Après presque un an d’attente depuis sa sortie japonaise, Dragon Quest Builders 2 mêlant astucieusement construction et JRPG avait, grâce à un premier opus réussi, trouvé son public tout en se payant même le luxe d’être plutôt réussi. Qu’en est-il de sa suite aujourd’hui sur PlayStation 4 et Nintendo Switch ?
Condition de test : Après une bonne quarantaine d’heures passées à empiler des blocs sur PlayStation 4, la musique de l’île principale reste bloquée dans la tête depuis.
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ToggleDragon Quest Builders 2 : Quésaco ?
Pour les trois du fond qui n’auraient pas suivi : on ne vous en veut pas vous pouvez rester, on va prendre le temps de vous expliquer ! Dragon Quest Builders est un spin off de la saga éponyme qui propose de reprendre tous les codes de ce JRPG à succès et de les transférer à l’intérieur d’un jeu de construction cubique à l’instar de Minecraft, pour ne citer que le plus connu. Mais construire des jolies petites cabanes carrées ne sera pas l’activité principale du titre puisqu’il s’appuie essentiellement sur un mode histoire, jouant le rôle d’un grand tutoriel dans lequel les bases de la création seront dévoilées petit à petit.
Si côté scénario l’épisode initial était calqué sur l’univers du premier Dragon Quest, pour sa suite, c’est Dragon Quest II qui en toute logique s’y colle. Incarnant le fameux Bâtisseur Légendaire, le joueur aura la lourde tâche d’utiliser ses dix doigts pour reconstruire un monde en ruine régi par un Seigneur de la Destruction. Tout acte de création étant considéré comme hérétique et passible de la peine de mort, vous devrez user de vos talents pour ramener l’envie de bâtir dans le cœur des gens.
Cette grande responsabilité en main, les premières créations basiques et sommaires auront pour but de se familiariser avec le concept de salle sur lequel repose la presque intégralité du titre. En effet, pour être efficaces, et surtout utilisées par vos concitoyens, les constructions devront respecter un cahier des charges prenant la forme d’un plan. Par exemple pour disposer d’une cuisine il faudra un certain nombre d’éléments placés pour que le jeu considère cette pièce comme telle et ainsi la rendre fonctionnelle. Il ne sera pas seulement question d’empiler des blocs mais de se soucier également du bien-être de votre communauté qui, au début, sera composée d’assistés incapables de quoi que ce soit.
Dragon Quest AgriBuildeur
Apportant son lot de nouveautés, cette suite met les pieds dans le plat dès les premières heures de jeu en initiant le joueur à sa plus grosse innovation : l’agriculture. Apprendre à fertiliser ses champs pour voir ses récoltes pousser et ainsi être utilisées pour cuisiner différents mets possédant pour certains des bonus qui peuvent, outre la restauration de santé, augmenter les dégâts causés et surtout combler votre appétit. Une nouvelle jauge représentant le niveau de satiété de votre personnage trône désormais fièrement sur l’ATH et il faudra l’avoir bien à l’oeil car une fois arrivée à zéro toutes les actions entreprises se soldent par un cooldown très désagréable empêchant tout mouvement de la part du joueur pendant quelques secondes.
L’autre évolution de ce deuxième épisode se retrouve dans des PNJ qui ne passent plus leur temps à s’évacher et à vous inonder de requêtes ayant pour seul but de satisfaire leurs besoins matérialistes. Ce nouvel opus donne enfin de l’autonomie à vos villageois qui, outre les quelques interactions plutôt mignonnes qu’ils peuvent avoir entre eux, ont la merveilleuse idée de se retrousser les manches et de mettre enfin la main à la pâte.
Une fois les cultures sélectionnées pour chaque parcelle, il est possible d’automatiser, si le joueur le souhaite, tout le processus agricole. De la plantation à la récolte, les habitants prennent les devants et peuvent aussi se servir de la nourriture moissonnée pour préparer de délicieux plats si une cuisine a été construite laissant ainsi tout le loisir de se concentrer sur la construction ou la recherche de ressources.
Si j’avais un marteau !
Suivant le cycle jour/nuit du jeu, vos compagnons auront leurs habitudes qu’il convient de combler par de petites attentions comme une salle pour manger, une douche ou des toilettes. Accéder à leurs demandes aura pour effet de remplir un compteur de bonheur qui permettra d’améliorer le niveau de votre village débloquant ainsi au passage de nouveaux objets à fabriquer pour assurer un meilleur confort de vie à vos camarades. Malheureusement, tout n’est pas rose dans Dragon Quest Builders 2 car, si le jeu fourmille de nouveautés au niveau des possibilités d’interaction et de création, le système de combat est toujours aussi moyen, côtoyant parfois le mauvais durant certains affrontements.
Ceux-ci sont d’ailleurs à l’image du premier Dragon Quest Builders, complètement inintéressants et surtout particulièrement bordéliques. Avec une touche pour attaquer et une autre pour sauter, les joutes peuvent se résumer à un simpliste « hit and run ». À l’heure des Action RPG nerveux, une touche pour esquiver les attaques ennemies n’aurait pas été du luxe.
En permanence accompagné par un acolyte du nom de Malroth, en référence à un personnage clef de Dragon Quest II, les divagations exploratrices ou en quête de ressources sont tout de même plus agréables, puisqu’il est possible de laisser la sale besogne du combat à son compagnon. À mesure de l’expérience récoltée sur les différents monstres abattus, notre protagoniste et son compère gagnent en niveau, améliorant le nombre de points de vie maximum, la possibilité de sprinter ou de rester sous l’eau plus longtemps ainsi que de fabriquer de nouvelles armes et armures.
Parce qu’à vadrouiller à droite et à gauche, enchaînant les quêtes on en viendrait parfois à oublier le côté Builders, éclipsé par l’omniprésence d’un Action RPG aux relents fades et guidé par un mode histoire à la narration (beaucoup trop) présente. Tout le monde parle énormément, souvent pour ne rien dire et répéter la même rengaine durant toute l’aventure.
Malgré un petit twist scénaristique qui se voit à des kilomètres, l’épopée ne laisse pas un souvenir impérissable servant surtout de prétexte à apprendre la fabrication de nouveaux objets et à visiter de nouveaux environnements. Basé sur une progression linéaire et sans surprise, l’intérêt du titre réside dans l’aspect créatif qu’il propose avec, il faut l’avouer, un contenu plus copieux que son prédécesseur permettant ainsi une liberté plus poussée pour tous les esprits inventifs à l’imagination sans limite.
Dessine moi un… bar à danseuses !
Toujours basé sur une progression à base de mondes disposant chacun de son environnement matérialisé ici par des îles, ce deuxième opus permet de retourner à loisirs dans chacune d’entre elles à volonté, autorisant ainsi le joueur à avancer à son rythme sans avoir à tout recommencer à chaque nouveau chapitre, ce qui pouvait s’avérer frustrant. La première sert d’ailleurs de base pour votre communauté qui, au gré de l’aventure, s’agrandira. C’est ici aussi, et seulement là, que le multijoueur sera disponible avec la possibilité d’inviter ses amis pour disposer d’une aide bien précieuse ou d’aller visiter leur propre monde.
Finalement, si Dragon Quest Builders 2 peut donner en apparence l’impression d’une suite facile : il n’en est rien. Bourré de nouvelles idées comme la gestion de l’eau possédant sa propre physique ou l’intégration d’une paravoile à la Zelda Breath of the Wild pour planer depuis les hauteurs, cette suite est loin d’être fainéante et bonifie la prise de risque un peu osée pour ce spin-off d’une saga avec des codes bien particuliers qu’il semblait bien difficile, voire impossible à faire bouger.
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