Issu des petits gars de chez SnowCastle, Earthlock : Festival of Magic revêt la cape du J-RPG indépendant toujours prêt à défendre le gamer et l’orphelin. La version testée ici est la PS4 (avec les patchs récents, notamment la traduction VF qui n’était pas disponible à la sortie originale du titre).
Jour, Nuit… Jour, Nuit…
Le titre nous plonge dans la peau d’Amon, un voleur/chasseur de trésors qui vit sur Umbra. La spécificité très singulière de cette planète est qu’elle a tout simplement arrêté de tourner il y a de ça plusieurs millénaires. Depuis, ce globe se compose d’un désert aride et sec sur lequel le soleil brille toujours sur une face et d’une région glaciaire et sombre victime d’une nuit éternelle sur l’autre.
Le scénario, bien que fourmillant de ci de là se révèle être très classique. Il faut bien comprendre qu’Earthlock s’inspire très fortement du RPG japonais en général, et tente donc de s’en accaparer les codes, tant graphiques que musicaux, et tant techniques que scénaristiques. Force est d’admettre que la réussite n’est pas toujours au rendez-vous. Non pas parce que le scénario est en deçà de ce que l’on est en droit d’attendre, mais parce que ces mêmes ficelles scénaristiques sont tirées de manière trop évidente.
Ainsi, les rebondissements sont prévisibles, et le jeu nous transporte de stéréotypes en stéréotypes et joue de pas mal de maladresses. Le décor planté a le potentiel de nous raconter une aventure palpitante et innovante, et au lieu de cela, nous avons une « aventure »… Simplement ! Comprenez-moi bien, le fait est que l’intrigue n’est pas mauvaise en soi : elle est juste classique !
Du côté du système de combat, nous avons toujours là une pure tradition des J-RPG de l’époque, avec un système au tour par tour qui fonctionne très bien. Selon la vitesse de personnage, vous attaquerez plus tôt (ou plus tard) et vous pouvez voir à l’écran qui agira lors de la prochaine action. Ce procédé, classique lui aussi, se révèle toutefois efficace, car chaque personnage possède deux « postures ».
Changer de posture consomme un tour (et de l’Amri, une ressource d’action) mais vous permet en revanche de changer complètement votre style de combat. En sachant que les ennemis aériens sont insensibles au corps-à-corps, d’autres adversaires à la magie, etc. Il faudra donc bien anticiper vos techniques et ressources avant de décider de faire quoi que ce soit. Afin de faire évoluer vos héros, le jeu s’appuie sur un système de « sphérier » un peu particulier qui nécessitera d’activer les bonnes cases afin d’obtenir les bonus adéquats.
Nous avons donc là un bon point du jeu : son système de combat épuré mais efficace. Rajoutez à cela le fait que vos héros peuvent également nouer des relations, qui débloqueront certaines capacités (actives ou de soutien) afin de rendre le duo encore plus redoutable au combat. Plus on avance, et plus on fait attention aux binômes que l’on forme, car deux personnages qui ne s’entendent pas très bien n’iront pas très loin lors des joutes.
Il y a une petite pointe de « Bravely Default » qui nous oblige à penser à l’instant présent les deux ou trois prochains tours d’action. Le bestiaire étant plutôt varié, les batailles sont du coup très agréable. En revanche, j’ai noté que le levelling était d’une importance capitale, car les Boss ne font pas dans la dentelle : il y a donc, souvent, des phases d’entraînement quasi-obligatoires.
Une identité maladroite !
Earthlock : Festival of Magic est sincèrement rempli de bonnes intentions, cependant, c’est plutôt un brouhaha général qui s’en dégage plus qu’autre chose. La direction artistique, d’une manière générale, tangue entre « l’agréable à l’œil » et le « mouais… ». Entendons-nous bien, les textures sont correctes, les effets de lumière et d’ombres sont léchés, et il en ressort un côté cartoon très plaisant avec des décors très beau à l’œil.
En revanche, les animations des différents personnages (même les PNJ) sont tellement raides que cela tranche avec l’environnement et donne un effet assez étrange : on sent un décalage certes subtil mais bien présent. De plus, j’ai pu constater par moment des chutes de framerate, sans gravité elles aussi, mais il est tout de même regrettable sur un jeu de cette trempe (et sur PS4, qui plus est) de devoir souligner ce détail.
Les musiques restent dans le ton plutôt guilleret et aventureux du soft. Elles sont de bonne facture et demeurent assez variées pour ne pas se répéter sans cesse. Sans être mirobolantes : elles font le boulot correctement et participent à l’immersion. Elles manquent cependant d’un « je ne sais quoi » épique qui aurait rendu certaines batailles dantesques.
Avant de glisser tout doucement vers la fin de ce test, il serait bon de resituer un peu le contexte. Le jeu est loin d’être mauvais, car il propose un système de combat intéressant, une intrigue plutôt originale et une direction artistique tout aussi atypique. Cependant, ce qui « plombe » le tout est une sensation de maladresse vis-à-vis de l’univers proposé et de l’objectif final du titre. Je me suis réellement amusé, un temps, sur le titre qui renoue avec la nostalgie des J-RPG des années 90.
Ainsi, c’est un peu comme replonger dans un bon vieux Final Fantasy, Secret of Mana ou encore Chrono Trigger : c’est un plaisir, mais plutôt mal amené ! Earthlock se perd dans ses petits travers qui entachent l’expérience globale. Ce n’est pas une honte, mais ce n’est pas une réussite non plus. Inutile donc de le fustiger comme de le porter en éloge : le jeu est moyennement moyen, et c’est son fardeau !
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