On ne vous apprend rien en vous disant que l’année 2024 est chargée en jeux, et il n’y a qu’à regarder le calendrier des sorties d’octobre et de novembre pour s’en convaincre. Mais peut-être n’étiez vous pas au courant que, niveau insectes géants et gros robots, c’est la même chose ! Outre le sympathique Gundam Breaker 4, que la postérité ne retiendra probablement pas, c’est Helldivers 2 qui frappait fort en janvier dernier, avant l’arrivée attendue de Earth Defense Force 6 cet été. Bon, à ce stade, l’année était déjà bien garnie dans ce genre très niche. Mais il faut encore compter sur Starship Troopers : Extermination, à paraître en octobre, et Earth Defense Force : World Brothers 2, qui nous intéresse aujourd’hui.
Un titre qui arrive un peu trop vite après la sortie de EDF 6, que l’on qualifiera d’épisode principal, par opposition aux spin-off, catégorie dans laquelle World Brothers 2 s’inscrit. En bon Earth Defense Force, bien que développé par Yuke’s plutôt que par Sandlot, il s’agit principalement de shoot, d’insectes et de robots de tailles déraisonnables, d’explosions et de fun à l’état brut. Une recette qui annonce du bon, mais aussi du moins bon, comme d’habitude avec la série. Mais ne soyons pas mauvaises langues, le titre a de solides arguments à faire valoir, ce que nous allons expliciter dans ces quelques lignes.
Conditions de test : Nous avons passé près d’une douzaine d’heures sur le titre via une version PS5 envoyée par l’éditeur. Ce ne fut pas suffisant pour faire un tour complet de son contenu, mais nous a permis néanmoins de voir ce que nous avions à voir. À noter que puisque nous avons joué avant la sortie du jeu, il ne nous a pas été possible d’accéder au Online.
Mea Culpa
Comme disait Dostoïevski, « il n’y a pas de péché sur la Terre pourvu que Dieu ne pardonne à celui qui se repend sincèrement ». Et croyez moi sur parole, je m’en veux d’avoir été sévère avec World Brothers en 2021. Pas que l’article écrit à l’époque soit malhonnête, loin s’en faut, mais tout test étant subjectif, n’en déplaise à ceux qui pensent le contraire, j’ai la sensation d’avoir jugé un peu vite une recette qui, avec le recul, me semble intéressante. Alors pas de chamboulement dans l’avis écrit cinq ans plus tôt, mais un bon point supplémentaire à la note attribuée au premier volet, qui n’était pas si carencé que j’aimais à le croire à l’époque. Maintenant que c’est dit, poursuivons.
Earth Defense Force : World Brothers 2 reprend trait pour trait ce que proposait le précédent opus, à ceci près qu’il affine quelques-uns de ses éléments. Ainsi, il est toujours question de fan service pas très subtil, mais parfaitement fonctionnel, avec une tonne de personnages jouables à récupérer, dont beaucoup sont issus d’épisodes passés de la franchise ; quelques maps iconiques reprises pratiquement à l’identique ; une bande son composée de morceaux connus (mais pas que) ; une palanquée d’armes dont certaines très fortement inspirées (ou reprises à l’identique) d’anciens opus ; un bestiaire qui rappellera de bons (et de moins bons) souvenirs à tout fan de EDF.
Or, s’il y a bien un reproche que l’on peut faire à ce Earth Defense Force : World Brothers 2, c’est justement son manque de nouveautés. Oui, on nous narre une suite directe aux événements (pas très intéressants) du premier volet (avec des personnages toujours aussi insupportables), et oui c’est un plaisir de s’immerger une nouvelle fois dans cet univers en voxel du plus bel effet. Mais le sentiment de redite se fait immédiatement sentir, avec une impression tenace de jouer au même jeu, simplement à des missions inédites… et encore, nombre de maps étant communes aux deux titres, la sensation de jouer à quelque chose de neuf tend à se raréfier rapidement. A fortiori dans la mesure où les contrôles abominables des véhicules n’ont pas bougé.
Mais ne soyons pas mauvaises langues, puisque le titre embarque aussi tout ce qui faisait le charme du premier volet. On parlait quelques lignes plus haut du style visuel tout en cubes, et il est vrai que c’est une petite bouffée d’air frais dans la série, qui a trop tendance à viser une direction artistique pseudo réaliste la plupart du temps. En témoignent Earth Defense Force 6 dernièrement, ou même Iron Rain pour rester chez Yuke’s. Un peu de changement à ce niveau ne fait pas de mal, d’autant plus dans la mesure où le tout est vraiment agréable à l’œil, et ne souffre pas des problèmes techniques en pagaille que la série principale connaît à chaque épisode.
Non, pas d’affreux ralentissements, de passages sous la map ou autres écrans illisibles. Certes, le jeu conserve une propension à surcharger ses niveaux, ce qui finit toujours par virer au manque de visibilité. Mais la caméra se situant assez loin des personnages, et la possibilité de s’extraire rapidement d’un groupe d’ennemis étant plus accessible grâce aux compositions d’équipe diverses et aux attaques spéciales dévastatrices, on s’y perd rarement, finalement. Un bon point, surtout après le sixième volet qui est absolument abominable à ce niveau, bien que, comme souligné dans notre test, cela ne l’empêche pas d’être très bon.
Fight Together
Avec tout ça, on en oublierait presque de présenter Earth Defense Force : World Brothers 2, parce qu’après tout, il demeure parfaitement possible que quelqu’un ne connaissant pas la franchise tombe sur cet article. Alors pour la faire courte, il s’agit d’un shooter en vue à la troisième personne proposant un bestiaire exclusivement composé de choses géantes, allant d’insectes à des soucoupes volantes, en passant par des grenouilles humanoïdes et même des soldats d’apparence humaine. Dit comme ça, ça a l’air un peu débile, et on peut vous l’affirmer sans détour : ça l’est. Mais dans le bon sens du terme, rassurez-vous. Parce que cette simplicité sert finalement à l’immédiateté du fun procuré.
La petite particularité de World Brothers par rapport aux autres opus de la franchise, qui mettent quant à eux le loot en valeur, c’est la possibilité de récupérer de nombreux soldats différents, ayant chacun en main un équipement singulier. Ainsi, on acquiert rapidement des armes puissantes et de quoi améliorer les statistiques de nos bidasses, le tout en mettant la main sur des classes connues des fans de EDF, mais aussi des personnages loufoques. La liste est très longue, et on ne va pas commencer à rentrer dans le détail, mais les trois exemples ci-dessous devraient aisément vous mettre sur la voie !
Chaque personnage a aussi ses statistiques propres, donc, ainsi qu’une attaque spéciale et une façon de se mouvoir. Certains ont la faculté de voler quelques instants, d’autres de sprinter, et d’autres encore font des bonds, parce que pourquoi pas ?! Contrairement à la série principale, on n’améliore pas uniquement l’armure de ses personnages, et cela ne requiert pas de récupérer des items dans les missions. Ici, il est question de terminer des missions, qui récompensent en points d’expérience, faisant grimper rapidement en niveaux. Un petit côté jeu de rôle qui fonctionne plutôt bien, d’autant qu’il récompense la fidélité à notre équipe, que l’on monte comme bon nous semble.
Équipe qui sera composée de quatre personnages, entre lesquels on peut alterner d’une simple pression sur la croix directionnelle, permettant des compositions particulièrement intéressantes. Il vous est par exemple possible de choisir quatre Wing Divers afin de pouvoir voler sur de longues périodes, ce qui a évidemment des avantages, vous rendant notamment difficile à cibler. Mais les possibilités sont nombreuses, et il n’y a finalement pas de mauvais choix, puisque les missions sont assez courtes, et que l’on peut changer à tout moment sur le menu principal. On est donc encouragé à tenter des compositions.
À noter que cet épisode fait gonfler son nombre de missions, qui atteint la centaine, et qu’il propose par ailleurs deux niveaux de difficulté bonus, qui seront à débloquer. Mais aussi qu’il offre, sur consoles PlayStation, la possibilité de jouer en coopération locale, sur le même canapé. Chose que nous n’avons pas pu essayer, mais qui demeure à saluer. Alors bien sûr, on ne peut que remarquer la répétitivité de l’ensemble, notamment des objectifs de mission, mais c’est un point qui a toujours fait défaut à la série, et qui s’estompe assez vite lorsque l’on joue à plusieurs. On conseille donc d’y jouer à quatre en ligne, plutôt que seul, la seconde option se révélant rapidement limitée.
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