Annoncé il y a quelques années, ce jeu d’aventure a finalement pointé le bout de son nez ce 16 septembre au plus grand bonheur des gens qui suivaient l’aventure Eastward depuis ses prémices. Développé par le studio chinois Pixpil, ce titre a su faire grandir sa communauté au fil de son développement en mettant principalement en avant son style graphique et ses inspirations diverses. Décidément très aguicheur, voyons si ce jeu d’aventure aux teints néo-rétro tient ses promesses et nous livre une histoire mémorable en compagnie de ses deux protagonistes : Sam et John.
Conditions de test : Nous avons parcouru la campagne du jeu en 28 heures avant d’écrire ce test afin de faire le tour de la campagne principale. Le jeu a été testé sur un PC avec 16 Go de RAM, une RX Vega 56 et un AMD Ryzen 5 2600 cadencé à 3,40 GHz.
Sommaire
ToggleUne direction artistique rétro à la peau neuve
Passons en revue le premier aspect du jeu qui saute aux yeux dès les premiers instants : son inspiration visuelle inspirée en partie par les vieux RPG old-school. Par ceci, nous n’entendons pas uniquement le cachet artistique du titre mais tout ce qui a trait à ces œuvres. Que ce soit par la bande-son, la DA, les mini-jeux, l’animation, tout passe pas ce filtre nostalgique qui se révèle efficace.
La musique, en premier lieu, est notable et pertinente à tout instant. Que ce soit dans les scènes d’action, dans les thèmes de ville ou pendant les phases de mini-jeu comme lorsque l’on élabore une nouvelle recette de cuisine. On apprécie la présence enchanteresse des morceaux qui n’hésitent pas à se faire plus agressives lors des scènes d’action. La direction artistique, bien évidemment en pixel-art, arrive tout de même à faire peau neuve avec de l’ancien et offre un style artistique original et réussi, notamment dans l’animation et le design des personnages.
Earthborn, l’attraction phare du titre de Pixpil, a également son rôle à jouer dans ce sentiment nostalgique. Véritable petit jeu dans un jeu, Earthborn est un 8-bit RPG au tour par tour extrêmement apprécié dans le monde d’Eastward puisque beaucoup de personnages durant la campagne n’hésiteront pas à partager leurs attachements. Avec une histoire plutôt simple relatant la quête d’un chevalier voulant sauver une princesse d’un roi démon, ce simple titre affiche pourtant une certaine profondeur en obéissant à ses propres règles que le joueur découvrira au fur et à mesure des parties.
De plus, les figurines collectibles du jeu viennent simplifier l’expérience en permettant au joueur d’utiliser des objets bonus en combats. En bref, une idée pas banale très bien pensée et mise en œuvre qui se révèle fort agréable pour qui se prend au jeu.
Un duo de protagonistes basique mais attachant
Au centre de cette intrigue, on retrouve John et Sam : deux villageois d’un camp situé sous terre pour échapper au malheur du monde en surface. John a comme rôle de veiller sur Sam et sert de premier rempart contre les monstres. Sam, d’une nature joviale avec un passé mystérieux, possède quant à elle des pouvoirs surnaturels agissant sur les obstacles que John ne peut braver seul. On apprend à suivre ces deux personnages tous deux d’une nature bienveillante mais aux caractères bien différents.
John occupe la place du personnage silencieux qui vit l’aventure au travers du joueur et se laisse emmener par l’intrépide et curieuse Sam. Celle-ci incarne alors la « voix » du groupe en interagissant avec le reste du casting. L’intrigue est plutôt saisissante et, bien que Eastward n’offre pas la possibilité de voyager librement, on a plaisir à traverser chaque ville afin de découvrir le monde du jeu. Celui-ci ne se révèle pas simplement fantastique. Eastward fait également la part belle à des décors et des thèmes bien plus sombres qui apportent de l’originalité à l’œuvre.
On est toutefois un peu surpris avec quelle légèreté notre duo de personnages traversent ces pans au début de l’aventure pourtant très austère par rapport à tout ce qu’ils ont connu auparavant. La quête du joueur est donc de savoir quels secrets se cachent derrière l’existence de Sam et en quoi ils sont connectés au miasme, une substance nocive qui dépossède de toute vie tout ce qu’elle traverse. C’est bien ce miasme et l’origine des pouvoirs de Sam qui se retrouvent au cœur de l’intrigue. Toutefois, notre duo de protagonistes n’aura de cesse d’aider des personnages et d’intervenir dans des histoires secondaires afin de prouver leur bonne foi.
Cela colle certainement à la personnalité très altruiste de Sam, mais on ne peut s’empêcher de penser que certaines séquences de l’histoire sont un peu trop rallongées. Cela est dû au fait que l’intrigue principale est bien trop souvent reléguée au second plan, mettant alors en scène une histoire que l’on trouve parfois un peu longuette sans que cela ne soit réellement nécessaire. La longue durée de vie du jeu se révèle donc parfois un bon comme un mauvais point.
Se forger un chemin à coups de poêle
Si Eastward est avant tout une expérience narrative, il possède également de nombreux passages où Sam et John devront faire preuve de témérité pour passer outre créatures, énigmes et boss. En effet, les phases d’action sont souvent découpées entre les moments où Sam et John font front commun, et où ces derniers seront séparés. S’il est possible de contrôler l’un ou l’autre à tout moment, on regrette un peu que Sam ne possède la plupart du temps qu’un rôle de support dans lequel elle se rend utile en immobilisant les ennemis.
De plus, le gameplay de John ne se révèle pas très passionnant. Au fur et à mesure de l’aventure, celui-ci se verra attribuer différentes armes. Sa fidèle poêle se révèle cependant être sa principale arme car elle n’est pas dépendante de munitions. On se retrouve souvent à marteler la même touche pour mettre des roustes aux créatures avec notre ustensile de cuisine. Une certaine répétitivité s’inscrit donc durant ces séquences de jeu. C’est d’ailleurs dommage que ces dernières se terrent dans cette monotonie, car le jeu a sinon tout pour plaire durant ces phases.
En effet, on peut lister un bestiaire original et travaillé qui oblige le joueur a s’adapter à ses ennemis, un bon rythme de jeu qui alterne entre énigmes, combats et boss avec une difficulté bien dosée qui forcera même le joueur le plus aguerri à tirer profit de sa poêle pour fabriquer de bons petits plats curatifs. Cet atelier cuisine est d’ailleurs une autre bonne idée du titre. À l’aide de différentes recettes de cuisine que l’on peut qualifier de collectibles, le joueur devra associer les différents ingrédients pour créer différents plats qui permettront de se soigner en cours de route.
La besogne de s’acheter potion ou autres est ici remplacé par un autre mini-jeu vraiment plaisant dans lequel on étale toute la connaissance culinaire de John. Seul petit hic, l’inventaire un peu vieillot qui, même s’il rappelle les vieux menus des RPGs à l’ancienne, oblige le joueur à faire des allers-retours pour consommer sa nourriture. Ce type d’inventaire s’inscrit bien mieux dans le contexte d’Earthborn, le mini-jeu 8-bits du titre, que dans Eastward lui-même.
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