Depuis la DS et les deux premiers opus Dragon Quest Monsters Joker 1 & 2, nous n’avions pas eu droit à un jeu de cette branche des spin-off du JRPG culte de Square Enix, Monsters Joker 3 n’étant jamais sorti chez nous. C’est finalement sur Switch que la franchise fait son retour chez nous avec Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres, presque 1 an après un autre spin-off, Dragon Quest Treasure. Malgré une formule Pokémon qui prend toujours aussi bien dans l’univers Dragon Quest, il n’en reste pas moins assez moyen dans l’ensemble.
Conditions de test : Nous avons terminé le jeu sur Nintendo Switch OLED. Square Enix nous a fourni une édition deluxe digital du jeu (ce qui signifie que nous avions accès aux DLC).
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ToggleL’armée de Psaro recrute
Dans Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres, on incarne Psaro, le principal antagoniste de Dragon Quest IV. Né de l’union entre une humaine et le seigneur des monstres, Randolfo, Psaro est maudit par ce dernier, ce qui l’empêche de faire le moindre mal aux monstres. Pour se défendre et assouvir sa vengeance, il doit alors embrasser la voie du dompteur de monstres.
Décrit comme un prequel au RPG de 1990, le titre n’hésite pas à multiplier les références pour faire vibrer les fans. Nous n’en dévoilerons pas d’avantage pour garder les quelques surprises, néanmoins il est bon de préciser que vous risquez de passer un peu à côté de l’histoire si vous n’avez pas complété Dragon Quest IV.
Sans cette énorme apport nostalgique, les personnages vous sembleront assez fades et caricaturaux, et la narration décousue dans l’ensemble. On félicite tout de même ce changement de paradigme avec un anti-héros et une histoire plus sombre qu’à l’accoutumée. Comme à son habitude, la licence peut tout de même compter sur son humour léger caractérisé par les monstres qui ont parfois un petit côté loufoque, le tout appuyé par un doublage japonais qui embrasse pleinement cette atmosphère.
Une switch qui a un peu de mal
Le jeu bénéficie toujours de la touche artistique inimitable d’Akira Toriyama, particulièrement évidente dans la série Dragon Quest Monsters avec ses monstres aux designs variés et distinctifs. Cependant, on peut reprocher le recours fréquent au recyclage, comme les simples changements de couleurs ou le design peu inspiré de Fulbert Fumeux.
Au-delà de cette critique gratuite, le véritable problème réside dans le moteur du jeu, qui offre un rendu assez décevant, même sur Switch. On se trouve un cran en dessous de Dragon Quest Treasures, qui était déjà juste correct.
Certains décors, tels que le monde de la Gourmandise et ses sucreries, méritent le détour. Cependant, il faut admettre que, globalement, ce monde semi-ouvert affiche des graphismes datés. Les chutes de framerate dans certaines zones et les crashs récurrents (heureusement atténués par une sauvegarde automatique très fréquente) sont également des points noirs. De ce côté, nous sommes devant le même constat que face à Pokémon Ecarlate et Violet.
Il y a tout de même des efforts pour rendre l’exploration dynamique avec un changement de saison qui va dévoiler de nouveaux passages (un lac gelé en hiver par exemple) et des monstres différents. Au bout du compte, on privilégiera le mode portable pour faire passer plus facilement la pilule.
Dressage et fusion : la recette miracle
Malgré ses défauts évidents, on qualifie Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres de plaisir coupable grâce une boucle de gameplay particulièrement addictive. Le principe est de parcourir une zone, recruter des monstres, les synthétiser pour en obtenir de nouveaux et combattre le boss avant de passer à la zone suivante pour recommencer de plus belle.
L’attrait majeur du jeu réside dans la possibilité de composer des équipes sans cesse renouvelées et de plus en plus puissantes. La fusion des monstres est particulièrement captivante, permettant de transférer des traits et des compétences à la nouvelle génération.
Le RPG offre une vaste collection de plus de 500 monstres, chacun ayant différents rangs et races. Le système de combat au tour par tour est bien conçu, bien qu’il manque parfois de subtilité. Cependant, cela assure des affrontements rapides et fluides, avec une option pour déclencher automatiquement les attaques des monstres.
Les boss demandent souvent un peu plus de stratégie, ce qui nous incite à choisir manuellement les attaques de nos monstres. De plus, il est possible d’affronter d’autres joueurs en ligne qui ne manqueront pas de relever fortement la difficulté. On aimerait tout de même que la franchise ait plus d’ambition en proposant de véritables nouveautés.
Un DLC pas taupe
Avec une histoire principale complète et quelques défis post-game, vous aurez de quoi faire. On dépasse ainsi aisément la trentaine d’heures, mais on ne salue pas Square Enix d’avoir proposé le Tauppidum uniquement en DLC payant. Il s’agit d’un lieu vous permettant de recapturer des monstres déjà possédés, avec des étages divisés par rang rendant la recherche de monstres spécifiques infiniment plus confortable.
Etant donné que l’on doit souvent réutiliser les mêmes monstres pour créer des synthèses variées, le Tauppidum nous économise énormément de temps. Sans cette fonctionnalité, il vous faut dresser de nouveau les monstres de base dans la nature et effectuer plusieurs fusions. En bref, une perte de temps considérable.
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