Dreams, c’est l’une des arlésiennes de Sony que l’on ne finissait plus d’attendre. Effectivement, le titre avait été dévoilé pour la première fois en 2013, mais il a par la suite été repoussé maintes fois jusqu’à même ne plus donner un seul signe de vie à un moment. Bienheureusement, le soft s’était ensuite rendu disponible en accès anticipé l’année dernière afin de surtout tâter le terrain, mais aussi de charger le soft en contenu par la communauté.
Et c’est enfin depuis le 14 février dernier que le titre développé par les p’tits gars de Media Molecule sort en version finale exclusivement sur PlayStation 4. En définitive, ces sept années d’attente valaient-elles finalement le coup ? Cet outil de création est-il largement supérieur à un LittleBigPlanet ?
Conditions de test : Nous avons joué et terminé dans un premier temps la campagne solo de Dreams en 2h30 de jeu. Puis, nous avons pu passer de nombreuses heures à essayer les niveaux de la communauté, mais également l’outil de création qui est clairement le plus gros morceaux du jeu. Enfin, notez que le jeu a été testé sur PS4 Pro.
Sommaire
ToggleUne campagne solo réussie comme mise en bouche
Comme dans un LittleBigPlanet, la nouvelle production de Media Molecule a bel et bien une aventure en solo à nous proposer. Cette dernière nous permet d’y incarner Art, un musicien de jazz au fond du trou naviguant à travers ses rêves, son passé et son présent. Ce dernier luttera contre son démon intérieur dans son périple onirique, à l’aide de ses créatures fétiches issues de ses rêves entre un dragon tout mignon nommé Lancewing, ou encore sa peluche Foxy ou bien son robot futuriste D-Bug.
Sans trop en dévoiler sur cette campagne solo qui vaut le coup d’être découverte par vous-même, celle-ci est particulièrement captivante et prenante tout le long. En effet, on veut vraiment connaître le fin mot de l’histoire. De plus, cette histoire aborde de nombreux thèmes entre le manque d’inspiration, de confiance en soi et la dépression. Tout est maîtrisé du début à la fin avec une belle morale et on sent le savoir-faire du studio qui arrive à créer une histoire très personnelle qui parlera aux joueurs, tout en leur donnant envie de se surpasser en utilisant cet outil de création.
Cette campagne assez courte de Dreams, qui se termine hélas en seulement 2h30 de jeu certes, a aussi l’intelligence de nous montrer toutes les possibilités qu’offre l’outil de création de Media Molecule. Ce mode histoire vous fera passer d’un point’n’click à base d’énigmes et de choix de dialogues, en passant par un jeu de plateforme/action mais aussi une partie tout en Shoot’em up. Concrètement, Media Molecule a voulu très clairement nous montrer à quel point leur outil de création est surpuissant en possibilités créatives, totalement infinies.
Par contre, on pourra reprocher aux phases de gameplay de manquer d’un peu de souplesse et d’une caméra un peu plus précise. Cependant, le plaisir de jeu reste présent et suffisamment varié pour nous envoûter et oublier ces légers différents. Qui plus est, l’ensemble de la direction artistique de Dreams est à la fois mignonne, poétique, assez chimérique et surtout teintée d’une pointe d’aquarelle et de gouache qui donne un côté visuel bougrement agréable.
On trouve en somme un habillage artistique unique, atypique et montrant que Media Molecule a encore du talent à revendre après les excellents LittleBigPlanet. Le soft nous offre en sus des doublages français de qualité comme ses musiques, particulièrement reposantes et de très bonne facture.
Un outil de création complet à ne pas mettre entre toutes les mains
Le gros morceaux de Dreams réside ensuite dans son outil de création. Ici, nous sommes sur du LittleBigPlanet puissance 1000 concernant toute cette partie créative. Après être arrivé sur notre espace d’accueil similaire au pod mais en plus grand et personnalisable à souhait, vous pourrez aller sur le menu et parcourir le mode création de rêve.
C’est ici que les petits créateurs en herbe auront du pain sur la planche afin de maîtriser l’outil de création mis en place par Media Molecule. Car s’il y a une grosse tripotée de didacticiels sur comment maîtriser la caméra, placer vos objets dans la création de scènes ou même créer vos propres musiques et personnages, il y aura de quoi vite s’y perdre. Fatalement, certains joueurs non-créatifs pourront vite lâcher l’affaire au bout de quelques heures vu la complexité du bousin, et retourneront directement sur les niveaux de la communauté via le mode voyage onirique.
Mais qu’à cela ne tienne, Dreams se révèle être malgré tout un outil de création complet, complexe, et doté d’une infinité de possibilités. Ce qui plaira évidemment aux joueurs créatifs, qui n’en seront qu’aux anges. Et de fil en aiguille, ces joueurs là auront aussi indéniablement soif d’apprendre toutes les mécaniques de création de cet outil via les didacticiels super bien expliqués via les quêtes de follet et les différentes vidéos explicatives.
Difficile d’en dire plus sur ce côté création, étant donné qu’il faudrait bien plus qu’un seul paragraphe pour tout décrire. Que ce soit dans la création de personnages, jusqu’à la musique ou bien tout l’aspect purement graphique, tout est personnalisable, comme les créations d’autres joueurs qu’il sera possible de remixer, rien que ça ! On notera également des bulles à récolter dans le mode solo, qui pourront vous permettre d’utiliser ensuite divers objets, sculptures ou personnages issus du solo de Dreams. D’autres créations issues des autres joueurs pourront être aussi utilisées à volonté.
Cependant attention, il faut savoir que le côté création aura aussi des limites avec un petit thermomètre qui s’affichera, et vous indiquera par conséquent si votre création commence à devenir lourde ou non au niveau du gameplay, des graphismes, et de l’audio. L’outil est donc complet certes, mais il faudra jouer la carte de la malice pour remplir vos création sans dépasser le fameux thermomètre de limitation.
Outre cela, l’aspect création est sensationnel et ce côté partage entre les joueurs fait grandement plaisir à voir. Concrètement, on a véritablement l’impression que Media Molecule a clairement passé un cap dans le fait de donner aux joueurs un outil surpuissant pour la création de leurs fantasmes les plus fous. Du coup, on ne peut que les féliciter pour ce travail remarquable, et on a hâte de voir comment le studio arrivera à supporter le soft sur la longueur, dont peut-être sur PS5 dans un futur proche.
Un système de progression atypique fait enfin son apparition dans Dreams. En finissant un jeu créé par un autre joueur, en créant votre propre scène, votre musique, un personnage voire en accomplissant les quêtes de follets qui ne sont autres que des didacticiels pour l’aspect création, vous monterez parfois en niveau de rêveur. En sus, en fonction de l’activité que vous ferez le plus dans Dreams, vous aurez la mention spéciale exploration, audio ou encore création. De quoi vous montrer plus ou moins votre activité préférée dans Dreams, ce qui est appréciable.
Un contenu communautaire ahurissant et qualitatif dans Dreams
Avec une campagne solo courte mais un outil créatif complet et tarabiscoté à maîtriser, cela donne pour le coup un contenu communautaire relativement solide. Au-delà des autres petits mini-jeux créés également par Media Molecule, les joueurs pourront retrouver un nombre incalculable de créations par les joueurs, dont le nombre a aussi été grandement aidé par la sortie de Dreams en accès anticipé quelques mois plus tôt.
Au programme vous pourrez retrouver de tout et n’importe quoi entre de vrais jeux solo, multijoueurs, des courts-métrages, des jeux purement audiovisuels voire vitrines technologiques tout bonnement impressionnantes ! Y’a pas à dire, les joueurs auront de quoi s’y perdre concrètement en parcourant les nombreuses créations de la communauté. Et il faut bien avouer que jouer un petit Final Fantasy VII Remake ou bien un Crash Bandicoot ou un Dead Space en version Dreams, ça fait son petit effet !
Egalement, il faut savoir que le jeu ne demande pas le PlayStation Plus pour profiter pleinement du soft, ce qui donne un côté accessible au plus grand monde appréciable. Vous pourrez donc librement essayer les nombreux jeux partagés par la communauté, leur mettre un petit like, et ainsi vous abonner à ce dernier ou encore lui laisser un commentaire si vous avez aimé sa création. En somme, il y aura de quoi faire, et vous pourrez sans problème passer de nombreuses heures et bons moments seuls ou avec des amis à essayer les diverses créations communautaires.
Une durée de vie quasiment infinie pour Dreams en clair, qui disposera aussi de défis communautaires qui consisteront à faire une création centrée sur un thème précis. Une bonne idée afin de gonfler toujours plus la durée de vie et de faire participer la communauté sur la longueur. Clairement, sa force réside dans le contenu solide que fournit le soft actuellement, même si nous pesterons sur l’absence de la VR à son lancement, qui arrivera visiblement bientôt sans plus de précisions.
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