Earth Defense Force 5 est le dernier volet d’une aventure fantastique mettant en scène une unité de défense terrestre prête à tout pour protéger la Terre d’une attaque d’aliens. Cette saga a initialement vu le jour en 2004 sur la PlayStation 2 sous le nom de Monster Attack. L’originalité de la licence se fonde, dès l’origine, sur une ambiance décalée mêlant insectes à la Starship Troopers et monstres géants attaquant les villes suivant les codes du kaijū eiga (le « cinéma des monstres »), genre cher au cinéma japonais des années 1950.
Pour apprécier la licence Earth Defense Force (EDF), il faut donc disposer d’une bonne dose de second degré adossée à un goût prononcé pour les jeux de shoot à la troisième personne. L’atmosphère générale de ce titre est en effet bâtie sur la volonté de mettre en scène le chaos.
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ToggleDu Rampage en veux-tu en voilà
Immédiatement jeté dans le bain de l’invasion insectoïde, le joueur apprend successivement les déplacements standards, les dash ainsi que le maniement des armes. Précisons d’ailleurs que vous êtes dans la peau d’un civil, un « newbie » régulièrement raillé par les vrais soldats. Vous aurez le choix entre quatre classes : le Ranger, infanterie de base à la fois rapide et équilibré; le Wingdiver doté d’un jet pack à plasma vous permettant de survoler les zones de combat; le Fencer équipé d’un exosquelette ultra puissant; et enfin le Air Raider, soldat tactique spécialiste des raids aériens.
Très vite submergé par une quantité de « breaking news » à la fois hilarantes et décalées, le joueur est aux prises avec de méchantes bestioles. Vous pourrez aussi largement profiter des messages d’encouragement de l’état major, toujours enclin à distiller une dose d’optimisme dans ce monde de brutes (ironie level 100) ! Bref, du cliché à gogo histoire de dédramatiser cet état d’urgence permanent !
Un bestiaire varié
Le bestiaire est somme toute classique, particulièrement en comparaison avec le précédent opus de la licence. On retrouve des fourmis, des araignées, des abeilles, des reptiles dinosaures, des grenouilles bipèdes et autres créatures folkloriques. Outre les bestioles, il faudra faire face également à de multiples vaisseaux (amiraux ou de combat) ainsi qu’à des ancres de téléportations ennemies synonymes de respawn intempestifs.
Graphiquement, le jeu délivre un rendu assez modeste dans la lignée de ses prédécesseurs. Les textures sont souvent grossières et mal optimisées, les décors ternes et assez banaux. Mais nous sommes sincèrement fondés à croire que tout ceci est intentionnel. En écho au ton général du titre où dialogues et scènes sont surjouées, l’idée de laisser les graphismes au second plan permettrait de se concentrer sur d’autres aspects plus symboliques et significatifs. En effet, toute la singularité de la licence EDF réside dans un savant mélange entre armement/équipements et interconnexion des classes.
Des armements au top
Niveau armement, ce dernier opus fait d’ailleurs un véritable pas en avant. Avec plus de 1 000 armes et équipements déblocables et plus d’une centaine de missions, EDF 5 ravit les fans et les curieux. On y retrouve l’attirail habituel fait de mitraillettes, lance-grenades/roquettes mais aussi fusils énergétiques et autres armements tactiques de pointe. Le véritable défi est donc bien de s’accrocher au rythme effréné des missions qui s’enchaînent à toute allure. Car chaque mission délivre un loot précieux synonyme d’améliorations d’armes/armures ou tout simplement nouvel équipement aux caractéristiques spécifiques. Ce loot s’étoffe bien entendu en fonction du niveau de difficulté, échelonné au départ en trois niveaux : facile, normal et difficile. Deux autres modes sont à débloquer pour les plus acharnés (hardest et inferno).
Un vrai défouloir
Or, ce choix des armes et armures est loin d’être anecdotique et nous touchons là au cœur du jeu. Malgré la profusion d’ennemis à l’écran et l’aspect chaotique des combats, l’approche de chaque niveau exige une stratégie mûrement réfléchie. Au gré de la progression dans les niveaux et plus encore avec un échelon de difficulté croissant, il faut ruser. Suivant le type d’ennemis, il faut prévoir dans votre set des armes adaptées, mais aussi, en amont choisir le personnage le plus à même de vous tirer d’affaire. On l’aura compris, EDF 5 en a sous le capot et promet un défi relevé pour qui s’y frotte. Les hard gamers ne s’y sont pas trompés : en mode multi, les combinaisons de classes offrent une complémentarité jouissive, le bon choix des équipements rendant la campagne plus que plaisante. Un système d’interactions entre les membres de votre groupe est, à ce propos, accessible bien que peu aisé à manier en plein rush. D’ailleurs, trois modes de jeu sont disponibles. En solo, en multi en ligne ou à 2 en offline en écran splité.
Malgré la profusion d’ennemis à l’écran et l’aspect chaotique des combats, l’approche de chaque niveau exige une stratégie mûrement réfléchie.
Mais la subtilité du titre ne s’arrête pas là. Les améliorations proposées portent sur des points stratégiques. Citons notamment: les dommages subis, la capacité de stockage des munitions, le temps de recharge, la portée, la rapidité du shoot ainsi que sa précision. En somme, tout est fait pour que les puristes déploient une véritable stratégie d’attaque mêlant coordination, adaptation aux lieux et aux ennemis et ajustement de la puissance de tir. Notons enfin que plusieurs véhicules équipés de tourelles notamment sont accessibles via certaines classes de combattants. Bref, un régal pour qui sait aller au-delà des apparences. On comprend aussi en filigrane que la durée de vie et donc la rejouabilité du titre sont au rendez-vous.
Ça pique un peu parfois
Comme on peut s’y attendre toutefois, le jeu n’est pas exempt de défauts. L’aspect graphique, on l’a vu, peut en rebuter plus d’un. Outre cette dimension, certains aspects du gameplay dérangent. D’abord, certains mouvements de caméra inopinés lorsqu’un monstre de haut niveau arrive sur la map. Ce petit défaut agace à la longue car il perturbe malencontreusement les déplacements et autres tirs sur les ennemis. A cela s’ajoute l’effet saturation des ennemis, en particulier avec les araignées qui projettent leurs toiles.
Au plus fort de la lutte, l’écran de jeu ressemble à un capharnaüm parfois difficile à décrypter. A certains moments le rendu global est illisible, à plus forte raison lorsque les cadavres de vos victimes s’entassent sans disparaître. Or, vu que les sauts et autres déplacements dans l’espace sont relativement limités, un brin de frustration peut ternir votre expérience du titre. Si on ajoute à cela les retards d’affichage, les bugs sur certaines missions, les collisions hasardeuses et l’IA aux fraises, on se retrouve avec un jeu très fun mais encore inabouti.
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