S’il y a un thème qui n’est pas assez traité pour les amateurs, c’est bien la mafia. En effet, en dehors de l’excellente trilogie, de quelques titres par-ci par-là et adaptations de films comme Le Parrain ou Scarface, les amoureux de la pègre n’ont que peu de choses à se mettre sous la manette. Voir donc arriver un jeu qui se voulait à la fois dans de la gestion de quartier avec des affrontement entre gang, le tout en pleine période de prohibition, ça ne pouvait qu’être excitant !
Conditions de test : Nous avons joué au jeu à la fois sur Nintendo Switch via une version boîte envoyée par l’éditeur, et une version digitale sur Steam. Nous avons eu l’occasion d’essayer les différentes factions et d’aller au bout d’une partie. Comptez une quinzaine d’heures de jeu pour finir une partie.
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ToggleConquérir Chicago
Vous débutez votre aventure par votre choix de faction. Chaque faction et leader sont installés à différents endroits de Chicago et ont, de plus, de mineurs avantages et une compétence spéciale unique . Vous pourrez ainsi choisir entre quelqu’un qui sera surpuissant au corps à corps ou un amoureux des mitraillettes camembert qui arrosera tout l’écran. Au niveau des avantages mineurs, on trouvera des réductions de coûts et des bonus d’efficacité des différents lieux que vous pourrez installer au fur et à mesure de votre partie.
Deux modes de jeux principaux vous sont proposés : un mode davantage scénarisé et un autre au plus proche de l’action. Dans le premier, vous aurez ainsi tout un dialogue au sein même de votre propre clan. Il vous sera même possible d’aller dans leur sens ou non. Le reste du jeu est similaire des deux côtés. Vous vous retrouverez propulsé dans la ville, avec différents objectifs comme un nombre de bâtiments à posséder, ou bien aller dialoguer avec tel ou tel personnage.
Empire of Sin propose un univers plutôt bien fait. L’atmosphère et l’ambiance, visuelles comme sonores, nous plongent dans les années 20 avec réussite, et sa réalisation, bien que classique fonctionne bien, avec quelques animations et un doublage partiel anglais plutôt sympathique, jouant sur les différents accents dépendant de l’origine de notre faction. Le jeu vous propose d’ailleurs différentes vues qui sont en bonne partie utiles. Ce qui, par contre, tue un peu l’ensemble de l’immersion, ce sont les temps de chargement, qui sont quasiment présents à chaque instant.
Le déséquilibre des forces
Comme nous le disions, il y a donc deux véritables volets à Empire of Sin. Un volet gestion et un volet affrontement. Et là où on pouvait s’attendre a davantage de gestion, c’est en réalité les affrontements qui dominent.
Le système de jeu de Empire of Sin emprunte un tour par tour façon tactical comme nous avons pu le voir du côté d’un XCOM avec sa gestion, notamment, de couverture et du nombre d’actions et de déplacements spécifiques. Mais très clairement, l’ensemble manque un peu de peps, et de finesse.
Il n’est pas rare par exemple d’être entièrement à couvert et de se prendre des dégâts, et on ne parlera pas de l’IA qui fait un peu tout et n’importe quoi. Au bout de quelques affrontements, on a déjà fait le tour de l’ensemble, et tout le système manque trop de profondeur pour pouvoir fonctionner sur une partie entière. C’est dommage, car on retrouve par exemple des arbres de compétences pour les personnages permettant par exemple d’améliorer nos personnages, ainsi que différentes armes plus ou moins efficaces.
Concernant la partie gestion maintenant, vous devrez mettre en place différents bâtiments tels que des brasseries, bars, casino ou maisons de joie. Vous aurez l’occasion, d’ailleurs, de gérer un peu de façon macro l’ensemble, en augmentant la sécurité, en faisant un peu de pub via le bouche à oreilles, le tout vous permettant d’obtenir des deniers supplémentaires.
L’autre section importante de Empire of Sin, c’est votre rapport avec les factions adverses. Vous aurez ainsi l’occasion de dialoguer, passer des pactes, les trahir et partir en guerre contre eux. Et c’est dans ces moments de guerre des gangs que le soft s’en sort le mieux. On peut ainsi se retrouver à se balader dans la rue et intervenir dans un conflit où nos ennemis tentent d’attaquer notre bâtiment.
Et c’est là qu’on se rend compte du déséquilibre dans la conception du jeu : là où la gestion est réussie et aurait même gagné à avoir une dimension micro plus poussée, tout ce que l’on fait a pour conséquence des affrontements. Or se retrouver à devoir enchaîner affrontements sur affrontements devient simplement ennuyeux, et c’est bien dommage.
Une version Switch calamiteuse
Nous devions tout de même vous parler quelques instants du portage Nintendo Switch de Empire of Sin. Que l’on soit clair, cette version console est une calamité. Le framerate est aux pâquerettes, et les mises à jour effectuées n’ont clairement pas réglé les nombreux soucis.
L’interface console complexifie énormément la moindre action, même la plus simple, comme embaucher un mercenaire et le joindre a votre troupe. Tout passe par plusieurs roues de sélection et menus qui, même en mode TV, semblent plus petites et moins lisibles que la version PC.
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