Il est de ces séries dont chaque épisode est attendu à peu près partout dans le monde. Dragon Quest, né à l’origine en 1986 par le studio Enix, la franchise fait partie des plus mythiques et historiques. Le succès grandissant dans le monde de la série, aidé par les différents portages des anciens épisodes sur les consoles récentes, et le succès de Dragon Quest IX sur DS permet que nous puissions aujourd’hui profiter de ce Dragon Quest XI en Europe et dans la langue de Molière qui plus est !
Contrairement à la version originale, la version occidentale arrive avec quelques ajouts, non des moindres. Pensé comme un véritable remaster de la version japonaise, le jeu a été entièrement doublé en anglais. Le jeu propose également un mode difficile, l’interface a été revue et repensée et une nouvelle fonction de sprint ainsi qu’un mode caméra a été mis en place. De véritables ajouts qui modifient finalement l’expérience du jeu en profondeur, une chose assez rare à souligner ! On pourra par contre reprocher que les voix japonaises n’existent tout simplement pas, ce qui est vraiment dommage, malgré que cela respecte tout à fait l’identité de la série. Autre chose à noter, Dragon Quest XI est initialement un jeu pensé et sorti non pas que sur PS4, mais également via une version portable sur Nintendo 3DS et une version Switch. Si la version 3DS est restée au pays du soleil levant, nous attendons à l’occasion du Tokyo Game Show, de nouvelles informations sur la version Nintendo Switch qui, l’on espère, s’exportera jusqu’à nos mains.
Sommaire
ToggleAventures et ballades, bienvenue dans Dragon Quest XI
Nous débutons l’aventure Dragon Quest XI de façon très classique. Après avoir appris que nous étions l’éclairé et que nous avions été abandonné par notre mère qui luttait contre les forces de l’Ombre, nous avons été recueilli par un grand-père dans un petit village en banlieue champêtre du grand château du seigneur local, Heliodor. Le seul souci c’est qu’une fois grand garçon, notre héros tente de se faire valoir auprès du roi pour finir dans les oubliettes. En effet, le royaume ne le reconnaît pas à sa juste valeur, mais en tant que représentant du Mal avec ce grand « M » qui lui sied parfaitement. A vous de rétablir la vérité en allant gravir monts et merveilles dans l’ensemble du monde. Une véritable quête initiatique attend ici notre héros.
Si la continuité est de mise dans ce nouvel épisode, c’est au final sa simplicité qui fait tout le charme de Dragon Quest XI. Scénarisé telle une série d’animation ou un RPG japonais des années 90, le jeu de Square Enix emprunte véritablement la voie de ses prédécesseurs. Si l’aspect best-of pourra se faire sentir par les fans les plus ardus, les autres pourront y voir une aventure plutôt sympathique, rythmée au fil des rencontres et découvertes. Cependant, on peut clairement y reprocher son rythme. Écrit classiquement sous le principe de mini-histoires permettant de construire la grande quête principale, on pourra y voir ici une ficelle très (trop) classique du RPG japonais. C’est d’autant plus dommage que les grands moments de cette histoire principale font mouche à chaque fois ! Il en reste que Dragon Quest XI nous permet de découvrir des paysages variés et de rencontrer des personnages haut en couleurs.
Dragon Quest XI est un best-of de trente ans d’une franchise culte.
En parlant de couleurs d’ailleurs, nous avons rarement vu Dragon Quest dans une telle forme. Utilisant l’Unreal Engine 4, le jeu de Square Enix rayonne de mille feux et met en avant le chara design de Toriyama. Les détails foisonnent et il est très plaisant de parcourir le jeu durant ses 70 heures d’aventure proposées. On pourra ajouter le soin effectué pour animer l’ensemble du bestiaire du jeu, même si encore une fois, on n’échappe pas à la réutilisation de celui-ci avec une couleur différente à plusieurs moments du jeu, mais ceci fait partie de la formule Dragon Quest. La musique n’est pas en reste, où l’on retrouve comme toujours Koichi Sugiyama. On pourra par contre reprocher le manque de thèmes, on se retrouve quand même avec les quelques mêmes thèmes en boucle ce qui est dommage quand on voit l’effort de proposer des villes avec des ambiances différentes à chaque fois. Le jeu souffre par contre sur PS4 classique de temps de chargements assez fréquents pouvant être assez longs, mais surtout de quelques chutes de framerate. Mais, à la différence de sa version 3DS, l’ensemble du jeu est proposé en 3D, avec de plus des cinématiques sublimes, dotées d’une mise en scène du tonnerre. On se souviendra longtemps de certaines scènes de combat aux chorégraphies réussies et impressionnantes.
Une localisation approximative
Nous allons aborder un point de Dragon Quest XI assez sensible : la localisation. Comme nous vous l’avons dit, les voix japonaises n’existent pas et doublage anglais, rajouté à l’occasion de sa localisaiton, peut aller du très bon au très mauvais. L’ensemble du cast vocal est plutôt bon, même si certains personnages se retrouvent avec des voix caricaturales, mais c’est plutôt dans les qualités de la traduction que nous avons l’impression que certaines fausses notes se glissent. Un personnage comme Sylvanda, déjà caricatural par bien des aspects, voit ces aspects encore plus appuyés par son doublage vocal. Ce qui paraît encore plus étrange car on voit le jeu passer d’un passage très fin et sensible à un autre dans de la surenchère la plus totale. C’est d’autant plus dommage car on arrive lors de ces moments à véritablement rentrer dans le jeu et à vivre de belles émotions.
Le second aspect qui fait plus débat, c’est la traduction française qui est effectuée. Clairement basée sur la version anglaise et non japonaise, notamment sur le nom des villes, où le village de Oshii dans la version originale est passé à Cobblestone en anglais pour devenir Caubaltin en français. Mais encore, on accepterait volontiers, sauf que sur les noms des personnages, c’est l’anarchie la plus totale… Ruby devient Garance, Michelle devient Pélégia, Rab devient Theo… On ne comprend pas bien la raison ! Surtout que par moments la traduction est vraiment réussie et faite avec finesse, que ce soit dans la retranscription d’émotion ou dans les séquences d’humour, notamment avec des jeux de mots tels qu’ils sont pensés en anglais (les in-Vince-bles par exemple).
Combats et expériences
Dragon Quest XI, propose un gameplay poussant la volonté du huitième épisode à son paroxysme. Le jeu est divisé principalement en deux voire trois phases. Il y a tout d’abord la phase d’exploration, proposant aux joueurs de se promener dans de grandes étendues. A l’heure où l’open world d’un Breath of The Wild a marqué les esprits, le jeu reste très compartimenté comme nous pouvons le voir dans un jeu comme Tales of Berseria. Chaque zone de jeu est ainsi séparée de temps de chargement. Vous vous retrouverez parfois à faire 3 voire 4 zones à charger entre deux villes. Dans chaque zone, vous trouverez ainsi principalement des monstres à combattre, mais aussi des trésors et ressources à récupérer. Plus vertical qu’auparavant, on se retrouvera désormais plus souvent à grimper à une échelle, à une falaise, ce qui est plaisant. Ajoutons à cela le dépaysement total du jeu, avec ses zones de déserts, de plaines ou même de fonds marins. Dommage que cette partie d’exploration, pourtant réussie, soit coupée par ces zones mais également par ces sortes de frontières entre chaque territoire, empêchant en début de partie de pouvoir se mouvoir à volonté. Cet aspect sera par la suite gommé par la navigation par voie navale.
La seconde grosse part du jeu est bien entendu les combats. Reprenant le système de tour par tour que l’on connaît depuis les origines de la série, Dragon Quest XI a utilisé ses trente années d’expérience pour en tirer aujourd’hui un système de jeu qui est une formule quasiment parfaite du système de combat de la franchise. Nouveauté existant depuis l’épisode X, il est possible si l’on souhaite de se mouvoir autour des ennemis, ce qui n’a pour ainsi dire aucun intérêt au-delà de celui-là. La grande nouveauté du système de combat est les attaques « combos » entre équipiers. Pour pouvoir réaliser ces combos, il faut que deux personnages se retrouvent dans un état hypertonique visible grâce à un halo bleu. Lors de votre tour vous pourrez l’utiliser pour lancer cette attaque combinée, pouvant être une attaque comme un sort. Cet état permet également un véritable bonus d’attaque et de défense, rendant le jeu plus simple pour le coup.
On peut d’ailleurs voir, comme c’est le cas depuis quelques épisodes, les ennemis dans le monde d’Elréa. Cela dit, cela ne fonctionne que sur la terre ferme car les phase en bateau vous donneront un bon coup de vieux en vous faisant aggro de façon aléatoire par des ennemis. C’est d’autant plus surprenant car la difficulté du titre a été largement baissée par rapport aux anciens épisodes de la franchise. On trouve beaucoup plus de feux de camp qu’auparavant, permettant de sauvegarder quasiment toutes les dix/quinze minutes. On ne parlera pas non plus du level-up qui nous redonne l’entièreté de notre vie et de notre mana… Exit également toute notion de pex et autres sessions de farming. Vous n’aurez plus besoin de passer quinze heures de jeux à enchaîner des monstres afin de pouvoir réussir sur le fil tel ou tel donjon. Si cela permet au jeu d’être accessible, les fans de la première heure seront pour le coup déçus concernant le challenge proposé du titre. Ils pourront par contre aller voir du côté de la quête draconienne, proposant des challenges supplémentaires tels que l’impossibilité de fuir un combat, d’effectuer des achats ou encore de porter des armures. Il est possible aussi de pouvoir réduire le nombre d’xp gagnée par combat ou simplement rendre nos ennemis plus puissants. On pourra par contre reprocher au jeu de ne pas pouvoir désactiver la sauvegarde automatique, qui ne va du coup pas du tout dans le sens du jeu et de la série.
La troisième grande phase de jeu correspond à tout ce que l’on peut faire en ville et/ou en feu de camp. On retrouve tout d’abord dans les deux endroits quelques aspects similaires avec d’un côté le point de prière, permettant de sauvegarder ou encore de ressusciter nos comparses morts au combats. On retrouve également un marchand permettant d’acheter à peu près tout ce que l’on souhaite. En ville, le marchand est divisé en plusieurs boutiques spécialisées, permettant de troquer nos pièces d’or trop nombreuses afin d’acheter de l’équipement. Si on retrouve également la classique auberge et la banque, on ne retrouve au final rien de bien neuf sur ces aspects répétitif d’une ville à une autre. C’est également principalement dans les villes que vous trouverez les rares quêtes annexes du jeu. Ces quêtes se limitent à être de simples quêtes FedEx comme on les aime/déteste. En fin de compte, on peine et on s’ennuie à faire le tour de ces villes pour en fait ne pas faire grand-chose en dehors de la contemplation pure, et la collecte de livre, agrandissant notre éventail de craft pour la forge du feu de camp.
Difficile de passer à côté de l’aspect personnalisation dans Dragon Quest XI.
L’autre aspect que l’on peut retrouver du côté du feu de camp, c’est la transforge. Permettant de créer et d’améliorer toute sorte de vêtements, armes et accessoires, un mini-jeu vous proposera de frapper les différentes parties de l’objet en création. En fonction d’une jauge, l’ensemble vous permettra d’octroyer des bonus supplémentaires à l’arme. Reprise de Dragon Quest X, cette mécanique est plutôt bien pensée et pour peu que souhaitiez explorer les recoins de chaque partie de la map, vous trouverez rapidement tous les éléments nécessaires pour crafter l’entièreté du jeu. A ne pas oublier que toute la partie exploration sera influencée par le cycle jour/nuit du jeu ! Après chaque craft effectué, vous gagnerez une perle d’optimisation, vous permettant d’optimiser vos armes craftées ou achetées par le passé.
L’autre aspect de personnalisation du titre est bien entendu l’arbre de compétences. Mis sous forme de sphérier, vous devrez comme d’habitude utiliser des points de compétences récoltés à chaque passage de niveau. A vous de faire le bon choix de spécialisation de votre équipe. Pas de soucis si vous vous trompez, vous pourrez à un certain moment de votre partie recommencer à 0 chaque sphérier individuel de vous et vos compagnons, vous permettant de véritablement optimiser chacun des personnages. De nombreux bonus sont plutôt intéressants, passant de l’augmentation de statistique à de nouvelles capacités étant de plus en plus violentes. Des cases au contenu caché sont également présentes où il vous faudra en faire le tour afin de pouvoir révéler son pouvoir.
Bien entendu, comme une bonne partie des jeux Dragon Quest, ce onzième épisode ne se limite pas à son expérience de jeu jusqu’au générique de fin et il vous faudra suivre la quête principale afin de pouvoir découvrir la vraie fin du jeu. On ne vous spoilera pas davantage mais sachez que de notre côté, cette sorte de second run ne nous a pas autant convaincu que l’aventure principale qui nous a fourni de véritables moments d’émotions, de séquences épiques, représentant Dragon Quest à la quintessence de son art.
Cet article peut contenir des liens affiliés