Amplitude Studios fait partie de ces éditeurs dont chaque sortie est un petit événement. Avec maintenant plus de 10 années au compteur, le studio francilien enchaîne les belles sorties avec comme ambition de proposer des jeux dotés d’une dimension stratégique forte ainsi qu’un développement d’univers ultra poussé. Après l’excellent Humankind, le studio est de retour avec Endless Dungeon. Le jeu, prenant place dans l’univers Endless, se veut comme une suite à Dungeon of The Endless, avec comme gros changement, un passage vers un jeu en temps réel et poussant encore plus la dimension coopérative. Alors, que vaut ce nouveau roguelite ? C’est ce que nous allons voir ensemble dans ce test.
Conditions de test : A l’occasion de ce test, nous avons joué pendant environ une trentaine d’heures à Endless Dungeon. Si lors de notre dernière preview, nous avions eu l’occasion de jouer au jeu pendant 2h dans une configuration de coopération, nous avons quasiment uniquement joué en solo ici. Nous avons eu ainsi le temps de pouvoir débloquer l’ensemble des personnages jouable lors de la sortie, de voir l’ensemble des niveaux du jeu et de finir une première fois celui-ci. Nous avons également pu essayer une partie du contenu end-game qui se débloque au fur et à mesure de la progression.
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ToggleDans l’espace, personne ne vous entendra souffrir
Comme nous vous l’avons présenté lors des différentes previews, Endless Dungeon est un roguelite twin stick shooter tower defense. Oui, cela fait une appellation à rallonge. Pour simplifier cela et rendre le terme compréhensible, il s’agit d’un jeu où vous allez contrôler un à plusieurs protagonistes au travers de plusieurs niveaux, où vous devrez défendre un cristal de différentes vagues ennemies. Le but, descendre dans les profondeurs de la station spatiale dans laquelle vous êtes.
On se retrouve donc avec notre personnage, avec une vue isométrique et des contrôles twin-stick. Chaque personnage se retrouve avec deux slots d’armes, dont un occupé par notre arme de base. Deux pouvoirs sont également disponibles, unique à chaque personnage. Le premier s’utilise plutôt régulièrement tandis que le second est équivalent à une attaque spéciale. Chaque personnage possède également un style spécifique : certains vont être plutôt des soigneurs et utiliser des pouvoirs de soutien, tandis que d’autres vont posséder des attaques de zones pour toucher tout un ensemble d’ennemis. Si on commence la partie avec 2 slots de personnages, il sera possible de pouvoir débloquer un 3e emplacement afin que vous puissiez partir à l’aventure avec 3 protagonistes.
Au niveau du challenge, Amplitude Studios a très bien fait les choses, en proposant pas moins de 4 modes de difficulté, permettant à toutes et à tous de pouvoir profiter du jeu avec difficulté et accessibilité. Nous avons d’ailleurs eu la confirmation que contrairement à certains jeux, le contenu de Endless Dungeon se débloque de la même manière et à la même vitesse quelque soit la difficulté. En parlant d’accessibilité d’ailleurs, le jeu est jouable aussi bien à la manette qu’avec un combo clavier/souris, et un tutoriel est disponible en début de partie et rejouable à tout moment. Des sous-titres sont disponibles avec de plus la possibilité de varier la taille de ceux-ci. Amplitude, sans être l’élève modèle du genre, permet également de l’assignation des actions, permettant à quasiment tous les profils de pouvoir jouer au jeu.
Lorsque vous arrivez dans un niveau, vous allez devoir ouvrir des portes. Chaque porte va vous donner un petit peu de chacune des trois ressources du jeu : la nourriture, l’énergie et l’industrie. Dans chaque salle vous pourrez trouver différents éléments de jeu, qui vous seront utiles ou vous bloqueront dans votre progression : cela peut être des générateurs, où vous choisirez quelle ressource elle produira, des boutiques vous permettant d’acheter des améliorations ou armes, ou encore des centres de recherche, qui vont vous permettre de développer de nouvelles tourelles de défense.
Car oui, Endless Dungeon est également un jeu reposant sur des bases de Tower Defense. Vous allez donc avoir un cristal, qu’il faudra protéger coûte que coûte. Pour cela, vous allez avoir bien entendu vos personnages, mais aussi des tourelles qui pourront être placées à des emplacements prédéfinis. Si on retrouve des tourelles d’attaque classique, vous aurez également accès à des tourelles qui feront des attaques spécifiques de type feu, électricité, lumière ou poison. Chaque type d’unité adverse ayant un type et forcément, une faiblesse. A vous de composer avec ce que vous aurez à ce moment pour faire avancer votre cristal à l’autre bout du niveau vers la porte de sortie, afin de passer au niveau suivant. On retrouve également des tourelles de soutien qui vous permettront par exemple de booster la défense ou les attaques critiques dans la salle où elles sont placées. Vous aurez l’occasion également de rencontrer des boss lors de certains niveaux, qui sont très bien pensés et assez variés.
Stratégie ou improvisation, pourquoi choisir ?
Il y a donc une dimension stratégique très présente dans Endless Dungeon. Davantage même lorsque vous jouez en solo. Avec en plus du personnage actif, un à deux personnages supplémentaires, vous devrez par moments réfléchir avant d’ouvrir une porte car celle-ci pourra tout simplement déclencher une nouvelle vague d’attaque ennemie. Vous possédez d’ailleurs la possibilité de donner l’ordre à vos alliés de rester placés dans la zone donnée ou de vous rejoindre. Si par moments nous avons l’impression que c’est quelque peu limité et nous demande de nous reposer un peu trop sur l’IA sans pouvoir donner plus d’ordre précis, cela va dans le sens de l’immédiateté du jeu également. La volonté est que si la dimension stratégique du titre est présente à tout moment, dans chaque prise de décision, de choix de dépenser ou non telle ou telle ressource à tel endroit, le jeu est voulu comme un jeu nerveux en temps réel. Ainsi, il n’y a pas besoin de se plonger dans plusieurs menus pour sélectionner l’ordre à effectuer, et rester ainsi simple de ce côté. On aurait aimé tout de même avoir juste un second ordre, permettant de demander à un coéquipier IA de rester collé à notre cristal.
Tout ne se passera pas comme prévu, à de nombreuses reprises. Que ce soit par les vagues qui vont se déclencher au pire des moments, que ce soit l’ouverture d’une porte nous révélant encore plus d’ennemis, voire même des ennemis dont nous n’avons aucune tourelle ou arme du type nécessaire pour être efficace contre, voire même d’une coupure d’alimentation, nécessitant de traverser le niveau pour rallumer le courant. Des stèles sont également présentes dans le niveau qui pourront vous être bénéfiques, mais aussi néfastes, pouvant compliquer énormément la réussite d’un niveau.
Avec toutes ces mécaniques, vous pouvez vous demander en lisant ces lignes si ce n’est pas trop pour un tel jeu. Eh bien non, car l’ensemble est pensé de façon maligne, progressive, vous permettant de très facilement comprendre ce qu’il se passe à l’écran. Le jeu s’efforce de proposer à tout moment une très grande lisibilité, que ce soit dans l’action mais aussi dans la dimension Tower Defense, avec un rappel bien visible de vos ressources, et sur la carte du placement des différents éléments du jeu. Le jeu est de plus très nerveux dans ses affrontements et que ce soit en solo comme en coopération, vous n’allez pas voir le temps passer lors de chaque run. Et si vous réussissez à finir la dernière zone du jeu et ainsi « gagner » le jeu, vous ne serez pas au bout du challenge. En effet, Endless Dungeon propose tout un système de boissons que vous pourrez retrouver au bar du saloon qui, une fois activées, vont changer votre partie. Vous aurez ainsi de nouvelles contraintes, permettant de vous donner du fil a retordre.
Le saloon, pierre angulaire du jeu
Lorsque vous aurez fini, vous vous retrouverez dans ce qui est le cerveau de tout le jeu, le saloon. Un coin de relaxation, mais aussi de discussions et de préparation pour votre prochaine exploration. C’est là que vous pourrez regarder votre progression, débloquer de nouvelles compétences et compétences passives, mais aussi rencontrer des personnages afin de débloquer de nouveaux personnages jouables. Le jeu fonctionne avec un système de quête pour chaque personnage. Dès que vous avez fini une quête, vous débloquez un emplacement de compétence passive que vous pourrez acheter et activer via une ressource (les cellules) que vous collecterez en jeu.
C’est ici également, que vous pourrez en apprendre davantage autour du lore de Endless Dungeon. En effet, lors de vos aventures, vous allez récolter des souvenirs, qui, une fois de retour dans le saloon, vous permettront de pouvoir regarder des cinématiques vous permettant d’en apprendre plus sur l’histoire de cette station spatiale. Les quêtes de chaque personnage, une fois effectuées débloqueront également toute une histoire personnelle du périple et des objectifs de chacun des protagonistes. Ce qui est malin ici dans ce que propose Amplitude, c’est d’avoir réussi à proposer un jeu qui est fortement scénarisé. Vous écrivez via votre exploration des souvenirs à partager, mais si vous souhaitez en savoir plus sur l’univers et comment le jeu s’inscrit dans tout le Endless Universe, c’est quelque chose qui est proposé et non forcé. Cela permet de rendre le jeu davantage accessible au grand public ne connaissant pas les jeux précédents.
Et si l’on veut parler un peu de la forme du jeu, Endless Dungeon est un jeu qui resplendit à tout moment. Entre l’utilisation de la direction artistique des jeux Endless, le tout twisté à la sauce comic books, la fluidité du jeu donne un résultat vraiment plaisant de bout en bout. On prend un vrai plaisir à découvrir les différents biomes de chaque niveau, à voir chaque animation de chaque personnage, de voir comment réagit telle arme. Et difficile également de ne pas mentionner le sublime travail sonore effectué dans le jeu. Que ce soit les bruitages sonores, ou le doublage, mais surtout la partition d’Arnaud Roy qui est une réussite de A à Z, avec de très belles variations stylistiques, tantôt dans des nappes électroniques, tantôt dans des sonorités plus rock. Lera Lynn, l’autre compositrice, porte quant à elle toute la musique que l’on retrouve dans le saloon, avec de très belles chansons.
Alors oui, il y a, à l’heure où nous écrivons ces lignes, quelques petits bugs (qui, d’après l’équipe, seront corrigés pour la sortie du titre), et quelques détails en termes de confort de jeu qui restent encore à régler. Amplitude Studios nous a en tout cas promis de proposer du contenu pour le jeu sur le long terme et pour le coup, on a hâte de voir ce qu’il en ressortira.
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