroît, il est possible de convertir des points de vie en MP.
Raging fire
La jauge d’MP se remplit automatiquement, ou en attaquant, ceci étant elle se remplira plus vite si vous exécuté les manipulations en arc de cercle au lieu des facilités en deux touches. L’idée étant de récompenser les qualités techniques des joueurs et joueuses. C’est aussi des choix qui vont favoriser l’agressivité en combat, et c’est peu dire. Par sa prise en main simple et immédiate, et sa vitesse de jeu, les affrontements deviennent vites intenses et vifs. On est loin de la subtilité de la concurrence, ici le bourrage de touches fait partie du délire. Ce qui a le mérite de rendre l’expérience vachement fun et plutôt addictive. Attention aussi à la garde qui dépend d’une jauge de guard break à la Guilty.
Il y a plusieurs mécaniques intéressantes dans DNF, difficile de ne pas enchaîner les affrontements une fois lancé. Un parti pris qui peut rebuter, mais qui a du sens. Nous avons rarement eu un anime fighter aussi dynamique, en 1 vs 1 du moins. Puis, cela n’enlève pas la profondeur de jeu, car il semble il y en avoir suffisamment. En témoigne la présence d’effets de statuts ou encore des talents spéciaux, unique à un combattant, qui offrent toutes sortes d’atouts. Si on espère des DLCs pour apporter du sang neuf au roster, les 16 personnages ont suffisamment d’intérêts et de personnalité pour que chacun y trouve son préféré. En parlant de personnalité, il est marrant de voir qu’aucun combattant n’a de nom dans DNF Duel, tous sont nommés par leur fonction.
Cela donne rapidement le style du personnage, et ça permet de garder une parenté avec le MMO d’origine. Surtout que dans leur gameplay ils trouvent leur identité propre, sans oublier le mode histoire qui permet d’en apprendre plus sur l’univers et leur caractère. Si le scénario n’a rien d’incroyable ni de palpitant à proposer, on a vu mieux mais aussi moins bon, les qualités de doublages donnent de l’ampleur et de la personnalité à l’ensemble. Une très bonne initiative. Le mode histoire est donc des plus sommaires, néanmoins il invite à parcourir le scénario du roster entier, pour une durée moyenne d’une demi-heure chacun, de quoi vous retenir pas mal d’heures.
Bullet for hire
Dommage que l’histoire racontée implose en vol une fois que l’on atteint le boss final. Au-delà de son character design qui ne nous a pas du tout convaincus et de son absence de charisme pour un boss de fin, le climax ne prend pas du tout. De plus, jeu de combat oblige, il faut se farcir un affrontement où les règles du jeu sont bafouées par le boss obstiné à nous dégouter. Au moins il y a un peu de contenu. Et ce n’est pas tout, parce que DNF Duel propose aussi un mode survie plutôt intéressant. Ce dernier se divise en trois voies, représentant une difficulté, et dans chacune d’elle il faut éliminer un nombre défini d’ennemi, à la suite et sans mourir.
La petite particularité, c’est que des mécaniques RPG, minimes certes, sont incluses. En effet, entre deux combats il est possible d’utiliser les points gagnés afin d’augmenter des statistiques d’attaques, de défenses ou même regagner sa santé pour se faciliter la vie. Votre personnage devient ainsi de plus en plus puissant au fil de l’ascension. Il est également permis de sauvegarder en cours de route pour reprendre sa partie ultérieurement. Ajoutez un mode Arcade et le mode entraînement plutôt complet, dans le pure style de ce que sait faire ASW, avec des tutos pour chaque personnage et des aides aux combos.
Pour ce qui est de donner envie de faire le tour du titre et du roster, DNF Duel le fait plutôt bien. Pour preuve, le mode collection permet de déverrouiller des goodies, musiques, images, voix de personnages, etc, moyennant de l’argent à gagner en jouant aux divers modes de jeu. Et quand vous êtes prêt, c’est le moment d’aller bourrer en ligne. Relativement basique aussi ici, du match classés et non classés évidemment, les options habituelles et surtout le rollback netcode sont inclus. Un des arguments de vente principal du soft, ce qui n’est pas déconnant quand on voit le dynamisme du titre. Que dire, si ce n’est que ca tient merveilleusement bien la route et ceux même contre des adversaires d’un autre continent. Enfin, l’ost fait le café, même si elle reste relativement en retrait sans véritablement marquer.
Cet article peut contenir des liens affiliés