Malgré les apparences, les trois jeux du studio dont les titres contiennent tous le mot Endless sont étroitement liés. En effet, que ce soit Endless Space, Dungeon of the Endless, ou encore Endless Legend, ils partagent tous un univers commun. Bien que basé sur des époques et des lieux divers, les mécaniques de ces trois titres se focalisent sur l’utilisation de la brume. Sorte d’épice chère aux livres Dunes du grand Frank Herbert, cette mystérieuse ressource fait office de monnaie, mais également d’ingrédients aux propriétés magiques. Seule la civilisation disparue des Endless a pu en percer tous les secrets, et leurs gloires passées restent présentes en toile de fond.
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TogglePourquoi un test maintenant ?
Mais parlons donc de celui-qui nous intéresse aujourd’hui. Nous précisons que malgré la date de sortie déjà lointaine du titre, il est sorti en Septembre 2014, il nous semblait légitime de revenir dessus. De nombreuses mises à jour ont complété le soft depuis lors, et la dernière extension, baptisée Métamorphes (ou Shifters en anglais), est l’occasion rêvée de vous en faire un test complet. Alors plongeons sans plus attendre dans le monde fascinant d’Auriga !
Un 4X avec des Races originales, c’est possible !
Avant de vous détailler les différentes factions présentes, faisons un point sur le genre. Le 4X est un type de jeu de gestion et de stratégie au tour par tour, dont le plus grand représentant reste la série des Civilization. La signification du terme reprend les principes de base du gameplay, à savoir exploration, expansion, exploitation, et enfin, extermination. Le but étant tout simplement de mener notre empire de ses débuts balbutiants à sa domination totale sur les autres forces en présence. Toutefois la victoire ne se limite pas à la suprématie militaire, bien qu’elle soit une option valable. Il est possible de gagner une partie grâce à la diplomatie, à la culture ou encore via la recherche scientifique. Evidemment, ce genre est indéniablement chronophage, vous êtes prévenu.
Endless Legend prend comme terrain de jeu le monde d’Auriga. Une planète qui abritait autrefois la race des Endless, mais qui est désormais tirailler entre les différentes races plus jeunes qui la peuplent. Les Indomptés sont des inventeurs et des bâtisseurs, proche de la nature à l’instar des elfes. Leur stratégie est centrée sur la victoire par merveille. Les Seigneurs Déchus quant à eux sont des chevaliers dont la survie dépend de la brume. Ils visent une victoire par expansion. Les Exilés et les Mezari sont ce qui se rapprochent le plus d’une faction humaine. Autrefois explorateur des étoiles, ils sont spécialisés dans la science. Les Nécrophages sont une horde d’insectoïdes charognards, misant tout sur l’élimination d’autrui. Les Mages Ardents sont une nation centrée sur la magie et la souffrance. Ils recherchent une victoire scientifique. La faction des Clans Errants est proche des bédouins, toute leur culture est basée sur le commerce. La victoire qu’ils recherchent est donc économique. Les Drakkens, bien qu’imposants avec leur forme proche des dragons, sont les plus grands diplomates du jeu. Enfin les Cultistes sont des fanatiques religieux, cherchant la suprématie sur les autres races.
A cela il faut rajouter les Oubliés, introduit par l’extension Ombres. Leur philosophie d’espionnage, de furtivité et de trahison, inédite jusque-là, les fait tendre vers une victoire par suprématie. Attention toutefois car ils sont incapable de faire des recherches technologique et devront les voler ou les échanger. Deuxième faction à être introduite par une extension, les Allayi sont très particuliers. Ils changent de forme selon les saisons, et présente une nouvelle mécanique pour gagner une partie, la victoire par quête. Comme vous pouvez le constater, on est bien loin des poncifs habituels des univers d’héroic-fantasy. Une telle originalité est une grosse prise de risque de la part des développeurs, et elle se doit d’être soulignée. D’autant plus que le mélange de toutes ces factions fonctionne très bien une fois en jeu, et permet un dépaysement bienvenue dans un genre qui a tendance à se reposer sur ses acquis.
La bourse ou la vie ?
Il y’a donc mille et une manière d’orienter sa stratégie dans Endless Legend. Par exemple notre première partie a été effectuée avec les fiers Drakkens. Malgré des unités guerrières relativement efficaces, nous avons choisie d’user de diplomatie avant tout. Les échanges entre les différentes factions passent d’abord par la première prise de contact. Il en résulte le plus souvent une position neutre, voir une guerre froide entre les deux peuples. Le commerce permet de sympathiser avec nos estimés voisins. Tout comme il est important de ne pas trop s’amuser à entrer sans autorisation dans leurs frontières. Mais avec le temps on pourra compter sur des alliés solides, prêt à nous défendre en cas de conflit armé impromptu face à une nation belliqueuse (satanés Nécrophages). On pourra peu à peu influé sur l’orientation de nos alliés pour devenir un leadeur reconnu.
Mais il est également possible de se passé totalement de diplomatie. C’est ce que nous avons fait avec les Oubliés. Une partie focalisée sur la puissance militaire n’est pas une mince affaire non plus. Il faut exploiter judicieusement les ressources à sa disposition pour entretenir une armée conséquente. La formation et l’équipement de nos différents héros est également primordial. D’ailleurs les héros que l’on peu recruter grâce aux points d’influence, aussi utilisés pour la diplomatie, ne sont pas forcément de notre race. Les mercenaires peuvent venir de tous les horizons, tandis que les unités des factions que l’on aura assimilées pourront être directement créées dans nos villes.
Les combats se présentent sous une forme légèrement différente de nos habitudes dans le genre. Il ne suffit pas de déplacer son armée à côté d’un adversaire pour le touché. Ici, une fois le combat lancé, on assiste au déploiement de nos troupes directement sur la carte de campagne. On donne ensuite des ordres, tels que viser tel ennemi, se déplacer à tel endroit, ou soutenir tel allié avant de valider. On assiste alors automatiquement à l’action durant un tour, chaque unité agissant une fois. Ce système présente un avantage certain, il permet d’utiliser la topographie du terrain à notre avantage en créant des goulets d’étranglement par exemple. De plus, il met très bien en avant les capacités de mouvement comme le vol. En revanche il est assez désagréable de ne pas pouvoir agir pendant un tour, voyant des fois un plan parfait sombrer en grand n’importe quoi car une unité a joué avant l’autre.
Un petit goût de RPG appréciable
En plus de ses versants de gameplay présents dans la plupart des jeux du genre, bien qu’exécutés de manière originale par endroit, on a droit à tout un côté jeu de rôle. On peut par exemple parler des factions mineures. Race moins développé que celles jouables, elles n’en demeurent pas moins intéressante. Que ce soit pour leurs velléités, comme les barbares des Civilization, ou pour leurs unités disponibles après assimilation. Il est d’ailleurs possible de pacifier ces tributs sans lever les armes à leur encontre grâce à une ou des quêtes qu’elles vous donneront après parlementassions. Une bonne idée, qui brise la monotonie qui peut s’installer à la longue.
Les quêtes sont loin d’être accessoires, surtout qu’au fil des mises à jour, Amplitude en a rajouté de toute sorte. De la recherche d’objets, à la fouille de régions en passant par la demande d’exterminations pure et simple de rivaux, il y’a de quoi faire. Bien entendu tout travail mérite salaire, et après la réalisation de votre objectif vous serez récompensé en matière première et en argent. Les Allayi ont même une série de quête, permettant d’une part de prendre en main leur faction, mais aussi de gagner une partie. Une première dans un 4X !
Mais ce n’est pas la seule chose qui pioche du côté des RPG. Vos armés peuvent gagner des niveaux d’expérience les rendant plus résistants au fur et à mesure des combats. Classique me dirait-vous, et en effet on a déjà vu cela souvent. Tout comme les héros qui eux aussi montent en niveau. En revanche rares sont les jeux qui propose un arbre de compétence aussi développé pour ces derniers. Et encore moins ceux qui permettent de créer et d’équiper des armes et armures, classées en plusieurs tiers comme les recherches scientifiques, rendant vos héros très puissants et précieux avec le temps. En additionnant toutes ces inspirations on obtient un système riche et proposant une rejouabilité sans pareil.
Quand les artistes prennent le pouvoir
On parle souvent de graphisme en terme purement technique. Est-ce que les shaders sont efficaces ? Le niveau de détail des textures est-il suffisant ? Est-ce qu’il y a une bonne utilisation des particules ? Ici, il serait dramatique de se limiter à si peu. Certes, le bilan technique est important, et pour le coup il est dans la moyenne avec Endless Legend. Moyens limités obligent, ce n’est pas ce jeu qui va essouffler votre carte graphique haut de gamme. Mais quand on se penche sur la direction artistique, on ne peut que se prendre une baffe magistrale. Les artworks animés et le design des races, jouables ou non, sont magnifiques. On sent que de véritables artistes ont fait preuve de tout leur savoir-faire pour donner naissance au monde d’Auriga.
Mais en plus des illustrations, la représentation de la carte elle-même donne un coup dans la fourmilière du 4X. Stylisé avec goût, elle laisse apparaître la topographie des lieux tout en ligne élégante. Chaque case et lieux à fait l’objet d’une attention particulière et ça se sent. Les villes des différentes factions disposent d’une architecture elles-aussi de grande qualité. Même le brouillard de guerre et joliment représenté, ce qui est loin d’être le cas dans la plupart des autres jeux. Si il y’a bien un endroit où le jeu atteint l’excellence, c’est dans sa direction artistique de toute beauté.
La musique n’est pas en reste non plus. Composée par FlybyNo, déjà à l’œuvre sur Endless Space et Dungeon of the Endless, elle porte l’univers avec des thèmes envoûtants, en collaboration avec le Paris Scoring Orchestra. Une réussite musicale, il vous suffit d’écouter pour être conquis. Les bruitages dans tout ça sont malheureusement un peu en retrait, il est dur d’égalisé une OST aussi forte. L’ensemble de la bande originale étant disponible sur YouTube à cette adresse, nous vous invitons à vous faire votre propre avis.
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