Au rayon des franchises qui commencent à avoir de l’âge, on retrouve Dynasty Warriors. Malgré tout, la série nippone âgée d’une vingtaine d’années ne compte pas s’arrêter là et continue de nous proposer de nouveaux titres assez régulièrement. Ce mois de février 2022 marque d’ailleurs la sortie d’un nouvel opus pour la licence : Dynasty Warriors 9 Empires.
Toujours développé par Omega Force et édité par Koei Tecmo, cette nouvelle entrée dans la série nous plonge à nouveau dans l’histoire de la Chine dans les décennies entourant la période des Trois Royaumes. Pour les habitués, ce décor ne change donc pas des précédents opus. Malgré tout, le titre arrive avec quelques nouveautés, dont notamment l’héritage de tentatives intéressantes pour Dynasty Warriors 9, et de nouvelles idées qui viennent compléter le tableau.
Si le précédent volet de la série de base nous avait intrigués avec ses tentatives de renouveau, qu’en est-il de ce nouvel opus de la série sous-titrée Empires ? Nous allons le découvrir ensemble.
Condition du test : Nous avons testé Dynasty Warriors 9 Empires sur PlayStation 5. Nous avons eu l’opportunité de nous essayer au mode édition, à plusieurs scénarios proposés, joués jusqu’à l’écran de fin. Au terme de 30h de jeu, nous avons également débloqué un peu moins de 80 % des trophées disponibles.
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TogglePossibilités multiples au décor connu
La première chose à noter, c’est que Dynasty Warriors 9 Empires reprend le moteur de son grand frère sorti il y a de cela quatre ans maintenant. Pas forcément négative, cette décision de garder le même moteur fait qu’on se retrouve avec un titre daté, dans une série qui est déjà souvent caractérisée comme étant elle-même datée. Malgré tout, le jeu reste très fluide, en proposant notamment des temps de chargement plutôt courts, bien qu’existants.
Côté « scénario », le titre commence toujours par la rébellion du Turban Jaune, et vous propose plusieurs scénarios dans les années importantes qui ont suivi, comme la coalition contre Dong Zhuo ou encore la bataille de Chibi. Évidemment, on retrouve aussi un scénario imaginaire où n’importe quel personnage peut commencer seigneur afin d’unifier les terres sous sa bannière… bien qu’au final cela soit possible dans tous les scénarios avec un peu de patience.
Après tout, Dynasty Warriors 9 Empires se présente à nous avec de nombreux éléments de gestion et de stratégie, et il est tout à fait possible de gravir les échelons de l’armée que vous servez, aider votre seigneur à unifier les terres, ou le trahir pour créer votre propre empire et tenter de mettre la main sur les territoires voisins. Les possibilités sont multiples et il revient au joueur de décider de quoi faire.
Et il faut dire qu’il y a de quoi faire. Entre les interactions avec les autres officiers, la création de relations, le recrutement, la gestion des finances, des récoltes, ou encore d’autres choses comme l’entraînement des officiers, les opportunités sont légions. Sans parler de la sélection des objectifs à réaliser, à chaque conseil de guerre, afin de renforcer le territoire et l’armée.
Pour l’exemple, j’ai commencé mon aventure en créant un officier original (éditeur par ailleurs plutôt complet et qui permet pas mal de personnalisation à tous les niveaux). Après une allégeance à Cao Cao, de puissantes relations forgées et de nombreuses preuves de mes compétences comme stratège, ce dernier m’a légué la direction du pays (son fils, Cao Pi, étant encore trop jeune l’année où la succession a eu lieu). Dans une autre partie, j’ai renversé Meng Huo afin de prendre son territoire avec l’aide de mes alliés, comme moi, vagabonds. Dans une autre, encore, j’ai choisi de commencer directement seigneur (partie toujours en cours) afin de micro-manager le royaume d’entrée de jeu.
Au cœur des bonnes idées
Pourquoi raconter tout ça ? Eh bien justement parce que chaque partie a apporté son lot de surprises et de découvertes. En servant Cao Cao, il a fallu attendre plusieurs années (nous jouons en difficile) avant de pouvoir participer aux conseils de guerre et ainsi donner un avis sur les décisions prises. Avec le soulèvement contre Meng Huo, nous avons dû passer beaucoup de temps à rencontrer des officiers et forger des alliances. Dans notre partie comme seigneur, nous avons simplement dû gérer notre royaume et notre armée en tentant de tout renforcer pour dissuader les voisins d’envahir.
Bien entendu, le joueur n’est pas seul à participer à l’évolution du royaume. Les autres officiers, par le choix des objectifs saisonniers participent également. Ainsi, si le joueur demande d’augmenter la trésorerie ou d’entraîner les troupes, les officiers auront tendance à effectuer les actions qui vont en ce sens. Et ces objectifs sont multiples. On retrouve notamment le développement du territoire, l’amélioration de l’armée, le recrutement de nouveaux officiers, l’amélioration des relations, le sabotage, les pots de vin, et bien d’autres encore qui permettent de vivre une expérience originale et unique à chaque scénario lancé.
Test Dynasty Warriors 9 – Les Trois Royaumes… aussi en monde ouvert
Et, lorsque la saison arrive à son terme, là le joueur peut retrouver un esprit plus orienté Dynasty Warriors. En effet, la fin d’une saison marque généralement le moment d’une invasion. Avec suffisamment de vivres et de troupes, le joueur peut alors envahir un voisin, lançant alors les traditionnelles batailles de grande échelle. Que cela soit à 1000 contre 10000 ou à 15000 contre 15000, le tout prend place sur des cartes fermées où l’objectif est de prendre les bases adverses, de vaincre les officiers ennemis et ensuite faire tomber le camp principal (bataille défensive) ou de prendre la forteresse principale (bataille offensive).
On dit donc au revoir au monde ouvert de Dynasty Warriors 9 pour retrouver quelque chose de plus traditionnel. Les batailles sont rythmées et les officiers peuvent recevoir des ordres afin de rendre la bataille plus immersive. Pour l’aspect stratégique, les développeurs ont aussi jugé bon d’ajouter des plans de bataille, une bonne décision. Ces plans sont, en quelque sorte, des objectifs secondaires à réaliser afin de déclencher quelque chose de précis sur le champ de bataille. Par exemple, prendre trois camp en un certain laps de temps permettra de mettre le feu aux bases ennemies. Ces plans sont divers et variés et sont à sélectionner avant la bataille. D’ailleurs, l’IA a aussi droit à son plan, que cela soit en bataille défensive ou offensive. L’objectif pour le joueur est alors d’empêcher l’achèvement du plan. L’échec, dans les deux cas, entraînera alors des bonus pour l’ennemi.
Et si ces plans peuvent paraître anodins, ils sont en réalité une véritable aubaine pour le joueur. En effet, par ce moyen, Koei Tecmo et Omega Force permettent aux joueurs de prendre l’ascendant dans des batailles qui peuvent sembler perdues. Une chute rapide du moral ennemi peut alors vous permettre de remporter une bataille à 5000 contre 20000 alors que tous vos officiers sont en déroute (oui, l’IA arrive à mettre vos officiers à mal, ce qui est une bonne chose pour l’immersion !).
Il y a du bon, et du moins bon
Tout cela additionné donne un jeu plutôt bien équilibré. Si vous vous jetez à corps perdu dans les batailles, alors votre armée et vos ressources en pâtiront, rendant l’expansion future plus compliquée. Et si vous attendez trop, alors vos voisins passeront à l’action pour tenter de prendre possession de vos terres. A vous de prendre les bonnes décisions pour réussir, à la fois à vous étendre et à vous défendre.
En outre, Dynasty Warriors 9 Empires revient avec un très bon élément de Dynasty Warriors 8 Empires : les traits. Selon vos décisions et votre comportement sur le champ de bataille, votre personnage gagnera des points dans plusieurs catégories comme la bravoure, l’éloquence, ou encore la méchanceté. Faire monter ces traits de niveau débloque de nouvelles décisions et de nouveaux plans de bataille à utiliser et régit vos relations avec vos officiers. En tant que stratège intelligent, éloquent et gentil, par exemple, nos relations avec Cao Pi étaient catastrophiques, tandis que celles avec Liu Bei étaient parfaites. Ces traits et relations vont, par ailleurs, dicter le comportement de vos officiers. Un officier avec une trop faible opinion de vous et des traits opposés pourra, ainsi, lancer une révolte ou vous trahir au profit d’un autre seigneur.
Il y a encore pas mal d’autres bons points à souligner avec Dynasty Warriors 9 Empires : les plans à utiliser pendant la bataille, vous permettant ainsi de retrouver un peu de vie ou un boost de défense, une traduction française complète (parfois approximative, disons-le quand même), une bande-son entraînante, un casting gargantuesque tant dans les officiers musous que dans les officiers génériques, une grande rejouabilité, ou encore de nombreux scénarios différents dont vous pouvez disposer à votre guise.
Malgré tout, il faut dire que le titre reste techniquement en retard. La version PlayStation 5, par exemple, ressemble très fortement à Dynasty Warriors 9 sur PlayStation 4 et les textures en arrière plan sont parfois… moches (c’est rude mais bon). Cependant, le titre parvient à s’en sortir grâce à des menus simples, lisibles et intuitifs. C’est, dans la globalité, une bonne réussite !
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