Peu d’animes japonais ont eu la chance d’être aussi bien adaptés en jeu vidéo que Dragon Ball, et Dragon Ball Sparking Zero pourrait bien représenter le summum de cette quête pour le jeu le plus fidèle, travaillé et accessible. Alors que les amateurs de jeux de combat en 2D peuvent profiter de l’excellent Dragon Ball: FighterZ, les fans attendaient avec impatience une suite à Dragon Ball Budokai Tenkaichi, considéré comme l’un des meilleurs arena fighters de la saga, notamment grâce à son impressionnant nombre de personnages jouables.
Depuis le retour triomphal de la franchise avec les films et Dragon Ball Super, Bandai Namco a bien compris qu’il fallait frapper fort pour cette suite (un bon ultra instinct de leur part), qui débarque 16 ans après Tenkaichi 3. Avec plus de cinq ans de développement, Spike Chunsoft a eu le temps de peaufiner cette adaptation ultra ambitieuse. Et lorsqu’un projet est bien mené, cela se ressent immédiatement car Sparking Zero est tout simplement le jeu dont les fans de Toriyama ont toujours rêvé.
Conditions de test : Nous avons joué plus de 35 heures au titre sur PC (via Steam) uniquement avec les voix japonaises. Nous avons terminé tous les épisodes de combats, débloqué tous les personnages et nous avons atteint le niveau 20. Notre version Steam ne nous a malheureusement pas permis de jouer en ligne avant le lancement officiel des serveurs.
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ToggleOn est sur un petit nuage magique
Malgré une politique de DLC désormais bien ancrée dans le monde des jeux de combat, il est rare de voir un contenu aussi généreux de nos jours. Dragon Ball Sparking Zero réussit tout d’abord l’exploit de proposer un casting colossal, avec plus de 180 personnages jouables, surpassant le Budokai Tenkaichi 3 qui avait plus de 160 personnages jouables. Bien que ce chiffre impressionnant cache un grand nombre de variantes, notamment avec les différentes versions de Goku, Vegeta, et les multiples transformations, il faut saluer l’immense travail accompli par les développeurs. Chaque personnage et chaque transformation bénéficie d’une identité propre, avec des palettes de coups et des animations aussi variées que possible.
Hormis les Naruto Ultimate Ninja Storm à leur époque, il est presque impensable de trouver un jeu tiré d’un anime en 3D avec un rendu aussi moderne, fidèle et bénéficiant d’un souci du détail aussi impressionnant. Contrairement à Kakarot, qui adoptait une approche RPG, et à FighterZ, qui se plaçait dans la lignée des jeux de combat très compétitifs, Sparking Zero mise sur le grand spectacle.
Cela se traduit d’abord par une maîtrise exemplaire de l’Unreal Engine 5 par le studio, permettant non seulement d’offrir un rendu très proche de l’anime pour les modèles de personnages, mais aussi d’assurer une dynamique visuelle saisissante durant les combats. Et le tout sans couac technique. Les auras resplendissantes, les effets de particules et les destructions spectaculaires des environnements contribuent à rendre chaque affrontement visuellement époustouflant. Mis à part une petite exception, aucune musique iconique de l’anime n’est présente dans Sparking Zero. Cependant, le jeu ne néglige pas cet aspect et propose des compositions originales de qualité, avec des thèmes qui s’avèrent objectivement très réussis.
Le souci du détail est tel que chaque élément relevé par les fans lors des trailers, démos ou previews a été peaufiné pour créer le jeu Dragon Ball ultime. Visuellement, c’est du caviar, que ce soit dans les combats avec des techniques magnifiquement reproduites ou dans les introductions qui ont parfois des mouvements de caméra qui renforcent la mise en scène. Les transformations sont également mises en valeur de façon spectaculaire. Le sound design n’est pas en reste, avec des effets sonores (SFX) qui renforcent encore davantage l’immersion dans les combats. Sans oublier la performance des voix japonaises, qui ne manque jamais d’énergie, malgré l’âge avancé de bon nombre des comédiens.
Même si l’on regrette aussi l’absence des voix françaises, cela peut s’expliquer par la quantité monumentale de dialogues que possède le jeu. Comme nous, vous prendrez plaisir à organiser des duels non-canoniques juste pour voir les réactions des combattants, et ces interactions sont souvent à la hauteur des attentes. Un affrontement entre Broly (DBZ) et Broly (Super), un duel entre Roi Cold et Cooler, ou encore une confrontation épique entre Gogeta et Vegetto… le studio a pensé à presque tout. Il est également amusant de découvrir des interactions uniques en formant une équipe de cinq personnages. Par exemple, réunir tous les Goku petits et Goten vous offrira un dialogue plutôt amusant, tandis que choisir le commando Ginyu vous permettra d’assister à leur célèbre pose en équipe.
Un mode histoire plutôt Super mais qui manque de Cell
Difficile de faire la fine bouche face au contenu de base proposé par Sparking Zero, mais on peut tout de même relever quelques absences ou manques notables. Tout d’abord, en ce qui concerne les arènes, la variété fait défaut, surtout pour Dragon Ball Super. Nous n’avons droit qu’à l’arène du Tournoi du Pouvoir. Cela manque de zones un peu plus fantaisiste comme l’autre-monde ou la planète de Beerus. On regrette également un manque de costumes, des plus iconiques comme celui de Gohan contre Bojack et d’autres un peu plus léger comme la chemise rose « Badman » de Vegeta. On pourra également chipoter sur l’aura de Broly (DBZ) qui n’est pas de couleur verte en Super Saiyan Légendaire.
Sparking Zero n’a pas pour ambition de nous faire revivre l’intégralité du manga que nous connaissons déjà par cœur et qui a déjà été adapté de nombreuses fois, à divers degrés. Le titre a préféré miser sur des « Episodes de combat » qui se concentrent sur huit personnages : Goku, Vegeta, Gohan, Trunks, Piccolo, Goku Black, Freezer et Jiren. Vous allez ainsi revivre les grandes batailles de l’univers Dragon Ball à travers des scénarios emblématiques issus uniquement de Dragon Ball Z et Dragon Ball Super. Ce focus sur chaque personnage permet non seulement d’avoir plusieurs points de vue, mais aussi de vivre des scénarios alternatifs.
Que se serait-il passé si Goku n’était pas mort contre Raditz ? Ou encore, le rêve de nombreux fans : et si Gohan n’avait pas négligé son entraînement ? Ce mode « Episode Battle » a le mérite de ne pas être trop indigeste et d’aller à l’essentiel. L’ensemble est bien rythmé grâce à un mélange de cut-scenes utilisant le moteur du jeu, de vignettes dialoguées et de superbes cinématiques pour les moments clés de l’anime et les « What if ». Il y a même une fonctionnalité assez drôle qui vous permet d’avoir la vue à la première personne du combattant incarné durant une cinématique.
On regrette néanmoins la grande absence de l’arc Dragon Ball, que ce soit dans le scénario ou les personnages, avec Goku enfant et Tortue Géniale comme seuls représentants. Même constat pour Dragon Ball GT et les films. Heureusement, les développeurs se sont amusés à créer une multitude de scénarios alternatifs via les « Combats Bonus », l’un des modes phares de Dragon Ball Sparking Zero. Ce mode vous permet de créer vos propres scénarios de combat et de les partager en ligne. Vous pouvez choisir les personnages, l’environnement, les conditions de victoire (mettre K.O., réduire la vie à un certain pourcentage…), et même ajouter des bonus spéciaux tels que la recharge de Ki automatique ou une diminution constante de la vie.
Vous avez également la possibilité de titrer votre séquence à la manière d’un épisode de l’anime, et d’y ajouter des cut-scenes et des textes pour faire parler vos personnages. Cependant, cela passe par une série d’options prédéfinies, que ce soit pour les dialogues ou la gestion des personnages en 3D. On comprend évidemment la nécessité d’éviter certaines dérives en limitant les phrases et les mots, mais il faut admettre que l’ergonomie est laborieuse, même avec la multitude de filtres proposés. Une recherche via un clavier classique n’aurait pas été de trop.
La bagarre fan service avec un chouia de technique
Il ne fait aucun doute que les fans feront preuve de créativité pour imaginer des histoires basées sur des mèmes ou des interactions non-canoniques. Cependant, le véritable cœur du jeu réside dans les combats eux-mêmes. Déjà très prometteur lors de notre dernière preview, ce sentiment se confirme après plusieurs dizaines d’heures passées sur le titre. Les combats sont spectaculaires, constamment rythmés par des échanges de coups, des déplacements à haute vitesse, des techniques variées et des vagues d’énergie, exactement comme dans l’anime. Un véritable rêve de gosse devenu réalité.
Bien entendu, il ne faut pas chercher quelque chose d’aussi exigeant qu’un FighterZ, néanmoins, il y a énormément de subtilités à assimiler si l’on veut maîtriser parfaitement le gameplay. Cela se joue notamment sur les gardes, les contres, les esquives ou encore la gestion de Ki. Heureusement, le mode entraînement, bien conçu, permet de s’exercer à chaque mécanique du jeu.
A côté de ça, Sparking Zero offre des affrontements dynamiques, accessibles et jouissifs. De plus, les arènes sont suffisamment vastes pour évoluer de la façon que l’on souhaite en combat. Cela permet par exemple des moments de courses-poursuites aériennes à toute vitesse, avec des destructions de rochers et de bâtiments sur son passage. Les joutes sont également marqués par des moments emblématiques, comme les entrechocs de coups lorsque deux combattants foncent l’un vers l’autre ou les duels d’énergies se soldant par des tapotages frénétiques de boutons. Ces moments sont plus fréquents qu’on ne le pense et apportent un très bon rythme aux combats.
Il est même possible de perdre de vue son adversaire, ce qui désactive automatiquement le verrouillage sur ce dernier. Bien que l’équilibrage parfait entre tous les membres du roster semble difficile à imaginer, certaines techniques spéciales, comme le haricot senzu de Yajirobe qui lui rend toute sa santé, ainsi que le compteur de « skill » qui se remplit progressivement, permettent de limiter les montées en puissance trop rapides. Ce fameux compteur de « skill » est essentiel pour déclencher des transformations, des fusions et, bien sûr, le fameux mode Sparking. Cet état temporaire renforce vos attaques, permet d’enchaîner des combos infinis, et surtout, vous donne la possibilité de lancer l’ultime technique de votre personnage.
Il faudra voir comment les joueurs s’adaptent en ligne, mais à première vue, le mode Sparking semble un peu trop puissant, à moins de maîtriser parfaitement les esquives pour le contrer. Pour affiner votre stratégie, vous avez aussi accès à des capsules que vous pouvez équiper à vos combattants, offrant des améliorations ciblées comme une augmentation de la santé ou une réduction du coût des ruées. C’est également une excellente idée de la part de Spike Chunsoft d’introduire un coût en DP (Destruction Points) pour chaque personnage, afin d’éviter des équipes entièrement composées de Gogeta, Vegetto & co en ligne.
On rappelle d’ailleurs que le titre prend en charge le multijoueur en ligne avec des combats classiques, des parties classées et des tournois, ainsi qu’un mode multijoueur local en écran scindé, disponible uniquement sur la carte de la Salle de l’esprit et du temps. Pour maintenir une certaine progression après avoir exploré tout le contenu, de nombreux défis sont proposés pour débloquer des titres, des icônes, et bien d’autres éléments permettant de personnaliser votre carte de joueur.
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