Après avoir pris ses marques et gagné ses lettres de noblesse grâce à ses boîtiers de capture, Elgato a peu à peu développé sa gamme de produits, avec toujours comme cible principale : les streamers et créateurs de contenus sur internet. Rachetée il y a quelques années par Corsair, la marque allemande a su se forger une image qualitative avec des accessoires de très bonne facture. Mais se lancer dans le marché de l’audio n’est pas une mince affaire, et pourtant, c’est le pari qui a été entrepris par la société en 2020 avec sa série Wave. Aujourd’hui, on s’attarde sur le Elgato Wave:3 vendu initialement au prix de 169.99€ pour voir s’il s’agit d’un bon microphone cardioïde USB. Le résultat risque de vous plaire.
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ToggleUn petit microphone à l’allure efficace
Commençons par l’aspect esthétique. Proposé dans un emballage bleu, arborant le visuel du produit et les couleurs de la marque, le microphone est soigneusement emballé. Le packaging inspire directement confiance, avec un carton solide, et un produit correctement emballé à l’intérieur. Dedans, on retrouve le microphone – déjà rattaché à son socle – un câble pour le brancher directement à l’ordinateur, un manuel utilisateur et un adaptateur pour un bras externe.
Visuellement, le Elgato Wave:3 se distingue par sa petitesse. Avec son socle, il ne mesure qu’une vingtaine de centimètres, ce qui fait de lui un produit de petite taille pour sa catégorie. Avec ses couleurs noires, sa forme compacte et son poids léger, c’est un allié discret pour votre bureau. Si vous êtes adeptes d’un bureau rangé qui ne montre pas trop de choses, vous allez adorer son esthétique passe-partout, et pourtant, si classe. Notez que nous avons testé le micro dans son coloris blanc mais qu’il existe également une version noire.
Son léger poids et sa petite taille pourraient déboussoler les personnes qui ont déjà eu un Blue Yeti par exemple, ou qui pensaient avoir un produit plus lourd. Il est vrai que lorsque l’on tient le Wave:3 pour la première fois, on peut ressentir une légère crainte d’avoir un produit fragile. C’est cependant loin d’être le cas, avec des matériaux bien choisis, sa petite taille qui réduit son poids et ses finitions finement réalisées qui inspirent bien plus confiance lorsque l’on s’attarde dessus. Tant de petites choses qui montrent une belle conception.
Le principal défaut de cette petite taille réside dans la configuration de votre installation : le micro n’est pas le seul à être petit, son socle n’est pas très élevé non plus et ne peut être configuré. Avec ces proportions, il est impossible d’être à bonne distance lorsque l’on est assis sur son bureau. Même en le mettant devant le clavier, ou légèrement en décalé au même niveau, il est bien trop bas. Cela pose d’abord problème quant au niveau de la voix avec une distance légèrement trop élevée – ce qui force à augmenter le gain -, mais aussi pour la direction de la captation, que l’on juge trop en-dessous. Il est donc préférable soit d’utiliser un autre objet pour surélever l’ensemble, soit de prendre une perche ; cette dernière option étant toujours celle que l’on vous recommandera. A noter qu’il y a un adaptateur pour brancher le micro à un bras si besoin.
La bonne nouvelle, c’est que le Wave:3 s’installe très facilement. On est sur du plug and play, autrement dit, on branche et c’est prêt à l’emploi. Il y a un logiciel disponible, le Elgato Wave Link, sur lequel on revient un peu plus tard dans l’article et qui permet de personnaliser un peu plus son expérience. Il suffit de brancher l’USB-C à l’arrière du micro et de le relier à votre ordinateur. Sur la même face, on retrouve un porte mini-jack 3.5 pour le retour de son.
Sur la face avant est disposé le bouton de gain et plusieurs indicateurs visuels, avec le niveau de gain représenté par 7 leds et trois indicateurs respectivement pour le micro, le casque et le mix. Il est possible de jouer sur les trois en appuyant sur le bouton de gain. Enfin, au-dessus, un bouton mute est facilement accessible pour couper l’enregistrement. Cela se fait d’un simple tapotement et le voyant autour du gain passe ainsi au rouge pour vous faire comprendre qu’il est bien en mute. Deux vis sont juxtaposées sur les côtés pour l’enlever du socle et le placer sur un bras (non fourni) si souhaité.
Un micro pensé pour les streamers
Avec sa différente gamme de produits, Elgato s’adresse surtout aux créateurs de contenus. Avec le micro Wave:3, c’est avant tout les streamers qui sont visés. On évoquait sa petite taille juste avant, ce qui est un compagnon idéal lorsque vous jouez en direct avec une caméra. Celui-ci s’incruste très bien dans le paysage et peut vous permettre de sublimer votre set-up avec un micro petit, très joli visuellement et qui s’intègre parfaitement à la majorité des scènes.
Encore une fois, on insiste sur la nécessité d’avoir une perche, surtout si vous souhaitez streamer avec : en le laissant sur le bureau, cela vous forcera à augmenter le gain, ce qui va décupler la captation des nuisances sonores. Si vous jouez au clavier, cela s’entendra. De manière globale, il est toujours conseillé d’avoir un bras pour éviter que le micro soit sur la même surface que le clavier. Ici, le Wave:3 en a d’autant plus besoin.
Afin de vous montrer l’utilité d’avoir une perche avec le Elgato Wave:3, nous vous proposons un échantillon audio afin de voir la différence entre plusieurs configurations, le tout sans traitement sonore. Idéal également pour entendre la qualité du microphone.
Test d’enregistrement sur trois configurations :
- Microphone posé sur le bureau, gain par défaut
- Microphone posé sur le bureau, gain au maximum
- Microphone attaché à un bras dans une configuration d’enregistrement dans de bonnes conditions
Une excellente alternative au Blue Yeti ?
Concernant les performances, le Wave:3 signe un très bon constat pour un microphone à condensateur USB de cette gamme. Si celui-ci est bien configuré, avec une perche et suffisamment proche de la bouche, il dégage un son fort en caractère, avec suffisamment de basse. Il capte les bruits alentours, mais souffre moins de ce défaut qu’un Blue Yeti par exemple. D’ailleurs la comparaison peut continuer avec celui-ci, où le Wave:3 capte moins les bruits ambiants et propose des graves de meilleure qualité.
Il y a tout de même une désaccentuation dans la gamme des sous-graves, ce qui n’est pas très important, surtout que les mediums et les aigus sont très précis. On précise que le microprogramme du Wave:3 permet déjà d’appliquer quelques améliorations, notamment Clipguard, une technologique anti-distorsion. Cela évite au son de se distordre si vous criez ou qu’il y a des pics trop élevés. Une fonctionnalité qui peut s’avérer très utile quand vous jouez en direct à des jeux d’horreur ou que vous êtes du genre à crier comme Sardoche.
Globalement, on est ressorti très satisfait du rendu sonore, avec une voix qui garde son authenticité. La capsule cardioïde est bien sûr pensée pour les enregistrements solitaires, parfait pour de la création de vidéo ou pour streamer, mais ne correspondra pas à vos attentes si vous souhaitez enregistrer une discussion avec une autre personne dans la même pièce. Les plosives sont atténuées à l’aide d’un filtre en mousse mais l’on conseille tout de même de prendre un filtre anti-pop en complément, celui-ci n’étant pas suffisant pour tirer profit d’une qualité optimale.
Logiciel Elgato Wave Link
Pour accompagner son micro, Elgato propose un logiciel dédié, le Wave Link. En téléchargeant ce logiciel, vous pourrez paramétrer certaines choses en plus. Tout cela est bien sûr facultatif, puisque le micro fonctionne déjà très bien sans ça. L’installation est simple, il suffit de télécharger l’utilitaire sur le site officiel, de débrancher le produit Elgato si celui-ci était déjà branché, suivre les démarches d’installation, et c’est tout. Une fois sur l’interface, vous pourrez configurer vos différentes pistes audio comme une version simplifiée d’une table de mixage.
Le logiciel Wave Link permet alors de différencier les différentes entrées audio, en rajoutant plusieurs colonnes telles que le Wave:3, le son système, la musique ou encore le son du navigateur. Des choix par défaut sont proposés, bien que ces derniers ne sont purement qu’esthétiques. Dans chaque colonne (donc pour chaque entrée), il est possible de jouer sur deux jauges, la première correspondant au volume du retour de son dans votre casque, la seconde le volume pour votre stream. Cela vous permet de régler un volume différent pour vous et votre communauté. Le volume peut également se configurer de manière globale.
L’intérêt principal du Wave Link est bien sûr de pouvoir importer des plugins (des VST) pour améliorer grandement la qualité d’enregistrement. Cela parlera davantage aux personnes qui ont l’habitude d’avoir des configurations un peu plus avancées. Il suffit de les télécharger et de les installer dans un dossier dédié puis de les importer avec le bouton des Effets Audio. Il n’est pas obligatoire d’en installer mais des VST tels qu’un égaliseur et un Noise Gate sont toujours de très bonnes pioches pour affiner votre voix.
Dans les autres fonctionnalités du logiciel, on y retrouve bien sûr la possibilité de mettre à jour le microprogramme du microphone, la possibilité de jouer sur le gain ou encore de varier le sens des voyants LED sur celui-ci. C’est peu utile vu leur petit nombre mais c’est possible. L’ensemble est très intuitif et il est très facile d’ajouter des pistes et de les paramétrer. Un très bon point. On précise que d’autres accessoires sont vendus séparément, tels qu’un filtre anti-pop pensé pour le Wave:3 et un support de choc, ce qui fait tout de même légèrement grimper la facture pour avoir une configuration optimale.
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