Bethesda aime décidément tirer sur la corde au maximum avec DOOM 3. Après sa mouture BFG Edition sortie en 2012, c’est donc DOOM 3 : VR Edition qui pointe le bout de sa truffe. Alors que le soft souffle sa 17e bougie depuis sa sortie en 2004, force est de constater que cette production VR est peut-être la version de trop.
Conditions de test : Nous avons joué et terminé DOOM 3 : VR Edition en 15 heures de jeu, en incluant évidemment les deux extensions. Le titre a été testé majoritairement avec le PSVR Aim Controller sur PlayStation VR via la PS5.
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ToggleQuand la VR sublime une ambiance horrifique
Avant de partir sur l’aspect immersif en VR de DOOM 3 : VR Edition, il est quand même bon de rappeler l’intrigue du titre pour celles et ceux qui l’auraient oubliée. La production d’id Software prend place en 2145, où l’UAC s’est implanté sur Mars via un immense centre de recherche.
Vous y incarnez un caporal space marine banal venant d’arriver sur cette fameuse base martienne. A partir de là, et après une intro où vous devez rechercher un scientifique disparu, un événement paranormal se déclenche transformant tout le monde en zombies, et dont des créatures venues des enfers s’emparent de la base martienne.
DOOM 3 oblige, on ne peut pas vraiment dire que la narration vole très haut non plus et avec une fin pas du tout surprenante. Idem pour le grand méchant du jeu, qui se voit à des kilomètres. De toute manière, il est évident que l’on ne joue pas à DOOM 3 pour son intrigue, qui est à l’heure d’aujourd’hui plate, et dont les cinématiques restent en 2D. En effet, ces dernières ne disposent même pas d’une incrustation VR, ce qui est une honte pour une telle licence portée en réalité virtuelle.
Outre ces deux aspects peu clinquants, la grande force de DOOM 3 : VR Edition réside dans son immersion globale en VR. Si l’on excepte encore ces satanées cinématiques en 2D évoquées plus haut et nous sortant de l’immersion, le bébé d’id Software aura au moins la décence de nous plonger avec brio dans une atmosphère horrifique efficace en réalité virtuelle. La tension et l’oppression sont palpables, et les jumpscares comme les ennemis cachés dans quelques recoins arrivent parfois à nous hérisser le poil sans soucis. C’est donc réussi, pour le moment.
DOOM 3 est-il vraiment adapté à la VR ?
C’est effectivement l’une des questions que l’on peut se poser concernant DOOM 3, qui a maintenant plus de 17 ans dans les jambes. Etonnamment, il faut bien avouer dans un premier temps que le gameplay, jouable au PSVR Aim Controller, se manie plutôt bien. L’immersion est totale, et le Aim Controller présente l’avantage de nous faire ressentir de bonnes sensations dans les gunfights, nerveux et fluides. Toutefois, on ne conseillera pas d’y jouer à la Dualshock 4, car les sensations seront bien moins fun par rapport à ce qu’apporte le Aim Controller.
Pour autant, hormis ces affrontements provoquant un plaisir de jeu instantané, on ne peut pas affirmer que DOOM 3: VR Edition soit réellement adapté à la VR. Que ce soit pour tourner la caméra, utiliser les divers ordinateurs pour déverrouiller des mécanismes ou bien encore se déplacer de manière plus fluide, le soft est bien plus pratique sur clavier/souris voire sur une manette. Qui plus est, il y a aussi ces sauvegardes automatiquement incessantes qui s’affiche sur l’écran de notre PSVR, bousillant un peu plus l’immersion pourtant intéressante en VR.
Bien évidemment, il n’y a pas que ces problèmes à soulever. Le titre est aussi âgé et par conséquent, il présente le désavantage d’être archaïque dans sa construction. Le jeu est aujourd’hui jonché d’allers-retours incessants et peu utiles entre les objectifs, des scripts vieillots avec l’emplacement prédéfini de l’apparition des ennemis, ou bien encore des décors qui varient assez peu, excepté à la rigueur sur les extensions Resurrection of Evil ou The Lost Mission. C’est la même chose pour l’IA des ennemis, assez stupide comme pour les boss, inintéressants au possible.
Au rayon des autres défauts, il y a aussi l’interface. Si cette dernière est très immersive avec l’affichage de notre santé sur notre bras gauche voire les munitions affichées directement sur nos pétoires, la sélection des armes n’en reste pas moins fastidieuse. Il faut en effet appuyer sur une touche pour faire défiler les armes une à une, rendant les combats parfois problématiques quand on doit switcher rapidement d’armes. On aurait aimé ainsi une roue de sélection des armes comme ce fut le cas sur DOOM VFR, qui avait au moins cet avantage-là.
En somme, il y a pas mal d’approximations que ce soit aussi dans la localisation des dégâts sur les ennemis comme le calibrage sur le PSVR, limité. Cela dit, nous sommes habitués à ce souci, assez récurrent des jeux portés sur le casque de Sony. On note également le changement d’animation pas forcément pratique lorsque vous devez activer un mécanisme ou retrouver de la santé via quelques stations de santé disséminées dans les niveaux. Le tout devient un peu confus, et ce système-ci aurait dû être plus manuel et indépendant comme sur la mouture Oculus Quest du jeu.
Un autre point qui ruine l’expérience de jeu, la lampe-torche. Totalement indépendante de vos pétoires dans la première version du soft, cette dernière est incluse directement sur vos armes, comme sur la BFG Edition. Cela aura le don d’atténuer un peu le côté horrifique de DOOM 3, qui est on le rappelle l’une de ses forces principales.
C’est fort regrettable mais néanmoins, le jeu offre une durée de vie des plus conséquentes en comptant le jeu de base et ses deux extensions, portant le soft à environ un peu plus de 15h de jeu. Cela reste fort raisonnable vu le prix proposé – 19,99 € -. Par contre, si vous avez déjà fait les précédentes versions, vous n’aurez que peu d’intérêt de revenir sur le soft, à moins d’être un féru de la VR.
Ce n’est pas forcément dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes
Afin de continuer un peu plus dans l’aspect vétuste de DOOM 3 : VR Edition, nous avons également l’aspect graphique du soft qui a pris un sacré coup de vieux. Même si id Software a tenté de remettre au goût du jour certaines textures, effets de lumières voire la modélisation des armes ou des personnages, le jeu a bien 17 ans. L’id tech 4 employé pour DOOM 3 est sévèrement daté avec des textures pauvres et toutes pixelisées, et des modèles 3D qui font peine à voir… En clair, pas de miracle pour le soft même sur PlayStation VR mais ça, on s’y attendait.
Curieusement, le sound design et l’ambiance sonore restent de qualité. Si on sent une fois encore que le doublage en français est clairement à la ramasse et doté d’un mixage pas forcément reluisant, l’atmosphère sonore du soft sonne toujours juste. Il y aura au moins ce point positif à se mettre sous la dent même si fatalement, DOOM 3 : VR Edition est loin d’égaler un DOOM ou DOOM Eternal au niveau des musiques.
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