Catalyseur d’innombrables attentes, Elden Ring fait le pari fou de fusionner deux formules qui n’ont a priori rien à faire ensemble, avec la mode de l’open-world d’un côté, combinée à l’exigence des Soulsborne de l’autre. Un projet bien plus risqué qu’il n’y parait tant la force de From Software a été de bâtir des jeux au level-design millimétré, dans des couloirs souvent bien étriqués. Retrouver cette rigueur de game-design en s’attaquant à un monde ouvert apparaitrait presque comme étant casse-gueule, si vous nous permettez l’expression.
Cet immense challenge donne naissance à un jeu dont l’ambition est démesurée, et qui à coup sûr tente de marquer l’industrie comme ses prédécesseurs au début des années 2010. Alors autant ne pas faire durer le suspense plus longtemps : Elden Ring est bien l’ovni annoncé, et aussi imparfait soit-il, son statut événementiel n’est pas usurpé, comme nous allons le voir ensemble.
Conditions de test : Nous avons joué durant 60 heures sur PS5, principalement en mode Performances. Nous n’avons pas terminé entièrement le jeu (nous sommes en route vers la fin « secrète »), mais nous avons suffisamment avancé pour voir l’ensemble de la carte, même les lieux annexes, avec un personnage de niveau 75 (spécialisé dextérité/foi).
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ToggleLeçon numéro un, vise-les avec le côté pointu
Plus besoin de présenter la recette From Software aujourd’hui, tant Elden Ring base une grande partie de son gameplay sur celui de Dark Souls 3, avec des soupçons d’influences en provenance d’autres titres dans quelques mécaniques, comme l’infiltration à la Sekiro. Coup bien placé, roulade, roulade, roulade, autre coup, on fait gaffe à son endurance, roulade, on meurt et on recommence… bref, rien de cela n’a changé, mais tout s’est bonifié ici.
Alors avant de comprendre pourquoi Elden Ring risque de devenir un phénomène dont on entendra encore parler des années durant, attaquons d’emblée la question qui n’a cessé d’entourer le titre : Elden Ring est-il plus accessible que les autres Souls ? Eh bien oui, mais non. Cette réponse de Normand est certes un joli raccourci mais elle traduit bien le sentiment que l’on a éprouvé lors de notre longue session.
Oui, à première vue, Elden Ring fait un effort d’accessibilité, au début. Sans doute l’un des Souls qui nous réserve le meilleur accueil, celui qui est le plus à même – en compagnie de Bloodborne et de Sekiro – de faire venir une nouvelle communauté, qui va mieux digérer la formule malgré des mécanismes qui pourront sembler flous dans les premiers temps.
Cela se traduit de diverses manières, comme le fait que les fioles peuvent désormais se remplir en tuant un certain nombre d’ennemis, ou encore le fait que la magie et la foi sont désormais plus simples à manier, tout en étant encore plus dévastatrices. Les sites de grâce – les similis-feux de camp – sont présents par dizaines dans les zones afin de ressentir moins de frustration lors de la mort, même si les donjons plus classiques offrent un peu plus d’équilibre. Le jeu nous apprend comment il doit être joué, avec un tutoriel plus complet (même si ce dernier est caché dans un trou), du moins lors de son introduction.
Mais la meilleure illustration de cette accessibilité vient de la liberté d’approche proposée, plus grande que jamais et qui est principalement due à la construction du monde ouvert. Etant libre dès le début, vous pouvez alors vous mesurer aux challenges qui vous conviennent le mieux selon votre niveau. Plus besoin de butter contre un boss récalcitrant, il suffit d’explorer un autre chemin et de revenir lui montrer qui est le vrai boss une fois que l’on est mieux préparé.
Ne vous y trompez pas, cela reste un jeu From Software, aussi cryptique qu’il peut être dans l’explication de ses mécaniques, à la maniabilité parfois archaïque. La manipulation de touches à faire pour prendre une arme à deux mains en est le meilleur exemple.
Même la musique parvient à retranscrire ce sentiment de dépassement de soi. Plus héroïque que jamais, en témoigne la forte présence de tambours dans le thème principal, l’OST du jeu participe à cet élan de début d’aventure, avec des sonorités presque plus « lumineuses ». Et ce bien qu’une partie plus classique de la bande-son soit toujours présente, il ne faudrait pas oublier de nous déprimer un peu voyons.
Faux ami
Mais non, Elden Ring n’est pas plus facile. La zone de Nécrolimbe – la région de départ – a tendance à nous le faire croire, mais cette partie sonne finalement comme un beau chant de sirène, afin de nous attirer pour mieux nous piéger ensuite. Le jeu s’efforce à vous dire que malgré son challenge, tout va bien se passer, et propose une courbe de difficulté assez douce, qui ne prend qu’un pic lorsque l’on se retrouve face au vrai premier boss de l’aventure, Margit.
Mais une fois le premier vrai grand ennemi obligatoire vaincu (car Margit est optionnel pendant un temps, et oui), c’est un autre jeu qui commence. C’est presque même le vrai Souls qui commence, car quand bien même le monde reste ouvert, il est nettement plus impitoyable. Parfois trop. Quand le studio s’évertue à proposer des situations dans les donjons qui sont maîtrisées de A à Z, l’exploration peut parfois paraitre injuste lorsque l’on reçoit une rafale venue d’on ne sait où, voire un coup de griffe d’un ours géant qui nous ouvre en deux ou un tir de flèche en pleine tête qui vient faire fondre notre barre de vie sans nous laisser la moindre chance de survie.
Et l’accessibilité du début est contrebalancée par des animations nettement plus difficiles à lire que d’habitude. Là où Sekiro se jouait comme une mélodie avec un rythme clair, on a presque l’impression qu’Elden Ring chante en canon. Voir un ennemi lever son arme et la laisser en l’air plus longtemps que ce à quoi on peut s’attendre, même pour les habitués, est assez contre-intuitif pour éviter l’attaque, et c’est en cela que l’apprentissage sur la durée pourra s’avérer être difficile.
C’est pour cela que l’on préfère vous mettre en garde : Elden Ring vous fait les yeux doux avec son monde ouvert et sa liberté d’approche, mais cela ne dure qu’un temps avant que la nature des Souls reprenne le dessus, et d’une manière brutale. Si la formule ne vous plaisait pas avant mais que vous adorez les open-worlds, attention, Elden Ring ne va pas vous faire changer de paroisse si simplement, quand bien même cela fonctionnera pour certains.
Quelques grains dans la mécanique
Si les habitués à la formule ne seront pas totalement déboussolés, d’autres pourraient y perdre le plaisir pourtant fièrement acquis lors de la première quinzaine d’heures de leur aventure.
Et pour rester dans les choses qui fâchent, on note curieusement plus d’imprécisions que d’habitude, que ce soit dans les hit-box de certains boss ou dans les soucis de caméra, la faute à des ennemis souvent trop grands. C’est d’autant plus frustrant quand on sait que Sekiro avait trouvé un équilibre parfait, avec un gameplay réglé comme un coucou-suisse, qui laissait peu de place au hasard.
D’autres non-initiés pesteront aussi à juste titre contre l’ergonomie du jeu et de ses menus, qui est toujours un problème récurrent et qui n’a pas véritablement changé ici. On ne reviendra pas sur la question d’un mode facile ou non, mais des vraies options d’accessibilité manquent toujours à l’appel (on parle ici d’option pour les daltoniens, les personnes handicapées ou autre), alors que la pratique est désormais plus courante aujourd’hui. On a confiance, ça viendra.
La technique n’est pas non plus à tomber par terre, ce qui est aussi une habitude, mais on aurait au moins aimé un framerate stable à 60 fps en mode Performances sur PS5. Devoir jouer à la version PS4 pour contourner ce problème ne devrait jamais être une solution. Mais on doit bien avouer qu’en dehors de ces problèmes, qui sont tout de même importants à noter et qui pèseront pour certains, difficile de ne pas être estomaqué par ce que nous présente Elden Ring.
Des influences évidentes, mais bien digérées
La proposition du jeu est gargantuesque. Si Hidetaka Miyazaki avait déclaré que le titre pouvait être parcouru en une trentaine d’heures en se contentant de suivre le chemin principale, qui existe à peine, on doute fortement que la majorité du public termine le jeu en moins du double, tandis que tout explorer fait forcément passer le compteur d’heures à trois chiffres.
Le monde ouvert qui nous est présenté est un vrai tour de force, sans doute l’un des mieux pensés de ces dix dernières années. La comparaison avec Zelda: Breath of the Wild s’est beaucoup fait entendre et est parfois moquée car elle est un peu simpliste, mais elle n’est pas tout fait galvaudée et qu’on pourrait plutôt le rapprocher des jeux de Bethesda, Skyrim en tête.
Sans parler du fait que l’on est libre d’aborder le jeu dans l’ordre que l’on souhaite, on ressent le même sentiment de découverte que dans le jeu de Nintendo en découvrant par hasard une grotte, un coffre, un lieu mystérieux… Et dans la mesure où, à la manière des autres Souls, le lore et l’histoire du jeu ne sont racontés qu’en filigrane, tout comme les diverses quêtes que l’on peut être amené à faire, le sentiment de découverte est omniprésent. Ici, seule votre carte est là pour vous guider, ainsi que votre intuition. Le jeu vous demande alors de lever la tête pour contempler l’horizon, en vous demandant s’il est possible d’aller à cet endroit reconnaissable, au loin (la réponse sera souvent oui). Et explorer n’aura jamais été aussi gratifiant tant le jeu renferme de secrets, de donjons cachés, de PNJ farfelus à rencontrer ou de boss surprises à combattre lorsque l’on se balade tranquillement à cheval. C’est là que l’on sent que ce monde est terriblement vivant, malgré l’odeur de la mort qui empeste les lieux.
A croire qu’Elden Ring est peut-être le premier vrai héritier de la formule de Breath of the Wild, en empruntant ce chemin sans détour, avec la brutalité dont nous a habitué From Software. A l’heure où les mondes ouverts se multiplient et où les studios font l’effort de les rendre accessible à tous (avec un modèle qu’on appellera « l’open-world aux 1 000 icones façon Ubisoft »), Elden Ring fait fi de tout cela pour nous ramener à l’essentiel. C’est à vous d’explorer le monde, et ce n’est pas au monde de vous dire où aller. Heureusement, le studio n’oublie pas pour autant de nous fournir des outils agréables, comme le fait de pouvoir personnaliser la carte avec nos propres balises pour se mettre quelques pense-bêtes de côté.
Et que c’est grand. On a désormais l’habitude de la surenchère des mondes ouverts, que l’on exhibe fièrement avec un compteur de kilomètres carré, mais proposer quelque chose d’aussi vaste et aussi captivant est véritablement bluffant. De quoi parfois donner le vertige tant il y a à voir, avec des zones annexes aussi impressionnantes que celles en surface (la Siofra à jamais dans nos coeurs, Caelid à jamais dans nos cauchemars), notamment grâce à une direction artistique qui force le respect et qui puise plus que jamais ses influences dans un large catalogue d’œuvres, de Gustave Doré (l’esthétique du peintre y est encore plus reconnaissable ici) à Berserk du regretté Kentarō Miura (dont un hommage est rendu dans le jeu).
Torrent d’amour
Et pour parcourir ces tableaux vivants, on peut compter sur l’aide de Torrent, votre fidèle destrier qui possède une maniabilité très plaisante, légère, qui va vous permettre d’explorer aussi de manière verticale afin de compenser l’absence de grimpette.
Se balader sur son dos donne donc aussi lieu à des combats, qui souffrent parfois d’imprécisions comme on l’a évoqué plus haut, mais aussi à des moments épiques dont on se souviendra encore longtemps, que ce soit lors de combats contre de féroces dragons venus du ciel sans prévenir, ou contre des boss essayant de nous submerger d’ennemis avant que Torrent nous sorte de ce mauvais pas.
Et lorsque l’on est pas occupé à s’en servir comme monture de guerre, on vagabonde dans ce monde morose, empli d’une solitude qui rappelle parfois la pesanteur de celle ressentie dans Shadow of the Colossus, quand le jeu nous fait la politesse d’être dans le contemplatif et de ne pas mettre quelques ennemis agaçants sur le chemin.
Un héritage qui n’est pas oublié
La formule Souls retrouve quant à elle ses lettres de noblesses lorsque l’on s’aventure dans les châteaux et autres forteresses de l’Entre-terre, qui reviennent à un level-design plus cloisonné et prompt à nous faire rechercher des raccourcis autant que possible afin de ne pas perdre toutes nos runes (l’équivalent des âmes dans les Souls, la monnaie du jeu en somme) durement acquises en chemin. La maestria du studio se fait à nouveau ressentir ici tant les équipes sont à la maison, avec leur savoir-faire que beaucoup doivent envie.
Dommage que cela ne soit pas aussi appliqué aux Catacombes, des micro-donjons souterrains qui font beaucoup dans le recyclage et qui rappellent légèrement les Donjons du Calice dans Bloodborne. Pas des plus inspirés donc, et ce souci de recyclage se ressent également dans divers boss, que l’on est amené à recroiser parfois trois fois.
Un écueil que l’on est pourtant prompt à pardonner face au contenu proposé, qui offre tout de même une variété de situations et de boss qui en donnerait presque le tournis, et qui nous fait mieux accepter le fait que tout ne soit pas parfaitement huilé.
L’école de la magie
Cette richesse se retrouve également dans la construction de notre personnage, qui est encore une fois quelque chose que sait maitriser From Software. On parle avant tout des caractéristiques de votre avatar, même si on remarque un effort fait dans la personnalisation de l’apparence, encore un peu plus complète qu’avant, avec même des vêtements que l’on pourra modifier en cours de route (comme enlever une cape d’une arme).
Chaque build, la façon dont on « construit » notre personnage, peut se révéler être viable, à condition de rester un tant soit peu logique (n’allez pas monter l’ésotérisme à 70 voyons). Pour les non-initiés, notez d’ailleurs que le choix de la classe de départ n’a que peu d’influence sur la durée.
Comme on l’a précisé auparavant, la magie a eu droit à un vrai soin dans Elden Ring, avec des sorts plus variés et surtout plus spectaculaires, qui font de cette caractéristiques l’une des plus prisées par les débutants. Un choix presque justifié par le lore du jeu lui-même tant la magie est centrale dans cet univers, à l’image de la somptueuse zone de Raya Lucaria, une académie de magie où les sorciers ont la particularité d’être ornés d’un masque de statue.
On distingue maintenant deux types de magies, à savoir les sorcelleries d’un côté, et les incantations de l’autres. Ces dernières regroupent alors les sorts de soins, la pyromancie, les éclairs, bref, tous les dégâts sacrés. Là encore, la palette d’options pour les utilisateurs et utilisatrices de Foi est grande, avec même des métamorphoses en dragon du plus bel effet.
Des Cendres qui ravivent la flamme
Mais si l’envie vous prend de rester sur le bon vieux build Vigeur/Force, Elden Ring ne vous laissera pas de côté grâce au retour des compétences d’armes, qui se traduisent ici par des Cendres de guerre à équiper sur vos épées et autres outils. Une fois appliquées, ces cendres vous permettront de déclencher divers effets en prenant votre arme à deux mains.
Que ce soit en moulinant votre arme, en donnant un coup de pied, en faisant un saut ravageur ou en déclenchant un sort magique, là aussi la diversité est de mise, et permet de renforcer l’un des points forts de votre personnage, ou de combler un de ses points faibles. Par exemple, si vous n’utilisez pas de magie, une arme avec des Cendres qui déclenchent un sort pourra vous aider à frapper de loin. Une bonne façon d’utiliser des PC (votre barre de mana) quand vous êtes un guerrier, histoire que cette jauge vous serve à quelque chose.
Elle pourra également vous être d’une grande aide afin d’invoquer des Esprits. Si le jeu propose toujours du multijoueur PvE et PvP dans la pure tradition des Souls (avec les petits messages laissés par les autres joueurs/joueuses, moitié utiles, moitié trollesques), From Software a pensé à celles et ceux qui ne peuvent pas jouir d’une connexion permanente, ou qui n’en n’ont simplement pas envie.
Lorsque le jeu vous le permet, contre des boss ou dans des zones compliquées, vous pouvez alors invoquer toutes sortes d’esprits qui viendront vous aider temporairement en combat. Cela pourra être des loups, des squelettes, des faucons, d’autres PNJ, bref, là encore, c’est à la carte et il serait malvenu de passer à côté de cette aide tant elle est précieuse, même si on se sert souvent de ces alliés de fortunes comme d’un leur pour mieux jouer les fourbes face aux boss. On fait avec les armes que l’on a, après tout, pas de pitié dans l’Entre-terre.
La meilleure histoire c’est la nôtre
D’autres alliés, cette fois-ci plus physiques, nous attendent du côté de la Table ronde. Non, pas celle d’Arthur, mais celle qui réunit les Sans-éclats comme notre personnage. Un HUB central sous le signe d’un pacte de non-agression, utile pour ne pas tuer par mégarde un PNJ comme dans le temps… On y trouve ici un semblant de vie avec des marchands et des renseignements sur le monde ainsi que sur notre quête, tout en assistant parfois à quelques surprises.
C’est aussi là que se rassembleront certains personnages croisés dans le vaste monde ouvert, du moins quand on a trouvé le bon moyen d’effectuer leur quête. Car en l’absence d’un journal de bord, il faudra plus que jamais prêter attention à chaque ligne de dialogue et à converser souvent avec eux pour ne rien manquer.
Elden Ring renoue avec la tradition des Souls en mettant en place un récit qui ne se révèle que si on le souhaite vraiment, et si on ouvre l’œil. Il était plutôt facile de repérer les PNJ importants dans les couloirs imposés par les Souls, mais c’est une autre paire de manche quand on est lâché au beau milieu de l’Entre-terre. L’entraide au sein de la communauté devient alors encore plus importante, et nul doute que des secrets resteront encore enfouis pendant quelques semaines, voire quelques mois.
En fonçant tête baissé vers les boss, tout ce que l’on aura compris est que l’on incarne ici un Sans-éclat, dont la renaissance dans cette région qui a perdue sa divinité doit l’amener à devenir le nouveau seigneur des terres. Mais en potassant un peu, via des bribes de conservations, des descriptions d’objets et on en passe, on se rend à l’évidence en constatant que tout cet univers est extrêmement bien recherché. Difficile pour autant d’y saisir la patte de George R.R. Martin ici.
Le célèbre auteur des romans Le Trône de Fer a beau être mis en avant par le marketing, on peine encore à déterminer ce qu’il a apporté à l’univers tant ce dernier transpire par tous les pores l’identité de Miyazaki. Et qu’importe l’histoire puisque après tout, le seul récit que l’on retiendra sera celui de notre propre épopée, de nos chemins empruntés, souvent différents de ceux des autres. Et c’est bien ça que l’on aime.
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