Parmi les fans de JRPG, nombreux sont ceux qui connaissent le nom iconique de la franchise Suikoden. Malgré la fin de vie de cette licence, les créateurs se sont rassemblés pour nous proposer un héritier spirituel à cette dernière, un héritier nommé Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes. Malheureusement, ce titre n’arrivera qu’en 2023 dans nos salons. Mais, comme pour nous faire patienter d’ici là, la même équipe nous propose Eiyuden Chronicle: Rising. Servant avant tout de mise-en-bouche, le présent préquel nous permet ainsi de découvrir l’univers ainsi que certains des personnages qui évolueront dans l’univers que les développeurs veulent nous présenter.
Cependant, arriver sur le marché du jeu vidéo en étant considéré comme l’héritier d’une licence aussi connue et appréciée que l’était Suikoden, voilà une étiquette bien difficile à porter. C’est pourquoi nous allons revenir sur ce titre sorti en mai dernier et voir s’il peut se vanter d’être aussi qualitatif que ses « aïeux », tout en faisant office de bonne introduction à une nouvelle licence qui entend bien s’installer pour de nombreuses années.
Conditions du test : Le test a été réalisé après environ trente heures de jeu, suffisant pour atteindre la fin du jeu et découvrir le contenu d’après fin. Le test a été réalisé avec une copie PS5 du titre.
Un monde intéressant à découvrir
Eiyuden Chronicle: Rising prend place sur une île reculée, touchée par un important tremblement de terre. C’est dans ce contexte que CJ, le personnage principal débarque dans une petite ville à la recherche de trésors cachés dans les entrailles de la terre, remontés par les mouvements du sol. Bien entendu, elle n’est pas la seule à venir pour la même raison puisque des aventuriers de tous horizons arrivent sur l’île afin d’y découvrir moult richesses.
Malheureusement, CJ découvre que les habitants de la ville où elle vient d’arriver manquent cruellement de ressources afin de reconstruire la ville et se remettre de l’important séisme qu’ils viennent de subir. La jeune femme décide alors de les aider à rassembler les ressources nécessaires à tout remettre sur pied, le tout en explorant l’île afin d’y découvrir quelques richesses. Dans son aventure elle rencontrera de nombreux alliés, dont Isha, maire de la ville, et Garoo, un gigantesque homme-bête.
Jusque-là, rien d’exceptionnel dans le scénario, qui est même plutôt basique pour un J-RPG. Le reste du jeu ne fait, par ailleurs, guère mieux. Le joueur passe une vaste majorité de son temps à courir dans tous les sens pour aider les habitants de la ville, sans jamais vraiment demander d’investissement important de la part du joueur. Le scénario reste comme cela pour de nombreuses heures avant de nous dévoiler énormément de choses sur les cinq dernières heures de jeu (comptez 20 heures pour la campagne principale). Peu de dangers se présentent au joueur, et le challenge est quasi inexistant (ce qui n’est pas forcément un mal et fait d’Eiyuden Chronicle: Rising un titre plutôt reposant).
En effet, la bande de personnages passe le plus clair de son temps à parcourir l’île à la recherche de trésors tout en aidant à remettre la ville d’aplomb. Puis, d’un coup apparaît « l’empire du mal » qui va changer un peu la donne, sans pour autant vous rendre la tâche trop ardue (afin de ne pas vous spoiler, nous n’en dirons pas trop sur ces antagonistes qui prennent bien leur temps pour apparaître).
En outre, les personnages sont plutôt intéressants à découvrir. Si les motivations de CJ restent encore un peu floues pour le joueur, Isha et Garoo profitent d’un très bon traitement. Leur background ainsi que leurs motivations et pouvoirs sont assez bien présentés et le joueur en découvre suffisamment sur ces derniers pour s’y attacher (ou non).
De plus, les graphismes en 2.5D servent très bien l’ambiance générale du titre. Certes, ils ôtent le côté profondeur des combats et des phases de plateforme, mais ils apportent quelques touches sympathiques et uniques à ce premier titre de la franchise.
Une recette à étoffer avec le temps
En parlant des combats, ces derniers sont assez simples à comprendre. Chaque personnage est lié à un bouton de la manette (rendant le switch très simple) et chaque attaque possède un élément. Les ennemis sont faibles face à un élément particulier. Pour l’emporter, il faut alors enchaîner les combos dévastateurs en misant sur les faiblesses des différents opposants.
Cependant, ce système de faiblesses n’a pas assez d’importance dans les combats pour être réellement utile. En effet, si ces derniers subiront plus de dégâts, se passer de stratégie et bourriner suffit largement pour l’emporter sur la plupart des ennemis. Vous l’aurez compris, Eiyuden Chronicle: Rising n’a rien de compliqué et seuls les derniers boss du jeu représentent un réel défi (et encore, on ne peut pas dire qu’ils soient parmi les plus forts vus à ce jour dans un J-RPG).
Mais cela n’a rien de surprenant puisque, comme dit plus haut, votre tâche principale est de reconstruire la ville. Cette reconstruction est, par ailleurs, nécessaire afin de pouvoir progresser. En effet, réparer la ville va vous permettre de régulièrement débloquer divers bâtiments, et ainsi acheter de l’équipement ou améliorer vos personnages. Et, puisque les compétences sont liées à votre équipement, il est primordial de débloquer les diverses échoppes afin de pouvoir améliorer votre équipe.
Dès lors, Eiyuden Chronicle: Rising souffre d’un problème souvent rencontré dans les RPG de son genre : il devient vite répétitif. En effet, le joueur passe son temps à accepter et réaliser des quêtes qui se ressemblent afin d’obtenir de nouvelles ressources et débloquer de nouveaux bâtiments. Heureusement, la position de chaque objet et de chaque objectif est indiquée sur la carte, évitant ainsi de chercher des heures durant avant de farmer encore plus ! Et les développeurs ont même ajouté un voyage rapide afin de limiter les déplacements inutiles et permettre d’avancer plus rapidement dans l’histoire.
Outre ces quelques défauts, Eiyuden Chronicle: Rising est visuellement très réussi. Les arrière-plans sont sublimes et bourrés de détails. Quant aux personnages, ils sont plutôt bien réussis également. Un peu moins que les décors, mais ça reste plutôt bien fichu. Le même constat peut être fait pour l’ambiance sonore qui permet de vraiment se prendre au jeu et s’immerger dans les combats. C’est donc bien dommage que la bande-son du titre soit aussi pauvre à côté.
Cet article peut contenir des liens affiliés