Posséder un écran de qualité quand on veut jouer dans de bonnes conditions est devenu un impératif de nos jours, surtout avec certaines configurations devenant de plus en plus accessibles pour jouer en haute qualité et avec un taux de rafraichissement satisfaisant. Malgré son prix assez élevé pour le commun des mortels, le Samsung Odyssey Neo G9 (vendu aujourd’hui un peu moins de 2000€ tout de même) offre pour la première fois un écran de 57″ incurvé en 32:9. Nous avons pu l’essayer plus d’un an et demi après sa sortie à l’été 2023, pour se faire un avis sur cet OVNI des périphériques PC, qui a autant à offrir qu’à vous couter.
Conditions de test : Nous avons pu essayer dans différentes situations l’écran Samsung Odyssey Neo G9 57″ durant une période 3 semaines, permettant de faire un tour complet des possibilités offertes par l’écran.
Sommaire
TogglePrésentation et installation
Un monstre. Ce sont les premiers mots que l’on prononce lorsque l’on remarque la taille du carton contenant la bête à libérer. Pour répondre à l’une des premières interrogations légitimes : oui, nous vous conseillons vivement d’être à deux personnes pour transporter, déballer, monter et installer l’écran, déjà par sécurité, mais aussi et surtout car l’objet pèse son poids : 26.8 kg emballé. Comptez ensuite 15.4 kg pour l’écran seul, tandis qu’avec le pied cela monte à 19 kg.
En ouvrant le carton, on remarque assez facilement toutes les pièces fournies avec l’écran, permettant son fonctionnement optimal quelle que soit votre configuration (et à condition de posséder suffisamment d’espace). D’ailleurs, nous vous recommandons de le déballer dans la pièce qui contiendra l’écran pour ne pas créer de difficultés au transit, en cause surtout son rayon de courbure de 1000 R très impressionnant.
Le carton mettra donc à votre disposition un pied gigantesque, assorti d’un bipied métallique, plusieurs câbles vidéo et d’alimentation, de quoi le fixer au mur, ainsi que différents accessoires permettant un design complet une fois le montage effectué. Après avoir parcouru la notice pas si détaillée que cela malheureusement, il vous faudra fixer le pied principal, avant même de sortir l’écran du carton.
Une fois le pied vissé ainsi que son bipode, il vous faudra brancher le câble d’alimentation ainsi que le câble vidéo souhaité (trois ports HDMI 2.1 et un port DisplayPort 2.1 sont disponibles). En sachant que vous ne disposerez que d’un câble d’alimentation, d’un câble HDMI, d’un câble DisplayPort et d’un câble USB hub 3.0. Des câbles relativement courts, pouvant gêner à l’installation et nous ayant obligé à relever légèrement notre boitier PC pour ne pas tirer sur le câble vidéo (dans le cas où votre PC se situerait en contrebas et à droite de votre bureau par exemple). Cela s’avère finalement dommage d’avoir rogné sur la longueur d’autant plus que les câbles ne seront pas du tout cachés, hormis à la sortie même de la connectique par un gros cache blanc visible sur nos photos ci-dessus.
Et une fois que l’écran est installé (à deux donc vu l’imposant objet), on se retrouve devant un périphérique qui ne pourra rentrer dans toutes les configurations. De par ses dimensions avoisinant les 1,33 m de long de part en part, de 60 cm de haut à son plus haut niveau et plus de 50 cm de profondeur, vous remarquerez rapidement qu’il vous faudra un sacré éloignement de l’écran pour en profiter pleinement et d’un assez grand bureau pour le contenir sans envahir votre espace.
Ergonomie et utilisation
Si vous n’avez jamais eu l’occasion de tester un écran de ce calibre, il y a de quoi vous donner le tournis aux premiers allumages. L’installation faite, la configuration se fait simplement, après quelques ajustements de votre PC pour accueillir ce nouveau format équivalent à deux moniteurs de 32″ collés l’un à l’autre. Puisque l’on parle des caractéristiques techniques, abordons quelques points : avec son format 32:9 en 4K (soit une définition de 7680 x 2160 pixels), l’écran est d’une beauté saisissante. Lumineux à souhait, bénéficiant de technologies avancées et proposant du 240 Hz au maximum (si vous disposez de la configuration requise, nous en reparlerons), l’écran promet de belles sessions grâce à :
- Son écran LCD en dalle VA QLED incurvée (1000 R)
- Son rétro-éclairage Mini-LED,
- Du HDR10+, le VRR (avec AMD FreeSync Premium Pro et G-Sync de Nvidia) et un temps de réponse de 1 ms
- Une luminosité (selon Samsung) de 420 à 2000 nits
- Un taux de contraste (toujours selon Samsung) de 2500 : 1 / 1 000 000 : 1
- Une consommation électrique de 300 W maxi pour une consommation annuelle estimée à 86 kWh/an (pour une classe énergétique G)
- Une rotation de 15° possible des deux côtés et une inclinaison allant de -3° à + 10° tout en étant compatible avec des supports VESA adaptés pour une fixation au mur
- La possibilité d’utiliser trois PC simultanément pour les afficher sur l’écran via le Picture-by-Picture
Cependant, le paramétrage supplémentaire se fait via l’utilisation d’une molette située sous l’écran, malheureusement pas très ergonomique, là où l’on aurait préféré un micro-logiciel voire une télécommande pour mieux apprécier les réglages les plus fins sur un appareil aussi grand. Vous pourrez y trouver divers profils d’utilisation, des réglages classiques de luminosité, contraste etc. Pas de haut-parleurs intégrés à l’écran également, bien que cela soit plutôt courant, pour un écran initialement vendu par Samsung à 2500€, c’est assez dommageable. A noter que le disque noir à l’arrière (voir ci-dessous) s’éclaire en fonction de l’environnement affiché à l’écran bien que nous n’ayons pas pu vraiment en profiter de par sa position arrière et quasi invisible si trop éloigné du mur. Seules les bandes en bas, de chaque côté, permettront de profiter de cet éclairage.
Notons également l’absence quasi totale de reflets sur l’écran une fois celui-ci allumé, pour un confort indéniable même en pièce éclairée. Nous n’avons pas remarqué de surchauffe à son usage et il s’est adapté sans problème à nos tests de modifications de résolution, passant du plein écran en 32:9 en jeu à une utilisation multi-tâches juxtaposant plusieurs fenêtres l’une à l’autre par exemple.
Un mot sur son design, avec une finition en plastique blanc, très brillant, assez résistant aux traces de doigts, venant apporter une certaine dimension futuriste de cockpit assez novatrice. Son pied à deux griffes, en forme de V s’avère finalement assez peu pratique de par la profondeur nécessaire pour le faire tenir sur un bureau tout en plaçant ses accessoires de bureautique. Heureusement que ses possibilités en termes de positionnement (rotation, hauteur et inclinaison) permettent de récupérer un peu d’ergonomie.
Performances et limites
Pour réaliser ces différents tests, nous avons lancé plusieurs jeux compatibles avec les écrans ultra-wide ou 32:9 comme Cyberpunk 2077, Assassin’s Creed Odyssey, Fortnite, Abzü, mais aussi Forza Horizon 5 ou Ori and the Blind Forest (lequel nous a un peu plus déçus). Dans tous les autres cas pré-cités, l’immersion était saisissante, avec un étirement de l’affichage cohérent et non exagéré, comblé par l’ATH en jeu, bien que dans les menus l’écran revenait souvent en position centrale pour une immersion moindre.
On peut le constater notamment dans Assassin’s Creed Odyssey, qui combinera ces deux affichages et proposera plusieurs modes pour coller à vos capacités, car il faut également le préciser, inutile de vous munir d’un tel écran si votre bécane n’est pas en mesure de fournir la puissance suffisante à l’affichage de cette quantité de données. Nous avons pu en faire les frais avec Forza Horizon 5 qui nous a alerté à plusieurs reprises que notre ordinateur était insuffisant pour produire une image à + de 120 fps en Epique avec un affichage en 32:9, alors qu’il suffit à faire tourner ce même jeu à près de 200 fps en temps normal sur un écran 24″.
Ce qui ne fut pas le cas dans Cyberpunk 2077, qui nous a proposé l’une des expériences les plus complètes et impressionnantes durant nos sessions, d’une stabilité, d’une richesse et une fluidité assez incroyables même après plusieurs dizaines de minutes de jeu. En ce qui concerne les jeux compétitifs, Fortnite nous a gratifié de belles performances tout en nous proposant un affichage aidant clairement à visualiser les tirs ennemis pour en défourailler quelques uns, tandis que les profondeurs d’Abzü paraissaient encore plus abyssales. Reste Ori and the Blind Forest dont l’affichage pourtant jugé compatible nous a simplement permis d’afficher une résolution étirée à l’extrême et nous a fait quitter le jeu aussi rapidement que lancé.
Son inclinaison beaucoup plus avancée que d’autres moniteurs du même style permet d’avoir une image de jeu qui occupe la quasi totalité de notre champ de vision, si l’on est suffisamment éloigné mais pas trop, ce qui apporte une fois de plus une immersion assez inédite. Néanmoins, bien que proposant probablement l’un des rendus visuels les plus impressionnants disponibles à date en jeu, il faut avouer que cela s’avère moins concluant en bureautique plus classique, où l’usage de fenêtres aussi éloignées les unes des autres perturbera plus qu’autre chose le travail personnel ou professionnel, bien que parfaitement adapté à l’ouverture de plusieurs fenêtres à l’écran.
Le constat final est alors saisissant : l’écran est très lumineux et propose une prise de contraste assez saisissante autant dans les noirs qui s’avèrent très profonds, que dans les pics lumineux, très bien supportés, mettant en valeur sa dalle LCD VA et son rétro-éclairage Mini-LED disposant de pas moins de 2392 zones indépendantes, ce qui est bien plus que d’autres écrans du même type. Constat plus mesuré dans la gestion des couleurs qui nous a paru assez exagérée par moments, tirant vers le « trop coloré ». Un ajustement dans les paramètres s’avèrera alors primordial.
Il reste néanmoins un point qui nous a assez refroidi et qui constituera l’une des hésitations à se procurer un écran de cette envergure encore aujourd’hui en 2025, le taux de rafraichissement promis de 240 Hz maximum. Effectivement, si on lit entre les lignes, on constate que ce framerate n’est en réalité promis qu’à une vague et mince catégorie de cartes graphiques munies d’une sortie DisplayPort 2.1, ce qui n’est même pas le cas des GeForce RTX de la série des 4090. Il vous faudra par exemple des cartes graphiques AMD Radeon RX 7900 XT ou même une RX 7900 XTX, ou encore les récentes RTX de la série des 5000 pour en profiter. Vous serez sinon probablement bloqués à 120 fps si vous souhaitez garder une résolution de 7680 x 2160 pixels.
En revanche, cette particularité, qui pourrait paraître bloquante de prime abord, permet au Samsung Odyssey Neo G9 57″ de se classer parmi les écrans les plus avant-gardistes du moment, offrant au fil des années des capacités bien plus élaborées que d’autres modèles haut de gamme, notamment en usant de technologies comme le VRR adaptant le taux d’images par secondes aux capacités de votre bécane.
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