Tout d’abord, un mot concernant l’early access qu’a subi Endless Space 2. Ayant nous-mêmes suivi les avancés, on peut vous dire qu’Amplitude Studios est très à l’écoute de sa communauté. C’est là que l’on voit que ce procédé peut être réellement fructueux pour le développement d’un jeu. Ainsi, difficile de lui trouver des défauts majeurs dans sa version finale. On peut prendre par exemple le système de technologie qui a été revu ou encore les ajouts au niveau de la taille des galaxies. Un lien vers le site « Game2gather » est même incorporé dans le menu du jeu pour accéder aux forums de discussions.
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TogglePour les débutants ?
Difficile d’aborder les 4X (eXploration, eXpansion, eXtermination, et eXploitation) au tour par tour pour un nouveau venu, toutefois Endless Space 2 s’en sort plutôt bien de ce côté-là avec un mode débutant qui vous plonge dans une partie classique avec des paramètres prédéfinis. De quoi aborder le titre d’une manière simple et sans dirigisme trop lourd. Un alien pédagogue est constamment à nos côtés en intervenant lorsque l’on découvre quelque chose de nouveau pour nous en décrire les possibilités.
Même si l’on ne peut pas tout appréhender avec une seule partie, on a plaisir à commettre des erreurs. C’est par la force des choses que l’on apprend à mieux gérer son empire par la suite. Par exemple, en voulant à tout prix amasser le plus de ressources possible en colonisant énormément de planètes, nous sommes très vite confrontés à des mutineries qui éclatent un peu partout car votre population ne supporte pas la sur-colonisation. C’est un des nombreux exemples auquel vous serez confrontés si vous êtes un novice en la matière.
L’une des grandes forces de Endess Space 2 est que vous ne jouerez jamais deux fois la même partie. On commence petit, on touche un peu à tout et très vite on prend le coup de main et l’on peut s’essayer à des choses plus compliquées en jouant contre plusieurs IA féroces sur une galaxie gigantesque. La victoire pouvant être gagnée de six façons différentes (militaire, économique, grâce aux merveilles…), le joueur peut s’essayer à de nombreuses orientations.
Sessions sur mesure
Ensuite viennent les parties personnalisées. Même si vous pouvez vous lancer dans une aventure totalement aléatoire de bout en bout, les choix qui vous sont offerts en début de jeu méritent le coup d’œil. Nombre d’IA, difficulté, taille et densité de la galaxie, type de constellation, les paramètres sont suffisamment nombreux pour créer une partie sur mesure convenant à tout type de joueur. Evidemment, le premier choix important est celui de la faction. Ils sont au nombre de 8 et ont chacun des spécificités bien distinctes de par leurs traits et leurs caractéristiques qui donnent des avantages précis en début de jeu. Si l’on retrouve les anciens comme les Lumeris spécialisés dans le domaine de la science ou encore les Cravers alias les dévoreurs de mondes, ce sont les nouveaux venus qui apportent une touche plus originale.
Les Vodyani par exemple, une race de fanatiques religieux qui ne colonisent pas des planètes comme les autres factions mais qui utilisent des énormes arches stationnées en orbite autour d’un système pour en contrôler le territoire. Ils disposent également d’une ressource unique qu’ils puisent dans les autres factions par abduction.
Nous avons même une faction issue de la communauté (Game2gather dont on parle en début de test), à savoir les Unfallen. Cette race végétale et pacifique utilise un système de racines pour englober plusieurs systèmes. Ils peuvent s’étendre uniquement sur des systèmes adjacents aux leurs, et peuvent ensuite coloniser les planètes qui la composent. En explorant la galaxie et les curiosités de certaines planètes, vous pouvez découvrir des Gardiens Unfallen qui vous donnent des bonus à vos alliés et des malus à vos ennemis. Il faut aussi prendre en compte le fait que si la planète d’origine est envahie par une autre faction, tout le reste tombe avec elle.
A première vue, aucune faction n’est largement supérieure à une autre et la diversité en termes de gameplay permet de varier les plaisirs et les stratégies. Mieux encore, il est possible de créer des factions personnalisées en définissant tout un tas de paramètres. Autant dire que certains optimiseront au mieux pour devenir les maîtres du cosmos dans des parties en ligne endiablées. Et si tout ça ne vous suffit pas, n’oubliez pas la présence des mods que la communauté ne manquera pas d’enrichir. Comme le nom du jeu, la durée de vie promet d’être sans fin.
A l’échelle d’un système
Endless Space 2 est extrêmement riche, histoire de ne pas se perdre dans cette immensité, prenons les caractéristiques à l’échelle d’un système où plusieurs planètes gravitent. Tout d’abord, toutes les planètes ne peuvent être colonisées dès le début à cause de certaines conditions atmosphériques et environnementales.
C’est là que la science et la technologie interviennent via un menu dédié. Même si la lisibilité n’est pas optimale, vous disposez d’un panel d’avancés scientifiques dispatchés en 4 orientations (militaire, économique, science et exploration, développement et diplomatie). Heureusement, une recherche par mot clef très utile permet de pallier un tant soit peu ce problème. Le soft vous force à faire des choix cornéliens, il sera souvent question de privilégier une technologie à une autre selon vos ambitions. L’acquisition d’une technologie prend un certain nombre de tour et dépend du niveau de cette dernière ainsi que de vos ressources en science.
Dans la description d’une planète colonisée, vous pouvez observer les 5 ressources principales que celle-ci produit en 1 tour :
- la nourriture qui augmente votre population
- L’industrie qui intervient dans la construction de vaisseaux et les améliorations
- La brume qui est la monnaie du jeu
- La science qui permet donc d’acquérir des technologies
- L’influence qui augmente votre zone de contrôle autour d’un système et qui sert également de monnaie durant les échanges diplomatiques
Même si nos yeux sont rapidement tournés vers les étoiles, il ne faut pas oublier de gérer ce qui nous appartient déjà. Cela commence par la politique avec un parti qui est déterminé par votre faction au commencement. Votre population s’accroit et se diversifie au fur et à mesure du temps, de ce fait les sensibilités politiques deviennent hétéroclites et peuvent créer un mécontentement généralisé. Avoir beaucoup de militaristes dans un système où les pacifistes sont ultra représentés fera décroitre le niveau de satisfaction de votre population sauf si vous la contrebalancez avec autre chose.
L’une des choses plaisantes de ce 4X est ce que vous pouvez faire avec les difficultés qui vous tombent dessus si vous êtes assez malin. Un malus ne signifie pas simplement que vous devez absolument régler le souci, vous pouvez aussi choisir de faire avec. Les élections ont lieu tous les 20 tours et vous pouvez promulguer des lois vous donnant des bonus en rapport avec votre orientation. Attention toutefois, car pratiquement toutes vos actions ont une influence sur l’opinion politique, il faut donc veiller à ce que votre parti soit toujours fort. Vous pouvez toutefois supporter le parti que vous voulez et même tricher à un certain stade. La cohabitation est également possible ce qui permet de promulguer des lois plus diverses.
Une bonne gestion est donc indispensable, et même si vous privilégiez un élément suivant la victoire que vous désirez, il est impossible d’en ignorer un ou deux autres. Les constructions disponibles permettent de pallier les défauts d’une planète ou d’en accroître ses forces. Plus tard, vous pouvez même spécialiser une planète ou changer sa structure grâce à la terra formation. Plus vous contrôlez de système, et plus la gestion devient compliquée mais l’intérêt n’en est que plus grand.
A la conquête de l’espace
Pour étendre votre influence à travers l’espace et accroître vos richesses, il est nécessaire d’explorer et de coloniser de nouveaux systèmes. Ça tombe bien puisque dans la majorité des cas, nous disposons d’un vaisseau colonisateur et d’un vaisseau d’exploration. Puisque l’univers est rempli de surprises mais aussi de nombreux dangers, l’exploration est un bon début.
Vous pouvez envoyer des sondes dans toutes les directions pour dénicher de nouveaux territoires et même parfois des zones en dehors des routes stellaires qui séparent les différents systèmes. On se rend ensuite sur place avec le vaisseau pour analyser les curiosités et découvrir des formes de vie, des ruines et bien d’autres choses. Puisque les environnements sont générés aléatoirement, vous devez vous adapter aux limites de votre territoire mais surtout aux ressources spéciales qu’offrent les systèmes alentours. Pour construire certaines bâtisses ou des améliorations de vaisseaux, certaines ressources uniques seront nécessaires, de même que les ressources de luxe qui ont un rôle majeur dans l’économie et le développement de votre civilisation.
On adore ce côté imprévisible. Quelles que soient vos ambitions, vous ne pouvez pas prévoir quelles ressources seront à votre disposition autour de votre système natal. Parfois, votre curiosité pourra déclencher des événements aléatoires, bénéfiques ou non. Les dangers sont nombreux, vous avez notamment constamment affaire à des pirates qui vous attaquent sans vergogne sans oublier les autres factions dont vous atteindrez les frontières à un moment ou à un autre.
La diplomatie est sans conteste le point faible du jeu. En effet, quand vous rencontrez une autre faction, elle a d’abord une attitude neutre envers vous. La prospérité de votre empire comparée aux autres factions détermine le niveau d’influence que vous avez sur eux. Il peut évidemment être positif ou négatif, mais dans tous les cas vous pouvez engager des accords diplomatiques grâce aux points d’influences. Si on se doute qu’il est par exemple difficile de faire la paix avec les Cravers, on constate très vite que le comportement de l’IA est totalement aléatoire dans tous les cas, et refuse facilement des accords de toutes sortes et ce, même si notre influence est colossale. Ce qui amène régulièrement à des situations de « guerre froide » ou de conflits militaires.
De manière générale, les options diplomatiques sont peu nombreuses comparé aux autres domaines qui sont très complets. Le principe est plus simple en ce qui concerne les factions mineures que vous rencontrez. En entamant des relations cordiales, vous pouvez acquérir des richesses supplémentaires et même assimiler le système lorsque que vos relations atteignent un certain seuil. La violence est également un autre moyen s’assimilation plus rapide, toutefois envahir une faction mineure peut vous apporter les foudres d’autres alliés.
L’art de la guerre et les héros
Si vous optez pour une approche plus musclée ou si vous êtes confrontés malgré vous à de multiples conflits, sachez qu’Amplitude Studios n’a pas lésiné cet aspect. Deux types d’affrontements sont mis en avant : les batailles terrestres, et les batailles spatiales. Sur terre, ce sont les constructions militaires présentes sur la planète assiégée qui ont une incidence, que vous soyez attaquant ou défenseur. Les autres facteurs importants étant la stratégie adoptée (infiltration, charge frontale…) et la main d’œuvre engagée. Là encore, les approches sont différentes mais dans tous les cas, n’espérez pas gagner sans établir de stratégie.
Même chose pour les combats dans l’espace qui se révèlent toutefois plus intéressants. Pour commencer, le fait de personnaliser ses différents vaisseaux en y insérant des modules est un vrai plaisir. Puissance de feu, bouclier, mouvement, régénération de point de vie…, le choix est très large. La stratégie a encore et toujours une grande place. Bien entendu, pas besoin de se creuser la tête contre un ou deux malheureux pirates si l’on possède une flotte de six vaisseaux. En revanche lorsque les forces sont plus ou moins équilibrées, il est nécessaire de prendre en compte la disposition de votre flotte, le type d’arme utilisé (projectile ou énergie), et surtout prévoir les mouvements de votre adversaire. Choisira-t-il l’attaque à courte, moyenne ou longue portée ? Même si une simple analyse des vaisseaux de l’IA permet généralement de s’en sortir. En ligne, c’est de véritables duels de Mastermind qui s’opèrent. De plus, vous pouvez opter pour différents types d’assauts vous donnant des effets bien définis.
Dans ces joutes enflammées, les héros ont une incidence capitale s’ils sont assignés à une flotte. Ils possèdent des vaisseaux uniques et peuvent renforcer vos armadas grâce aux capacités qu’ils débloquent en gagnant des niveaux. Vous pouvez aussi les assigner sur un système pour renforcer ce dernier.
Les arbres de compétences des différents héros sont influencés par la race et la classe de ce dernier. Généralement, en plus du héros assigné dès le départ, vous avez accès à de nouveaux héros lorsque l’académie est découverte quelque part dans le cosmos. Une barre se remplit alors progressivement et une fois pleine, on vous laisse le choix d’un nouveau héros parmi trois proposés. Ces figures majeures sont coûteuses à entretenir mais donnent des avantages non négligeables et autant dire que le contrôle de l’académie dans votre sphère d’influence est une acquisition stratégique des plus alléchantes.
Univers, Ambiance, et direction artistique
Vous l’aurez compris, le gameplay est ultra riche et maîtrisé de bout en bout. Le tout est en plus supporté par un Lore très accrocheur. Les factions majeures avec leurs origines, leurs planètes natales et leurs sociétés sont fascinantes, même les Unfallen créés récemment par la communauté se fondent totalement dans les décors. Les héros ne sont pas en reste et ont tous un background spécifique. Les événements aléatoires profitent d’une description intéressante, et les nombreuses quêtes permettent de rythmer la progression. Certaines concernent directement votre faction et d’autres sont liées à vos orientations. Vous entrez donc en compétition avec d’autres factions de la galaxie pour vous approprier les récompenses. L’univers d’Endless Space 2 n’a rien à envier à un Mass Effect ou autre Space Opera, on rêve simplement d’en savoir plus et qu’Amplitude Studios exploite davantage la narration.
Même si l’on passe la majorité du temps devant une constellation graphiquement correcte mais un peu terne il faut l’avouer, c’est en regardant plus en profondeur que l’on peut admirer la patte artistique de ce Endless Space 2 qui met une grande partie de l’univers en images. Nous avons des cinématiques pour chaque faction majeure en début et fin de partie, et des illustrations magnifiques à tire-larigot. Dans cette immensité sombre, les planètes et leurs environnements apportent de la couleur. Nous avons droit à des petites séquences animées du plus bel effet lors des colonisations.
Un soin particulier a été apporté aux batailles spatiales qui bénéficient de séquences dédiées. Malheureusement, le joueur n’a pas d’incidence sur le déroulement et n’est que spectateur, on coupe donc vite cette fonctionnalité pour gagner du temps. En revanche, cela nous permet d’admirer les différents styles de vaisseaux très inspirés en action. La bande son n’est pas en reste et nous offre des thèmes apaisants collant avec le calme spatial de notre aventure. Les bruitages et les doublages sont eux aussi de bonne facture.
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