Sorti le 26 janvier sur Steam, le point’n click ENCODYA vous plongera dans un néo-Berlin dystopique, à l’ambiance cyberpunk, où vous incarnerez une jeune fille de 9 ans, Tina, accompagnée par son robot protecteur acquis à la naissance, SAM-53.
Découlant de la réussite d’un projet Kickstarter, ENCODYA n’était pas initialement l’objectif principal de ce projet. En effet, Nicola Piovesan et Chaosmonger Studio ont tenté (avec succès) de réunir des fonds pour financer le film Robot Will Protect You. Le jeu vidéo reprenant l’univers du film n’était finalement qu’un des objectifs à atteindre de cette campagne.
Permettant de jouer les deux personnages principaux cités précédemment, vous devrez enquêter sur un mystérieux code, caché par votre père, qui semble avoir mystérieusement disparu. Pour couronner le tout, le maire de Neo-Berlin semble avoir une dent contre vous et compte bien vous empêcher de percer les secrets de votre passé et, surtout, de mettre un terme à une dictature façon Big Brother. Affiché à un prix de 24,99 €, ce point’n click futuriste vaut-il le coup ? Nous allons tenter de répondre à cette question par l’intermédiaire de ce test.
Conditions de test : Nous avons pu tester ENCODYA sur un PC possédant la configuration suivante : une carte graphique GeForce RTX 2060, 16Go de RAM et un processeur AMD Ryzen 5 3600X. Nous avons joué durant 13 heures, en effectuant deux parties distinctes. Nous avons notamment terminé une partie en mode expert en un peu plus de 6 heures afin de découvrir l’histoire du jeu dans son intégralité.
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À peine sorti d’un Cyberpunk 2077 qui aura divisé une bonne partie des joueurs, vous voilà reparti encore une fois dans un univers cyberpunk, mais cette fois exit les Nouveaux États-Unis : vous plongerez dans une Allemagne futuriste, non sans rappeler le Londres dystopique de Georges Orwell dans 1984, les robots et le cyberespace en plus. Loin d’être original au premier abord, reprenant un bon nombre de codes déjà abordés dans plusieurs œuvres, qu’elles soient vidéoludiques ou cinématographiques, ENCODYA arrive finalement à tirer son épingle du jeu, notamment par l’intermédiaire de sa direction artistique, très originale, non sans rappeler les œuvres du studio Ghibli mais en 3D, saupoudré d’un peu de Blade Runner.
En incarnant Tina, petite fillette de 9 ans, abandonnée à la rue depuis son plus jeune âge, accompagnée de son robot protecteur SAM-53, vous découvrirez une ville placée sous surveillance, où la manipulation des masses se fait par l’intermédiaire d’un cyberespace, sorte de monde en réalité virtuelle où un bon nombre de citoyens semblent s’être perdu, happés par cet univers virtuel et chapeauté par le maire de la ville : Mr Rumpf. Vous la voyez venir la référence ?
Malgré l’absence criante de ses parents, Tina découvrira qu’une mission, donnée par son père Ren, lui incombera : sauver ce Neo-Berlin sombre et triste et en faire un univers de paix et de libre-arbitre. Pour cela, vous allez devoir résoudre un tas d’énigmes dans plus de 50 lieux différents : tous les codes du genre point’n click seront de la partie. Vous devrez explorer les différentes localisations de fond en comble pour ramasser divers objets, qui débloqueront des lignes de dialogues et qui vous permettront d’avancer dans l’histoire, divisée en quatre grosses parties. Vous pourrez également combiner différents objets pour en créer un autre.
À noter que deux modes de difficultés seront proposés : un mode classique où vous pourrez obtenir divers indices si vous bloquez sur une énigme et un mode expert où aucun indice ne vous sera donné et où il vous faudra faire preuve d’observation et de logique. Et, au vu de la difficulté de certaines énigmes, si vous n’êtes pas un habitué des énigmes, nous vous conseillons grandement de commencer en mode normal.
Des énigmes variées, recherchées et parfois capillotractées
Qu’on se le dise : là où un point’n click se doit d’être le meilleur, c’est sur ses énigmes et sur la marche à suivre pour débloquer la suite de l’histoire. Et autant le dire d’emblée : ENCODYA fait le travail, et de façon admirable. Sans parler des différents lieux, qui fourmillent de détails et vous obligeront à détailler le moindre pixel de la carte, sous peine de rester bloqué à très court terme. Alors, parfois, il ne vous manquera qu’un seul objet minuscule pour débloquer toute une série de mission et cela peut être parfois frustrant (oui, la petite pierre qu’il faut trouver dans la forêt, c’est bien de toi que l’on parle). Il faudra également compter sur la complémentarité entre Tina et son robot : certains personnages non-joueurs refuseront de parler à un robot ou à un être humain, il faudra donc agir avec le bon personnage pour débloquer des situations.
Ces énigmes restent malgré tout logiques et vous demanderont toute votre attention durant les dialogues, qui seront très souvent sources d’indices. Du coup, l’absence de traduction française peut être un frein aux joueurs de l’Hexagone, qui ont un peu de mal avec la langue anglaise. Sur certains jeux, cette absence de traduction peut n’être qu’un détail, mais sur ENCODYA cela peut nuire à l’expérience de jeu : les lignes de dialogues sont assez importantes, la compréhension de l’univers nécessite une connaissance de la langue anglaise et vous risquez de passer à côté d’un indice capital. C’est dommage, espérons malgré tout que cette traduction arrive prochainement.
ENCODYA propose également un cycle jour/nuit qui modifiera de façon significative les différents lieux que vous explorerez et, donc, les objets que vous pourrez potentiellement trouver. Mais également les dialogues, qui se renouvelleront à chaque fois. Cette redécouverte des 50 lieux proposés rend l’expérience de jeu tout autant qualitative et évite cette lassitude qui pourrait vous prendre au corps dans certains point’n click : à force de revenir sans cesse sur un lieu pour tenter de découvrir un objet bien caché, on se frustre assez vite. Pour le cas ENCODYA, ça n’est pas le cas, l’univers se renouvelle sans cesse.
Une histoire un tantinet moralisatrice mais forte
Ce point’n click qui prend place dans un univers dystopique suit un fil rouge, qui vous permettra d’évoluer dans ce Neo-Berlin et, surtout, de découvrir de nouveaux lieux et, peut-être même, le fameux cyberespace qui hypnotise la population allemande. La mission donnée par votre père, que vous ne connaissez même pas, sera votre objectif principal et justifiera la plupart de vos actions. L’histoire tient la route : un maire Rumpf, un peu fou, qui surveille sa population et tente de la manipuler par tous les moyens quitte à l’endormir, vous empêchera par tous les moyens de faire de cette ville un havre de paix.
Les clins d’œil à l’Histoire sont nombreux : des banderoles qui ne sont pas sans rappeler les banderoles nazis, le nom du maire qui n’est pas sans rappeler un certain Donald Trump. ENCODYA dénonce, pointe du doigt certaines dérives de l’emprise du virtuel sur le réel et d’une manipulation des élites. Cela peut paraître à certains moments moralisateur et attendu, cette emprise n’en reste pas moins forte, surtout par les temps qui courent. L’humour de certains dialogues et la relation fusionnelle entre Tina et son robot SAM-53 ajoutent un peu de légèreté à l’univers, ce qui est bien venue !
Qu’on soit d’accord ou pas avec le message véhiculé, le fait est que Nicola Piovesan et Chaosmonger Studio ont su proposer un univers unique avec des personnages charismatiques. Sans parler d’une fin forte en émotions, qui mettra la relation entre la fillette et le robot à dure épreuve.
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