DOOM Eternal est passé entre les gouttes du confinement, et est donc enfin disponible depuis le 20 mars dernier sur PC, PS4, Xbox One et Stadia, en attendant sa version Switch qui sortira plus tard. Toujours développé par les p’tits gars d’id Software qui avaient déjà réalisé le ô combien excellent reboot DOOM, on attendait logiquement que ce DOOM Eternal soit largement au-dessus de son prédécesseur. Finalement, on pourra dire sans trop de soucis que le DOOM Slayer est dans une forme olympique, et prêt à casser du démon comme jamais, et avec brutalité s’il vous plaît !
Conditions de test : Nous avons terminé DOOM Eternal en 15h heures de jeu en difficulté Fais-moi mal, soit le mode normal du jeu. Il nous a été également possible de faire quelques parties sur le mode multi Battlemode. Le titre a été testé sur PC avec 16 GO de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz. Voici également un test de la version Switch.
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ToggleL’enfer sur Terre
C’est après une petite musique bien entraînante du menu du jeu que le titre nous plonge dans l’ambiance apocalyptique de DOOM Eternal dans une première cinématique pour nous poser sa narration du mode campagne. Si ce n’est pas non plus la chose première que l’on regarde dans la licence d’id Software car elle importe peu, force est de constater qu’elle reste curieusement intéressante. Le soft se déroule deux ans après les événements de DOOM, où la Terre est désormais envahie par une tripotée de démons qui menacent d’éteindre l’humanité définitivement.
Bien évidemment, nous incarnerons comme toujours ce bon vieux DOOM Slayer – ou DOOM Guy pour les intimes -, qui va devoir mettre fin à cette conquête des démons. Dit comme ça, la trame est hyper basique, mais le titre se trouve une profondeur pas déplaisante sur tout le lore de DOOM. Des origines du DOOM Slayer, en passant par les motivations des méchants de l’histoire voire le background orienté biblique de DOOM Eternal, tout est maîtrisé par id Software afin de rendre l’ensemble diablement accrocheur et captivant du début à la fin.
Alors forcément, ce ne sera pas quelque chose de très innovant non plus on en convient. Ceci dit l’effort est à saluer, et la plupart des cinématiques qui nous sont données de voir rythment parfaitement le jeu. Qui plus est, on sera toujours autant fasciné par la prestance du DOOM Slayer qui fait peur à tout le monde sans pour autant lâcher une seule phrase.
Et justement, c’est ce qui fait le charme de ce protagoniste iconique de la licence d’id Software. D’ailleurs, attendez-vous concrètement à une fin qui reste convaincante dans l’absolu, et on attend pour le coup l’arrivée des deux autres DLC du mode campagne, afin de voir exactement de quoi il en retourne. En tout cas, id Software sait clairement ce qu’il fait, et il le fait vraiment très bien.
Des nouveautés et améliorations qui font un bien fou au gameplay
S’il y a évidemment un point qu’id Software n’a pas négligé, c’est le gameplay de DOOM Eternal. Le Fast-FPS s’est doté de quelques améliorations et nouveautés, qui donnent un sévère coup de fouet au gameplay. D’ores et déjà, il faut noter la présence d’un dash utilisable deux fois d’affilé avant que celui-ci ne se recharge de nouveau. Déjà, rien qu’avec ça, le titre offre un peu plus de dynamisme, de nervosité, et surtout de possibilités d’esquives beaucoup plus importantes que dans le premier opus.
En sus, nous avons aussi tout un arsenal d’armes qui a été retravaillé. Si les pétoires sont à peu de choses près les mêmes que dans le précédent volet, ces derniers ont subi un lifting conséquent, avec notamment de nouveaux tirs secondaires pour le moins variés. Vous pourrez choisir un des deux tirs secondaires que l’on vous propose dans chaque pétoire – sous réserve de les avoir débloqués avant -, et cela vous donnera pour le coup des possibilités d’attaques très variées contre ces démons belliqueux.
La troisième nouveauté que l’on pourra souligner, c’est aussi l’apparition du lance-flammes sur notre épaule, mais pas que. En effet, ce petit joujou nous permet de balancer un jet de flamme sur nos bon vieux démons, comme de les vaporiser avec un lancer de grenades enflammées ou givrantes. De quoi s’en servir véritablement en dernier recours si vous êtes en rade de munitions, ce qui peut bien entendu vous sauver la vie d’un cheveu.
On notera aussi que la tronçonneuse sera de la partie et sera limitée cette fois-ci à trois barres d’essence. Les trois barres servant en général à dézinguer un gros démon d’un seul et unique coup. Et en les tronçonnant joyeusement, vous pourrez récupérer quelques munitions supplémentaires si jamais vous avez tout épuisé ces dernières dans l’arène par exemple. En somme, la planification de vos attaques est un point véritablement important dans DOOM Eternal, et c’est ce qui fait tout son sel.
Et vu que les nouveautés s’enchaînent, il y a aussi l’apparition d’un système de vie avec de nouvelles exécutions, soit les glory kills. Contrairement à son aîné, DOOM Eternal adoucit un peu la notion de mort définitive avec un système de vie. En les ramassant un peu partout dans les niveaux et en les accumulant, le jeu vous donne le droit de ressusciter si vous passez l’arme à gauche. Voilà une idée qui permet d’enrayer la frustration de mourir bêtement, et cela permet de se donner plusieurs chances de mieux terminer les gunfights plutôt que de devoir tout recommencer.
Concernant enfin les nouvelles exécutions y’a pas à dire, elles sont encore plus brutales, stylées, mais surtout encore plus fluides, cohérentes et naturelles que dans DOOM 2016. En sus, elles sont bien plus différentes que chez son prédécesseur, et vous rapportent évidemment un peu de vie si jamais vous êtes dans un état critique. Concrètement oui, DOOM Eternal s’améliore en tout point sur cette suite avec ses diverses mécaniques qui permettent au titre d’être un Fast-FPS d’une modernité sans faille.
Bouger jusqu’à l’épuisement dans un level-design démoniaque
Du côté de la progression en jeu, DOOM Eternal s’axe principalement sur deux séquences. En premier lieu, ce sera bien évidemment les gunfights. Et bon dieu que ces derniers sont plus frénétiques et épuisants que dans DOOM. Effectivement, le titre vous demandera d’être toujours en mouvement, de planifier avec soin vos attaques pour vous sortir de situations qui paraissent critiques mais aussi d’être furieusement attentifs. En clair, chacune de vos décisions comptent dans DOOM Eternal, comme le timing dans lequel vous allez poutrer vos démons et divers boss.
Tout est une question de calcul dans le titre d’id Software, au point que vous pousserez un gros soupir de soulagement une fois arrivé à la forteresse de destruction, faisant office de QG au DOOM Slayer. En gros, le soft vous fera vraiment ressentir des gunfights aussi ébouriffants que les anciens DOOM voire les Serious Sam, qui misaient également sur ce côté-là à son époque. D’ailleurs, on pourrait même aisément dire que ce DOOM Eternal est bien plus difficile que DOOM 2016, ce qui n’est pas plus mal et obligera les joueurs à persévérer pour progresser.
La seconde séquence de jeu qui est d’ailleurs plus présente que dans le premier DOOM, c’est cet aspect plateforme. Ici, vous pourrez cette fois-ci vous agripper à certains murs, sauter de mur en mur, utiliser des plateformes pour sauter plus haut, et j’en passe. Cela permet de donner un peu de variation dans la progression du soft, qui est finalement relativement équilibrée et agréable. Toutefois, on reprochera à ces phases de plateformes d’être parfois inutilement difficiles, même si celles-ci restent largement abordables et sympathiques une fois le coup de main pris.
Hormis cela, le level-design de DOOM Eternal reste un pur bonheur, avec quelques nuances. Le design des diverses arènes est plus vertical et ingénieux tout comme la plupart des séquences de plateformes, relativement maîtrisées. Tout est construit de manière pragmatique dans la plupart des niveaux, excepté de rare ratés où la construction peut quelquefois se révéler un peu confuse.
Rien de bien méchant car le reste du temps tout est bien ficelé, et on parcourra les diverses arènes encore plus ouvertes et verticales avec un plaisir non-dissimulé. On regrettera en revanche quelques passages dans la seconde moitié du jeu qui restent un peu monotones, et triant même un peu trop sur la longueur avec quelques objectifs assez redondants et peu intéressants.
Un côté upgrade touffu et complet
En dépit de ces quelques accrocs, DOOM Eternal fait les choses un peu différemment dans cette suite, avec la possibilité de se reposer un peu entre deux niveaux via la forteresse de destruction. C’est comme un système de QG qui vous donne la possibilité de vous balader librement dans ce dernier, voire d’utiliser les batteries sentinelles durement acquises pour y débloquer des modules pour vos armes, des pièces d’armure, voire des cristaux sentinelle pour améliorer entre autre votre santé, armure, ou munitions.
Très sincèrement, ce système de base est en définitive une sacré bonne idée, et permet notamment de souffler un peu avant d’entamer la prochaine mission. Pour le reste, l’interface d’amélioration a aussi subi un petit lifting pas véritablement déplaisant. En fait, on retrouvera instantanément tout ce qui est pièces d’armes pour améliorer les tirs secondaires, pièces d’armure pour bénéficier de compétences passives – le temps qui se ralentit quand vous êtes en état critique par exemple -, ou encore les runes qui vous donneront quelques bonus non négligeable sur vos grenades en l’occurrence.
Cet aspect amélioration est finalement plus que bien fichu, et donne une complémentarité au gameplay complètement bien ficelé. id Software a donc finalement bien bossé sur toutes ces mécaniques, afin de les rendre digestes mais surtout pour améliorer sans précédents les diverses pétoires de notre DOOM Slayer.
Concernant sa durée de vie, DOOM Eternal fait mieux que le premier volet. Comptez environ 15h de jeu pour venir à bout du titre en mode normal sur une première partie. Le jeu pourra rallonger sans problème sa durée de vie avec certains niveaux à finir en mode maître, ou bien en revisitant tous les niveaux pour récupérer tous les collectibles possibles et imaginables entre les codex, jouets, codes de triches, les modules, les batteries sentinelles, et j’en passe.
Le mode Battlemode, opposant deux joueurs démons à un joueurs incarnant le Slayer, pourra également vous occuper un moment. On a pu justement l’essayer, et force est de constater qu’il est amusant. Incarner les divers démons est un pur plaisir, mais on espère cependant que le contenu sera un peu plus touffu au fil du temps, car ce ne sera clairement pas un mode sur lequel vous allez rester très longtemps. Cela dit, le concept est cool et rafraîchissant.
Des graphismes et une bande sonore divins
Sur l’aspect graphique, le bébé d’id Software reste tout aussi joli que le volet antérieur. Sous le moteur graphique maison du studio qu’est l’id tech 7, DOOM Eternal dispose de textures de très bonne qualité avec les paramètres graphiques à fond. On est d’ailleurs tout aussi surpris de voir un jeu hyper fluide et sans la moindre saccade. Qui plus est, on affectionne tout particulièrement les divers démembrements sur les ennemis qui les rendent pour le coup moins puissants, et qui est de surcroît utile au gameplay – du moins au début lorsqu’il n’y a que très peu d’ennemis -.
Très franchement, DOOM Eternal est juste un délice visuel et même si nous sommes d’accord que ce n’est pas une claque pour autant, la plupart des panoramas et des décors variés sont juste saisissants. Tellement saisissants que l’on s’arrête parfois un petit moment pour apprécier les nombreux décors, dotés au passage d’effets de lumières pour le moins bien foutus. Pour terminer, il y aura de quoi être admiratif des animations des glory kills complètement gores, jouissifs, et surtout extrêmement bien chorégraphiés.
Niveau bande sonore, le titre flirte aussi avec le sans faute. Les doublages français sont bons, et les musiques composées par Mick Gordon qui nous avait époustouflé avec les compositions de DOOM 2016 et les récents Wolfenstein, visent justes. Cette bande-son heavy metal rythme la plupart des gunfights de manière totalement folle et sans aucun temps mort, ce qui rend justement les affrontements ultra stylés de bout en bout. Honnêtement rien à redire sur cette bande-son de DOOM Eternal, sublime du début à la fin et rendant le tout immersif.
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