Ca y est ! FIFA passe désormais sous le pavillon EA Sports FC, avec une édition annuelle très sobrement intitulée EA Sport FC 24. Cette nouvelle itération sera disponible ce vendredi 29 septembre. On rappelle qu’Electronic Arts a été forcé de changer le nom de sa licence phare pour une question de contrat qui n’a pas été renouvelé avec la FIFA.
Vous l’aurez compris, tout ceci est bien entendu une question d’argent, la fédération demandant pas moins de 2.5 milliards de dollars pour revaloriser sa marque sur les dix prochaines années. Autant dire que cela n’a pas plu du tout à l’éditeur, qui fait désormais cavalier seul en se reposant sur l’architecture des précédents opus et les nombreux partenariats acquis durement avec les divers clubs et championnats.
D’ailleurs, EA semble même vouloir faire table rase des précédentes éditions et repartir sur de nouvelles bases, l’éditeur supprimant désormais à tour de bras les précédents FIFA sur tous les stores… Outre ce petit détail, force est de constater que cette année, on ne peut pas vraiment qualifier EA Sports FC 24 de révolution. En effet, les changements demeurent minimes sur pas mal d’aspects.
Conditions de test : Nous avons joué aux différents modes de EA Sport FC 24 (UT, Carrière joueur/entraineur, Volta, Club et Saisons) durant une bonne quinzaine d’heures. Le titre a été testé sur PS5.
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ToggleDes retouches sur les modes de jeux, sans pour autant tout bouleverser
Au niveau du contenu de cette édition 2024 d’EA Sports FC, on ne peut pas crier au bouleversement, notamment au niveau de son mode carrière. Outre le fait de devoir choisir, comme d’habitude, un coach fictif ou qui existe vraiment parmi un peu plus de 22 championnats divers, le soft inclus en guise de nouveauté la vision tactique.
Du contre pressing en passant par du tiki-taka, tout est à disposition pour mettre en place vos idées de jeu. Qui plus est, vous pourrez aussi sélectionner des coachs pour tous les compartiments du jeu (attaque, milieu, gardien et défenseur). Cela permettra d’améliorer vos joueurs sur le long terme, mais aussi de tenter d’appliquer à la lettre votre vision du jeu.
Incontestablement, cette nouvelle mécanique apporte un plus non négligeable au mode carrière, au même titre que les nouvelles cinématique quand vous gagnez un trophée. Qui plus est, sachez qu’une nouvelle caméra aux abord du terrain, mais aussi dans les tribunes, est disponible, pour plus d’immersion.
Cependant, c’est tout ce que l’on retiendra du mode Carrière Manager, qui est finalement toujours complet, mais qui s’est ici juste « amélioré » par de très petites touches. Vous ne serez donc pas dépaysé, et les transferts comme objectifs sont toujours crédibles vis à vis du club choisi. Concernant le mode Carrière Joueur, ne vous tracassez pas, les nouveautés ne sont pas légion comparé à l’année passée, si ce n’est qu’il est désormais dissocié du mode Manager dans les menus.
On en vient à Ultimate Team. Ce fameux mode qui est encore populaire à ce jour, ne bénéficie lui aussi que de petites nouveautés, bien qu’intéressantes dans le fond. Sachez qu’en dehors d’une interface, qui reste certes épurée mais encore brouillonne avec des sous-menus indigestes, vous pourrez accueillir dans votre équipe de rêve les joueurs, mais aussi les joueuses. En effet, le foot féminin s’invite dans Ultimate Team, et vous pourrez confectionner des équipes mixtes sur EA Sports FC 24. Le résultat n’est au final pas choquant, et fonctionne bien.
Par ailleurs, les joueurs et joueuses auront un système d’évolution efficace à disposition. Sous réserve que la carte de votre joueur soit éligible, vous aurez la faculté, en remplissant divers objectifs et moyennant de la monnaie du jeu, d’augmenter l’indice de puissance de votre footballer. Cela lui donnera la possibilité d’être meilleur sur certaines statistiques, comme le dribble ou encore les tirs.
En somme, c’est tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent en termes de grosses nouveautés sur Ultimate Team, qui bénéficie d’un système encore bien huilé, bien que nous soyons en terrain connu. On est encore très frustré de retrouver ces fameux micro transactions, ce qui fait que vous pourrez vite vous retrouver contre des joueurs ayant déjà des stars redoutables dans leur équipe.
Quant aux autres modes de jeu, rien à signaler en revanche. Si les modes Clubs et Volta sont désormais à part, sachez que l’on aura encore et toujours les modes Compétitions, Coup d’Envoi ou encore Saisons Solo et Coopération qui seront de la partie. Et outre, EA Sports FC 24 soit désormais jouable en cross play (d’autres joueurs d’autres plateformes peuvent rejoindre votre partie). Autant dire qu’en matière de nouveautés, c’est le néant absolu. Néanmoins, on retiendra la nouvelle interface du menu, sobre mais sans réel plus finalement.
Une légère évolution plutôt qu’une révolution
On pourra se rabattre sur son gameplay, qui se dote de quelques petites retouches çà et là. Dans un premier temps, la construction du jeu est beaucoup moins rapide que chez FIFA 23. Le rythme imposé est carrément plus posé, et nous pouvons prendre le temps de construire notre jeu jusqu’à approcher la surface adverse. C’est un peu plus prenant que FIFA 23, la physique de balle est mieux fignolée, mais on retrouve des problèmes de contre favorable abject déjà observé dans l’opus précédent, ce qui a parfois le don de pourrir un match.
Sinon, les matchs sont effectivement bien plus vivants grâce à l’Hypermotion V. Cette technologie, déjà introduite l’année passée, a rajouté de nouvelles animations, rendant les matchs plus réalistes dans les mouvements, mais aussi dans les interventions du gardien. Il faut dire que le résultat est bluffant par moment, mais nous fait douter sur l’IA globale qui est parfois complètement à l’ouest. Elle ne se place pas toujours comme il faut, ou ne fait pas les bons appels au bon moment.
Il y a donc une certaine frustration, comme pour l’implémentation des joueurs bénéficiant du PlayStyle et Playstyle+. Cette fonctionnalité intégrée dans EA Sports FC 24 permet de reconnaitre assez facilement certains joueurs, qui s’offrent pour le coup des mouvements et dribbles signatures. Autrement dit, attendez vous à voir un Vinicius Jr. ou un Mbappé avoir une petite icone qui apparait parfois au dessus de leur tête, afin de les identifier comme ayant le Playstyle+. Si cela rend les matchs plus crédibles lorsque l’on contrôle ces joueurs, cela aura parfois le don de déséquilibrer les parties face à d’autres équipes légèrement moindres, car il sera souvent difficile d’arrêter certains joueurs avec des défenseurs ou milieux lambdas.
Et nous en venons justement à la défense, compliquée à appréhender. En plus des contres favorables évoqués plus haut à cause du moteur physique qui doit être corrigé, gérer les un contre un aux abords de notre surface ou sur un contre n’a rien d’une partie de plaisir. Nous aurons parfois la sensation que notre défenseur a littéralement les pieds plantés dans la pelouse.
De même, les attaquants pourront parfois vous dribbler trop facilement pour aller jusqu’au but. Ce sont plein de petits détails qui frustrent à la longue, bien que nous apprécions que les tacles debouts ou glissés soient quelquefois efficaces pour se sortir de situations chaudes. Et encore, cela ne suffit pas, même si nous apprécions toutefois que les défenseurs se jettent sur des frappes contrées.
Concernant justement l’attaque à proprement parler, c’est littéralement le carnaval des buts encore cette année. Vous pesterez sûrement sur certaines frappes particulières qui passent encore et toujours face au gardien, et l’attaque est une fois de plus bien trop privilégiée. D’ailleurs, les gardiens sont soit trop puissants, en faisant des parades lunaires, soit totalement passifs sur des frappes lointaines qui font la plupart du temps mouche. La faute à une IA pas totalement bien placée, et que vous blâmerez les trois quarts du temps. On pourra aussi souligner les corners et coups francs, où il est bien trop facile de marquer désormais, ce qui fait tâche.
Vous l’aurez compris, le gameplay a avancé sur certains points, mais se heurte aux mêmes problèmes que l’épisode de l’an dernier, notamment au niveau de l’arbitrage qui reste correct, mais sans plus. Nous verrons bien si ce problème est corrigé par la suite, mais nous avons peu d’espoir, bien que la construction soit ici encore plus jouissive que chez FIFA 23, et que l’HypermotionV fasse un excellent travail pour retranscrire un match au plus près de la réalité. Notez au passage que l’ajout des cinématiques immersives dans les interventions de l’arbitre apporte un petit plus.
Licence, graphismes, bande-son… Qu’est-ce qui change ?
Sur le point des licences, EA Sports FC 24 n’a pas chômé. S’il n’a plus l’appellation FIFA à proprement parler, la production d’Electronic Arts dispose néanmoins d’un assez bon contenu. Avec pas moins de 25 championnats différents, dont celui de l’Arabie Saoudite qui est de plus en plus médiatisé (avec des Karim Benzema, Ngolo Kanté ou Christiano Ronaldo, c’est normal), autant dire qu’il y aura de quoi faire. Il y aura encore quelques licences non obtenues comme celle de l’AS Rome qui se nomme pour le coup Rome FC, mais dans l’ensemble les licences des championnats comme des clubs ou des sélections nationales sont toutes là. Il est encore à noter l’absence de certaines nations comme l’Algérie mais en dehors de ça, Electronic Arts a dû allonger une certaine somme pour garder toutes les licences du précédent volet.
Au niveau des graphismes, EA Sports FC 24 s’est plus ou moins affiné. En supplément des animations qui ont gagné en crédibilité, même si elles peuvent être parfois étranges, le jeu est plus propre que jamais et le Frostbite Engine en a encore dans le bide. Que ce soit dans le détail des pelouses ou dans l’ensemble de la modélisation des stades et du public en général, on peut dire que le travail achevé sur cette édition 2024 n’a pas été fainéant. Toutefois, même s’il y a des couacs sur le moteur physique encore un chouïa démesuré, on apprécie son optimisation. Le jeu est bien calibré et surtout la navigation est presque instantanée dans les menus. Il y a encore des choses à améliorer mais très franchement, sans parler de claque, le soft reste honorable techniquement.
Pour la bande-son enfin, le titre nous fait retrouver le duo Benjamin Da Silva et Omar Da Fonseca. Si la surprise était là sur FIFA 23, sachez que vous aurez à peu de choses près les mêmes interventions que sur l’édition précédente. Il y a bien deux ou trois ajouts mais, globalement, rien n’a changé, même si cela reste encore agréable pour le moment. Cela dit, un léger manque de réalisme se fait parfois ressentir sur l’ambiance sonore des stades, parfois pas du tout synchro, comme les cinématiques des transferts, qui auraient mérité un doublage supplémentaire pour plus d’immersion.
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