Habituée aux nombreux spin-off, la franchise Dragon Quest revient en cette fin d’année avec Dragon Quest Treasures. Développé par les responsables de la licence Dragon Quest Monsters, le titre sort exclusivement sur Switch et vous propose d’incarner une ou un chasseur de trésors qui possède également une casquette de dresseur de monstres. Avec les grosses sorties d’automne et d’hiver qui s’enchaînent, il est malheureusement un peu passé inaperçu, mais finalement il pourrait bien être l’un des petits trésors de cette fin d’année.
Conditions de test : Nous avons terminé l’histoire principale et de nombreuses quêtes annexes avec un peu plus de 35 heures de jeu au total. Les serveurs n’étant pas encore ouverts durant notre test, nous n’avons pas pu essayer les fonctionnalités en ligne. Il n’est cependant pas nécessaire d’avoir un abonnement au Nintendo Switch Online pour en profiter.
Sommaire
ToggleLes plaisirs simples
Dragon Quest Treasures est un opus à part entière parmi les spin-off de la saga Dragon Quest puisqu’il reprend quelques codes de licence Dragon Quest Monsters sans pour autant pleinement intégrer cette dimension Pokémon-like. Même si l’on sent que le titre se destinait à partir dans ce sens au niveau du game design, c’est finalement la composante « recherche de trésors » qui prend le pas sur le reste. Ce mélange peut sembler être bricolé au premier abord, mais le concept surprend positivement par sa simplicité. Que l’on soit petit ou grand, la recherche de trésors offre un sentiment grisant qui est en plus renforcé ici par le charme de la licence Dragon Quest.
Square Enix profite en plus du gros succès critique et commercial de Dragon Quest XI : Echoes of an Elusive Age pour mettre en scène des protagonistes issus du dernier JRPG de la série principale. C’est ainsi que l’on retrouve Mia et son frère Erik dans leurs très jeunes années à bord d’un vaisseau viking. Tous deux rêvent d’explorer le monde afin de faire fortune en dénichant de gros trésors. Leur souhait devient réalité lorsqu’une nuit, ils font la rencontre de deux mystérieuses créatures (le cochon volant Porcellus et le chat volant Persianna) qui vont les guider vers de vielles ruines. Là-bas, ils s’emparent des deux dagues magiques avant d’embarquer pour un périple sur l’archipel de Draconia afin de trouver les sept pierres du dragon.
Même si on est loin d’avoir un scénario aussi travaillé que sur les opus principaux, on évitera de divulguer tous les enjeux car il y a tout de même des choses sympathiques à découvrir par rapport à l’univers. Il y a notamment de nombreuses pierres anciennes que vous pouvez trouver lors de l’exploration qui vous racontent le passé de Draconia. Toutefois, on apprécie surtout la légèreté et le caractère bon enfant du jeu sans pour autant être trop infantilisant. Fidèle à son essence, Dragon Quest Treasures se place dans la pure tradition des jeux de rôles nippon très axés sur l’aventure.
On peut également compter sur le nombreux personnages récurrents et souvent loufoques qui viendront égayer vos aventures que ce soit dans l’histoire principale ou bien dans les quêtes annexes. Evidemment, la patte visuelle d’Akira Toriyama et le doublage japonais ne sont clairement pas étrangers à cette appréciation. On retrouve d’ailleurs de nombreux comédiens nippons de renom dans le casting, si vous êtes habitué aux animes japonais. On le constatera également par la suite, mais la dimension fan-service du titre est également un gros morceau qui ravira les fans de la licence, à commencer par la bande-son qui emprunte majoritairement des morceaux iconiques issus des gros jeux de la série composés par feu Koichi Sugiyama.
Le gacha game Dragon Quest sans microtransactions
Après le petit prologue, nous avons rapidement accès à notre base d’opération, lieu où l’on pourra emmagasiner et exposer nos trouvailles, entre autres. A partir de là, il est possible d’explorer directement les 5 autres îles de Draconia, un découpage propice au genre du monde semi-ouvert. Notons d’ailleurs qu’il est à tout moment possible de prendre le contrôle d’Erik ou de Mia pour vos expéditions. Là où bon nombre de RPG nous forcent à faire un choix, Treasure nous dit « pourquoi pas les deux ? », et on apprécie ce petit geste.
L’héritage de la série Monsters est notamment présent grâce aux nombreux monstres que l’on pourra dresser. Ces derniers sont essentiels pour les combats contre les autres monstres, l’exploration et même la chasse aux trésors. On peut en avoir jusqu’à trois en même temps dans son équipe et ces derniers se recrutent simplement en mettant K.O. des monstres sauvages. Si vous avez de la chance, ils pourront être recrutés à votre base auprès de la sympathique Micheline, moyennant quelques ressources en guise de paiement.
La composition a même une influence sur le ratio de coffres au trésor dorés (les plus rares donc) présents sur une île, un paramètre représenté par le pourcentage du nombre d’or. Vous avez donc tout intérêt à en capturer un maximum pour optimiser vos chasses. Le surplus peut même être utilisé pour des expéditions automatiques facilitant la récolte de ressources. Le concept du jeu est parfaitement calibré pour nous embarquer vers de courtes chasses aux trésors où l’on peut profiter de nos monstres pour se déplacer (utiliser un Smilodon comme monture pour aller plus vite ou bien planer avec un Mécachasseur).
Aussi répétitif que le concept puisse être, il n’en reste pas moins très addictif. On explore les zones à la recherche des pierres du dragon tout en résolvant des quêtes annexes, mais l’irrépressible envie de stopper net dès qu’un trésor est à proximité ne peut être contenue. S’en suit alors une phase de localisation du butin grâce au compas céleste (une sorte de grosse boussole magique), puis une fois dans la zone de recherche, on utilise la vision de nos monstres nous indiquant l’endroit exact où l’on doit creuser. Une fois les poches pleines de coffres, l’envie de rentrer à la base pour savoir ce que l’on a dénicher est trop forte.
De retour à la base, l’évaluation de votre butin donne une valeur marchande à chaque trésor récolté. Ces montant débloquent de nouveaux paliers pour votre base et vous donner des bonus non négligeables comme le maximum de coffres pouvant être portés. Ces trésors ne sont pas n’importe lesquels puisque chacun d’entre eux est un morceau d’histoire la franchise Dragon Quest. Du premier opus sur NES jusqu’aux derniers titres en date, en passant par les jeux qui ne sont jamais sortis du Japon, Dragon Quest Treasure devient un énorme musée qui se dévoile de plus en plus après chaque expédition.
Le fan de la première heure ne pourra pas rester insensible face à ce déluge de références (des personnages, des armes, des objets, des monuments…) tandis que les nouveaux venus pourront en découvrir un peu plus le passé de la série. Et il y’en a des centaines à découvrir. Le soft est l’un des titres qui fait le plus vibrer ce désir de tout collectionner, que ce soit pour les monstres et surtout les trésors.
Des combats trop brouillons
Après un Pokémon Écarlate et Violet techniquement désastreux, cela fait du bien de retrouver un jeu qui maitrise un tant soit peu le hardware de la Switch. Dragon Quest Treasures n’est assurément pas le plus beau jeu de la console cette année, mais il offre tout de même un rendu très honnête avec des décors fouillés et colorés, un framerate stable, des temps de chargement convenables et des modèles de personnages et de monstres qualitatifs. On aura tout de même une préférence pour le mode portable qui est bien plus confortable.
Finalement, ce qui pose le plus problème sur ce spin-off, c’est son système de combat très brouillon à la limite du ridicule. Dans la nature, vous ne contrôlez qu’Erik ou Mia. Vous êtes limités à quelques actions basiques comme frapper avec la dague, esquiver et donner des ordres à vos monstres qui sont au nombre de deux : « En avant ! » et « Rassemblement ! ». Vous pouvez néanmoins déclencher les attaques signatures de vos monstres pour rapidement nettoyer une zone.
L’autre point assez gênant, c’est l’utilisation du lance-pierre qui permet tout un tas d’actions comme lancer des attaques élémentaires sur les ennemis, « buffer » vos monstres ou encore les soigner. Le souci est que l’outil n’est pas du tout intuitif, on se retrouve très souvent à être perdu par les déplacements de nos monstres ou ceux des ennemis si bien qu’on le laisse de côté autant que faire se peut. En bref, le RPG de Square Enix s’apprécie si l’on passe outre le système de combat et si l’on adhère à cette collecte de trésors qui n’en finit pas. Il reste néanmoins une belle surprise que l’on n’avait pas forcément vu venir.
Cet article peut contenir des liens affiliés