Élu sans trop de mal comme un des jeux les plus attendus, les plus rêvés et la meilleure nouveauté de cet E3 2017, Arc System Works et Bandai Namco ont frappé un très grand coup en annonçant Dragon Ball FighterZ. Le jeu arrive en plus dans la meilleure période pour le jeu de combat qui depuis maintenant 2-3 ans renaît de ses cendres. A noter que ce nouvel épisode annonce le retour d’un jeu de combat 2D sur console de salon. En effet, depuis le début des années 2000, les jeux de combat sur console de salon étaient principalement en 3D, notamment avec la série des Budokai puis Budokai Tenkachi. Les jeux de combat 2D issus de l’univers étaient disponibles quant à eux sur console portable avec des titres tels que Supersonic Warriors ou plus récemment Extreme Butoden, deux titres qui ont d’ailleurs été développés par Arc System Works.
Cet épisode arrive d’ailleurs au moment parfait pour la série en elle-même. D’un côté, les fans suivent chaque semaine la nouvelle série Dragon Ball Super, tandis que du côté des différents jeux, les derniers jeux sortis en date sont les deux épisodes Xenoverse qui ont autant plu que divisé, et le jeu mobile Dokkan Battle qui est un grand succès. Il fallait donc marquer le coup de cette période assez fort pour la série en elle-même, et Bandai Namco a choisi son moment pour produire le jeu que l’on retrouve, manette en main, Dragon Ball FighterZ. Nous avons par ailleurs réalisé une preview du jeu lors de la phase de bêta ouverte, et on vous invite à la lire en complément du test à cette adresse.
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ToggleLa fidélité et le respect d’une franchise
Alors que Dragon Ball Super va bientôt se conclure (dans sa version animée), on peut se demander vers quoi tend la franchise Dragon Ball. Avec maintenant quatre séries animées et de nombreux films, l’univers créé par Toryama est devenu tellement dense que le respect de cette franchise devient un des plus gros challenges au fur et à mesure des différentes adaptations, quel que soit le média. Les derniers jeux, Xernoverse 1 et 2, avaient choisi de s’éloigner de toute inspiration narrative des différentes séries, pour proposer un ensemble qui reste cohérent dans l’univers.
Dragon Ball FighterZ lui prend le risque de s’inclure dans la timeline, celle de la fameuse série Dragon Ball Z. N’ayez cependant pas peur, le jeu ne reprend aucun élément scénaristique, et le réécrit. Au lieu de cela, le jeu met en place une histoire où vous incarnerez Son Goku qui se retrouvera à affronter des doubles maléfiques pouvant également rentrer dans le corps de nos héros. Si on pourra repasser pour certaines intrigues, on notera le soin effectué dans la production de ce mode. Tous les dialogues ont leurs voix, des animations et l’ensemble est plutôt bien rythmé, avec quand même pas mal de combats. Arc System Works a de ce côté-là vraiment appris de son expérience avec Guilty Gear et BlazBlue et il devient vraiment plaisant à suivre ce visual novel teinté de combats. Entre chaque scène, vous vous retrouverez sur une carte, où vous pourrez avancer dans l’histoire, effectuer des combats, pour arriver au boss, et ainsi passer au chapitre suivant. A noter que vous débloquerez au fil de l’aventure de nombreux personnages qui rejoindront vos rangs.
Mais s’il y a bien une chose que l’on repère en premier lieu, c’est clairement la patte graphique du titre. Reprenant le style graphique 2D cher aux fans de la licence, Arc System Works prouve ici tout son faire valoir avec ce qui est tout simplement un des plus beaux jeux de combat en 2D jamais sortis. Chaque animation de personnage est fait avec précision, et on ne parlera même pas des différents effets, du ki, de l’aura, du passage en super sayen ou encore ce moment jouissif où on lâche pour la première fois un Kamehaha ou un Genkidama. Une chose est sûre, il n’a jamais été aussi bon qu’aujourd’hui d’être fan de Dragon Ball ! ce Dragon Ball FighterZ est tout simplement sublime où que ce soit, en borne comme sur console.
Dragon Ball FighterZ est le jeu de combat le plus fidèle à la série depuis longtemps !
Passé la claque graphique, un des autres aspects dont Bandai devait faire attention est son roster de personnages. Difficile de devoir faire un choix qui plaira à tous, car chacun à son personnage préféré. Si on retrouve bien entendu les plus connus tels que Son Goku, Freezer ou encore Vegeta, il faut également choisir parmi les personnages un peu moins iconiques, mais qui ont leurs propres fans. Ainsi, on retrouvera avec bonheur Piccolo, Boo, Cell, ou encore C16, avec un total de 21 personnages disponibles à la sortie. Il faudra bien entendu compter sur des prochains DLC qui proposeront leur lot de personnages dont nous attendons encore l’annonce.
Un des points qui par contre a su attiser les foudres des joueurs concerne la partie son du jeu. Si le titre propose des voix japonaises excellentes, aucune nouvelle concernant un doublage français, malgré plusieurs essais de pétition. Pour le coup, on aurait adoré jouer avec la voix de Brigitte Lecordier en plein combat ! Concernant les musiques, le constat est encore différent. D’un coté, les musiques créées pour le jeu sont plutôt efficaces, et sont même plutôt bonnes, mais les fans du monde entier ont demandé à ce que l’on mette dans le titre les musiques et openings originaux de Dragon Ball Z. En même temps, toute personne aimant la série aime son générique, iconique et représentatif de son époque. Bandai a écouté les joueurs, mais n’a pas oublié qu’il aime l’argent, et a ainsi créé un DLC payant permettant d’avoir ces musiques-là. Plus rapide et économique de mettre un PC à côté et lancer de façon synchronisée le générique !
La formule Arc System proche de la perfection ?
Lorsque l’on parle de système de jeu et de combat, Arc System Works arrive très rapidement dans la liste des développeurs ayant une véritable identité propre. Célébrant ses vingt années d’existence, le studio est toujours parti en quête de trouver LA formule parfaite, celle qui allie accessibilité et complexité. Avec Dragon Ball FighterZ, le pari est quasiment rempli !
En effet, le jeu propose aujourd’hui un des systèmes de jeu les plus accessibles aujourd’hui. En plus des déplacements, les boutons sont utilisés ainsi : attaque faible, moyenne et forte, attaque spéciale. De plus, deux boutons sont réservés aux mécaniques de tag, tandis que les deux derniers servent comme modificateur, permettant d’effectuer certains coups. Le jeu se joue donc à la fois par une utilisation simple de bouton, ou de deux boutons de façon simultanée. Il vous faudra par exemple appuyer sur deux boutons pour pouvoir effectuer une technique de téléportation. La recharge de l’énergie Ki se fait également avec une double pression de bouton.
Mais bien entendu, on retrouve dans Dragon Ball FighterZ des coups spéciaux, effectués en combinant déplacement de stick et pression de boutons de façon simultanée. Un Kamehameha pourra sortir avec un quart de cercle additionné du bouton d’attaque spéciale par exemple. Le gameplay se veut ainsi quasiment intuitif, et toute personne ayant déjà joué à un jeu de combat un jour s’y retrouvera immédiatement, tandis que les nouveaux ne seront pas perdus, le jeu étant donc pour le coup très accessible.
Arc System Works réussit à rassembler les mordus du genre aux simple novices !
Une des complexités mise en place par le jeu est donc la mise en place du système de tag, qui vous demandera un véritable apprentissage sur le long terme des différents match up entre l’ensemble du cast du jeu. Les combinaisons étant nombreuses, à vous de former votre équipe parfaite, et de travailler les affrontements, dépendant ainsi des forces et faiblesses de chacun. Le système de tag en lui même est ainsi fait : avec une courte pression, un de vos personnages viendra effectuer une attaque en soutien, tandis que la pression longue fera directement échanger votre personnage avec celui choisi. Sachant qu’il vous sera possible ainsi d’enchaîner votre combo, de le relancer avec l’arrivée de votre nouveau partenaire.
C’est d’ailleurs cette notion de combos qui est une des composantes essentielles si vous souhaitez progresser dans Dragon Ball FighterZ. Il vous faudra passer de nombreuses heures dans le mode entraînement ou encore enchaînement de coups, qui vous permettra d’apprendre un certain nombre de combos. A vous par la suite d’apprendre à les enchaîner, de créer un lien entre ceux-ci. Le jeu vous permet d’ailleurs de pouvoir effectuer un reset, c’est-à-dire un moment où vous pouvez commencer à zéro un enchaînement, tout en comptant toujours le compteur de coups. C’est ce reset qui sera la véritable composante importante si vous souhaitez maîtriser le gameplay du titre.
On pourra cependant reprocher au titre un manque de variété en terme de type, d’archétype de personnage. Dans un jeu de combat pour permettre la variété d’un système de combat, on fait en sorte de mettre en place plusieurs archétype de gameplay. Street Fighter II est l’exemple parfait par rapport à ça, avec ses persos à charge, shoto ou encore différents archétypes, permettant ainsi de proposer une véritable variété. Dragon Ball FighterZ souffre de ce manque de variété, mais également d’un certain équilibrage.
En effet, malgré le fait que chaque personnage se joue au final de façon très similaire en terme de boutons à appuyer, il y a en ce début de vie du jeu un manque d’affinage en terme d’équilibrage entre les personnages. Les matchup, soit les avantages/inconvénients de chaque personnage en duel contre un autre, fait que certains personnages s’en sortent beaucoup plus facilement contre plus de personnages. Il y a toujours eu cette notion de « tiers », c’est-à-dire que chaque personnage peut être classé selon ses forces/faiblesses contre chacun des autres personnages. On peut donc dire que le « top tiers » de ce Dragon Ball FighterZ est pour le coup vraiment plus puissant que le reste du cast.
Un contenu au rendez-vous
Mais ce système de combat serait au final inutile si le contenu, tant pour le joueur solo que le joueur multi, ne suive pas. Il est important de noter que concernant le multijoueur, nous n’avons pas eu l’occasion de jouer davantage en ligne depuis les deux sessions de bêta ouvertes, les serveurs n’étant pas encore ouverts. Nous vous renvoyons donc sur la preview qui parlera plus précisément du sujet. Le jeu se divise en plusieurs sections : Histoire, Entrainement, Arcade, combat local et en ligne. Une boutique est également disponible ainsi que bien entendu, tout un dispositif de rediffusion des combats sauvegardés. Si on veut pinailler, on pourra dire que le hub n’est pas le plus sexy en terme d’interface.
Le contenu est pour le coup plutôt complet. Mention spéciale au mode entraînement vraiment complet, permettant aux novices du genre de vraiment rentrer en douceur dans le versus fighting, et le mode lié aux combos est parfait pour apprendre un personnage. Le mode arcade quant à lui propose plusieurs niveaux de difficulté, liés au nombre de combats à effectuer. Dommage qu’un mode survie ne soit pas disponible. Comme vous vous en doutez, le gros du jeu est clairement son contenu multijoueur, et à ce niveau-là, Arc System Works ne s’est pas moqué des joueurs. Il est possible en multi local de pouvoir créer son propre tournoi ! Tout est personnalisable et c’est un vrai bonheur pour faire une bonne soirée sur un tel jeu.
Il ne reste au final plus qu’à voir l’ensemble du mode en ligne, qui d’après notre expérience lors de la bêta, souffrait d’un nombre assez limité de serveurs. Espérons que le problème soit corrigé, car cela promettrait de véritables joutes en ligne qui, on peut s’en assurer, n’auront pas de mal à vous trouver un adversaire à votre niveau. Cela fait plaisir d’ailleurs en tant que fan de jeu de combat, de voir enfin un jeu de Arc System Works remporter un tel succès avant même sa sortie, les récompensant de vingt ans d’expertise dans le domaine. Reste à voir comment sera joué dans le temps le jeu par les joueurs, car un combat pourra être aussi dynamique que lent, cela dépendra des équipes et des joueurs, mais promettre une telle variété, c’est la marque des grands jeux !
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