Dans la continuité de The Longest Journey et Dreamfall: The Longest Journey, Dreamfall Chapters propose des mécaniques similaires et une histoire tout aussi alambiquée. Les trois jeux proposent un scénario complexe qui se base sur le voyage entre diverses dimensions.
Il était une fois un monde où tous les rêves se réalisaient… ou presque
Derrière ces noms qui se ressemblent, se cachent plusieurs titres. Le dernier en date, Dreamfall Chapters, est avant tout sorti sur PC en 2014 en format épisodique. Disponible depuis peu sur consoles de salon, à savoir PlayStation 4 et Xbox One, cette nouvelle mouture permet d’apporter les cinq épisodes sur un seul et même disque et nous faire découvrir l’aventure à travers ses treize chapitres.
Très rapidement, nous sommes plongés dans une aventure unique. Ce scénario atypique met en avant deux personnages, Zoë Castillo et Kian Alvane. Mais Dreamfall Chapters ne raconte pas une seule et même histoire mais bien deux et à époques différentes. Si notre héroïne, déjà connue, nous fait parvenir une représentation cyberpunk de notre avenir, son acolyte nous emmènera quant à lui dans un univers médiéval-fantastique. Deux parties de l’histoire bien différentes mais l’on remarquera bien assez vite que nos protagonistes partagent certains points communs.
Si les précédentes productions de la série ne vous sont pas inconnues, vous ne serez pas trop dépaysés. L’itération sortie en 2006 par exemple, nous faisait déjà parcourir deux mondes bien distincts. Néanmoins, je ne vous cacherai pas que les nouveaux joueurs se poseront quelques questions au cours des premières scènes. Si l’intrigue se décrypte assez rapidement, le temps d’adaptation est quelque peu abrupt et en déstabilisera plus d’un. Mais c’est là l’une des principales forces du soft : ce savoir faire qu’est de jongler entre les deux mondes parallèles est parfaitement maîtrisé. Finalement, la construction scénaristique arrive à nous tenir en haleine et bien que le jeu nous fait voyager de droite à gauche, on garde aisément nos repères après un moment passé avec nos comparses.
C’est tout d’abord Zoë que l’on découvrira en premier. L’histoire suit directement Dreamfall: The Longest Journey et l’on retrouve notre héroïne dans le coma. On est alors envoyé dans le monde des rêves où l’on peut découvrir les premières actions à effectuer. Puis, on revient sur la terre ferme et l’on se retrouve dans un monde divisé par la politique et le contrôle total des autorités. Très vite, on comprend l’emprise qu’ont les forces de l’ordre et le chaos qui a du se passer face à certaines nouvelles technologies et notamment des Machines à Rêves. Ces machines permettent à son utilisateur de se plonger dans un rêve utopique et vous vous en doutez, une bonne partie de la population en est devenue accro… au point où son utilisation est considérée comme une véritable drogue.
Du côté de Kian Alvane, son univers se découvre plus lentement. Lorsqu’on le prend en main, on se situe dans une prison médiévale, où il a été apparemment capturé pour avoir massacré de nombreuses personnes lors d’une guerre. Alors que son exécution approche, une mutinerie éclate et l’on essayera de sortir de cette prison. Notre guerrier, au passé bien troublant et qui a tout perdu, va finalement rejoindre la résistance pour les aider à se défendre contre une occupation ennemie.
Mais Dreamfall Chapters ne s’arrête pas au simple fait d’explorer et de suivre des événements. Bien au contraire puisque de nombreux choix de dialogues surviendront tout au long de votre aventure. Il n’y a pas de véritable notion du bien et du mal et il est assez difficile de distinguer ce qu’il faut répondre. Chaque décision n’est pas facile et peut engendrer de sacrés conséquences en bouleversant l’équilibre du monde. Parfois, les conséquences arriveront rapidement, parfois cela vous permettra de débloquer des situations optionnelles, parfois vous aurez droit à des dialogues drôles et intéressants à découvrir. Quelques énigmes sont aussi présentes et sont assez faciles d’accès. Notre plus grand ennemi sera finalement la compréhension de celles-ci. L’exploration et la collecte d’informations ne sont pas toujours intuitives et les actions à effectuer ont du mal à être discernées à l’écran. Cette confusion est de toute manière assez présente, tant sur les objectifs à réaliser que sur l’histoire en elle-même où l’on hésite entre surprise générale et perplexité.
Allez, encore quelques minutes s’il te plait…
Dreamfall Chapters est un jeu mêlant aventure et point’n click où toutes les actions sont indiquées à l’écran, un peu comme les récentes productions de Telltale Games. Néanmoins, il est beaucoup plus ouvert que ce dernier. Le jeu nous permet notamment d’explorer de nombreux environnements avec une liberté de mouvements plaisante. C’est notamment le cas lorsque l’on jouera pour la seconde fois Zoë où l’on pourra s’aventurer dans une ville futuriste.
D’ailleurs, si les premières minutes du jeu nous font un peu grincer des dents, avec notamment un retard technique assez évident, la direction artistique prend rapidement le dessus une fois que l’on débarque dans cette ville. Les décors sont magnifiques et nous font réellement penser à des paysages de science-fiction. Les jeux de couleur sont bien maîtrisés et l’on peut en dire autant pour les jeux d’ombre et de lumière. Si les joueurs déploraient même des effets visuels un peu trop cinglants sur PC, cette mouture consoles corrige un peu le tir. Certes, c’est toujours assez agressif mais cela reste tout de même bien mieux.
Cette nouvelle version apporte également d’autres améliorations parmi lesquelles on peut compter des modèles de personnages retravaillés. Des animations faciales ont été retouchées permettant un meilleur rendu du côté des visages et l’on peut noter aussi un lissage des textures. Pour sûr, le soft reste encore un peu en retard techniquement parlant et se veut assez inégal de manière générale. Les améliorations sont quelque peu en demi-teinte et les problèmes et autres bugs ne sont pas tous résolus. C’est dommage puisqu’il tourne sans baisse de framerate et avec une résolution correcte. Il lui aurait fallu sans doute quelques finitions supplémentaires mais rappelons après tout, qu’il s’agit ici d’un projet initialement financé par Kickstarter sans forcément un budget conséquent derrière.
Précisons au passage que la bande-son a également été légèrement revue avec quelques morceaux supplémentaires et des effets sonores enrichies. Les voix n’ont pas changé – et restent correctes mais sans être transcendantes, et l’on a la possibilité de choisir des sous-titres en anglais ou en français. Le doublage reste quant à lui en anglais et il est vrai qu’à certains moments, les paroles ne sont pas correctement synchronisées sur les lèvres des personnages. Encore une fois, pour une version améliorée, cela manque clairement de vérifications.
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